From b8f7174e9407f05ef1f99b3dee4f0f1e5851dde2 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Denise sur sakamain Date: Sat, 27 Dec 2014 00:25:43 +0100 Subject: arc CI --- aventuriers.html | 142 +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++-- 1 file changed, 138 insertions(+), 4 deletions(-) (limited to 'aventuriers.html') diff --git a/aventuriers.html b/aventuriers.html index 1442b12..df5fb1f 100644 --- a/aventuriers.html +++ b/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -5578,12 +5578,146 @@ de table. Son p ambiance, lui donna un coup de coude en lui demandant comment « il s’en sortait » avec les deux elfes, tout en lui adressant un clin d’œil peu discret. Pris de court, il avait répondu qu’il ne se passait rien, mais il n’était pas sûr -de l’avoir convaincu. Un peu plus loin, Aldariel et Silwë avaient échangé un -regard gêné, tandis qu’Irdann et Sélène avaient difficilement contenu un fou -rire. +de l’avoir convaincu. Aldariel et Silwë, qui avaient entendu, avaient échangé +un regard gêné, tandis qu’Irdann et Sélène avaient difficilement contenu un +fou rire. +

Mais c’était probablement le seul « incident » qu’il pourrait +déplorer. Il y avait pire. Par contre, au moment d’aller se coucher, ses +parents avaient rappelé que la petite chaumière ne comportait que +deux chambres. Ils avaient insisté pour que les deux « nobles » +prennent la meilleure des deux, la leur, proposant aux trois autres +la chambre originellement prévue pour leurs enfants. Eux-mêmes +dormiraient dans une paillasse au grenier. Il aurait bien suggéré un +autre arrangement, mais il doutait fort que ses parents le laissent +faire. +

Il fit quelques pas dans la pièce, qui l’avait abrité pendant toute +son enfance. Elle n’avait pas tellement changé depuis, si ce n’est +qu’elle paraissait vide sans ses trois frères et sa sœur. Trois lits sur les +cinq avaient été faits. Il s’assit et posa son sac sur celui qui avait +été le sien pendant toutes ces années. Il commençait à retirer ses +bottes et son armure lorsque Silwë entra, une bougie à la main. +Constatant qu’il n’y avait que lui, elle l’éteignit et la posa sur une table à +côté.
— Ce n’est pas comme si nous en avions besoin... Mais je n’ai pas osé +refuser.
Elle déposa son sac et celui d’Aldariel, puis vint s’asseoir à son tour sur un +lit avec un sourire de satisfaction.
— On a beau dire, les matelas humains sont quand même confortables.
— Et c’est une elfe qui dit ça ?
Elle marqua une pause dans le démêlage de ses longs cheveux pour lui +lancer un regard qu’elle aurait probablement voulu meurtrier. Constatant +son échec, elle esquissa un sourire.
— Tiens, j’y pense, d’où te vient une telle réputation ?
— Euh, de quoi tu parles ?
C’est le moment que choisit Aldariel pour entrer à son tour dans la chambre +–ou peut-être avait-elle attendu ce moment pour se manifester ? Elle +s’installa à son tour et sourit.
— À propos de la remarque de ton père, tout à l’heure, tu sais bien. +

Il soupira. Il faillit répondre que son père avait juste un peu bu, puis il +hésita à répliquer que tout cela venait de toutes façons des rumeurs qui +couraient sur les elfes. Mais il savait bien qu’elles ne se contenteraient pas de +ces esquives maladroites. Les quatre yeux bleus qui le fixaient dans +l’obscurité lui donnaient l’impression de le clouer au mur derrière lui. Il +abdiqua. +

Il finit d’ôter sa tunique et s’allongea, préférant regarder le plafond.
— Quand j’étais adolescent, j’avais pas mal de succès auprès des filles, c’est +vrai. Le petit air d’elfe marchait plutôt bien auprès de certaines... Donc, +j’avoue, je n’ai pas volé ma réputation. Après...
Il marqua une pause. Elle écoutaient toujours.
— Après j’ai commencé à être un guide et à passer mon temps à +traverser la forêt. Ce n’est pas tout à fait le genre de boulot qui accorde +du temps pour « ce » genre de choses... Et puis qui voudrait d’un +mari à moitié sauvage, qui dort plus souvent sur le sol que dans +un lit, et qu’on ne voit jamais ? Certes, je rencontre beaucoup de +gens très différents, et j’ai bien eu des... occasions. Mais au final... +
Il soupira.
— ... Au final, je vis seul. Ma fiancée, c’est la forêt. Ma seule vraie +compagne, fidèle et sincère, c’est mon épée. +

