<meta name="originator" content="TeX4ht (http://www.cse.ohio-state.edu/~gurari/TeX4ht/)">
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-<meta name="date" content="2014-12-28 00:49:00">
+<meta name="date" content="2014-12-28 22:25:00">
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</head><body
>
class="newline" />— Noble dame<span class="frenchb-thinspace"> </span>! C’est un tel honneur de vous accueillir ici... J’espère que
notre pauvre logis vous conviendra. <br
class="newline" />La pièce comportait essentiellement une grande table en bois massif
-entournée de deux chaises et deux bancs. Dans un coin, un coffre, et un
-buffet un peu plus loin, tous deux anciens, donnant un aspect un peu
-austère mais d’une stabilité rassurante. Un grand feu brûlait dans la
-cheminée, et une douce odeur de légumes et de viande émanait de la pièce
-voisine, la cuisine probablement. La pièce était éclairée par plusieurs
-lampes à huile et chandelles, et semblait assez accueillante malgré sa
-simplicité. Elle inclina la tête et lui sourit.<br
+entournée de deux chaises et deux bancs. Contre les murs, un grand coffre et
+un buffet, tous deux anciens, donnaient à la pièce un aspect un peu austère
+et rassurant à la fois. Un grand feu brûlait dans la cheminée, et une douce
+odeur de légumes et de viande émanait de la pièce voisine. La pièce
+était éclairée par plusieurs lampes à huile et chandelles, et semblait
+assez accueillante malgré sa simplicité. Elle inclina la tête et lui
+sourit.<br
class="newline" />— Merci, je pense que ce sera parfait.<br
class="newline" />Derrière, Zach et Irdann, l’un aidant toujours l’autre à marcher, passèrent
la porte à leur tour.<br
alors deux en une fois, ça faisait beaucoup. Elle resta clouée quelques
instants, dévisageant les deux jeunes femmes d’un air incrédule.
Pourtant, Sélène trouvait qu’elle n’étaient pas si différentes que ça des
-humaines. Le teint pâle, par exemple, étaient peut-être naturel elfes
+humaines. Le teint pâle, par exemple, était peut-être naturel chez les elfes
sylvains, mais de nombreuses jeunes femmes nobles cherchaient à
l’obtenir, avec plus ou moins de succès. Tout comme la silhouette
fine. Tout cela, et on pouvait y ajouter d’autres critères, comme la
class="newline" />— Excusez notre curiosité, mais c’est la première fois que nous voyons des
elfes. Que faites-vous dans la région<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
class="newline" />— Nous nous rendons au château du duc De Vane. Il organise un grand
-tournoi de tir à l’arc, et j’ai été conviée à y participer. Silwë m’accompagne
-pour me protéger sur le chemin.<br
+tournoi de tir à l’arc, et j’ai été conviée à y participer. Silwë est mon garde
+du corps.<br
class="newline" />[ToDo!] se pencha pour observer Silwë, assise à côté de Zach, de
l’autre côté. Il considéra un instant son air frêle, puis son regard se
porta sur Aldariel, en face d’elle. Il ouvrit la bouche pour faire une
de l’avoir convaincu. Aldariel et Silwë, qui avaient entendu, avaient échangé
un regard gêné, tandis qu’Irdann et Sélène avaient difficilement contenu un
fou rire.
-<!--l. 653--><p class="indent" > Mais c’était probablement le seul « incident » qu’il pourrait
-déplorer. Il y avait pire. Par contre, au moment d’aller se coucher, ses
-parents avaient rappelé que la petite chaumière ne comportait que
-deux chambres. Ils avaient insisté pour que les deux « nobles »
-prennent la meilleure des deux, la leur, proposant aux trois autres
-la chambre originellement prévue pour leurs enfants. Eux-mêmes
-dormiraient dans une paillasse au grenier. Il aurait bien suggéré un
-autre arrangement, mais il doutait fort que ses parents le laissent
-faire.
