From c76eef45d4339e6109489ddb45fb80953dbab667 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Denise sur sakamain Date: Sat, 28 Feb 2015 18:13:27 +0100 Subject: arc seve --- html/aventuriers.html | 563 ++++++++++++++++++++++++++++---------------------- 1 file changed, 315 insertions(+), 248 deletions(-) (limited to 'html') diff --git a/html/aventuriers.html b/html/aventuriers.html index 7548688..fda8b9d 100644 --- a/html/aventuriers.html +++ b/html/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -146,7 +146,7 @@ class="newline" />— Ta m class="newline" />— Oui. Mais je ne suis pas douée à l’arc... répondit-elle timidement.
Il lui sourit, et jeta un œil à sa mère, à quelques pas de là.
— Il est de toutes façons difficile d’être aussi bonne archère qu’elle. Mais -peut-être serais tu plus à l’aise avec autre chose ?
 ?
Il la regarda intensément pendant quelques secondes, comme s’il l’évaluait.
— Quel âge as-tu ?
Elle prit l’arme, la soupesa, et h class="newline" />— Essayer, comment ?
— Comme ça.
L’homme avait saisi une seconde épée en bois, et s’était précipité sur elle. -Surprise, fit un pas de côté, et tenta de dévier l’épée d’un coup de la sienne. -Même en bois, l’épée était un peu lourde... L’homme attaqua de nouveau, -elle fléchit légèrement les genoux et plaça son épée pour tenter d’encaisser -un choc qui ne vint pas... L’homme s’était arrêté à quelques centimètres -d’elle.
— Pas mal. Je pense que c’est bon.
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
Il s’assit, et fit signe à la jeune fille et à sa mère de faire de même.
 ?
Elle leva les yeux vers lui et hocha la tête.

Uhr -

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, -vêtus de pagnes grossiers en cuir, et avaient chacun, glissée dans une -ceinture, une épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de +

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, vêtus +de pagnes grossiers en cuir, et avaient chacun, glissée dans une ceinture, une +épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de nombreux -nombreux coups. Leurs cheveux bouclés étaient sales et en bataille, -et bien qu’ils ne soient pas aussi grands et forts que les barbares -adultes de leur clan, leur musculature aurait pu impressioner plus d’un +coups. Leurs cheveux bouclés étaient sales et en bataille, et bien +qu’ils ne soient pas aussi grands et forts que les barbares adultes +de leur clan, leur musculature aurait pu impressionner plus d’un citadin.

Uhr, le plus jeune, était en tête. Lorsqu’ils arrivèrent au sommet de la petite colline, il leur fit signe de s’arrêter.
 ? Quel destin facétieux, quel dieu blagueur avait décidé de lui donner ce que sa famille considérait comme le pire des -défaut ? Il réalisa qu’il était encore en train de se poser une question +défauts ? Il réalisa qu’il était encore en train de se poser une question inutile, dégaina son épée, et courut à la suite de son frère et de sa sœur.

 ? seconde boule de feu dans sa main gauche. Ses parents firent un pas en arrière, effrayés.
— Écoutez, si vous comptez me dénoncer, je lance cette boule de feu par la -fenêtre. Toute la ville la verra et vous serez aussi embêtés que moi vis à vis +fenêtre. Toute la ville la verra et vous serez aussi embêtés que moi vis-à-vis de votre peuple.
La boule de feu grandissait, se nourrissant de sa colère et de sa frustration. Elle sentait sa chaleur de plus en plus intense, alors que la panique @@ -394,7 +394,7 @@ b formaient d’excellentes prises pour ses mains et ses pieds. Patiemment, silencieusement, il gravit les étages. Vêtu de sombre de la tête aux pieds, il était quasiment invisible dans la nuit. Ce n’était pas la première fois qu’il -s’adonnait à ce genre de sport, Ni la dernière d’ailleurs. À condition de ne +s’adonnait à ce genre de sport, ni la dernière d’ailleurs. À condition de ne pas tomber. Écartant cette pensée, il se remémora ces dernières années, si bien remplies...

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait été laissé @@ -499,7 +499,7 @@ quoi souper et dormir.
— Merci. L’un d’entre vous peut-il nous y conduire ?

Zach se porta volontaire, et guida le convoi jusque dans le bourg. En chemin, l’un des soldats l’interrogea :
— Dis moi, mon garçon, nous cherchons quelqu’un pour nous guider à +class="newline" />— Dis-moi, mon garçon, nous cherchons quelqu’un pour nous guider à travers la forêt, demain. Sais-tu si quelqu’un peut le faire ?

Il réfléchit quelques instants.
— Il n’y a personne qui fasse ce métier en ville. En revanche, beaucoup de @@ -546,7 +546,7 @@ certaines tensions entre eux. Finalement, il valait peut- s’entraîne au combat. De toutes façons, elle ne verrait probablement aucun champ de bataille de sa vie –ou alors que de loin–, du moins il l’espérait, alors que risquait-il ?
— Papa, n’es-tu pas toi même un excellent archer ?
— Papa, n’es-tu pas toi-même un excellent archer ?
Il soupira.
— C’est vrai. Du moins, c’était vrai jusqu’à il n’y a pas si longtemps... @@ -644,7 +644,7 @@ peu trop class="newline" />Il lui fit un clin d’œil.
— Tu devrais aller le voir, et y réfléchir. Tu y serais meilleur que bûcheron, à mon avis.
Il allait répondre, lorsqu’un des soldat lui adressa la parole.
Il allait répondre, lorsqu’un des soldats lui adressa la parole.
— On approche de midi. Il y a une taverne, dans le village où on arrive ?
— Oui. Sur la grand’rue, vous ne pouvez pas la rater.

Le cinquième jour, l’expédition sembla rejoignit camp nettement plus +

Le cinquième jour, l’expédition rejoignit camp nettement plus important. Il avait du mal à compter, mais il semblait y avoir plus d’ennemis qu’il n’avait de doigts et de doigts de pieds. Peut-être autant qu’il y avait de doigts et de doigts de pieds sur tous les membres de son clan. Il @@ -773,7 +773,7 @@ bois. S’il restait sur place, il serait rep n’avait donc pas grand chose à perdre à suivre le mystérieux inconnu. Il se hâta vers le petit bois, où l’étranger le rejoignit rapidement, sans faire le moindre bruit.
— Qui es-tu ? Lui demanda-t-il.
— Qui es-tu ? lui demanda-t-il.
— Je suis Uhr, un guerrier du clan Bhasthon. Nous avons tous été tués ou fait prisonniers. J’ai réussi à me libérer. Et toi, qui es-tu ?
Il montra à la silhouette, toujours aussi sombre, ses chaînes.
— Comment as-tu vu tout class="newline" />— Cela fait plusieurs jours que je les observe. Je voulais me venger, mais seul, comment faire...

Le jeune homme le regarda longuement, sans dire un mot.
— Donne moi tes poignets.
— Donne-moi tes poignets.
Il obéit, et l’étranger utilisa son outil pour ouvrir silencieusement et rapidement les chaînes qui le retenaient.
— Maintenant, nous avons moyen de mettre cette vengeance en pratique. @@ -814,7 +814,7 @@ si diff vengeance qu’il savait illusoire. Et sa patience pour ouvrir ses chaînes... Sans compter qu’avec les informations qu’il avait, il allait enfin pouvoir mettre en place l’assassinat. Et peut-être même plus. Il réfléchit quelques -instants, alors que le barbare jouait avec ses chaines défaites, savourant sa +instants, alors que le barbare jouait avec ses chaînes défaites, savourant sa liberté.
— Bon, voilà ce que nous allons faire.
Il dessina sur le sol, de la pointe de sa dague, un vague plan du campement. @@ -865,7 +865,7 @@ class="newline" />— Toi, pas un mot, pas un bruit. Sinon...
Elle vit la lame ensanglantée s’approcher de sa gorge, puis aperçut du coin de l’œil le roi assassiné. Peur ou plaisir de vengeance ? Les deux ? Toujours est-il qu’elle se calma rapidement. Il la lâcha, tout en la surveillant. -Elle le fixant avec méfiance et crainte, se demandant à qui elle avait +Elle le fixait avec méfiance et crainte, se demandant à qui elle avait affaire... Mais après tout, c’était une barbare, tout comme lui, et elle avait dû en voir d’autres. Elle se leva sans un bruit, et pointa du doigt un tas d’objets divers. On y trouvait notamment les affaires du @@ -875,7 +875,7 @@ Si d’habitude il trouvait ces fioritures inutiles, il devait admettre que était d’excellente facture et les coups sur la lame montraient qu’elle avait -servi maintes fois. Il la glissa dans sa ceinture. Il y avait aussi des bijoux, +servi plus d’une fois. Il la glissa dans sa ceinture. Il y avait aussi des bijoux, avec des motifs divers et des formes variées. Des trophées de guerre, probablement. Chez les barbares, quand un bijou n’était pas une preuve d’un ennemi vaincu, c’était au pire une monnaie d’échange, leur aspect @@ -1351,8 +1351,8 @@ class="newline" />— Raconte ?< class="newline" />— J’ai vu une grande prêtresse de Melna, qui me demandait de l’aide pour la sortir de son temple.
— Et c’est la première fois que tu rêves de grandes prêtresses ? Pourtant, -tu as dû en voir beaucoup durant ton enfance, non ? Questionna Silwë -
 ? questionna +Silwë.
— Oui mais... là j’ai l’impression que... c’était différent. Elle était extrêmement nette, ainsi que le décor derrière elle.
— Les prêtres de Melna ont-ils la capacité d’envoyer des rêves ?
— D’apr souhaite qu’on vienne l’enlever... de façon spectaculaire.
Alors que Silwë ouvrait des yeux incrédules, Uhr réfléchissait.
— Une prêtresse à enlever... de façon spectaculaire... hm. Tu veux bien tout -nous raconter en détails ? +nous raconter en détail ?

Alors qu’Irdann racontait tous les tenants de son rêve, Uhr se prit à sourire.
— Tu as une idée en tête, c’est ça ? Demanda Irdann.
— Une petite. On se retrouve le soir au bar habituel, je vous explique tout -ça.
— Tu as une idée en tête, c’est ça ? demanda Irdann.
— Une petite. On se retrouve ce soir à la taverne habituelle, je vous +explique tout ça.
— On ne sait même pas si c’est un vrai rêve ou un message...
— Pour ça, proposa Irdann, tu peux toujours aller voir le temple de Melna ce soir, et leur demander si la dénommée Samantha existe bien, et est bien @@ -1522,7 +1522,7 @@ class="newline" />— Je vais vous pr capable de s’introduire dans n’importe quel bâtiment, et spécialiste en poisons.
— Un assassin ?
— Mieux encore. Disons... Un ménestrel. Je reviens, ne bougez pas.
— Mieux encore. Disons... un ménestrel. Je reviens, ne bougez pas.
Il se leva et se faufila dans la foule dense. Irdann et Silwë se regardèrent en haussant les sourcils.

