From: Denise sur sakamain Date: Sat, 20 Dec 2014 22:33:57 +0000 (+0100) Subject: mise à our du html X-Git-Url: https://git.immae.eu/?p=perso%2FDenise%2Faventuriers.git;a=commitdiff_plain;h=c5a139cbb237c19a9e77494ba442e7a3d8b660a0 mise à our du html --- diff --git a/aventuriers.html b/aventuriers.html index 0e88f71..210807f 100644 --- a/aventuriers.html +++ b/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -31,9 +31,9 @@ class="ecti-1095">Sélène

Tenant à la main un bougeoir, elle s’avança dans l’immense pièce, -éclairée uniquement par quelques fentes de lumière sur les murs, et la lueur -de sa bougie. La jeune fille portait une longue robe de couleur crème, aux -longues manches et lacée sur le devant, avec des liserés dorés. Ses cheveux +éclairée uniquement par quelques fentes de lumière sur les murs et la lueur +de sa bougie. Elle portait une longue robe de couleur crème, aux longues +manches et lacée sur le devant, avec des liserés dorés. Ses cheveux longs étaient soigneusement attachés en deux nattes, entrelacées de rubans.

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les @@ -86,11 +86,12 @@ que les autres. Tremblante, elle le saisit, et s’assit l’ouvrir. L’écriture, très ancienne, était difficile à déchiffrer, mais elle parvint à lire les quelques premières pages. La peur la saisit. C’était un livre de magie ! -

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, pour la -pratiquer, concluaient des pactes en vendant leur âme à des divinités -maléfiques, pour obtenir le pouvoir. Ils étaient chassés, torturés et brûlés -vifs. Un frisson la traversa. Ranger ce livre maudit ? Le brûler ? Le -ramener à ses parents ? ... Le lire ? +

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, +pour la pratiquer, concluaient de terribles pactes en vendant leur +âme à des divinités maléfiques. Pour s’en protéger, on les chassait, +les torturait et parfois, on les brûlait vifs. Un frisson la traversa. +Ranger ce livre maudit ? Le brûler ? Le ramener à ses parents ? ... Le +lire ?

Y avait-il un risque à simplement le lire ? Avait-elle déjà perdu son âme en l’ouvrant ? Si c’était le cas, peut-être était-ce déjà trop tard... @@ -113,8 +114,6 @@ class="newline" />Elle pivota vers lui, tendant son arc et armant une fl un petit air de défi.
— Méfie-toi, je pourrais le confondre avec toi !
Elle lâcha la flèche imaginaire, qu’il fit mine d’esquiver de manière - - spectaculaire. Puis elle prit son arc à une extrémité, et lui fit faire un grand arc de cercle pour empêcher son frère d’avancer vers elle. Sur le retour, il utilisa le sien pour bloquer son mouvement et tenta de passer sous sa garde. @@ -159,9 +158,9 @@ class="newline" />— Comme class="newline" />L’homme avait saisi une seconde épée en bois, et s’était précipité sur elle. Surprise, fit un pas de côté, et tenta de dévier l’épée d’un coup de la sienne. Même en bois, l’épée était un peu lourde... L’homme attaqua de nouveau, -elle fléchit légèrement les genoux et plaça son épée pour tenter d’enchaisser +elle fléchit légèrement les genoux et plaça son épée pour tenter d’encaisser un choc qui ne vint pas... L’homme s’était arrêté à quelques centimètres -d’elle...
— Pas mal. Je pense que c’est bon.
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
Il s’assit, et fit signe à la jeune fille et à sa mère de faire de même.
Elle leva les yeux vers lui et hocha la t class="ecti-1095">Uhr

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, vêtus de pagnes grossiers en cuir, et avaient chacun, glissée dans une -ceinture, une épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de +ceinture, une épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de nombreux coups. Leurs cheveux bouclés étaient sales et en bataille, et bien qu’ils ne soient pas aussi grands et forts que les barbares adultes de leur clan, leur musculature aurait pu impressioner plus d’un @@ -220,9 +219,9 @@ class="ecti-1095">Irdann prêtre qui l’accompagnait semblait de bonne humeur, mais il n’osait pas le questionner. Il n’avait que onze ans, après tout, et s’il était fils de duc, il savait qu’il ne fallait pas fâcher un prêtre de la déesse. On disait que leurs -pouvoirs étaient grands, et qu’ils pouvaient –entre autres– foudroyer +pouvoirs étaient grands, et qu’ils pouvaient –entre autres– foudroyer quelqu’un sur place en une parole.

