+<!--l. 425--><p class="indent" > Farl s’était retourné brusquement, et elle ne put s’empêcher de noter
+avec un léger frisson qu’il tenait dans ses mains deux couteaux à la lame
+noire, qui étaient apparus encore plus vite qu’il n’avait bougé. Il resta figé
+quelques instants, immobile, à la fixer.<br
+class="newline" />— C’est moi...<br
+class="newline" />Le son de sa voix sembla le réveiller. Il se redressa et désigna le feu et ce qui
+restait du pont.<br
+class="newline" />— Qu’est-ce qui s’est passé<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Pourquoi es-tu trempée et...<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />— J’ai saboté le pont pour donner de l’avance à Irdann, coupa-t-elle. Je suis
+restée cachée ici. Quelques prêtres ont malgré tout traversé, il a peut-être
+besoin d’aide... Elle fit une pause, puis désigna les deux hommes
+endormis.<br
+class="newline" />— Merci, au fait.<br
+class="newline" />Il esquissa un léger sourire, puis se figea en même temps qu’elle. Des
+bruits de sabot... Ils échangèrent un regard, et sans avoir besoin
+de se concerter, se jetèrent hors du sentier et s’aplatirent dans un
+buisson.
+<!--l. 434--><p class="indent" > Les mystérieux sabots passèrent du galop au trot, puis au pas, et
+s’arrêtèrent à une quinzaine de mètres du pont. Le bruit d’un cavalier
+mettant pied à terre se fit entendre. Qui était-ce<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Elle se redressa
+
+
+doucement, fit signe à Farl de ne pas bouger, et s’approcha.
+<!--l. 436--><p class="indent" > C’était un prêtre, qui s’avançait prudemment, en regardant aux
+alentours, l’épée dégainée. Sa capuche était tombée, et elle le reconnut
+immédiatement.
+<!--l. 438--><p class="noindent" ><span
+class="ecti-1095">Irdann</span>
+<!--l. 440--><p class="noindent" >— Irdann<span class="frenchb-thinspace"> </span>!<br
+class="newline" />C’était la voix de Silwë. Soulagé, il la vit émerger des sous-bois, suivie
+bientôt de Farl. Il poussa un soupir de soulagement.<br
+class="newline" />— La déesse soit louée, vous êtes tous les deux vivants<span class="frenchb-thinspace"> </span>!<br
+class="newline" />— Qu’est-ce que tu fais là<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Habillé en prêtre<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Qu’est-ce qui s’est passé
+là-bas<span class="frenchb-thinspace"> </span>? demanda-t-elle.<br
+class="newline" />— Je vous expliquerai plus tard. C’est le moment de s’éclipser, ils ne vont
+pas tarder à revenir.<br
+class="newline" />Ils s’éloignèrent rapidement, en courant, se relayant sur le cheval.
+<!--l. 447--><p class="indent" > Une demi-heure de marche et de course plus tard, ils retrouvèrent
+Uhr et la prêtresse. Ils avaient préparé les autres chevaux, rangé
+soigneusement le camp et effacé au mieux leurs traces. Leur visage marqua
+une certaine surprise en apercevant les tenues de Silwë et Irdann,
+mais attendirent qu’ils soient tous les cinq à cheval pour poser leurs
+questions.
+<!--l. 449--><p class="indent" > Il leur raconta alors qu’une fois au pied de la falaise, il avait laissé la
+robe de la prêtresse attachée à une branche, et lorsque le prêtre s’était
+avancé pour regarder ce qui se passait, il l’avait assommé et pris sa
+tunique. Dans le noir, avec la capuche, les prêtres n’avaient pas fait
+attention...<br
+class="newline" />— L’un d’eux, si. Il a même essayé de te foudroyer, interrompit
+Silwë.<br
+class="newline" />— Oui. Heureusement, le fait d’avoir échoué l’a suffisamment convaincu...<br
+class="newline" />— Et que s’est-il passé ensuite<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />— Je les ai laissés me distancer, prétextant que mon cheval était épuisé, ce
+qui n’était pas tout à fait faux. Je me suis éloigné le plus possible
+d’eux, et après être sûr qu’ils ne m’avaient pas suivi, j’ai fait le tour
+pour aller voir ce que tu devenais... Les deux autres prêtres, ils sont
+
+
+morts<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />— Non, je suis arrivé à ce moment là, et je les ai endormis, précisa
+Farl.<br
+class="newline" />— Et qu’est-ce que les prêtres ont trouvé, dans la fameuse clairière<span class="frenchb-thinspace"> </span>?
+demanda Uhr.<br
+class="newline" />Irdann sourit.<br
+class="newline" />— Oh, leur compagnon, assommé et avec la robe rouge et or sur la
+tête...<br
+class="newline" />Ses compagnons sourirent à leur tour.
+<!--l. 460--><p class="noindent" ><span
+class="ecti-1095">Samantha</span>
+<!--l. 462--><p class="indent" > Elle avait un peu de mal à réaliser tout ce qui s’était passé ce
+soir. Mais elle était libre, et ils étaient tous les cinq en route. Après
+quelques heures de route, ils s’arrêtèrent enfin et s’installèrent dans une
+maison isolée et en ruines, qu’ils avaient apparemment repérée à
+l’aller.
+<!--l. 464--><p class="indent" > Quels étaient leurs noms, déjà<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Il y avait Uhr, le « barbare ». Un
+soldat de la garde de la capitale, lui aussi, ami d’Irdann. Il s’était changé, et
+s’il était toujours impressionnant, il avait l’air très différent. Il y avait bien
+sûr le jeune apprenti paladin, qui avait lui aussi revêtu des vêtements plus
+discrets que ceux du prêtre, qui s’occupait pour le moment des chevaux
+épuisés. Il y avait la jeune elfe, elle aussi