Le dénommé Irdann, l’apprenti paladin, était un grand brun, aux cheveux mi-longs, plutôt mince, à moins que ce ne soit le contraste avec Uhr qui lui donnait cet effet-là. Beaucoup d’hommes avaient l’air frêles à côté, -en fait. L’autre compagnon était une elfe aux longs cheveux clairs, nommée -Silwë. S’il ne connaissait pas la réputation de la garde et de maître -Ernest, il se serait sérieusement demandé ce qu’elle y faisait. Ils lui +en fait. L’autre compagnon était une petite elfe, aux yeux bleus et aux longs +cheveux clairs, nommée Silwë. S’il ne connaissait pas la réputation de la +garde et de maître Ernest, il se serait sérieusement demandé ce qu’elle y -sourirent et il s’assit à côté d’eux, pendant que Uhr lui détailla leur -plan. +faisait. Ils lui sourirent et il s’assit à côté d’eux, pendant que Uhr lui +détailla leur plan.

Les yeux ronds, il fixait les trois soldats à tour de rôle.
— Mais... c’est complètement insensé votre histoire.
Ils hochèrent la tête.

Irdann +

Irdann et Farl s’avançaient dans les rues de Touryre, se dirigeant vers le +temple. Ils avaient tous les deux revêtu des vêtements sobres, et se +fondaient assez bien dans la population, même si un léger accent révélait +qu’ils n’étaient pas de la région. Ils avaient mis une bonne semaine à venir +de Capitale, même à cheval. +

Il avait suggéré d’aller rencontrer la prêtresse de jour, en sachant qu’elle +le reconnaîtrait probablement. Farl avait décidé de l’accompagner, en en +profitant pour repérer la configuration du temple. Les deux autres avaient +préféré rester discrets. Si le visage de Uhr devait rester caché jusqu’à +l’enlèvement, celui de Silwë pouvait susciter une certaine curiosité –les elfes +étant peu courants dans cette région– dont ils pouvaient se passer. Ils +étaient donc tous deux restés en dehors de la ville, à installer un +campement discret dans la forêt. +

Il avait d’ailleurs remarqué la façon dont le ménestrel regardait Silwë. +Oh, il n’était pas le premier, c’était certain. La petite elfe, avec ses yeux +bleus et son air innocent –malgré l’uniforme de soldat– attirait les regards. + + +Mais à voir sa réaction, peut-être serait-il le premier à obtenir une réponse +positive... Enfin, le premier à sa connaissance, corrigea-t-il mentalement. Et +depuis qu’elle était arrivée à la capitale. Après tout, qui sait ce qu’elle avait +connu avant, chez les elfes sylvains ? +

— Irdann ? On arrive au temple !
Il secoua la tête et sortit de sa rêverie. Le grand bâtiment s’étendait devant +eux. Exactement comme dans son rêve... Il adressa un petit hochement de +tête à Farl, et ils gravirent lentement les marches qui menaient à +l’entrée. +

Samantha +

Elle avait hâte que l’après-midi se termine. La journée avait été +épuisante. Dans trois jours avait lieu l’anniversaire de son intronisation, et +le personnel du temple était en effervescence. À cela s’ajoutait une +file incessante de fidèles, venus offrir des cadeaux, demander des +conseils à la déesse, ou quémander son pardon. Il était rare qu’elle +ait besoin d’invoquer de réels enchantements, souvent un sourire +encourageant et quelques paroles redonnaient confiance à la plupart des +villageois. +

Les deux derniers visiteurs –qu’elle n’avait jamais vus en ville, mais +celle-ci était grande– s’avancèrent et s’agenouillèrent, conformément aux +usages. Pourtant, lorsque l’un d’eux releva la tête pour lui adresser les +paroles habituelles, elle eut un sursaut de surprise. C’était comme si elle le +connaissait sans l’avoir jamais vu... Se pouvait-il... +

Elle s’avança vers lui. En approchant sa main de son visage, elle ferma +les yeux. Elle reconnut immédiatement son aura. C’était lui ! Le fameux +apprenti paladin qu’elle avait imploré de venir...
— Irdann ? murmura-t-elle.
Le jeune homme lui sourit, et répondit à voix basse.
— Je suis venu à votre demande, Grande Prêtresse. Avec des compagnons.
Elle jeta un œil au second jeune homme, plus petit, qui sous ses airs +sages, semblait étudier avec intérêt les lieux. Il n’y avait personne qui +puisse les entendre maintenant, mais d’autres prêtres et prêtresses +circulaient régulièrement autour d’eux, et la grande salle du temple + + +ne se prêtait guère à une longue discussion, encore moins discrète. +
— Vous avez... préparé quelque chose ?
— Nous aimerions vous en parler plus longuement. Mon compagnon Farl ici +présent peut s’introduire discrètement dans le temple, cette nuit. Où et +quand peut-il vous trouver seule ?
Elle releva la tête, observant le dénommé Farl, surprise. Après un instant de +silence, elle répondit, plus bas encore.
— Vers minuit. Dans la partie nord du temple, où sont mes appartements. +J’allumerai une bougie à la fenêtre quand je serai seule. +

Puis elle fit quelques pas en arrière. Ils se relevèrent et la saluèrent +respectueusement, et sortirent. En les observant quitter la grande salle du +temple, elle sentait son cœur battre. Il était arrivé... et non seulement il +avait une idée, mais en plus il n’était pas seul ! Qui étaient ces fameux +compagnons ?

[
@@ -1626,13 +1697,13 @@ de rentrer chez elle seule. Elle en avait assez d’
 son château, qui ne lui laissaient absolument aucun champ libre, et elle avait
 eu bien assez de mal à convaincre ses parents de la laisser se débrouiller
 seule. La première partie du trajet s’était passée sans aucun problème, elle
-avait même fait quelques rencontres intéressantes, et avaient rendu les
+avait même fait quelques rencontres intéressantes, qui avaient rendu les
 journées moins longues.
 <!--l. 8--><p class= Elle soupira. On était en milieu d’après-midi, et il fallait bien qu’elle fasse quelque chose. Elle poussa la porte de la seule auberge du village, et +alla parler à la patronne, une jeune femme à peine plus âgée qu’elle, au -alla parler à la patronne, une jeune femme à peine plus âgée qu’elle, au visage accueillant.
— Un repas et une chambre pour la nuit ? Bien sûr. Ce sera prêt ce soir. Mais que fait donc une dame de votre rang seule dans ce modeste @@ -1668,6 +1739,8 @@ r délicat... Pas du tout convenable à une jeune fille de votre rang. Enfin, si je puis me permettre.
— Merci pour vos conseils, je vais réfléchir. + +

Aller ou ne pas aller voir ce fameux guide ? Elle hésitait. Attendre quelques jours n’était pas mortel. Elle pouvait peut-être même faire parvenir une missive à ses parents pour les prévenir de son retard. D’un @@ -1702,7 +1775,9 @@ Peut- class="newline" />— Alors ?
— Vous voulez traverser à pied ? Cela va durer six à sept jours.
— Ça ne m’effraie pas.
— Vue la saison, il faudra marcher hors des sentiers battus, pour +class="newline" />— Vu la saison, il faudra marcher hors des sentiers battus, pour + + éviter les attaques. Donc il n’y aura pas d’auberge ou de refuge sur le chemin, on devra dormir à la belle étoile. Le couvert sera spartiate aussi.
Zach voyageurs insolites, mais quelque chose lui disait que cette Sélène lui réservait quelques surprises.

Elle avait le teint pâle et délicat, une robe violette travaillée, aux - - bordures dorées, qui semblait convenir à une noble plutôt qu’à une voyageuse. L’air de défi qu’elle avait correspondait aussi, bien qu’il était + + plus répandu chez les seigneurs que chez les dames, à qui on enseignait douceur et obéissance. Alors que sur son geste –certes à la fois ambigü et peu délicat de sa part– pour vérifier ses chaussures, la plupart des femmes @@ -1754,8 +1829,8 @@ faisait leur valeur. chose de louche à cacher ?

À l’aube, elle était là, prête. Habillée comme la veille, aux bottines près, avec un manteau brun, et munie d’un sac en cuir en bandoulière, en -apparence bien rempli. Lui avait ajouté à sa tenue son armure et ses -brassards de cuir, et avait lui aussi une besace chargée et une cape, gris +apparence bien rempli. Lui-même avait revêtu une armure et des brassards +de cuir, et avait également pris une besace chargée et une cape, gris foncé.

Il hocha la tête, lui tendit une gourde et une couverture, qu’elle mit dans son sac sans dire un mot, et ils se mirent en route. @@ -1774,9 +1849,9 @@ instantan sarcastique, c’était bien assez humiliant comme ça. Sans dire un mot, il lui tendit simplement la main, et la releva. Elle n’avait pas osé croiser son regard. +

Quelques heures plus tard, alors que ses pieds commençaient à la faire -

Quelques heures plus tard, alors que ses pieds commençaient à la faire sérieusement souffrir, et que son souffle se faisait de plus en plus court, il décréta une pause. Elle se sentit à la fois soulagée et gênée. Faisait-il la pause exprès pour elle ? Certes, il était midi, mais peut-être qu’il ne @@ -1812,6 +1887,8 @@ class="newline" />Elle r class="newline" />— Merci, mais je vais bien, je peux rester debout, et vous aider.
Il lui sourit. Décidément, elle avait du cran, et ça lui plaisait.
— Pas la peine de me le cacher, je vois bien que vous êtes épuisée. Il n’y a + + pas de mal à ça.
Elle fronça les sourcils. Il reprit plus doucement.
— Vous avez bien mérité un peu de repos. Tous les voyageurs à qui je fais @@ -1860,7 +1937,7 @@ Peut- améliorera le repas.
Il semblait presque gentil avec elle, maintenant. Pitié ou sympathie ? Son sourire semblait plutôt franc.
— Enroulez vous dans votre couverture, je vais baisser le feu pour la +class="newline" />— Enroulez-vous dans votre couverture, je vais baisser le feu pour la nuit.
— Vous ne dormez pas ?
— Ce coin de forêt est assez calme, et j’ai vérifié les alentours. Il n’y a pas @@ -1950,8 +2027,7 @@ sur ses c aussi sale glissé rapidement dans sa ceinture. Elle regarda alors autour d’elle. Les deux hommes gisaient à terre. Elle lâcha la branche, en tremblant. Il lui prit délicatement la main.
— Viens, il ne faut pas traîner ici. D’autres pourraient venir.
+class="newline" />— Viens, il ne faut pas traîner ici. D’autres pourraient venir.

Zach ramassa leurs deux sacs, les passa en bandoulière, et l’emmena au pas de course. Elle le suivit sans réfléchir.

Combien de temps s’était passé lorsqu’elle reprit un peu ses esprits ? @@ -1959,6 +2035,8 @@ Elle l’ignorait. Mais la nuit achevait de tomber, et ses jambes commen à faiblir. Il n’avait pas lâché sa main.
— Où va-t-on ?
— Je connais un endroit où on est sûrs de passer une nuit en sécurité. Nous + + y sommes presque.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant un amas rocheux.
— C’est un peu escarpé, mais pas trop difficile. Ne lâche pas ma main, et @@ -1993,6 +2071,8 @@ lui. Le buisson se repla lumière.

