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BG JC (à relire aussi)
[perso/Denise/aventuriers.git] / arc_JC.tex
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bf7e9bfd
DM
1\recit{\christophe}
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3Prisonnier~! Il était légèrement blessé, mais surtout enchaîné, et humilié. Sa tribu venait de subir une attaque surprise d'un clan ennemi, et ils n'avaient rien pu faire. Ceux qui n'étaient pas morts au combat avait été fait prisonniers, pour être revendus comme esclaves. Lui et ses comparses enrageaient. C'était peut-être encore pire que de mourir libre, l'épée à la main...
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5Après une journée de marche intensive, sa colère brute s'était estompée, contrairement à ses compagnons d'infortune, et il s'était mis à réfléchir. Il allait se venger et venger sa famille, c'était sûr. Mais pour cela, il lui fallait d'abord se libérer. Alors qu'ils étaient tous enfermés dans un enclos de fortune, comme des animaux, \christophe observa ses chaînes. De simples anneaux de métal peu travaillés, mais très épais. Avant de s'endormir, épuisé, il les examina longuement. L'un des anneaux, le huitième qui partait de ses poignets attachés et le reliait aux autres, semblait un peu moins solide. Plus précisément, il n'était pas parfaitement fermé, et permettait de laisser passer un ongle. Mais l'anneau restait extrêmement dur. Comment pouvait-il espérer se libérer avec si peu~?
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7Les jours qui suivirent furent tout aussi difficiles. \christophe subissait les coups sans broncher et ne cherchait pas à se rebeller contre ses ennemis, ce qui lui permettait d'éviter de recevoir trop de coups de fouets. Peut-être pensaient-ils briser sa volonté rapidement --il était plus jeune et moins costaud que beaucoup de ses compagnons--, et dans ce cas tant pis pour eux.
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9Le cinquième jour, l'expédition sembla rejoignit camp nettement plus important. Il avait du mal à compter, mais il semblait y avoir plus d'ennemis qu'il n'avait de doigts et de doigts de pieds. Peut-être autant qu'il y avait de doigts et de doigts de pieds sur tous les membres de son clan. Il entr'aperçut même celui que ses ennemis appelaient le «~roi~», le chef de ce grand clan barbare.
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11Leur petit groupe rejoignit d'autres prisonniers, enchaînés eux aussi, dans un grand enclos. Ils étaient encore mieux gardés que pendant le trajet, et il se découragea un peu. Comment avait-il une chance de s'enfuir à présent~? Soudain il sentit une vive douleur dans son pied gauche, et se retint de hurler. D'abord parce qu'un barbare, ça ne crie pas de douleur, et ensuite parce que ce n'était pas la peine d'attirer des coups de fouet ou de bâton en plus.
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13Une fois seul, il observa l'objet qui était rentré dans son pied nu. Il s'agissait d'un clou, enfin, d'un morceau de métal pointu vaguement muni d'une tête, dont le clan ennemi s'était servi pour assembler les rondins de bois en barricade autour des prisonniers. Le métal était très dur... Il avait peut-être une chance de s'en tirer, en fait.
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15\recit{\jerome}
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17Cela faisait deux jours qu'il marchait seul. Il était vêtu de gris sombre et de noir, comme de coutume, avec une légère armure de cuir noir sous sa tunique pour le protéger en cas de combat, et avait vérifié plusieurs fois son équipement. Dagues, stylets, dards empoisonnés à diverses substances, tout était bon. Les lames étaient toutes peintes en noir, ne laissant que la pointe et le tranchant brillants, afin d'éviter tout reflet inutile. Il avait laissé un peu en retrait, dans une cachette, son sac à dos, contenant de quoi survivre, ainsi qu'un assortiment de poisons et antidotes. Il vérifia encore une fois le fonctionnement de chaque accessoire, ainsi que des fourreaux de poignet, qui lui permettaient de dégainer aussi vite que sa pensée. Il était prêt.
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19Devant lui, s'étendait le campement du roi \nomroibarbare. Combien étaient-ils~? Plusieurs centaines probablement. Certes, comme lui avait expliqué son maître, ce n'était pas si inquiétant aux yeux du pays, mais si le problème pouvait être réglé plus simplement qu'en envoyant une armée...