+<!--l. 653--><p class="indent" > Mais c’était probablement le seul « incident » qu’il pourrait déplorer. Il
+y avait pire. Par contre, au moment d’aller se coucher, ses parents avaient
+rappelé que la petite chaumière ne comportait que deux chambres. Ils
+avaient insisté pour que les deux « nobles » prennent la meilleure des deux,
+la leur, proposant aux trois autres la chambre qui hébergeait autrefois leurs
+enfants. Eux-mêmes dormiraient dans une paillasse au grenier. Il aurait bien
+suggéré un autre arrangement, mais il doutait fort que ses parents le
+laissent faire.
<!--l. 655--><p class="indent" > Il fit quelques pas dans la pièce, qui l’avait abrité pendant toute
son enfance. Elle n’avait pas tellement changé depuis, si ce n’est
qu’elle paraissait vide sans ses trois frères et sa sœur. Trois lits sur les
class="newline" />— Tiens, j’y pense, d’où te vient une telle réputation<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
class="newline" />— Euh, de quoi tu parles<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
class="newline" />C’est le moment que choisit Aldariel pour entrer à son tour dans la chambre
+
+
–ou peut-être avait-elle attendu ce moment pour se manifester<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Elle
s’installa à son tour et sourit.<br
class="newline" />— À propos de la remarque de ton père, tout à l’heure, tu sais bien.
-<!--l. 666--><p class="indent" > Il soupira. Il faillit répondre que son père avait juste un peu bu, puis il
-hésita à répliquer que tout cela venait de toutes façons des rumeurs qui
-couraient sur les elfes. Mais il savait bien qu’elles ne se contenteraient pas de
+<!--l. 666--><p class="indent" > Il faillit répondre que son père avait juste un peu bu, puis il hésita à
+répliquer que tout cela venait de toutes façons des rumeurs qui couraient
+sur les elfes. Mais il savait bien qu’elles ne se contenteraient pas de
ces esquives maladroites. Les quatre yeux bleus qui le fixaient dans
l’obscurité lui donnaient l’impression de le clouer au mur derrière lui. Il
abdiqua.
épaule.<br
class="newline" />— Je me suis moquée de toi, cet après-midi. Mais je n’imaginais pas à quel
point les différences de classe sociale pouvaient être un tel obstacle dans des
+relations entre humains. Toutes ces choses sont tellement plus simples chez
-relations entre humains. Toutes ces choses sont tellement plus simples chez
nous...<br
class="newline" />Il ne répondit pas. Peut-être qu’elle avait raison, mais peut-être aussi que la
-situation était nettement plus simple quand on était une princesse. Et une
-princesse comme Aldariel, qui aurait fait renoncer au célibat une armée de
-prêtres ascètes. Tout devait lui tomber au creux de la main, les hommes
-comme le reste.
-<!--l. 680--><p class="noindent" >— À ce propos, Alda, comment va la blessure d’Irdann<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
-class="newline" />Et il fallait qu’elle parle du paladin, là, maintenant... Il faillit lui rétorquer
-que ce n’était pas la peine de retourner le couteau dans la plaie, quand il
-sentit, à la façon dont Aldariel lâcha son épaule, que la remarque ne
-lui était pas destinée. Mais alors pas du tout. — Oh, plutôt bien.
-Rien de crucial n’a été touché, je suis sûre qu’il se remettra très
-vite.<br
+situation était nettement plus simple quand on était une princesse. Et
+surtout une princesse comme Aldariel... Tout devait lui tomber au creux de
+la main, les hommes comme le reste.
+<!--l. 679--><p class="noindent" >— À ce propos, Alda, comment va la blessure d’Irdann<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />Et il fallait qu’elle parle du paladin, là, maintenant... Il faillit lui
+rétorquer que ce n’était pas la peine de retourner le couteau dans la
+plaie, quand il sentit, à la façon dont Aldariel lâcha son épaule,
+que la remarque ne lui était pas destinée. Mais alors pas du tout.