— Où sommes-nous ?
— Dans une petite grotte cachée sur cette falaise. Fais attention, c’est un + + peu bas de plafond. Il n’y a que moi qui connaisse cet endroit.
— Comment peux-tu en être sûr ?
— Je l’ai découverte il y a quelques années, je l’utilise parfois pour stocker @@ -2010,8 +2090,7 @@ grotte, lentement,
— Mais comment fais-tu pour t’y retrouver dans cette obscurité ? Et pour ne pas te prendre la paroi ? Je ne vois absolument rien...
— Je connais cette grotte comme ma poche. Ça aide.
+class="newline" />— Je connais cette grotte comme ma poche. Ça aide.

Elle l’entendit revenir et s’asseoir face à elle. Il prit doucement sa main et y déposa la gourde qu’il venait de remplir. L’eau était délicieusement glacée. Puis il fit de même avec un morceau de pain. Qu’il connaisse sa @@ -2026,10 +2105,10 @@ class="newline" />Le contact entre leurs doigts se rompit. le noir... Ce genre de don était peu courant. Elle fit mentalement la liste des êtres qui avaient cette capacité. Les elfes et les nains, déjà, bien que le mécanisme soit totalement différent pour les deux races. Il y avait aussi les - - loups-garous, et les vampires... Elle eut un léger frisson et passa machinalement la main sur son cou, un peu soulagée de n’y sentir aucune + + marque de blessure.

Elle se rappela alors que si elle ne voyait rien, lui la distinguait parfaitement, du moins semblait-il. Avait-il suivi sa pensée sur son visage ? @@ -2062,10 +2141,10 @@ lit, vers le fond, et couvre-toi le plus possible. Enfin, lit... le tas de bruy Ce n’est pas très confortable, mais c’est mieux que la roche, et ça isole du froid.

Pendant qu’elle s’installait, il se rapprocha de l’entrée et écarta - - légèrement le buisson qui la masquait. L’autre avantage de cette cachette, c’est qu’elle faisait un excellent point d’observation. La forêt était calme. + + Une lueur, très lointaine, dans la direction opposée à leur trajet. Brigands ou voyageurs ? Rien d’inquiétant vue la distance de toutes façons. @@ -2101,9 +2180,9 @@ de mal bandits, l’avait amenée dans cet endroit si bien protégé et connu de lui seul... Était-il sincère lorsqu’il lui avait avoué qu’elle était la première à y pénétrer ? +

Elle réalisa soudainement que si quelque chose se passait mal, elle était -

Elle réalisa soudainement que si quelque chose se passait mal, elle était incapable de s’enfuir de cet endroit sans se rompre le cou. Il pouvait la garder prisonnière ici s’il le voulait. Que pourrait-elle faire, s’il décidait d’abuser de la situation ? Elle chassa cette idée. Il n’aurait pas attendu ce @@ -2136,12 +2215,12 @@ calme, ma question ?

Zach -

Il n’avait pas besoin d’entendre ses question ou ses interrogations. Son +

Il n’avait pas besoin d’entendre ses questions ou ses interrogations. Son corps à côté du sien semblait lui crier qu’il se moquait d’elle. Pourtant elle +ne disait rien... Peut-être qu’elle n’osait pas poser la question ? Il soupira. -ne disait rien... N’osait pas poser la question ? Il soupira. Au point où il en -était...
— J’ai été abandonné bébé, sur le pas d’une porte. Les gens qui vivaient là, des bûcherons, m’ont recueilli et élevé comme si j’étais le leur. Mais effectivement, j’admets qu’il n’y a pas vraiment d’air de @@ -2175,8 +2254,6 @@ class="newline" />— Si, class="newline" />Il la sentit sourire à cette plaisanterie.
— Certes.
Il hésita à la questionner plus. Elle avait l’air de connaître un peu le sujet... - -
— Comment tu ferais, toi, pour savoir ?
— En fait, il y a plusieurs façons de voir dans le noir. Peux-tu me décrire @@ -2205,20 +2282,20 @@ risquait de la braquer. Or, il apprenait tout de m intéressantes... Ce fut elle qui reprit.
— Après, il y a aussi des gens, des humains je veux dire, qui naissent avec une vision nocturne comme ça, sans explications, ni origines spécifiques. -C’est plutôt rare cela dit. Vue ta silhouette, il est plus probable que tu aies +C’est plutôt rare cela dit. Vu ta silhouette, il est plus probable que tu aies des antécédents elfiques.
Elle avait ça d’un ton tout à fait neutre. Sans la moindre condescendance ou animosité.
— C’est drôle, tu n’as pas l’air de considérer cela comme une tare.
Il la sentit hausser les épaules.
— D’où je viens aussi, c’est très mal vu. Personnellement, je ne vois guère +de différence. Les elfes sont des hommes comme les autres. -de différence. Les elfes sont des hommes comme les autres.

Zach se demanda d’où elle tenait cet avis assez ouvert, pour quelqu’un qui semblait venir du même coin que lui. Peut-être des lectures ? Ou... dans ce qu’elle n’avait pas dit ? Il avait voyagé avec beaucoup de gens, au cours -de sa carrière ; certains étaient particulièrement virulents vis à vis des +de sa carrière ; certains étaient particulièrement virulents vis-à-vis des autres races humaines, d’autres n’en avaient rien à faire, d’autres les admiraient et les enviaient... Surtout les elfes, soi-disants plus beaux, plus agiles, plus sages, plus tout un tas de choses... Il se gardait en @@ -2250,9 +2327,9 @@ cela. et son épée, sa tunique et son armure. Elle l’aperçut au fond de la grotte, cinq mètres plus loin, agenouillé auprès de la vasque où s’écoulait un mince filet d’eau. Son dos, fin et musclé, rappelait effectivement la +silhouette des elfes, même si ses épaules étaient plus carrées. Et -silhouette des elfes, même si ses épaules étaient plus carrées. Et la force qu’il avait eue lorsqu’il fallait la hisser la veille au soir... Un demi-elfe ? Possible... Il y en avait quelques-uns à l’université de magie, mais elle n’avait pas forcément eu le loisir de les voir à @@ -2287,9 +2364,9 @@ class="newline" />— Ne bouge pas.
Elle lâcha son bras, et se leva pour aller fouiller dans son sac. Il entendit quelques bruits de métal et de verre. Il avait entendu ces bruits, la veille, en transportant ce même sac, et n’y avait pas prêté attention dans l’urgence. +Maintenant qu’il avait le temps de se poser la question, son contenu -Maintenant qu’il avait le temps de se poser la question, son contenu l’intriguait.

Elle revint rapidement, tenant une petite boîte métallique à la main qu’elle ouvrit.

- -

Aldariel + +

Elle entra dans la salle du trône. Cette salle était toujours aussi magnifiquement décorée, mais l’impressionnait bien moins qu’avant, et son air était décidé.
Elle sourit.
— Si tu ne te sens pas à l’aise, tu peux toujours t’enrouler dans ta couverture elfique. Les couvertures humaines ont besoin d’être plus épaisses pour être aussi chaudes, c’est pourquoi leur aspect est plus grossier. Mais -elles sont très bien !
+elles sont très bien !

Sans attendre sa réponse, Silwë se déshabilla et se glissa rapidement entre les draps. Un peu hésitante, elle l’imita. Ce n’était pas aussi inconfortable qu’à première vue, finalement.
— Pourquoi certains humains nous détestent ?
Elle l’entendit soupirer.
 ? Les nains, par exemple, en avait-elle croisé ? Mais elle entendit à sa respiration qu’elle s’était endormie. Tant pis, elle aurait tout le temps de lui demander dans les jours +qui viennent. -qui viennent.

Silwë @@ -2615,10 +2689,10 @@ d bataille.

Le trait fin et meurtrier, partant de l’arbre, toucha dans la nuque l’un des brigands, qui s’effondra. L’un des survivants, méfiant, fit signe à - - son comparse de rester face au garde pendant qu’il allait voir ce qui se passait dans cet arbre. Avançant dans les broussailles, et se + + retrouvant subitement face à Silwë, il poussa un cri de surprise, qui ne dura que le temps nécessaire pour recevoir une épée dans la poitrine. Elle enjamba son corps, et avança jusqu’à être au bord @@ -2652,10 +2726,10 @@ class="ecti-1095">Aldariel

Les deux jeunes femmes repartirent, par la voie des arbres dans un premier temps, avant de continuer à pied. Elle avait agi d’instinct, sans trop réfléchir. Était-ce une bonne idée de s’impliquer dans un combat d’humains - - qui ne les concernait pas ? Pourtant son amie avait fait de même. Elles avaient failli être vues d’ailleurs... Elle réalisa qu’elle avait + + laissé quelques flèches... y feraient-ils attention ? Et qui étaient ces gens dans les carosses ? Trop de questions se bousculaient dans son esprit. @@ -2679,7 +2753,7 @@ class="newline" />Deux des hommes h prendre la menace au sérieux, et se mit à courir dans leur direction. Elle prit une grande inspiration, ajusta sa cible et lâcha les doigts. Il s’effondra à ses pieds, la poitrine transpercée d’une flèche. Silwë était restée en garde à -ses côté et n’avait pas bougé. Les deux autres brigands se regardèrent, et +ses côtés et n’avait pas bougé. Les deux autres brigands se regardèrent, et s’éloignèrent rapidement.

— Bien joué, Alda.
Son amie était aller rechercher sa flèche dans le corps étendu par terre, puis @@ -2691,6 +2765,8 @@ for class="newline" />Silwë, qui s’avançait déjà dans l’eau, haussa les épaules.
— J’espère que non. Je ne pensais pas en croiser si tôt, tout de même... On va s’éloigner des sentiers humains, ça va aider je pense. + +

Elles traversèrent rapidement la rivière, puis marchèrent encore un moment, sans rien dire.
— Ça va, Aldariel ?

En attendant, elle avait repris contact avec Khil, qui était actuellement installé à la capitale. Il avait beaucoup ri en entendant son histoire. En même temps, il y avait de quoi... Elle sourit, puis quitta la petite cour @@ -2758,11 +2834,11 @@ avait quand m « enlèvement » ne s’était pas fait dans la délicatesse...

Elle prit un tabouret, s’assit à côté de lui et lui prit le bras.
— Sur quoi travaillaient ces magiciens, pour en venir aux mains comme - - ça ? Enfin, aux mains... façon de parler. Juste par curiosité.
— Je ne suis pas chargé directement de l’enquête. Mais d’après ce que j’ai compris, l’un travaillait sur des créatures exotiques fortement liées à la + + magie. L’autre était un soigneur et métamorphe.
Elle fronça les sourcils. Elle ne s’intéressait pas vraiment aux différentes branches de la magie, mais elle connaissait les grands axes de travail des @@ -2794,8 +2870,6 @@ le g class="newline" />— Où tu veux en venir ?
Elle haussa les épaules.
— Je me demande si c’est vraiment un accident et s’ils sont vraiment - - morts.
— Aucune idée. Mais tu sais, ce n’est pas à toi ni à moi que l’enquête a été confiée... Et puis comment le vérifier ?