L’homme en question, qui devait avoir une quarantaine d’années, portait une robe gris clair, munie d’une capuche qu’il avait laissée dans son dos. Un @@ -256,9 +255,9 @@ ensuite son class="newline" />— Vas-y, attaque-moi.
Irdann hésita un instant. Mais après tout, c’était lui qui lui avait demandé, n’est-ce pas ? -

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains +

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains sur le bâton, porta un premier coup, que Khil para habilement. Puis il saisit son arme de fortune d’un bras, et porta plusieurs coups latéraux que son adversaire dévia du plat de sa lame. Il parut surpris.
— Ne les tant que c’est pour la bonne cause. Et qui sait, changer d’arme rapidement pourrait être un atout en combat, non ?
Il leva les yeux, et osa sourire timidement.
— Vous avez eu à combattre contre des vrais adversaires ?
— Vous avez déjà combattu des vrais adversaires ?
Il lui fit un clin d’œil.
— Oui. Depuis que je suis prêtre, j’ai beaucoup voyagé, et j’ai vécu de nombreuses aventures... @@ -293,6 +292,8 @@ honneur.
— Mais tu sais, je ne suis pas le meilleur épéiste qui soit, reprit Khil, comme s’il devinait ses pensées. D’ailleurs, il me semble que la tradition veut que les futurs paladins fassent une partie de leur apprentissage en + + dehors du temple.
— Ah ? Comment ?
— Je ne sais pas. Tu es le premier depuis longtemps, mon garçon ! Nous @@ -309,27 +310,27 @@ silencieusement, il gravit les s’adonnait à ce genre de sport, Ni la dernière d’ailleurs. À condition de ne pas tomber. Écartant cette pensée, il se remémora ces dernières années, si bien remplies... -

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait -été laissé plus ou moins à l’abandon, sa pauvre mère n’ayant pas -les moyens de le nourrir. Il vivotait, de petits vols et de mendicité. -Il était très doué, et avec sa petite taille et sa rapidité, il arrivait -toujours à échapper aux ennuis. Mais un jour, il avait fini par se -faire prendre. À sa grande surprise, l’homme qui l’avait saisi la main -dans le sac ne l’avait pas dénoncé. À la place, cet étrange homme, +

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait été laissé +plus ou moins à l’abandon, sa pauvre mère n’ayant pas les moyens de +le nourrir. Il vivotait de chapardages et de mendicité. Il était très +doué, et avec sa petite taille et sa rapidité, il arrivait toujours à +échapper aux ennuis. Mais un jour, il avait fini par se faire prendre. +À sa grande surprise, l’homme qui l’avait saisi la main dans le sac +ne l’avait pas dénoncé. À la place, cet étrange personnage, grand, mince et aux cheveux blancs s’était présenté comme un assassin professionnel, et lui avait proposé de devenir son apprenti. Il avait alors sept ans. -

Depuis – il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir –, sa vie avait +

Depuis –il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir–, sa vie avait radicalement changé. Déjà parce qu’il était logé, nourri et habillé -par son maître, mais surtout parce qu’il passait ses journées – et -surtout ses nuits – à apprendre les ficelles du métier. Déplacement -furtif, combat avec une ou deux dagues, utilisation des divers dards -et stylets de contact ou de lancer, poisons et antidotes, et ce soir, +par son maître, mais surtout parce qu’il passait ses journées –et +surtout ses nuits– à apprendre les ficelles du métier. Déplacement +furtif, combat avec une ou deux dagues, utilisation des divers dards et +stylets de contact ou de lancer, poisons et antidotes, et comme ce soir, escalade. La ville était devenue un grand terrain d’entraînement et de jeu. -