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21Il passa les quelques heures avant la nuit complète à observer les allées et venues des barbares. Il observa notamment dans un coin, un enclos ou semblaient se débattre des prisonniers, visiblement d'une tribu rivale. Il nota cette information, cela pourrait faire une diversion efficace au besoin.
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23Il parvint à deviner que les quatre tentes au centre du campement, visiblement bien gardées, devaient abriter des chefs ou sous-chefs de clan. Mais il n'était pas tout à fait sûr de l'endroit où se trouvait leur roi. Il lui faudrait encore observer la situation, ou les tuer tous, ce qui compliquerait nettement la tâche.
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25Alors que le jour diminuait encore, il distingua, parmi les prisonniers, un jeune homme plus calme, plus posé. Au lieu de se débattre ou de s'effondrer d'épuisement, il semblait très affairé à observer ses chaînes. Que faisait-il donc~? Il s'approcha doucement, tout en restant à couvert. Il vit alors que le jeune barbare s'efforçait d'ouvrir l'un des maillons de sa chaîne, en s'aidant d'un vieux clou comme levier. Il progressait très lentement, mais il persévérait, et se hâtait de cacher son ouvrage dès qu'un garde s'approchait de lui.
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27\recit{\christophe}
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29Libre, il était libre. Enfin, presque. Il lui fallait encore s'échapper de l'enclos, esquiver les gardes ou s'en débarrasser, et gagner le petit bois à côté. Là, il avait de bonnes chances de pouvoir conserver sa liberté, et peut-être, revenir se venger... Mais pas tout de suite. Quand il en aurait les moyens. De plus, s'il n'était plus attaché au sol, ses mains étaient toujours liées, et ses mouvements étaient donc limités.
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31Cachant le maillon ouvert, il attendit que le garde soit relevé et que le calme soit revenu. Puis, tenant le reste de la chaîne dans ses mains pour éviter de faire du bruit, et profitant d'un instant où la lune se cachait derrière un nuage complice, il escalada doucement la balustrade. Le garde regardait dans une autre direction. Encore une dizaine de mètres et tout serait bon... Il marchait avec toutes les précautions possibles. Pourtant, ce ne fut pas suffisant. Était-ce son pas~? Ses chaînes~? Son souffle~? Un hasard~? Toujours est-il que le garde se retourna à ce moment là, et après un quart de seconde de surprise, ouvrit la bouche pour crier l'alerte.
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33C'est alors qu'une frêle silhouette, aussi noire que la nuit, bondit sur le garde, lui trancha la gorge tout en l'empêchant de crier, et l'accompagna au sol, le posant doucement en position assise contre la balustrade. Tout s'était passé en si peu de temps, et pas le moindre bruit n'avait filtré. \christophe était impressionné, et effrayé aussi. Ami ou ennemi~?
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35La silhouette lui fit signe de ne pas faire de bruit, et lui désigna le petit bois. Décidant que, de toutes façons, il verrait ça plus tard, il se hâta vers le petit bois, où l'étranger le rejoignit rapidement, sans faire le moindre bruit.\\
36--- Qui es-tu~? Lui demanda-t-il.\\
37--- Je suis \christophe un guerrier du clan \nomclan. Nous avons tous été tués ou fait prisonniers. J'ai réussi à me libérer. Et toi, qui es-tu~?\\
38Il montra à la silhouette, toujours aussi sombre, ses chaînes.\\
39--- Je suis envoyé pour assassiner le roi \nomroibarbare. Je suppose que tu aimerais te venger, non~? Peut-être pouvons-nous nous entraider~?\\
40\christophe se demanda un instant comment un homme aussi frêle pouvait se charger de cette tâche. Puis la vision de l'assassinat du garde lui revint en mémoire, et il hocha la tête. De toutes façons, ce gars était dangereux, mieux valait être de son côté. Et puis n'importe quel côté valait mieux que celui de son ennemi.\\
41--- J'ai pu observer. Dans les quatre tentes qui sont là-bas, le roi dort dans celle qui est la plus opposée à nous. Il y a deux gardes devant, mais c'est tout. Il porte une couronne. Un bandeau de cuir autour du front, avec des pierres précieuses rouges dessus.\\
42Il reprit son souffle. Il n'avait pas l'habitude d'expliquer aussi longuement, d'habitude ses camarades s'arrêtaient aux quatre premiers mots. Mais l'étranger l'écoutait attentivement, tout en sortant un sac en cuir d'un arbre creux, et en fouillant dedans.\\
43--- Dans la tente qui est du côté de la lune, il y a d'autres chefs barbares, en dessous de lui. Celle qui est la plus proche de nous contient son trésor de guerre, enfin je crois. La dernière, je crois qu'il y a des prisonniers importants.\\
44Le jeune homme le regarda, en sortant un outil de son sac.\\
45--- Comment as-tu vu tout ça~?\\
46--- Cela fait plusieurs jours que je les observe. Je voulais me venger, mais seul, comment faire...
