From 88cbc7bc8054294d2a8e8fa21935422e3552f8cb Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Denise Date: Sat, 27 Feb 2016 11:32:31 +0100 Subject: [PATCH] maj --- aventuriers.html | 168 +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++---- aventuriers.mobi | Bin 323336 -> 328726 bytes 2 files changed, 157 insertions(+), 11 deletions(-) diff --git a/aventuriers.html b/aventuriers.html index 60de02b..08fca86 100644 --- a/aventuriers.html +++ b/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -2005,7 +2005,7 @@ class="ecti-1095"> sylvains ? Les cinq prêtres restants faisaient un tel bruit, en essayant de faire traverser leurs montures réticentes, que ce n’était pas bien difficile. Et même sans cela, une forêt n’était jamais silencieuse, de jour ou de nuit. -Ce n’était pas pourtant si compliqué de faire moins de bruit que +Ce n’était pourtant pas si compliqué de faire moins de bruit que ça...

— Dépêchez vous, il faut aller aider Odal ! ordonna l’un d’eux, qui semblait visiblement en charge.

En sortant, elle croisa la femme en question, qui lorsqu’elle lui expliqua -où elle allait, la servante lui adressa un sourire à la fois complice et envieux. -C’est vrai que le jeune et élégant paladin avait déclenché plus d’un sourire -parmi le personnel féminin, et elle connaissait plus d’un homme qui en -aurait abondamment profité. Irdann ne semblait pas les voir, ou peut-être -était-il suffisamment malin pour tirer parti de la situation en toute -discrétion, qui sait ? - - +

En sortant, elle croisa la servante en question, et lorsqu’elle lui expliqua +où elle allait, la jeune femme lui adressa un regard à la fois complice et +envieux. C’est vrai que le jeune et élégant paladin avait déclenché de +nombreux sourires admiratifs parmi le personnel féminin, et elle connaissait +plus d’un homme qui en aurait abondamment profité. Irdann ne semblait +pas les voir, ou peut-être était-il suffisamment malin pour tirer parti de la +situation en toute discrétion, qui sait ? + + +

Zach, lui, aurait été du genre à en profiter, c’est sûr. D’ailleurs, +depuis le temps qu’il était guide, combien de voyageuses avaient +fini dans ses bras ? Et dire que vis-à-vis d’elle il n’osait pas assumer +grand-chose... Quel idiot, vraiment. Il était bien courageux quand il +fallait affronter des bandits ou des monstres, mais face à elle, quel +froussard... +

Elle secoua la tête. Comment pouvait-elle médire de lui comme cela, +alors que d’après la lettre adressée à Irdann, il était gravement blessé ? Et +blessé comment, à quel point, pourquoi ? Et s’il ne tenait pas le coup jusqu’à +ce qu’elle arrive ? Elle chassa aussitôt cette pensée terrible, et frappa à la +porte de la chambre d’Irdann.
— Ah, tu es là. Tu as tout ce qu’il faut ?
Elle montra sa sacoche en entrant dans la pièce.
— J’ai là dedans tout un tas de remèdes, et une robe de servante.
— Personne ne t’a posé de questions dessus ? demanda-t-il en fronçant les +sourcils.
— Les serviteurs sont vraisemblablement bien plus intéressés par les ragots +que par ça, répondit-elle en souriant. +

Elle commença à se préparer, tandis qu’Irdann, le dos tourné, lui +donnait quelques instructions.
— Tu reconnaîtras Uhr facilement. C’est un grand gaillard, au teint pâle, +aux cheveux châtains bouclés et à la carrure impressionnante.
— Ce n’est pas courant, comme nom... d’où vient-il ?
— Il est originaire des plaines barbares. Mais ne te fie pas à son air de brute +épaisse, il est aussi stupide que Silwë ou Aldariel sont inoffensives... si tu +vois que je veux dire.
— J’imagine oui. Il n’est pas censé avoir des « compagnons » ?
— Aucune idée de qui il peut s’agir. Tout dépend de la raison pour laquelle +il est ici.
— Il est censé t’attendre, ou attendre de tes nouvelles. Si je dis que je viens +de ta part il devrait me faire confiance non ?
— Probable. Je ne sais pas jusqu’à quel point, mais je suppose qu’il te +laissera au moins t’occuper de Zach...
— Mais j’espère bien ! Sinon pourquoi en aurait-il parlé dans sa lettre ?
— Je pensais plutôt au fait qu’il ne sait pas qui tu es et ce dont tu es + + +capable...
— C’est vrai. Peut-être que Zach pourra parler en ma faveur ? Enfin, s’il est +conscient...
Irdann haussa les épaules, toujours tourné vers le mur.
— Sinon, il te faudra le convaincre. Puisque je suppose que tu n’as pas +l’intention de tout lui expliquer.
— Évidemment que non. Ça va pas la tête ?
— Pense alors à trouver une explication, si ton moribond se met à sauter de +son lit après quelques minutes de soin.
— ... En effet.
— Dans tous les cas, garde en tête le fait qu’il vient de la capitale. Tu dois +le savoir encore mieux que moi, les mages soigneurs y ont pignon sur rue, +et même lui a déjà eu affaire à eux... Il sait parfaitement ce que +c’est.
— Tu peux te retourner. +