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si +

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si quelqu’un se trouvait à la fenêtre, et constatant que non, il s’assit sur le rebord pour souffler quelques instants. Il aperçut, en bas, quelques passants – fêtards, malfaiteurs, gardes ? – marcher dans la rue sans le voir. Il n’était @@ -363,9 +364,9 @@ class="newline" />Farl le regarda, les yeux brillants. class="ecti-1095">Zach

— Bon, allez, on fait une pause ?
À ces mots bénis, Zach se releva avec un soupir de soulagement, ruisselant -de sueur. Il avait arrêté de compter les bûches qu’il lui restait à fendre et +de sueur. Il avait arrêté de compter les bûches qu’il lui restait à fendre et celles qu’il avait déjà débitées. Il se tourna vers ses deux frères, qui, comme lui, posèrent leur hache, et se dirigèrent vers l’ombre fraîche et accueillante d’un arbre. L’aîné des garçons sortit alors un petit pichet de vin, qu’il @@ -387,8 +388,8 @@ se rem

C’est vrai qu’il était un peu plus petit et nettement plus frêle que ses deux frères, et leur ressemblait très peu. Tous deux étaient grands, roux, aux épaules très larges, travaillées par toutes ces années à couper des -arbres, comme leur père. Et pour cause ! Zach, savait qu’il avait été trouvé -bébé sur le pas de la porte de cette famille de bûcherons. Ils l’avaient +arbres, comme leur père. Et pour cause ! On l’avait trouvé, bébé, sur le pas +d’une porte du village. Un couple de bûcherons du village l’avaient alors adopté et élevé comme leur propre fils, mais ils ignoraient tout de ses véritables origines. Il se demandait parfois ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas été déposé là, mais ne regrettait pas le moins du monde celle qu’il @@ -399,6 +400,8 @@ portaient l’enseigne de leur seigneur, sire Assem, et se dirigaient vers l forêt. Apercevant les trois adolescents, tous trois vêtus d’une simple tunique, d’un pantalon et de vieilles bottes, ils se dirigèrent vers eux. Ils étaient impressionnants, avec leurs cottes de mailles, leur casque et leurs + + épées et boucliers au côté.
— Bonsoir jeunes gens. Nous cherchons un endroit où passer la nuit, pour nous et la damoiselle que nous escortons.
— D’accord.

Aldariel

— Oui, Aldariel, tu voulais me voir ?
La jeune elfe fit quelques pas dans la salle du trône. Frêle, vêtue d’une robe -mi-longue blanche, pieds nus, un diadème argenté retenant ses longs -cheveux noirs emmêlés. Cet endroit était si impressionnant. Et son père -avait l’air si imposant quand il était assis sur son trône ! Et elle se sentait -toujours si petite face à lui dans ces conditions... Sentant sa gène, et +class="newline" />La jeune elfe fit quelques pas dans la salle du trône. Elle était petite et +frêle, vêtue d’une robe mi-longue blanche, pieds nus, un diadème +argenté retenant ses longs cheveux noirs emmêlés. Cet endroit était si +impressionnant. Et son père avait l’air si imposant quand il était assis sur -constatant qu’il était seul avec elle, il éclata de rire et vint prendre la petite -fille de dix ans dans ses bras.
 ! Et elle se sentait toujours si petite face à lui dans ces +conditions... Sentant sa gène, et constatant qu’il était seul avec elle, +il éclata de rire et vint prendre la petite fille de dix ans dans ses +bras.
— Papa, je voudrais apprendre à me battre.
Il fronça les sourcils.
— Pourquoi ? Il y a bien plus intéressant à faire, pourtant ! Quelque chose @@ -453,8 +457,8 @@ class="newline" />Il r politique du clan, ce qui en compliquait nettement la gestion, tout en créant certaines tensions entre eux. Finalement, il valait peut-être mieux qu’elle s’entraîne au combat. De toutes façons, elle ne verrait probablement aucun -champ de bataille de sa vie – ou alors que de loin –, du moins il l’espérait, -que risquait-il ?
 ?
— Papa, n’es-tu pas toi même un excellent archer ?
Il soupira.
— C’est vrai. Du moins, c’était vrai jusqu’à il n’y a pas si longtemps... @@ -469,10 +473,10 @@ class="newline" />Le visage d’Aldariel s’illumina.