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48Le jeune homme le regarda longuement, sans dire un mot.\\
49--- Donne moi tes poignets.\\
50Il obéit, et l'étranger utilisa son outil pour ouvrir silencieusement et rapidement les chaînes qui le retenaient.\\
51--- Maintenant, il va y avoir moyen de mettre cette vengeance en pratique.
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53Il lui sourit, et \christophe lui rendit son sourire. Ami.
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55\recit{\jerome}
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57Décidément, ce jeune barbare était hors du commun. Il n'avait pas l'air si différent des autres, et pourtant il avait réfléchi et observé, espérant la vengeance qu'il savait illusoire. Et sa patience pour ouvrir ses chaînes...
58Sans compter qu'avec les informations qu'il avait, il allait enfin pouvoir mettre en place l'assassinat. Et peut-être même plus. Il réfléchit quelques instants, alors que le barbare jouait avec ses chaines défaites, savourant sa liberté.\\
59--- Bon, voilà ce que nous allons faire.\\
60Il dessina sur le sol, de la pointe de sa dague, un vague plan du campement. Le barbare fronça les sourcils, jeta un oeil vers le camp, puis vers le plan, et sembla comprendre.\\
61--- Je vais m'occuper de neutraliser les deux gardes du roi. Tu vas pouvoir entrer dans la tente du roi, je te laisse le plaisir de l'assassiner, je crois que tu en es parfaitement capable. Au besoin je viendrai t'aider. Pendant ce temps, je vais aller libérer les prisonniers importants dans la tente d'à côté.\\
62--- Mais on va être découverts, ils vont donner l'alerte, non~?\\
63--- Oui, évidemment. Mais la panique qui va se créer va nous aider à nous enfuir.\\
64--- Si on a le temps, tu crois qu'on peut libérer les autres~?\\
65--- Éventuellement, on verra. Ça te va~?
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67Le barbare réfléchit encore un instant.\\
68--- Je n'ai pas d'épée. Les chaînes, c'est bien pour donner des coups de poing, mais pour tuer rapidement, ça ne marche pas.\\
69--- Tu as raison. L'homme que je viens de tuer, il avait une épée, je crois. Cela te conviendrait~?\\
70--- Oui. D'ailleurs, il faudra se dépêcher avant qu'ils ne voient qu'il est mort. Les gardes changent de temps en temps.\\
71Il hocha la tête, et ils se levèrent. Le barbare lui tendit sa main. Il la serra, et ils se sourirent.
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73\recit{\christophe}
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75Il suivit en silence son nouveau compagnon. Malgré sa silhouette si frêle, c'était un combattant extraordinaire et n'eut aucun mal à maîtriser les gardes qui le séparaient de son objectif, la tente du roi. Et tout cela sans bruit... Il lui fit un signe de tête et entra.
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77Une faible lueur venant d'une lampe blafarde éclairait l'intérieur de la tente. Divers objets, plus ou moins précieux semblaient traîner dans un coin. Sur un lit fait de paille recouverte de tissus précieux --un luxe pour des standarts barbares--, dormaient deux silhouettes. Celui qu'il reconnut immédiatement comme le roi, avec sa silhouette et sa couronne, et une jeune fille aux cheveux blonds emmêlés, entièrement nue. Il hésita quelques instants. Devait-il la tuer aussi~? Elle portait des traces de coups sur les bras et le dos. Vraisemblablement, on ne lui avait pas laissé le choix de partager la couche du roi. Une prisonnière, comme lui...