Il sortit de chez lui par la fenêtre. Tout était calme, dans la rue. Il glissa sans bruit au sol et se dirigea vers le centre-ville. Aller chercher un objet + + personnel de ces deux mages... et les remettre en place après. Quelle drôle d’idée ! Mais Samantha semblait savoir ce qu’elle faisait. Et puis, personne ne le saurait... @@ -2843,9 +2917,9 @@ terrible incendie. Cet immeuble de trois avait failli finir totalement en ruine. Au dernier étage, les fenêtres avaient été scellées à l’aide de panneaux de bois. C’était là, dans l’appartement de feu le mage Mortag qu’il devait aller. Tout en constatant que cette -expression était d’assez mauvais goût vue la situation, il escalada -rapidement le mur, débloqua aisément un des panneaux de bois et se glissa -à l’intérieur. +expression était d’assez mauvais goût vu la situation, il escalada rapidement +le mur, débloqua aisément un des panneaux de bois et se glissa à +l’intérieur.

Il dut allumer une petite bougie de main pour y voir, tellement l’intérieur était sombre. Ah, s’il avait les yeux d’elfe de Silwë... Il secoua la tête. Ce n’était pas tellement le moment de penser à ça. Toute la @@ -2866,11 +2940,11 @@ bois de l’autre demeure. quelqu’un qui n’avait pas forcément prévu de mourir ce soir là– et quelques décorations. Il ne fallait pas traîner. Il se saisit d’un bougeoir ouvragé qui semblait avoir été utilisé récemment, et courut rejoindre - - Samantha.

Samantha + +

— Alors ?
Elle s’avança dans la petite pièce, où l’attendaient Farl et Uhr avec impatience et inquiétude.
— C’est vrai, mais je risque ma carrière en faisant ça. J’hésite... Même si effectivement il faudrait leur dire. Peut-être les aiguiller sur cette - - piste ?
— Ils vont perdre trop de temps... C’est tellement bête... Pourquoi n’ont-ils pas pensé à faire appel à un prêtre pour ça ?

Elle se mit à regarder aux alentours, effrayée. Si elle se mettait à fouiller l’appartement, elle allait finir par le voir. Deux solutions : sortir et + + s’échapper tout de suite, ou... être totalement fou.
— Puis-je savoir ce que vous cherchez ici ?
Elle sursauta, et dirigea son regard lumineux dans sa direction. Il sortit de la chambre, et se posa devant elle, en tentant d’avoir l’air le plus calme possible. Ne pas dégainer ses poignards. Ne pas avoir l’air –trop– menaçant...
— Qui êtes vous ? Que faites vous ici ?
— Qui êtes-vous ? Que faites vous ici ?
Elle semblait paniquée. Dans le même temps, des filaments aussi lumineux que ses yeux se mirent à voler autour d’elle, de son bâton, et se concentrer dans sa main. Un sort... Il frissonna et leva les mains.
— Calmez vous. Je doute que vous ayiez le droit d’être plus ici que moi. +class="newline" />— Calmez-vous. Je doute que vous ayiez le droit d’être plus ici que moi. Peut-on discuter calmement ?
Elle sembla marquer un instant d’hésitation. Dans sa main, les filaments lumineux commençaient à prendre la teinte bleutée d’une étoile de glace @@ -2978,6 +3050,8 @@ vivant.
— Quoi ?
— Je veux bien tout vous expliquer, mais ne pensez-vous pas qu’on serait mieux ailleurs ? On pourrait finir par nous voir ou nous entendre... + +

La magicienne le regarda en fronçant les sourcils. Elle ne semblait pas tout à fait sûre de pouvoir lui faire confiance, ce qui était compréhensible en fait... Lui non plus, à vrai dire. Elle finit par reprendre la parole.
— Je vois tout compétences.
Elle recula pour le laisser passer.
— Je vous en prie. + +

Il s’agenouilla devant la serrure, et sortit de sa tunique ses outils. Il avait déjà pratiqué ce genre de jeu, il y a longtemps, mais les réflexes revinrent rapidement. La serrure était complexe à crocheter, mais il y parvint au bout @@ -3058,7 +3134,7 @@ seul, et fut d’autant plus surpris de reconna l’accompagnait.
— Zanakielle ! Mais...
À son tour, elle marqua un instant de suprise.
— N’êtes-vous pas l’un des gardes qui est venu cet après-midi ?
— N’êtes-vous pas l’un des gardes qui sont venus cet après-midi ?
Il hocha la tête.
— En effet. Farl, peux-tu m’expliquer...
Le jeune homme sourit, ferma la porte et proposa un siège à la magicienne. @@ -3079,11 +3155,11 @@ class="ecti-1095">Samantha personne son identité jusque là, mais en plus à une magicienne... Traditionnellement, mages et prêtres s’entendaient toujours assez mal. Chacun faisait ses miracles dans son coin, en gardant ses secrets. - -

Mais l’heure n’était pas à ce genre de querelle.
— Je suis une prêtresse. Je possède ce genre de pouvoir, sous certaines conditions, par exemple le fait d’avoir en main un objet appartenant à ma + + cible. C’est pourquoi Farl était sur place, il est allé prendre puis remettre ces objets.
La magicienne eut un mouvement de recul, et la considéra avec un mélange @@ -3119,6 +3195,8 @@ une note : class="newline" />— Qu’est-ce que cela ?
— Les araknes sont des créatures aujourd’hui disparues. Des sortes d’araignées géantes... Ah, justement, les documents suivants en parlent ! + +

Les pages suivantes étaient visiblement des notes prises à ce sujet. Ces sortes d’araignées –elle eut un frisson à les imaginer, et elle remarqua que les trois autres ne semblaient pas très joyeux à cette évocation non plus– @@ -3133,7 +3211,7 @@ th class="newline" />— Il est très peu probable qu’elles soient apparues toutes seules, surtout dans un environnement qui leur est hostile, ajouta Uhr.
— Oui, et s’il n’y avait que ça, pourquoi chercher à faire disparaître celui -qui travaille sur le sujet et ses documents ? Ajouta Zanakielle.
 ? ajouta Zanakielle.
Farl, qui avait somnolé, épuisé, en écoutant la conversation, se redressa pour faire une remarque.
— La forêt de Sossirant est très grande, largement inexplorée il me semble, @@ -3146,12 +3224,10 @@ class="newline" />— Mais, interrompit Uhr, il faut trouver quel est son in ou elle, ou eux, ne ferait pas ça pour le plaisir de voir réapparaître une pauvre créature disparue.
— N’y a-t-il pas un moyen de les contrôler d’une façon ou d’une autre ? -Proposa Samantha.
— Peut-être. Ce serait alors une arme puissante. Je me demande pourquoi personne n’y a pensé plus tôt... il faudrait étudier la question, et ce n’est pas ma spécialité. - -

— D’un point de vue plus pratique, on fait quoi ? On dit quoi ?
Uhr regarda les trois autres.
— Si je dis tout ça à mes supérieurs, je suis en mauvaise posture...
— Tu as raison, Samantha. Mais je crains que ce probl dépasse.
La magicienne proposa alors :
— Je vais tout leur dire. Et je prendrai votre défense à tous les trois. Et si -jamais on vous cause des ennuis, je vous couvrirai et je trouverai moyen de -vous envoyer enquêter. Il est hors de question que je reste sans rien +jamais on vous cause des ennuis, je vous couvrirai et je trouverai un moyen +de vous envoyer enquêter. Il est hors de question que je reste sans rien faire.
Elle s’était levée, décidée, presque en colère.
— Vous avez raison. Je ne pourrai pas garder ce secret indéfiniment, et @@ -3187,11 +3263,11 @@ risquait de perdre sa carri pire, en fait, et cessa ses plaintes intérieures.
— J’avais bien quelques doutes sur cette histoire d’accident. J’avais engagé une enquête à ce sujet... Même si j’admets que personne n’avait pensé à - - faire appel à un prêtre.
Il n’avait rien à répondre qui puisse améliorer sa situation.
— Et aller fouiller dans des maisons sous scellés... Y récupérer des objets... + + Tu te rends compte ?
Il baissa les yeux. Le capitaine laissait échapper sa colère tout haut, comme souvent, mais il savait, pour l’avoir fréquenté, qu’il n’était pas @@ -3224,8 +3300,6 @@ class="newline" />Il hocha la t mission importante n’était pas pour lui déplaire. Une mission avec Samantha et Farl... s’ils acceptaient.
— Il y a cependant quelques points à régler. Le premier, c’est que j’aurais - - besoin d’être en contact avec toi le plus efficacement possible, et bien entendu discrètement. Que ce soit pour te tenir au courant de l’enquête, ou que tu m’apprennes ce que tu trouves.

Elle marchait à côté de lui, un long bâton de marche à la main. Il lui avait taillé une branche qui lui servait non seulement de support pour + + avancer, mais aussi –potentiellement– de moyen de défense. Il avait été impressionné par son courage face aux deux bandits, et avait proposé de lui apprendre quelques techniques. @@ -3297,8 +3371,6 @@ yeux, qui brillaient dans les ombres de la for que dans des livres jusque là, et rien que le dessin était déjà peu rassurant...
- -

Zach

— Une arakne !
Zach

Il la vit se redresser, et son regard se mettre à briller. Plus précisément, des filaments de lumière blanche, légèrement moirés, traversèrent son iris. - - Elle lâcha son bâton de marche, et apparut alors dans sa main droite, à la place, un long bâton, couleur bois, fait de deux branches entrelacées, presque aussi grand qu’elle. Au sommet, les deux branches entouraient ce + + qui ressemblait à une pierre, qui brillait de la même façon que ses yeux.