+<br
+class="newline" />— Oh, plutôt bien. Rien de crucial n’a été touché, je suis sûre qu’il se
+remettra très vite.<br
class="newline" />— C’est plutôt une bonne nouvelle.<br
class="newline" />Il aurait bien aimé voir ce qu’il y avait sur le visage de la jeune princesse,
-mais elle s’était tournée vers Silwë. Il repassa la scène de bataille, et la
-suite, dans sa tête, remarquant alors ce que ses yeux avaient enregistré
+mais elle s’était tournée vers son amie. Il repassa dans sa tête la scène de
+bataille et la suite, remarquant alors ce que ses yeux avaient enregistré
sans le voir. Le sourire amusé de Silwë sembla confirmer ce qu’il
pensait.<br
class="newline" />— D’ailleurs, qu’est-ce que tu m’as dit, un peu plus tôt aujourd’hui<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Qu’à
class="newline" />— Qu’est-ce que tu veux dire<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
class="newline" />Il regarda le plafond, sans pouvoir retenir un sourire.<br
class="newline" />— À ton avis<span class="frenchb-thinspace"> </span>?
-<!--l. 691--><p class="indent" > Aldariel semblait à la fois choquée et en colère. Silwë s’était glissée sous
+<!--l. 690--><p class="indent" > Aldariel semblait à la fois choquée et en colère. Silwë s’était glissée sous
les draps et s’était tue. Soit elle était épuisée et voulait dormir, soit elle lui
laissait volontairement le champ libre. Après tout, c’était bien son tour de
se venger... <br
class="newline" />— Non, je n’aurais pas hésité à ta place. Et<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
class="newline" />Il avait connu des attaques verbales plus difficiles à contrer. Son sourire
s’élargit.<br
-class="newline" />— Et face au « noble paladin aux airs de prince charmant », ça compte
-comme une hésitation<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />— Et le « noble paladin aux airs de prince charmant », ça compte comme
+une hésitation<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
class="newline" />Elle marqua une pause, surprise.<br
class="newline" />— Mais... qu’est-ce que tu imagines<span class="frenchb-thinspace"> </span>? C’est un humain. Un elfe, je ne dirais
pas, mais c’est un humain<span class="frenchb-thinspace"> </span>!<br
class="newline" />Cherchant désespérément un peu de soutien, Aldariel se tourna vers son
amie, qui s’était visiblement endormie. Tout du moins, elle faisait
suffisamment bien semblant. Il l’en remercia intérieurement.<br
-class="newline" />— ...sinon tu te rappelleras sa réaction quand, un soir, autour d’un bivouac
-improvisé dans des circonstances peu engageantes, nous avions évoqué la
+class="newline" />— ...sinon tu te rappelleras sa réaction quand, un soir, tu avais évoqué la
question.<br
class="newline" />Quelle chance il avait eu de retenir ce détail pourtant insignifiant, malgré la
situation qui ne s’y prêtait guère... Ils étaient plus à un cheveu de
s’entretuer que de jouer à ce jeu-là.
-<!--l. 710--><p class="indent" > Elle lui lança un dernier regard assassin, qu’il fit mine de ne pas
+<!--l. 709--><p class="indent" > Elle lui lança un dernier regard assassin, qu’il fit mine de ne pas
remarquer. Mais il avait du mal à se retenir de sourire. Elle soupira,
remonta ses draps sur ses épaules et ferma les yeux.
