+class="newline" />Elle fit quelques pas vers un angle de la pièce, qu’elle éclaira de son regard
+luminescent. Elle passa ses mains sur le mur de briques noircies, et en
+trouva une descellée. Elle l’extirpa avec précautions, puis passa sa main
+dans l’ouverture.<br
+class="newline" />— Ah. Mince.<br
+class="newline" />Elle lui montra. Au fond de l’ouverture se trouvait une paroi métallique
+munie d’une serrure. Il hocha la tête.<br
+class="newline" />— Qu’est-on censé y trouver<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />Elle semblait extrêmement tendue, mais le « on » sembla la rassurer un
+peu.<br
+class="newline" />— Je sais qu’il y mettait des objets et documents auxquels il tenait.
+Peut-être qu’ils... nous<span class="frenchb-thinspace"> </span>? donneront des indices.<br
+class="newline" />Elle s’était mis au « nous ». Même s’il avait senti son hésitation, c’était
+bon signe.<br
+class="newline" />— Je ne sais pas où il gardait la clé. Probablement sur lui...<br
+class="newline" />— Une clé... normale<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />Elle fronça les sourcils.<br
+class="newline" />— N’aurait-il pas protégé magiquement cette cachette<span class="frenchb-thinspace"> </span>?<br
+class="newline" />Elle secoua la tête.<br
+class="newline" />— J’en doute. Je ne peux pas vérifier, il y a trop de distorsions magiques
+dans ce lieu, avec ce qui s’y est passé. Mais le connaissant, il aurait préféré
+une méthode plus classique. Si de nombreux mages savent s’en sortir face à
+un glyphe de protection magique, peu d’entre eux savent forcer une serrure,
+en réalité. Enfin, de façon non destructrice, si vous voyez ce que je veux
+dire.<br
+class="newline" />Il eut un petit sourire.<br
+class="newline" />— Je vois tout à fait. Et, si vous me permettez, c’est tout à fait dans mes
+compétences.<br
+class="newline" />Elle recula pour le laisser passer.<br
+class="newline" />— Je vous en prie.
+<!--l. 158--><p class="indent" > Il s’agenouilla devant la serrure, et sortit de sa tunique ses outils. Il avait
+déjà pratiqué ce genre de jeu, il y a longtemps, mais les réflexes revinrent
+rapidement. La serrure était complexe à crocheter, mais il y parvint au bout
+d’une minute. Au fond de ce qui ressemblait à un coffre d’acier, il y avait
+des rouleaux de papier et un large rubis monté sur un collier d’or. Elle eut
+un sourire en les saisissant.<br
+class="newline" />— Bravo. Allons regarder cela ailleurs, comme vous l’avez proposé.<br
+class="newline" />— Tout à fait. Je propose de venir chez les amis qui m’ont envoyé
+ici.<br
+class="newline" />Elle eut un regard légèrement méfiant, puis finit par accepter.
+<!--l. 163--><p class="indent" > Ils marchaient dans la rue, faiblement éclairée par quelques lampadaires.
+S’ils ne croisaient pas grand monde à cette heure tardive, les rares passants
+ne semblèrent pas leur prêter attention. Farl avait l’habitude de ce genre de
+situation<span class="frenchb-nbsp"> </span>: la tenue d’assassin était conçue pour disparaître aisément dans
+les ombres, mais aussi pour apparaître tout à fait normale –le noir n’étant
+pas si rare– en pleine lumière. La tenue discrète idéale en somme. N’étant
+plus ébloui par son regard magique, il pouvait désormais observer la
+magicienne. Grande, mince, aux longs cheveux noirs, vêtue d’une
+longue robe noire –pour le deuil, ou la discrétion<span class="frenchb-thinspace"> </span>? Peut-être les deux,
+en fait–, ses traits semblaient tirés comme si elle était épuisée ou
+particulièrement éprouvée. C’était probablement le cas, en fait... Il lui
+aurait donné une quarantaine d’années, et sans ce visage fermé et
+ces traits tirés, elle devait être belle. Elle marchait d’un air décidé,
+sans cacher son bâton de magie, surmonté d’une grande pierre bleu
+glacé.
+<!--l. 165--><p class="noindent" ><span
+class="ecti-1095">Uhr</span>