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79Sans attendre, il trancha la gorge du roi endormi, tout en plaquant brutalement sa main sur la bouche de la jeune fille. Celle-ci se réveilla en sursaut, et se mit à paniquer. Il s'approcha pour lui murmurer à l'oreille.\\
80--- Toi, pas un mot, pas un bruit. Sinon...\\
81Elle vit la lame ensanglantée s'approcher de sa gorge, puis aperçut du coin de l'{\oe}il le roi assassiné. Peur ou plaisir de vengeance~? Les deux~? Toujours est-il qu'elle se calma rapidement. Il la lâcha, tout en la surveillant. Elle le fixant avec méfiance et crainte, se demandant à qui elle avait affaire... Mais après tout, c'était une barbare, tout comme lui, et elle avait dû en voir d'autres. Elle se leva sans un bruit, et pointa du doigt un tas d'objets divers. On y trouvait notamment les affaires du roi.
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83Il hocha la tête, et se saisit d'une belle épée, ornée de quelques pierres. Si d'habitude il trouvait ces fioritures inutiles, il devait admettre que l'arme était d'excellente facture et les coups sur la lame montraient qu'elle avait servi maintes fois. Il la glissa dans sa ceinture. Il y avait aussi des bijoux, avec des motifs divers et des formes variées. Des trophées de guerre, probablement. Chez les barbares, quand un bijou n'était pas une preuve d'un ennemi vaincu, c'était au pire une monnaie d'échange, leur aspect décoratif étant très secondaire.
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85\noindent --- Aleeeerte~!\\
86Il sursauta, et la jeune fille aussi, cherchant à lui dire des yeux que non, elle n'y était pour rien. Il ne réfléchit pas plus longtemps, saisit la couronne du roi et se rua au dehors, son épée à la main.
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88\recit{\jerome}
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90Quatre chefs barbares étaient enfermés dans la tente. Malgré leurs chaînes, ces trois hommes et cette femme étaient impressionnants. Grands, musclés, portant de longues cicatrices, ils avaient dans le regard une telle fierté et une telle colère d'être ainsi réduits à l'état d'esclaves qu'il s'était demandé un instant s'il n'était pas encore plus dangereux de les délivrer.
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92Mais il s'était mis rapidement à l'{\oe}uvre, et les barbares, bien que très surpris de voir un moustique en capacité de leur venir en aide, ne s'étaient pas plaints. Il était en train de faire sauter la dernière serrure lorsqu'il entendit un cri à l'extérieur.
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94\noindent --- Aleeeerte~!\\
95Les quatre chefs bondirent sur leurs pieds, et ramassant des armes, sortirent rapidement en lui adressant un signe de reconnaissance.
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97Dehors, il n'eut aucun mal à se fondre à nouveau dans la nuit, surtout avec l'agitation qui démarrait. Les quatre combattants se retrouvèrent nez à nez avec d'autres guerriers, et se défendirent farouchement. Dans la cohue, il aperçut la silhouette d'\christophe, l'épée ensanglantée. Ça, c'était fait. Il se glissa dans sa direction, et lui fit signe de le suivre. Il fallait faire vite avant que tout le campement ne soit en ébulition.
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99Ils croisèrent soudain trois barbares, l'épée à la main, visiblement alertés par les cris. Si lui-même était toujours plus ou moins caché dans l'ombre, ce n'était pas le cas d'\christophe, à qui ils adressèrent un regard inquisiteur. Au lieu de saisir son épée et de bondir sur eux, comme il s'y attendait et comme aurait fait tout bon sauvage, il se redressa et désigna du bras le centre du campement, d'où ils venaient.\\
100--- Là bas~! Il y a des intrus~!\\
101Les gardes se ruèrent dans la direction indiquée, sans réfléchir à la présence du jeune barbare.