Une sorcière ! Il ne savait pas s’il devait hurler, ou s’enfuir en @@ -3407,8 +3479,6 @@ tard. class="newline" />Elle lui sourit, puis son visage se ferma.
— Inutile de te dire que, désormais, tu partages un secret dangereux...
— Je sais. Tu risques d’être brûlée vive, et moi avec, rien que pour avoir - - pris ta défense.
Elle sembla un peu rassurée de l’entendre dire qu’il la défendrait sans conditions.
— Sil !
L’épée avait si bien traversé la bête que son corps s’était enfoncé jusqu’à la garde, et que ses mandibules s’étaient plantées profondément dans son -poignet. S’asseyant à ses côté, et tout en surveillant les environs, Aldariel +poignet. S’asseyant à ses côtés, et tout en surveillant les environs, Aldariel commença par dégager avec précaution les pinces de l’arakne. Son avant-bras comportait deux entailles. L’une des mandibules avait été amortie par la bande de cuir qui entourait son poignet, l’autre @@ -3447,6 +3517,8 @@ s’ class="newline" />— Avant toute chose, tu vas boire ça.
Elle sortit un petit flacon de son sac.
— Un antipoison. Il met un peu de temps à faire effet, donc bois-le de + + suite.
Silwë obéit, tandis qu’elle cherchait dans son sac de quoi nettoyer la plaie. C’est alors qu’elle aperçut, dans l’obscurité, une lueur vive derrière les @@ -3479,10 +3551,10 @@ sa silhouette, pour un adolescent, Une elfe, même, corrigea-t-il. Stupéfait, il laissa passer une seconde qui faillit lui être fatale. De sa main gauche et valide, l’elfe avait dégainé une fine dague, qu’il para de justesse, tandis qu’un violent - - coup de genou le cueillit dans les côtes et le fit reculer de quelques pas. + +

Elle chercha à se dégager de sa prise sur son poignet blessé, mais il garda les doigts serrés. Il esquiva un nouveau coup de dague en se rapprochant d’elle. Il était de toutes façons un peu trop près pour utiliser @@ -3515,11 +3587,11 @@ class="newline" />— Je vais r elfe Aldariel Lalrilë, qui t’ordonne de la lâcher immédiatement si tu ne veux pas que cette flèche traverse ton cou.
Le ton de la voix était impératif, et la pointe dans sa nuque l’était - - tout autant. Un regard rapide en arrière lui laissa entrevoir une silhouette délicate, vêtue de vert pâle, armée d’un arc tendu vers lui. + +

Silwë @@ -3552,12 +3624,12 @@ qu’elle tenait paume vers le ciel. Une sph rouge sombre, puis qui s’éclaircit progressivement jusqu’à devenir quasiment blanche. Une boule de feu...

Toujours immobile, impuissante, elle vit Aldariel hésiter, tandis que - - l’homme avait pris une expression mêlant soulagement, crainte et surprise. C’est alors qu’elle remarqua des lueurs rouges, dans l’obscurité, derrière la magicienne. Elle essaya de crier, mais avec le poids qui écrasait sa poitrine, seuls quelques mots en sortirent. + +

Zach

Il sentit un mouvement venant de l’elfe qu’il tenait toujours plaquée au @@ -3587,7 +3659,7 @@ d prisonnière, et se tenait debout, l’épée à la main. L’archère armait une nouvelle flèche, en observant les environs, tandis que l’autre elfe, blessée, se redressait avec difficultés.
— Je suggère qu’on règle nos différents plus tard, une fois à l’abri des +class="newline" />— Je suggère qu’on règle nos différends plus tard, une fois à l’abri des araknes, proposa-t-elle calmement. Il pourrait très bien y en avoir d’autres...
L’archère et Zach se fixèrent d’un air méfiant quelques instants, puis @@ -3595,6 +3667,8 @@ hoch guerrière elfe. Elle hésita quelques instants.

— D’autres araknes !
C’était la voix de l’archère, montrant d’un signe de tête un nouveau groupe + + de créatures. Sélène cessa de se poser la question. S’ils devaient combattre ces horreurs, ils allaient avoir besoin d’un bras supplémentaire. Au sens propre... Elle ramassa l’épée et courut vers la jeune elfe, toujours au sol, @@ -3629,6 +3703,8 @@ ma t class="newline" />C’était la voix, affaiblie de la magicienne. Aldariel se tourna vers elle. Elle était très pâle, des gouttes de sueur coulaient de son front, et elle tremblait. Son compagnon l’avait déjà attrapée par les épaules pour la + + soutenir.
— Sélène, tu vas bien ?
Sans répondre, la jeune femme s’effondra dans ses bras.
Zach

Ils avançaient en silence dans la forêt. L’archère était à sa gauche, et la guerrière à sa droite. Tous trois scrutaient les environs avec inquiétude, - - mais rien n’arrivait. Pouvaient-ils être venus à bout de ces horreurs, finalement ?

Il repensa à la bataille qu’ils venaient de mener. L’archère n’avait pas raté une seule fois sa cible, même si elle n’était pas toujours dans la meilleure des postures pour toucher les créatures. Quand à la guerrière... + + Était-ce la rage d’être restée passive pendant toute une partie de l’action, blessée ? Le contrecoup de la douleur ? L’efficacité meurtrière qu’elle avait mise en œuvre, une fois guérie, était à la fois rassurante et inquiétante. -Rassurante parce qu’elle était à côté d’elle, son épée tirée, prête à +Rassurante parce qu’elle était à côté de lui, son épée tirée, prête à bondir sur le moindre danger les menaçant. Inquiétante, parce qu’elle -était à côté d’elle, son épée tirée... prête à bondir sur lui si l’envie +était à côté de lui, son épée tirée... prête à bondir sur lui si l’envie l’en prenait. Il savait qu’il n’aurait de toutes façons pas le temps de dégainer son épée, et aucun espoir de s’enfuir avec Sélène dans ses bras. @@ -3729,8 +3805,6 @@ L’arch class="newline" />— Comment va-t-elle ?
— Elle respire calmement.
L’elfe se leva et posa une main délicate sur le front de la jeune femme - - endormie.
— Elle a un peu froid. Tu devrais la couvrir.
Il prit leurs deux couvertures dans leurs sacs respectifs et l’enveloppa @@ -3766,8 +3840,6 @@ tous vivants maintenant. Il est temps de se restaurer un peu et de dormir.
Elle sourit légèrement. La trève était prolongée au moins jusqu’au lendemain, et c’était bon signe. Il sortit quelques vivres de son sac, et les vit - - faire de même. Il hésita un peu. Le pain était rassis, la viande encore plus séchée, mais il leur proposa tout de même.
— Désolé, ce n’est pas très frais, mais si vous en voulez...
— Il est effectivement temps de se reposer.
— Peut-être serait-il prudent de se relayer pour monter la garde ? Je ne fais - - pas ça d’habitude, mais le danger qui nous menace est assez inhabituel, proposa-t-il.
— Pourquoi pas, répondit Silwë, puisque visiblement nous sommes tous les @@ -3840,14 +3910,14 @@ class="newline" />Aldariel prit une grande inspiration, et expliqua.
— Tu vois encore mieux que nous dans l’obscurité. Tout comme ta légère sensibilité à la lumière, c’est typique des elfes noirs. Il faut que tu saches que... nous ne sommes pas vraiment en bons termes avec - - eux.
Elle semblait gênée. Son amie reprit, presque doucement.
— Tu n’y es pour rien. Mais je te conseille de cacher ce don face à des elfes sylvains...
— J’ai déjà l’habitude de le cacher auprès des humains. Les elfes sont mal vus, d’où je viens, et déjà qu’on me traitait d’elfe quand j’étais petit, parce + + que j’étais soi-disant tout frêle...
Silwë sourit.
— De ce que j’ai pu voir, il y a des humains grands, petits, forts, frêles, à la @@ -3877,14 +3947,14 @@ sa finesse. Un m retrouvait posée non loin de la sienne. Ils échangèrent un regard. Méfiance ou curiosité ? Il n’aurait pas su dire. Puis elle ferma les yeux. Il vit, du coin de l’oeil, l’archère, perchée sur une branche, aux - - aguets. Devait-il être rassuré ou inquiet ? Il n’eut pas le temps de se poser plus longtemps la question, la fatigue l’envahit et il s’endormit profondément.

Aldariel

Les heures s’étiraient longuement, et elle se sentait épuisée. Mais il + + fallait rester éveillée. Le campement de fortune était calme, et aucune menace ne semblait se profiler à l’horizon, même venant de la rivière. Elle se leva, et fit quelques pas sur sa branche, pour se dégourdir les jambes et se @@ -3913,14 +3983,14 @@ faire pardonner de l’avoir menac elle lui aurait bien posé toutes sortes de questions... Peut-être en aurait-elle l’occasion le lendemain ?

L’heure avançait, et elle allait bientôt devoir réveiller Zach pour monter - - la garde à sa place. Était-il vraiment de confiance ? Il avait avoué avoir agi par peur, lorsqu’il avait attaqué Silwë, mais qu’est-ce qu’il lui disait qu’il n’agirait pas ainsi d’autres fois ? Si il les attaquait, toutes les deux, alors qu’elles dormaient ? Ce serait bien un comportement irrationnel d’elfe noir ça... Elle secoua la tête. C’était ridicule. Il avait grandi chez les humains, et se comportait tout à fait comme un humain. Enfin, pour + + ce qu’elle semblait comprendre des humains. Et puis, elle n’avait jamais rencontré d’elfe noir, peut-être que tout ce qu’on disait sur eux n’était que des rumeurs ridicules entretenant une haine séculaire ? @@ -3949,14 +4019,14 @@ Silw répéta-t-elle...

Zach - -

Une partie de la nuit était déjà passée, et il n’avait pas –encore– eu la gorge tranchée pendant son sommeil... jusque là, tout allait bien. Enfin, si on exceptait les araknes, la révélation de Sélène, la rencontre –peu amicale au premier abord– avec les elfes, la fuite... Il avait déjà vécu un certain nombre de situations étranges, mais celle-ci les dépassait de très loin. + +

Sélène... Qui semblait si fragile, et si forte en même temps. Que serait-il devenu sans elle... Que seraient-ils devenus, corrigea-t-il, si elle n’avait pas été là pour soigner les morsures mortelles de ces @@ -3986,14 +4056,14 @@ et chaudes. inconnue et étrange : raté encore. Ou alors ces deux voyageuses avaient appris la langue des humains ? Il en doutait, sinon elles auraient utilisé –au moins ponctuellement– leur langage pour parler dans son - - dos.

Il soupira. Après tout, s’il se posait des questions idiotes, c’est qu’il était encore en vie. Enfin... il restait un tiers de la nuit. Pendant laquelle ce serait Silwë, la guerrière, qui monterait la garde. Oh, elle le ferait sûrement très bien... peut-être même trop bien. Elle n’avait pas apprécié d’avoir été humiliée en étant immobilisée au sol et menacée d’une lame sur la + + gorge, visiblement. En même temps, admit-il, lui n’aurait pas trop aimé non plus... Chercherait-elle à se venger ? Cela dit, elle n’avait rien tenté contre lui lorsqu’ils fuyaient les araknes, et qu’il était @@ -4022,8 +4092,6 @@ reste.

L’heure avait tourné. Le campement était toujours aussi calme, et les jeunes femmes dormaient toujours profondément, bercées par les bruits nocturnes. Tout allait bien. Il s’approcha doucement de Silwë, et lui posa la - - main sur l’épaule.
— Psst... Silwë ?
L’elfe se réveilla et sembla paniquer à sa vue. Sa main se tendit vers son @@ -4059,20 +4127,20 @@ avait invent l’autre après tout... Même si la jeune femme qui l’accompagnait semblait lui accorder sa confiance. Lui révéler qu’elle était magicienne n’était pas rien, dans cette région, même si c’était pour lui sauver la - - vie...