Il se tut. Pourquoi n’avait-il pas tout à fait l’impression de dire la +vérité ? Le visage de Sélène était encore présent dans son esprit. Mais +n’était-elle pas, finalement, qu’une de ces « occasions » comme les autres ? +Qu’il avait plus ou moins –à tort ou à raison– laissée passer. L’oublierait-il +aussi facilement que les autres ? Comme si elle semblait saisir le fil de ses +pensées, Aldariel s’approcha et posa doucement une main sur son +épaule.
— Je me suis moquée de toi, cet après-midi. Mais je n’imaginais pas à quel +point les différences de classe sociale pouvaient être un tel obstacle dans des + + +relations entre humains. Toutes ces choses sont tellement plus simples chez +nous...
Il ne répondit pas. Peut-être qu’elle avait raison, mais peut-être que +la situation était plus simple quand on était une princesse. Il se +demandait ce qu’il en était pour de « simples » elfes. Le saurait-il un +jour ? Il doutait que Silwë en soit un témoin représentatif de toutes +façons. +

— À ce propos, Alda, comment va la blessure d’Irdann ?
Et il fallait qu’elle parle du paladin, là, maintenant... Il faillit lui rétorquer +que ce n’était pas la peine de retourner le couteau dans la plaie, quand il +sentit, à la façon dont Aldariel lâcha son épaule, que la remarque ne +lui était pas destinée. Mais alors pas du tout. — Oh, plutôt bien. +Rien de crucial n’a été touché, je suis sûre qu’il se remettra très +vite.
— C’est plutôt une bonne nouvelle.
Il aurait bien aimé voir ce qu’il y avait sur le visage de la jeune princesse, +mais elle s’était tournée vers Silwë. Il repassa la scène de bataille, et la +suite, dans sa tête, remarquant alors ce que ses yeux avaient enregistré +sans le voir. Le sourire amusé de Silwë semblait confirmer ce qu’il +pensait.
— D’ailleurs, qu’est-ce que tu m’as dit, un peu plus tôt aujourd’hui ? Qu’à +ma place, tu n’aurais pas hésité ?
Elle se retourna brusquement vers lui, les sourcils froncés.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
Il regarda le plafond, sans pouvoir retenir un sourire.
— À ton avis ? +

Aldariel semblait à la fois choquée et en colère. Silwë s’était glissée sous +les draps et s’était tue, après lui avoir échangé avec lui un regard +complice. Soit elle était épuisée et voulait dormir, soit elle lui laissait +volontairement le champ libre. Après tout, c’était bien son tour de se +venger...
— Non, je n’aurais pas hésité à ta place. Et ?
Il avait connu des attaques verbales plus difficiles à contrer. Son sourire +s’élargit.
— Et face au « noble paladin aux airs de prince charmant », ça compte + + +comme une hésitation ?
Elle marqua une pause, surprise.
— Mais... c’est un humain. Un elfe, je ne dirais pas, mais c’est un +humain !
Belle tentative d’esquive, mais ratée. À moins que... sa surprise semblait +sincère. C’était encore plus drôle en fait.
— C’est ça. Et moi, je sors d’où, alors, si elfes et humains ne sont pas +compatibles ?
Elle répliqua aussitôt, pointant son doigt dans sa direction.
— Biologiquement compatibles, oui. Ça ne prouve pas grand chose pour le +reste. Tu as dit toi même que tu ne savais rien d’eux, non ?
Il devait admettre que la contre-attaque tenait plutôt bien la route. De plus, +il risquait de se laisser entraîner sur un terrain plutôt glissant. Il lui restait +une botte secrète. À son tour, il pointa son doigt dans sa direction, venant +effleurer le sien en souriant. Il lui chuchota.
— Pourtant, j’ai bien l’impression que Silwë, elle, ne s’arrête pas à ce genre +de détail.
— Quoi ? Qu’est-ce que tu en sais ?
Son attaque avait touché. Il ne fallait pas baisser sa garde maintenant. +
— Tu lui poseras la question.
Aldariel se tourna vers son amie, qui s’était visiblement endormie, ou +tout du moins faisait suffisamment bien semblant. Il l’en remercia +intérieurement.
— ...ou tu te rappelleras sa réaction quand, un soir, autour d’un bivouac +improvisé dans des circonstances peu engageantes, nous avions évoqué la +question.
Quelle chance il avait eu de retenir ce détail pourtant insignifiant, malgré la +situation qui ne s’y prêtait guère... Ils étaient plus à un cheveu de +s’entretuer que de jouer à ce jeu là. Elle soupira et se glissa à son tour dans +les draps.

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