Elle avait enfilé une robe à bretelles marron foncé par dessus une +chemise de lin blanche –du moins qui avait été blanche à un moment donné. +À ses pieds, elle avait mis les bottines qu’elle avait gardées après son +escapade dans la forêt, et qui allaient très bien avec son déguisement. Pour +parfaire le tout, et en guise de manteau, elle avait couvert sa tête et ses +épaules d’un long châle de laine grise.
— Alors ?
— Impeccable, répondit-il en souriant.
— Bon, je vais me mettre en route... Je pense que c’est le bon moment, +dit-elle en réajustant sa sacoche.
Irdann la raccompagna jusqu’à la porte.
— Promets-moi de ne prendre aucun risque, lui murmura-t-il. S’il t’arrivait +quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais... +

Uhr +

Le soir était tombé, et Uhr s’était mis en route à travers la campagne. +Sa monture avançait calmement sur le soleil qui se couchait. Il avait choisi +de partir en avance, afin de pouvoir prendre son temps. Après leur course +éperdue dans la forêt, les pauvres bêtes avaient besoin d’être ménagées. Et +puis, la « mission » qu’on lui avait confiée n’était pas à la minute + + +près... +

Luros, c’était le nom du garde, avait donné rendez-vous à sa fiancée au +bal de son village, qui avait lieu ce soir. Malheureusement, un de ses +collègues s’étant blessé, il avait dû le remplacer au pied levé pour sa ronde +de la soirée. À Uhr la charge de transmettre, via une lettre, les excuses à la +damoiselle en question. Il avait connu plus dangereux comme mission, à +moins que la jeune paysanne ne prenne très mal la nouvelle et ne s’énerve +sur lui ? +

Il déplorait son absence au chevet de Zach, surtout si Irdann devait venir +le voir ce soir, mais il faisait confiance à Sam et Farl pour gérer efficacement +la situation. Ces derniers s’étaient relayés durant la journée pour se +renseigner sur les différentes entrées et sorties du château, ainsi que +du personnel, pour savoir d’où viendrait leur ami, et si possible lui +faciliter la tâche. Mais il ignorait si ces recherches avaient porté leurs +fruits. +

Après un tournant sur le sentier, il arriva en vue du village. Des +lumières de lampions, visibles dans la nuit tombée, et des bribes de musique +lui confirmèrent qu’il était au bon endroit. Il mit pied à terre en arrivant +sur la place, et après avoir attaché et pris soin de sa monture, il se dirigea, à +travers l’animation, vers un comptoir installé sur quelques tréteaux. Il +commença par commander une bière, puis s’adressa au jeune homme qui +servait les boissons.
— Excusez-moi, vous ne connaîtriez pas une damoiselle du nom de +Lysielle ?
— C’est moi, répondit une voix derrière lui. +

Il se retourna vers celle qui venait de lui parler. C’était une jeune femme +aux longs cheveux noirs, au regard noisette et à l’air décidé. Elle était +accoudée au comptoir avec un verre, elle aussi.
— Qu’est-ce que vous voulez ?
— Je viens de la part de votre fiancé, Luros.
— Qu’est-ce qu’il a, il ne peut pas venir lui-même ?
Vu l’expression de la damoiselle, il allait devoir sortir l’outil diplomatie.
— Hélas, il a dû remplacer en urgence un de ses compagnons, qui s’est +blessé au service de son seigneur, expliqua-t-il en s’inclinant.
Certes, en vérité, lui avait dit le jeune garde, le compagnon en question +s’était blessé à l’épaule en chutant de cheval à cause d’une étrivière trop +vieille qui avait lâché. Mais c’était beaucoup moins intéressant à +raconter.
— Quoi, s’énerva Lysielle, vous voulez dire qu’il est de service ce soir et +qu’il ne viendra pas du tout ?
— Malheureusement, non. Il m’a demandé de vous faire parvenir cette +lettre, ajouta Uhr en lui tendant la missive. +

La jeune paysanne prit la lettre en fronçant les sourcils, et la parcourut +des yeux. Un petit sourire et un léger rougissement apparurent sur son +visage à la fin de la lecture.
— J’espère, avança-t-il prudemment, que vous lui pardonnerez.
— Oh, lui, il passera un sale quart d’heure quand je le verrai !
— Votre fiancé ne fait que son devoir. Il ne va pas laisser son seigneur sans +protection, tempéra Uhr.
— Justement, le seigneur a plein d’argent ! Pourquoi n’engage-t-il pas +quelques gardes en plus ? tempêta-t-elle.
— Je ne doute pas que s’ils vous engageaient vous, le sieur Assem et sa +famille seraient plus qu’en sécurité.
Lysielle marqua un moment de surprise, puis voyant l’air amusé de son +interlocuteur, éclata de rire. Elle glissa alors la lettre dans son corsage, et +reprit, sans transition.
— Bon, c’est pas tout ça, mais j’étais venue danser, et je me retrouve sans +cavalier. Vous venez ?
Et sans lui laisser le temps de répondre, elle l’entraîna vers la piste de +danse. +

— Vous savez, avoua-t-il humblement après une première danse, je ne +connais les danses de la région.
— Ah ? Pour quelqu’un qui apprend sur le tas, vous vous en sortez pas mal, +répondit-elle en souriant. Mieux que cet idiot de [ToDo!], qui pourtant est +censé les connaître.
— Qui est ce garçon ?
Elle leva les yeux au ciel.
— Le fils du charpentier, mon voisin. Il me tourne autour depuis six mois, +même s’il sait que je suis fiancée à Luros. J’ai beau l’envoyer balader à + + +chaque fois, il insiste...