Elle se demandait, d’ailleurs, quelle était la relation réelle entre ces deux jeunes gens. À voir Zach, en tous cas, il semblait évident qu’il y avait plus qu’un simple contrat entre un guide et sa passagère. Mais elle interprétait peut-être. Et puis... cela ne la regardait pas vraiment en fait. + +

Mais la magicienne l’avait quand même sauvée, elle... Alors qu’elle l’avait menacée quelques instants plus tôt. Bon indirectement, via l’épée de son guide, mais ça comptait quand même. Était-ce par simple opportunisme, sachant qu’il leur fallait un bras de plus pour combattre les araknes ? S’étaient-ils alliés à elles parce qu’ils se -savaient en danger seuls, et allaient ils se retourner contre elles une +savaient en danger seuls, et allaient-ils se retourner contre elles une fois la magicienne réveillée ? Elle secoua la tête. La nuit lui faisait imaginer les pires scénarios. Ils étaient vraisemblablement, comme elles, deux voyageurs supris par ces créatures, et avaient eu peur. @@ -4097,14 +4165,14 @@ s’ brusquement en mémoire. Les araknes... La blessure de Zach. Le sort de soin... il savait désormais. Et l’étrange rencontre avec les deux elfes, leur alliance temporaire quand d’autres créatures avaient attaqué, - - et... le trou noir. Elle avait lancé beaucoup de sorts en si peu de temps, elle n’avait pas tenu le coup. Elle manquait encore tellement d’entraînement.

Elle se redressa. Elle avait les deux couvertures sur elle, et son compagnon était enroulé dans un drap gris clair. Un peu plus loin, l’archère elfe dormait profondément. Elle fronça les sourcils. Que s’était-il donc + + passé ?
— Bien dormi ?
Elle sursauta et se retourna. L’autre elfe, la guerrière, était derrière elle, @@ -4134,12 +4202,12 @@ pas pu passer cette rivi class="newline" />— C’est moi qui dois te remercier de toutes façons...
La guerrière lui montra son poignet, et sourit.

- - [

+ +

Irdann

Irdann savourait cette toute nouvelle liberté. Moins d’un mois qu’il avait @@ -4155,14 +4223,14 @@ formation. Et ils avaient quitt maintenant !

Il avait fière allure avec son tabar blanc, orné d’un écusson argent à l’effigie de Melna. Dessous, un pantalon et une tunique gris clair, et une -cotte de mailles légère, ainsi que des solides gants de cuir. À sa ceinture, il +cotte de mailles légère, ainsi que de solides gants de cuir. À sa ceinture, il portait ses armes, flambant neuves, et sa tête était couverte d’un heaume ouvragé. Il avait quitté la forêt le matin même, et s’approchait du château du seigneur Assem, qui ferait une bonne étape pour la nuit. Peut-être -pouvait-il rester quelques jours pour se reposer, après la traversée épuisante -de cette forêt... Il avait promis à ses parents, qu’il n’avait pas vus depuis des -années, qu’il serait présent pour l’ouverture du grand tournoi de tir -à l’arc qui était organisé en leur domaine. Mais il avait le temps, +pourrait-il y rester quelques jours pour se reposer, après la traversée +épuisante de cette forêt... Il avait promis à ses parents, qu’il n’avait pas vus +depuis des années, qu’il serait présent pour l’ouverture du grand tournoi de +tir à l’arc qui était organisé en leur domaine. Mais il avait le temps, finalement.

— Sieur Irdann, c’est un honneur de vous accueillir ici !
Il posa respectueusement un genou à terre devant le seigneur et sa dame, @@ -4170,8 +4238,6 @@ qui effectivement respectée ici, et il était tout de même le fils de leur suzerain, bien que n’en portant pas le titre. Le seigneur se leva pour l’accompagner lui-même à la chambre qui lui était préparée. Il ne s’attendait pas à un tel - - accueil.
— Nous ferez-vous le plaisir de dîner avec nous ?
— Bien volontiers, d’autant que voilà plusieurs jours que je n’ai pas fait un @@ -4212,6 +4278,8 @@ class="newline" />— Les paladins de Melna sont instruits, dit-on, des secr permettent de retrouver n’importe qui. Il y a ces légendes... Ce paladin qui sut retrouver sa dame, même lorsque celle-ci se fit enlever dans le plus grand secret et emmenée très loin de lui. On raconte qu’il chevaucha + + droit vers elle. Et cette autre dame, qui attendant le retour de son aimé, se jeta du haut de sa tour à l’instant où celui-ci mourait sous les coups de l’ennemi, bien avant que les hérauts ne lui annoncent @@ -4242,13 +4310,13 @@ Tout d’abord, elle n’a pas emmen cache, et probablement à ses parents également. Cela ne lui facilitait pas la tâche s’il devait en plus fouiller toutes les cachettes potentielles... Un bijou offert par un amour d’adolescente ? Un journal intime ? Mais si elle est - - réellement attachée à cet hypothétique objet, elle aurait pu tenter de l’emmener avec elle, caché dans le grand coffre qu’elle emportait en tant que trousseau. Donc... cet objet, s’il existe, n’est pas petit et discret. Voilà qui le rendait un peu moins difficile à trouver. Enfin, d’un point de vue purement logique, s’il devait chercher un objet petit et + + caché, il n’avait probablement aucune chance. Mais un objet d’un volume moyen et caché, il pouvait peut-être... Pourquoi ne pas le chercher ? @@ -4258,7 +4326,7 @@ et le sommier. S’il battant, il le sortit et le déballa précautionneusement.

C’était un grand livre, à la reliure en cuir ornée d’or, aux pages jaunies par le temps. Il l’ouvrit et en lut quelques lignes. C’était un livre de -sorcellerie... Il en eut sueurs froides. Il avait grandi en apprenant que la +sorcellerie... Il en eut des sueurs froides. Il avait grandi en apprenant que la magie, si elle ne venait pas des dieux, était très dangereuse. Son père faisait office d’avant-gardiste en considérant, au moins, les autres races humaines avec une certaine bienveillance. Mais la magie, il n’en n’était pas question. @@ -4278,13 +4346,13 @@ pas tout le gratin de la ville, mais il s’attendait familier.

Il sortit de sa poche un simple caillou qu’il avait ramassé dans la cour, et le posa à côté du livre, et débuta son incantation. - -

Combien de temps s’était passé ? Difficile à dire, mais de ce qu’il voyait par la fenêtre, la nuit était tombée. Il ramassa délicatement la pierre posée sur le sol. Dans sa main, elle pulsait doucement. Il avait réussi son enchantement, et Sélène était vivante... L’enchantement du cœur, ainsi dénommé par les paladins. Puissant et redoutable... La pierre + + allait désormais pulser au rythme de ses battements de cœur. En se concentrant, il pouvait également sentir dans quelle direction approximative elle se trouvait, ce qui lui permettrait de la retrouver, où qu’elle se @@ -4313,13 +4381,13 @@ sensations, quand bien m impassible. C’était une des raisons pour lesquelles cet enchantement était tenu secret...

De plus, il avait entendu lui aussi toutes les légendes de ces paladins - - -retrouvant leur bien-aimée. Sauf s’il en connaissait la face sombre. Celle qui -racontait que nombre d’entre eux, hantés, obsédés par ces battements +retrouvant leur bien-aimée. Sauf qu’il en connaissait la face sombre. Celle +qui racontait que nombre d’entre eux, hantés, obsédés par ces battements incessants, incapables de savoir ce qui arrivait à l’objet de leurs pensées tout en ayant la sensation d’en être si proches, avaient fini par perdre complètement la raison. + +

Et ce caillou qui pulsait toujours... Heureusement pour lui, il n’avait aucun lien affectif avec la personne qu’il recherchait, sinon, le même sort l’attendait. Mais même malgré cela il était mal à l’aise. Il ouvrit les @@ -4352,13 +4420,13 @@ class="newline" />— Il faudra filtrer quand m je me demande si on ne peut pas ajouter ça...
Elle fouilla dans son sac, et en sortit une petite fiole qu’elle tendit à l’elfe. Celle-ci tenta de lire l’étiquette, fronça les sourcils. Puis elle l’ouvrit, renifla - - légèrement le contenu.
— Ah, je connaissais. Mais pas sous cette forme...
Elle ajouta quelques gouttes du liquide dans le mélange, et lui rendit. — J’avoue, j’ai toujours acheté les plantes chez l’herboriste, sous forme d’huile ou de plantes séchées... C’est un vrai plaisir de les découvrir fraîches dans + + la forêt !
— Et encore, il faudra que je te montre certaines qu’on ne trouve pas ici...
— Qu’est-ce que vous faitesIl s’approcha de l’étrange mixture, et prit un air dubitatif.
— Si tu le dis. Bon, je vais vous laisser... Je vais aller discuter chiffons et + + quinquaillerie avec Silwë.
Il s’éloigna en direction de la guerrière, assise un peu plus loin.

Une fois qu’il fut hors de portée de voix, Aldariel et Sélène se @@ -4422,8 +4492,6 @@ class="newline" />Il hocha la t class="newline" />— Tu as appris l’épée durant ton séjour à la capitale, c’est ça ?
— Oui, chez maître Ernest. Tu le connais ?
— De réputation, mais je ne l’ai jamais rencontré directement. D’ailleurs... - -
Il se leva et alla chercher son épée, posée avec sa ceinture quelques mètres plus loin.
— Quoi ? Com class="newline" />Vexée, voire même furieuse, elle s’était levée, et le fixait, les bras croisés. Il avait peut-être un peu exagéré. En le voyant accentuer son sourire, et comprendre son jeu, elle soupira.
— Tu as gagné. Tu réussi à me faire lever.
— Tu as gagné. Tu as réussi à me faire lever.
Elle ramassa tranquillement son épée, et se retourna rapidement vers lui, son arme pointée, avec un léger sourire de défi.
— En garde ! @@ -4460,13 +4528,13 @@ int bon escrimeur, corrigea-t-elle mentalement. Pourtant... sur une passe un peu inhabituelle, elle réussit à créer une faible ouverture dans sa garde. Faible, mais suffisante... Son épée s’arrêta à quelques millimètres de sa poitrine. - - Elle esquissa un léger sourire.

Zach

— Ah !
Il soupira, un peu vexé, mais soulagé malgré tout qu’elle ait stoppé son + + coup. Leur échange n’avait pas duré une quinzaine de secondes.
— Bien joué.
Il lui sourit et recula d’un pas. Il avait bien l’intention de ne pas en rester là @@ -4496,8 +4564,6 @@ c de la faire reculer, combiné à l’effet de levier qu’elle appliquait, lui fit lâcher son épée. Perdu encore... ou pas ? Il était toujours très près d’elle, à une distance peu pratique pour manipuler une arme - - longue.

Alors que la lame de Silwë revenait vers lui, il marqua un infime instant de pause, et au dernier moment se jeta sur elle, saisissant son poignet et @@ -4533,13 +4599,13 @@ tomber en arri laissa volontairement tomber en arrière, profitant de l’élan pour la faire tomber à son tour. Il roulèrent tous les deux, chacun tentant de renverser l’autre sur le dos. Malgré ses efforts, Zach eut rapidement le dessus. Après - - l’avoir immobilisée, il plaça ses mains autour de son cou et fit mine de l’étrangler. Elle sourit légèrement.
— Bien vu.