Samantha

La grande salle du temple était immense, et tous les habitants du temple -–prêtres et prêtresses, novices, et même les serviteurs– y étaient présents. Il -y avait même un grand nombre de fidèles venus de la ville. Elle ne l’avait +–prêtres et prêtresses, novices, et même les serviteurs– y étaient présents. Il +y avait même un grand nombre de fidèles venus de la ville. Elle ne l’avait jamais vu aussi pleine. Ils étaient tous là pour elle... C’était excitant, et presque un peu effrayant.

Le prêtre devant elle se mit à réciter les paroles rituelles d’intronisation. @@ -505,10 +509,10 @@ pieds nus. Sous l’ouverture du toit, l temple s’arrêtait pour laisser place à un large cercle de terre meuble. Elle rejeta ses longs cheveux en arrière, ferma les yeux et entonna une douce mélopée. -

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, -puis se mit à grandir, lentement. Samantha leva lentement les bras, +

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, +puis se mit à grandir, lentement. Samantha leva lentement les bras, et fit quelques mouvements, les yeux toujours clos, comme si elle guidait les jeunes branches vers la lumière. Lorsque l’arbre l’eut dépassée de plusieurs têtes, elle s’arrêta et ouvrit enfin les yeux pour le @@ -540,10 +544,10 @@ d’abord se lib fortune, comme des animaux, Uhr observa ses chaînes. De simples anneaux de métal peu travaillés, mais très épais. Avant de s’endormir, épuisé, il les examina longuement. L’un des anneaux, le huitième qui -partait de ses poignets attachés et le reliait aux autres, semblait -un peu moins solide. Plus précisément, il n’était pas parfaitement +partait de ses poignets attachés et le reliait aux autres, semblait +un peu moins solide. Plus précisément, il n’était pas parfaitement fermé, et permettait de laisser passer un ongle. Mais l’anneau restait extrêmement dur. Comment pouvait-il espérer se libérer avec si peu ? @@ -557,8 +561,8 @@ eux. important. Il avait du mal à compter, mais il semblait y avoir plus d’ennemis qu’il n’avait de doigts et de doigts de pieds. Peut-être autant qu’il y avait de doigts et de doigts de pieds sur tous les membres de son clan. Il -entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi », le chef de ce -grand clan barbare. +entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi Bloupy », le +chef de ce grand clan barbare.

Leur petit groupe rejoignit d’autres prisonniers, enchaînés eux aussi, dans un grand enclos. Ils étaient encore mieux gardés que pendant le trajet, et il se découragea un peu. Comment avait-il une chance de s’enfuir à @@ -568,18 +572,18 @@ ensuite parce que ce n’ bâton en plus.

Une fois seul, il observa l’objet qui était rentré dans son pied nu. Il s’agissait d’un clou, enfin, d’un morceau de métal pointu vaguement muni -d’une tête, dont le clan ennemi s’était servi pour assembler les rondins de -bois en barricade autour des prisonniers. Le métal était très dur... Il avait +d’une tête, qui avait vraisemblablement servi à assembler les rondins de bois +en barricade autour des prisonniers. Le métal était très dur... Il avait peut-être une chance de s’en tirer, en fait.

Farl

Cela faisait deux jours qu’il marchait seul. Il était vêtu de gris sombre et de noir, comme de coutume, avec une légère armure de cuir noir sous sa tunique pour le protéger en cas de combat, et avait vérifié plusieurs fois son -équipement. Dagues, stylets, dards empoisonnés à diverses substances, tout -était bon. Les lames étaient toutes peintes en noir, ne laissant que la pointe +équipement. Dagues, stylets, dards empoisonnés à diverses substances, tout +était bon. Les lames étaient toutes peintes en noir, ne laissant que la pointe et le tranchant brillants, afin d’éviter tout reflet inutile. Il avait laissé un peu en retrait, dans une cachette, son sac à dos, contenant de quoi survivre, ainsi qu’un assortiment de poisons et antidotes. Il vérifia encore une fois le @@ -593,8 +597,8 @@ le probl armée...