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103Ils se mirent à courir, et rapidement, arrivèrent près de l'enclos des prisonniers. Il ne restait qu'un garde, qui cette fois ne se laissa pas duper. Sans traîner, le jeune barbare lui planta son épée dans la poitrine, puis il se tourna vers lui.\\
104--- Ils sont derrière, enchaînés. Tu peux les délivrer~?\\
105Il allait répondre que crocheter toutes les serrures --même si ces verrous étaient très grossiers-- allait lui prendre beaucoup trop de temps, puis il aperçut des trousseaux de grosses clés à la ceinture du garde. Il le saisit et hocha la tête.\\
106--- Suis-moi.\\
107Il escalada lestement la balustrade, et sauta au milieu des prisonniers, qui, déjà alertés par l'agitation du camp, prirent un air méfiant.\\
108--- Les gars, couvrez-le, il va vous délivrer. \\
109C'était la voix d'\christophe, de derrière la barrière. Les barbares se calmèrent immédiatement, et il se mit à l'ouvrage. Les sortes de cadenas retenaient plusieurs personnes à la fois, ainsi la tâche allait vite. Les nouveaux hommes libres saisirent leur chaînes, et se ruèrent vers l'entrée de l'enclos, et commencèrent à se battre, à mains nues ou avec leurs chaînes enroulées dans leurs poings vengeurs. Dans la cohue, cependant, un des assaillants parvint à pénétrer au c{\oe}ur de l'enclos et l'aperçut, en train de faire sauter la dernière serrure.
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111Surpris de le voir, mais comprenant qui était à l'origine de l'échappée des esclaves, il se rua sur lui. \jerome esquiva habilement les coups imprécis mais violents et extrêmement rapides que le barbare engagea contre lui, mais dut reculer contre la palissade. Il avait ses lames de poignet, mais contre un adversaire alerte, le combat était plus complexe. Escalader cette palissade, trouver un abri rapidement pour pouvoir sortir une arme de jet...
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113C'est alors qu'une main se referma sur son bras, et le souleva. En un clin d'{\oe}il il se retrouva sur la barrière, avec \christophe qui lui souriait.\\
114--- Merci.\\
115--- On file et on discute après~?\\
116Il lui rendit son sourire.\\
117--- Ça marche.
118
119\recit{\christophe}
120
121Ils se mirent à courir en direction de la forêt. La cohue causée par les prisonniers qui se rebellaient et la mort du roi avait détourné suffisamment l'attention, et ils atteignirent sans encombre l'abri des arbres. Le jeune homme frêle le regardait avec une certaine admiration.\\
122--- Bien joué l'idée de parler aux gardes. J'avoue que même moi je n'aurais pas osé.\\
123--- Bah, beaucoup de barbares réfléchissent peu et obéissent aux ordres...\\
124--- Pas toi~?\\
125Il haussa les épaules.\\
126--- Mes compagnons du clan trouvaient que je réfléchissais trop.\\
127Il lui sourit.\\
128--- Comme tu peux le constater, ça n'a pas été inutile~!\\
129--- Ils disaient aussi qu'il fallait être grand et large pour être un bon combattant. Et toi, tu es petit, frêle, et tu en as tué beaucoup, très efficacement ce soir.\\
130--- Merci.
131
132Ils restèrent un instant silencieux, le temps de reprendre leur souffle.\\
133--- Qu'est-ce que tu vas faire maintenant~?\\
134--- Je ne sais pas. Je n'ai plus vraiment de clan. Je ne sais pas trop où aller. J'ai gardé quelques objets de valeur, ça peut peut-être servir...\\
135--- Tu n'as pas gardé la couronne et l'épée du roi~?\\
136Il secoua la tête.\\
137--- Non, ça aurait été compliqué à revendre, enfin je pense. Alors je les ai donnés à des prisonniers. En plus, ça représente quelque chose pour eux.\\
138Son compagnon sembla réfléchir quelques instants.\\
139--- Tu sais quoi~? Tu pourrais presque venir à la capitale. Si tu le souhaites bien sûr. Il y a toujours du boulot pour des gens costauds et débrouillards...\\
140Il n'avait pas osé proposer cette option. Aller vivre dans la grande ville, celle dont il avait entendu parler plus jeune...