Zach + +

Il lui rendit son sourire et relâcha délicatement son cou. Puis il lui tendit la main et l’aida à se relever. À peine sur pied, elle fit deux pas rapides en arrière et fléchit légèrement les genoux. Alors qu’il s’avançait @@ -4569,13 +4635,13 @@ class="newline" />— Tu peux quand m class="newline" />— Ah... euh oui désolé.

Ils se dirigèrent alors silencieusement en direction du son, et se postèrent de manière à voir l’intrus arriver sans être découverts. - -

Le cavalier qui s’approchait était vêtu de blanc et portat un large heaume masquant son visage. Un chevalier ! Il était seul, ce qui était plutôt surprenant. Il stoppa sa monture et prit quelques instants pour l’attacher à une branche voisine. Zach remarqua alors les armes que l’homme portait à sa ceinture. Il n’était pas rare de voir des + + combattants en possédant deux. Silwë avait une dague en plus de son épée longue. Il avait lui-même un couteau en complément de sa lame, même si celui-ci lui servait plus souvent à couper du pain @@ -4605,13 +4671,13 @@ leva en direction de l’ se mit à courir vers le campement.

Irdann - -

Il savait qu’il approchait du but. La pierre qui pulsait ne lui donnait aucune indication de la distance à laquelle se trouvait dame Sélène, mais la donnée de la direction depuis plusieurs endroits, avec un peu de réflexion logique, lui avait permis de conclure. Il réussissait à garder son sang-froid quand il la manipulait, désormais, + + mais il se demandait toujours ce qu’il ferait lorsqu’il rencontrerait la jeune femme en question... Et que faisait-elle en pleine forêt ? Prisonnière quelque part ? Comment l’en sortirait-il si c’était le @@ -4642,13 +4708,13 @@ modifi class="newline" />— Irdann ?
Le chevalier planta ses deux épées dans le sol à côté de lui. Puis il souleva son casque, dévoilant son visage. C’était lui, aussi surpris qu’elle de le - - voir.

Irdann

Il marqua une seconde de pause, incrédule. Il n’avait pas revu Silwë depuis presque un an, ni même eu de nouvelles... Toute une foule de + + souvenirs partagés lui revint à l’esprit, et il lui sourit. Elle se jeta sur lui pour l’enlacer.

À cet instant, trois silhouettes surgirent devant ses yeux, à demi cachés @@ -4680,17 +4746,17 @@ class="newline" />L’ class="newline" />— Mon nom est Irdann, je suis paladin de la déesse Melna. Je suis à la recherche de dame Sélène.
Elle ne put retenir une exclamation de surprise. Il l’aperçut, la dévisagea, - - puis fit un pas dans sa direction, et posa un genou à terre devant elle.
— C’est vous ? Vous êtes saine et sauve ?
Elle recula d’un pas, méfiante, serrant toujours son bâton de marche. Zach -sembla reprendre ses esprit et sa prise sur son épée, et s’interposa entre +sembla reprendre ses esprits et sa prise sur son épée, et s’interposa entre + + eux.
— Qu’est-ce que vous me voulez ?
— Vos parents, le seigneur et la dame Assem se font un sang d’encre pour -vous. Ils m’ont donc envoyé vous retrouver. Ils craignaient que vous ne soyez +vous. Ils m’ont donc envoyé vous retrouver. Ils craignent que vous ne soyez morte, ou enlevée par des brigands...
Elle écarta le bras de Zach et se planta devant le chevalier.
— Comme vous pouvez le voir, je vais très bien, je suis parfaitement libre de @@ -4702,7 +4768,7 @@ jours...
Elle croisa les bras, vexée. Il n’avait pas besoin de révéler tout cela devant ses compagnons non plus...
— J’ai raté la diligence en arrivant dans un des villages. Alors j’ai engagé -un guide et protecteur, et je suis venue à pieds à travers la forêt. Vous +un guide et protecteur, et je suis venue à pied à travers la forêt. Vous pouvez donc les rassurer, je vais très bien.
Le paladin se releva et hocha la tête en souriant légèrement.
— La déesse soit louée, c’est le cas.
Le sourire qu’ils échangèrent semblait très naturel et sincère. Elle se retourna vers elle à nouveau.
— Sélène, tu peux lui faire confiance autant qu’à moi. Je lui confierais ma + + vie sans aucune hésitation. -

Zach et Aldariel avaient baissé leurs garde, mais restaient figés, -observant l’homme. Elle se tourna vers lui, bien décidée à en apprendre +

Zach et Aldariel avaient baissé leur garde, mais restaient figés, observant +l’homme. Sélène se tourna vers lui, bien décidée à en apprendre plus.
— Que faisiez-vous chez mes parents ?
— J’ai été adoubé il y a quelques mois seulement, et je rentrais chez les @@ -4752,13 +4820,13 @@ d mal à l’aise. C’était peut-être le moment de ranger les couteaux tirés.
— Permettez-moi de vous présenter Zach, le meilleur guide de la région, - - sans qui je ne serais pas en vie en ce moment...
La main tendue obligea Zach à ranger son épée pour le saluer. C’était le but. Il lui serra la main, non sans lui lancer un regard méfiant.
— ... la princesse Aldariel Lalrilë, des elfes sylvains, ...
L’achère dut à son tour désarmer sa flèche pour se laisser baiser la main. + + Elle sembla extrêmement surprise et rosit légèrement. C’est vrai que cette façon de saluer les femmes n’était pas vraiment courante chez les elfes...
— Je prends un peu d’avance, vous me rejoindrez...
Irdann ne put s’empêcher de regarder l’elfe s’éloigner rapidement, avec légèreté et aisance. Les elfes sylvains étaient en forêt comme des poissons - - dans l’eau...

Ils partagèrent rapidement une collation au bord de la rivière. La princesse semblait un peu gênée vis-à-vis de lui, mais voyant la familiarité qu’il partageait avec Silwë, elle se détendit vite, et lui posa quelques questions sur la fameuse capitale humaine, qu’elle semblait rêver de visiter. + + Sélène semblait légèrement distante, mais lui sourit tout de même en lui racontant brièvement leur trajet. Elle ne tarissait pas d’éloges pour son guide, qui pourtant restait à l’écart et ne parlait que pour ajouter quelques @@ -4825,8 +4893,6 @@ auxquelles elle avait r l’escrime auprès du même maître et avaient déjà vécu des tas de choses ensemble... Quelle chance avait-elle !

Ils s’arrêtèrent au pied d’un grand arbre, que Silwë proposa d’escalader - - pour vérifier leur chemin. Zach, qui n’avait pas dit un mot depuis que le chevalier les avait quittés, haussa les épaules. Pourtant, c’était lui qui connaissait bien le coin, normalement... Alors qu’il s’asseyait au @@ -4862,8 +4928,6 @@ class="newline" />Elle se tut, et se contenta de monter encore d’un cran, Vexé, il s’élança lestement vers elle, et se rétablit sur la même branche. Sa réaction était presque drôle, en fait...
— Qu’est-ce que ça veut dire, hein ? - -

Zach

L’archère le fixait toujours, semblant presque se retenir de rire. Il était @@ -4900,12 +4964,12 @@ class="newline" />— Facile sauvageon barbu et fauché.
Elle gagna à nouveau une branche un peu plus élevée. Il ne l’aurait pas avoué, mais pouvoir vider son sac le soulageait un peu. Il continua son - - ascension à son tour.
— Ce paladin, d’ailleurs... Tu lui fais confiance ?
Elle haussa les épaules. Son sourire s’était figé.
— Tu veux dire que son air de prince charmant, loyal, courageux, fort, et + + j’en passe, est trop parfait pour être vrai ?
Il fit une moue.
— Je m’inquiète pour Sélène, c’est tout.
 ? Il plia les genoux, et sauta dans sa direction, cherchant à l’attraper à la taille. Elle fit un pas en arrière, se laissant tomber verticalement, et saisit avec ses deux mains la branche sur laquelle - - elle se trouvait une seconde plus tôt. Ses bras à lui n’attrapèrent que du vide. Le temps de reprendre son équilibre, elle avait déjà posé les pieds sur une fourche en contrebas, et le regardait d’un air narquois. Il savait bien qu’il n’aurait pas dû jouer à ce jeu-là avec une elfe + + sylvaine...

Aldariel @@ -5013,6 +5077,8 @@ class="newline" />— Parlant de part ?
Il soupira. C’était la question qu’il souhaitait éviter justement...
— Les paladins connaissent un enchantement secret, qui leur permet de + + retrouver une personne précise. Je ne puis vous en dire plus.
Elle sembla à demi satisfaite par la réponse. Elle prit une inspiration pour le questionner, puis sentant sa gêne, se ravisa. Après quelques secondes de @@ -5044,12 +5110,12 @@ mon sac, et je suis toujours vivante. Je crois bien que je pr marcher.
Il l’attrapa délicatement par la taille et la déposa au sol. Ils se remirent en route, marchant à côté de la jument, visiblement soulagée de n’avoir plus - - tout ce poids à porter.
— Qu’est-ce qui vous a fait préférer la traversée à pieds ?
— Qu’est-ce qui vous a fait préférer la traversée à pied ?
— Je devais prendre une diligence publique... mais je l’ai ratée. Je n’avais pas assez d’argent sur moi pour engager une escorte complète et des + + chevaux. Mais finalement, ce n’est pas désagréable, en fait.
Il la regarda avec surprise. La jeune dame semblait bien moins hautaine que ce à quoi il s’attendait. Et en marchant ainsi, il pouvait voir @@ -5118,11 +5184,11 @@ class="newline" />— S class="newline" />Il avait crié ça entre deux coups d’épée. Elle recula vers la jument. Pourrait-elle tenir en selle et s’enfuir ? Et l’abandonner ? Elle repéra au sol un coutelas, abandonné par un des brigands qui gisait au sol. Saurait-elle - - s’en servir de toutes façons ?

Elle sentit soudain un bras saisir son épaule, et poussa un cri. Irdann, occupé par plusieurs adversaires à la fois, était trop loin d’elle pour + + intervenir. L’homme approcha son épée de son visage, et elle se mit à trembler. Elle enrageait intérieurement de ne pas savoir se défendre comme Silwë ou Aldariel... Mais elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans @@ -5154,11 +5220,11 @@ d bataille. Le paladin, entouré de plusieurs hommes, peinait à se défendre malgré son adresse aux épées. Les bandits semblaient plus occupés avec lui et ne semblaient pas surveiller Sélène, attendant visiblement d’avoir éliminé - - leur menace principale.