+<!--l. 711--><p class="noindent" ><span
+class="ecti-1095">Irdann</span>
+<!--l. 713--><p class="indent" > Il referma la porte de la petite chambre et posa le bougeoir sur la table
+de chevet.<br
+class="newline" />— Hé bien<span class="frenchb-thinspace"> </span>! Je m’attendais à ce que nos noms soient respectés, mais à ce
+point...<br
+class="newline" />Sélène sourit.<br
+class="newline" />— C’est vrai que c’était presque un peu trop... Et encore, personne ne leur
+a dit qu’Aldariel était la fille du roi des elfes.<br
+class="newline" />— Les pauvres. Déjà que voir des elfes pour la première fois de leur vie
+était un choc...<br
+class="newline" />Elle fit quelques pas dans la pièce, puis son sourire se figea.<br
+class="newline" />— Ah. Il y a un petit problème technique. Il n’y a qu’un lit.<br
+class="newline" />— Effectivement. En même temps, c’est assez logique, c’est leur
+chambre...<br
+class="newline" />— Tu crois qu’ils pensent qu’on...<br
+class="newline" />Il haussa les épaules. Il n’avait pas tellement envie de décevoir leurs hôtes et
+surtout, de leur demander du travail en plus alors qu’ils se donnaient déjà
+tellement de mal pour eux.<br
+class="newline" />— Bah, ne t’inquiète pas, je dormirai par terre. J’ai connu pire, tu
+sais<span class="frenchb-thinspace"> </span>!<br
+class="newline" />— Moi non plus ça ne me dérangerait pas de dormir par terre. Ça fait
+presque une semaine que je fais ça<span class="frenchb-thinspace"> </span>! Et en plus, toi, tu es blessé.<br
+class="newline" />— Ah mais ça n’a rien à voir<span class="frenchb-thinspace"> </span>!
+<!--l. 727--><p class="indent" > Ils se regardèrent en silence pendant quelques instants. Il lui aurait bien
+répondu qu’elle était une dame et c’était une histoire de code d’honneur,
+mais il doutait de l’efficacité de cet argument. Il n’avait pas affaire à une
+noble dame comme les autres, ça, il avait bien saisi. Ce fut finalement elle
+qui prit une décision.<br
+class="newline" />— Bon écoute, on ne va quand même pas dormir tous les deux par
+terre, ce serait vraiment stupide. Il y a de la place pour deux sur ce
+matelas. Chacun son côté, chacun sa couverture, ça te va comme
+compromis<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />— À condition que tu prennes quand même les draps prévus pour ça. Et
+moi je prends une couverture de voyage.<br
+class="newline" />Elle sourit en lui donnant un petit coup de coude.<br
+class="newline" />— Vendu<span class="frenchb-thinspace"> </span>!
+<!--l. 733--><p class="indent" > Ils s’installèrent rapidement, puis éteignirent la bougie, ce qui plongea la
+pièce dans l’obscurité. Il était épuisé, et il devait reconnaître que ce
+
+
+compromis avait du bon. Le matelas était vraiment confortable. Pourtant, le
+sommeil ne venait pas. Trop de choses s’étaient passées dans cette journée...
+À commencer par Sélène. La jeune femme qu’il devait chercher était saine et
+sauve, et plutôt bien entourée... Elle n’avait pas eu l’air si heureuse que
+cela de le voir arriver. Quelle relation l’unissait à son « guide »,
+d’ailleurs<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Leurs regards étaient tout de même assez éloquents... Mais
+poser ce genre de question ne se faisait pas. Cela ne le regardait
+pas.
+<!--l. 735--><p class="indent" > Il avait beau avoir quitté assez tôt le palais de son père, il connaissait
+assez bien la façon les mariages étaient conclus. Il s’agissait bien souvent
+d’un enjeu complexe d’alliances entre seigneurs et de cessions de
+terres, quand il ne s’agissait pas de guerres, toujours est-il qu’on ne
+laissait pas beaucoup de choix aux jeunes nobles. Bien sûr, on essayait
+généralement de faire en sorte qu’ils s’apprécient au moins un peu, et puis
+ils étaient bien souvent conditionnés pour aimer les gens de leur
+rang... mais au final, ce n’était pas eux qui décidaient sur ce plan-là.
+Certains s’en accomodaient plutôt bien, d’autres trouvaient leur
+bonheur ailleurs que dans les bras de celui ou celle qui leur était
+désigné. Bien sûr, rien de tout cela n’était officiel, mais une oreille
+attentive sur une tête d’enfant innocent pouvait entendre bien des
+choses...
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