Sauf un, qui s’était approché, et lui avait saisi le bras. Elle avait crié. Malgré son épuisement, il se remit à courir aussi vite que possible. Elle pâlit + + et s’effondra, lentement. Ou était-ce le temps qui s’était ralenti pour lui ?
— Sélène !
 ? Le stress du combat, avec l’obscurité qui tombait, devait lui jouer des tours. Et - - l’épuisement, aussi... Il ne tiendrait pas longtemps comme ça. Il aperçut d’autres silhouettes arriver au loin, en courant, de différentes directions. Il recula de quelques pas, jusqu’à un large tronc, à la fois + + pour se donner quelques secondes de répit, et empêcher ses trois adversaires –et les nouveaux– de le contourner. L’un sembla marquer un instant d’hésitation, en regardant dans la direction de Sélène. Il en @@ -5226,11 +5292,11 @@ class="newline" />— Zach et Alda sont l class="newline" />D’un même geste, ils achevèrent leurs derniers adversaires. Il laissa passer un instant pour reprendre son souffle, puis observa enfin le champ de bataille. - -

À peine plus loin, Sélène tenait un coutelas ensanglanté à la main. Elle semblait effrayée, mais sa prise sur son arme était ferme et décidée. Zach était à ses côtés, épée et couteau tirés, scrutant l’obscurité d’un air + + inquiet. Plusieurs hommes gisaient à leurs pieds. À quelques pas de là, sa jument Kahrafe piétinait sur place. Un brigand était couché en travers de la selle, la poitrine transpercée d’une flèche. Avait-il @@ -5262,8 +5328,6 @@ Zach ou de Silw fait l’affaire.

Ses compagnons s’approchèrent, méfiants. Le jeune paladin la regardait avec une expression mêmant suprise, crainte et admiration. L’aurait-il prise - - pour une idiote sans défense ?
— Qu’est-ce que vous voulez de moi ?
C’était la voix de son prisonnier.

Aldariel remarqua alors le genou ensanglanté du paladin. - -

Irdann

— Oh, tu es blessé ?
— Si c’est pour Sélène et Zach que tu t’inquiètes, rassure-toi, ils sont quelques pas derrière toi, et ils vont très bien.
Soulagé, il laissa la jeune elfe s’occuper de son genou. + +

SélIls rejoignirent rapidement le sentier. Irdann avait toujours des difficultés à marcher, et ils durent insister pour qu’il monte sur le cheval.
— Je me sens mal à l’aise d’être à cheval si tu vas à pieds...
— Je me sens mal à l’aise d’être à cheval si tu vas à pied...
Elle haussa les épaules en souriant.
— Ne sois pas bête. Tu es blessé, moi pas, et on ne doit pas traîner. Tant pis pour le code d’honneur.
Cela voulait dire voir Zach un tout petit peu plus longtemps. tête en souriant.
— Tes parents sont ouverts sur la question des autres races humaines ?
Il lui sourit. Est-ce qu’il était content, lui aussi, de l’accompagner encore un - - peu ?
— Bah, si ce n’était pas le cas, ils n’auraient pas décidé de m’adopter, avec + + ma tête d’elfe.
Devant la tête suprise du paladin, il s’expliqua.
— Il semble que j’aie du sang d’elfe. Je n’en ai pas la certitude, puisqu’on @@ -5420,7 +5484,7 @@ son quatri sais toujours pas si elle n’avait rien contre les elfes à l’époque, ou si elle m’a d’abord adopté et a ensuite changé son point de vue sur la question.
Zach semblait un peu plus à l’aise vis à vis du paladin. Ou était-ce une +class="newline" />Zach semblait un peu plus à l’aise vis-à-vis du paladin. Ou était-ce une impression ? Il n’aurait pas raconté cette histoire sinon, ou du moins plus succintement.

— Ils sont, au moins de naissance, des nobles donc potentiellement des - - personnalités importantes. Et si je comprends bien, un minimum connues de nom.
— Oui...
— Si vous me le permettez, seigneur, je vais m’occ
Irdann lui tendit la bride de la jument, et s’appuya sur Zach venu l’aider. Celui-ci lui fit un signe de tête. Hésitante, Sélène regarda ses compagnons, + + puis se décida à entrer la première.

Une petite femme ronde, au visage jovial et aux cheveux roux et gris mélangés, l’accueillit d’une révérence un peu maladroite.
& class="newline" />— Vous êtes bien aimable, je vais bien, merci.

Sélène se trouva une place sur un des bancs. Elle avait presque oublié ce que c’était d’être traitée comme une princesse, et ce n’était pas - - une perte à son sens. Mais elle ne souhaitait pas vexer cette femme qui avait l’air de faire tous ces efforts de façon plutôt sincère –ça, + + par contre, ça lui changeait des cours des châteaux. À l’instant où Irdann fit de même à côté d’elle, Aldariel et Silwë entrèrent à leur tour. @@ -5557,6 +5621,8 @@ class="newline" />— Excusez notre curiosit elfes. Que faites-vous dans la région ?
— Nous nous rendons au château du duc De Vane. Il organise un grand tournoi de tir à l’arc, et j’ai été conviée à y participer. Silwë est mon garde + + du corps.
[ToDo!] se pencha pour observer Silwë, assise à côté de Zach, de l’autre côté. Il considéra un instant son air frêle, puis son regard se @@ -5589,10 +5655,10 @@ Pris de court, il avait r de l’avoir convaincu. Aldariel et Silwë, qui avaient entendu, avaient échangé un regard gêné, tandis qu’Irdann et Sélène avaient difficilement contenu un fou rire. - -

Mais c’était probablement le seul « incident » qu’il pourrait déplorer. Il y avait pire. Par contre, au moment d’aller se coucher, ses parents avaient + + rappelé que la petite chaumière ne comportait que deux chambres. Ils avaient insisté pour que les deux « nobles » prennent la meilleure des deux, la leur, proposant aux trois autres la chambre qui hébergeait autrefois leurs @@ -5626,10 +5692,10 @@ class="newline" />— répliquer que tout cela venait de toutes façons des rumeurs qui couraient sur les elfes. Mais il savait bien qu’elles ne se contenteraient pas de ces esquives maladroites. Les quatre yeux bleus qui le fixaient dans - - l’obscurité lui donnaient l’impression de le clouer au mur derrière lui. Il abdiqua. + +

Il finit d’ôter sa tunique et s’allongea, préférant regarder le plafond.
— Quand j’étais adolescent, j’avais pas mal de succès auprès des filles, c’est vrai. Le petit air d’elfe marchait plutôt bien auprès de certaines... Donc, @@ -5662,11 +5728,11 @@ surtout une princesse comme Aldariel... Tout devait lui tomber au creux de la main, les hommes comme le reste.

— À ce propos, Alda, comment va la blessure d’Irdann ?
Et il fallait qu’elle parle du paladin, là, maintenant... Il faillit lui - - rétorquer que ce n’était pas la peine de retourner le couteau dans la plaie, quand il sentit, à la façon dont Aldariel lâcha son épaule, que la remarque ne lui était pas destinée. Mais alors pas du tout. + +
— Oh, plutôt bien. Rien de crucial n’a été touché, je suis sûre qu’il se remettra très vite.
Elle r class="newline" />— Biologiquement compatibles, oui. Ça ne prouve pas grand chose pour le reste. Tu as dit toi même que tu ne savais rien d’eux, non ?
Il devait admettre que la contre-attaque tenait plutôt bien la route. De plus, + + il risquait de se laisser entraîner sur un terrain plutôt glissant. Il lui restait une botte secrète. À son tour, il pointa son doigt dans sa direction, venant effleurer le sien en souriant. Il lui chuchota.
— Les pauvres. D class="newline" />Elle fit quelques pas dans la pièce, puis son sourire se figea.
— Ah. Il y a un petit problème technique. Il n’y a qu’un lit.
— Effectivement. En même temps, c’est assez logique, c’est leur + + chambre...
— Tu crois qu’ils pensent qu’on...
Il haussa les épaules. Il n’avait pas tellement envie de décevoir leurs hôtes et @@ -5769,10 +5839,10 @@ saine et sauve, et plut heureuse que cela de le voir arriver. Quelle relation l’unissait à son « guide », d’ailleurs ? Leurs regards étaient tout de même assez éloquents... - -

Il avait beau avoir quitté assez tôt le palais de son père et l’ambiance des cours, il connaissait assez bien la façon les mariages étaient conclus. Il + + s’agissait bien souvent d’un enjeu complexe d’alliances entre seigneurs et de cessions de terres, quand il ne s’agissait pas de guerres, toujours est-il qu’on ne laissait pas beaucoup de choix aux jeunes nobles. Bien sûr, on @@ -5806,10 +5876,10 @@ cas...
— Tu veux vraiment savoir ?
— Ça va, je me passerai des détails, merci.
— Je me moque, mais sérieusement, nous aurions dû insister pour qu’ils - - restent avec nous au moins jusqu’à la sortie de la forêt.
— Peut-être... et peut-être pas en fait. En arrivant un peu après, ils ont pu + + bénéficier d’un effet de surprise...
Pour quelqu’un qui n’avait connu que le confort des châteaux, elle avait une sacré tête froide. Elle n’avait pas l’air trop choquée par tout ce qui s’était @@ -5845,8 +5915,6 @@ class="newline" />— pour défendre sa peau...
— Je trouve dommage qu’il soit nécessaire d’avoir besoin d’une arme pour être en paix. Mais puisque cela semble être le cas, autant que tu en sois - - capable comme les autres.
Elle l’entendit soupirer avant de reprendre.
— Tu m’aurais dit ça il y a plusieurs années, effectivement j’aurais trouvé @@ -5882,14 +5950,12 @@ class="newline" />— Je dirais effectivement qu’il est traverser la forêt à pied, seulement accompagnée d’un guide.
Il était bien placé pour parler de prudence...
— Comme d’aller « secourir » une noble dame inconnue dans une forêt, - - seul et sans escorte ?

Il ne répondit pas.
— Je t’ai vexé ?
— Non... enfin, tu as raison. Nous sommes tous probablement un peu fous. Et ça a failli nous coûter cher.
— Nous seront en sécurité, demain... Nous arriverons au château de mes +class="newline" />— Nous serons en sécurité, demain... Nous arriverons au château de mes parents, n’est-ce pas ?

Elle n’arrivait pas à dire cela sur un ton soulagé, même pas un ton neutre. Arriver là-bas, c’était se dire que l’aventure se terminait, redevenir @@ -5918,13 +5984,11 @@ voyage. Restez mieux.
— Les elfes sont craints, par ici ? intervint Aldariel.
[ToDo!] redressa la tête vers la nouvelle arrivante, et secoua la tête, tout en - - lui préparant une assiette.
— Ça dépend des gens. Méfiez-vous des hommes surtout...
Elle s’interrompit pour déposer l’assiette généreusement garnie devant elle, puis jeta un œil à Irdann, assis à côté d’elle.
— J’ai toute confiance en vous, messire paladin, et quand à Zach, je râle, +class="newline" />— J’ai toute confiance en vous, messire paladin, et quant à Zach, je râle, mais c’est un brave garçon. Mais ceux que vous pourrez croiser ne sont pas comme ça...
Silwë lui sourit.
Sélène hocha la tête, et Aldariel ne put retenir un léger sourire.

Irdann +

Irdann et Sélène avaient traversé le village, tous les deux sur Kahrafe. +Leur passage avait d’ailleurs suscité quelques regards curieux et admiratifs. +Avec l’écho de l’attaque de brigands, la veille au soir

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-- cgit v1.2.3