Il passa les quelques heures avant la nuit complète à observer les allées et venues des barbares. Il observa notamment dans un coin, un enclos ou -semblaient se débattre des prisonniers, visiblement d’une tribu rivale. Il -nota cette information, cela pourrait faire une diversion efficace au +semblaient se débattre des prisonniers, visiblement d’une ou deux tribus +rivales. Il nota cette information, cela pourrait faire une diversion efficace au besoin.

Il parvint à deviner que les quatre tentes au centre du campement, visiblement bien gardées, devaient abriter des chefs ou sous-chefs de clan. @@ -612,10 +616,10 @@ de lui.

Uhr

Libre, il était libre. Enfin, presque. Il lui fallait encore s’échapper de -l’enclos, esquiver les gardes ou s’en débarrasser, et gagner le petit -bois à côté. Là, il avait de bonnes chances de pouvoir conserver +l’enclos, esquiver les gardes ou s’en débarrasser, et gagner le petit +bois à côté. Là, il avait de bonnes chances de pouvoir conserver sa liberté, et peut-être, revenir se venger... Mais pas tout de suite. Quand il en aurait les moyens. De plus, s’il n’était plus attaché au sol, ses mains étaient toujours liées, et ses mouvements étaient donc @@ -637,11 +641,12 @@ balustrade. Tout s’ bruit n’avait filtré. Uhr était impressionné, et effrayé aussi. Ami ou ennemi ?

La silhouette lui fit signe de ne pas faire de bruit, et lui désigna le petit -bois. Décidant que, de toutes façons, il verrait ça plus tard, il se hâta vers le -petit bois, où l’étranger le rejoignit rapidement, sans faire le moindre -bruit.
— Qui es-tu ? Lui demanda-t-il.
— Je suis Uhr un guerrier du clan Bhasthon. Nous avons tous été tués ou +class="newline" />— Je suis Uhr, un guerrier du clan Bhasthon. Nous avons tous été tués ou fait prisonniers. J’ai réussi à me libérer. Et toi, qui es-tu ?
Il montra à la silhouette, toujours aussi sombre, ses chaînes.
— Mon nom est Farl. Je suis envoyé pour assassiner le roi Bloupy. Je @@ -650,8 +655,6 @@ entraider ?
Uhr se demanda un instant comment un homme aussi petit et frêle pouvait se charger de cette tâche. Puis la vision de l’assassinat du garde lui revint en mémoire, et il hocha la tête. De toutes façons, ce gars était dangereux, - - mieux valait être de son côté. Et puis n’importe quel côté valait mieux que celui de son ennemi.
— J’ai pu observer. Dans les quatre tentes qui sont là-bas, le roi dort dans @@ -674,8 +677,7 @@ seul, comment faire... class="newline" />— Donne moi tes poignets.
Il obéit, et l’étranger utilisa son outil pour ouvrir silencieusement et rapidement les chaînes qui le retenaient.
— Maintenant, il va y avoir moyen de mettre cette vengeance en -pratique. +class="newline" />— Maintenant, nous avons moyen de mettre cette vengeance en pratique.

Il lui sourit, et Uhr lui rendit son sourire. Ami.

Farl @@ -684,11 +686,13 @@ si diff vengeance qu’il savait illusoire. Et sa patience pour ouvrir ses chaînes... Sans compter qu’avec les informations qu’il avait, il allait enfin pouvoir mettre en place l’assassinat. Et peut-être même plus. Il réfléchit quelques + + instants, alors que le barbare jouait avec ses chaines défaites, savourant sa liberté.
— Bon, voilà ce que nous allons faire.
Il dessina sur le sol, de la pointe de sa dague, un vague plan du campement. -Le barbare fronça les sourcils, jeta un oeil vers le camp, puis vers le plan, et +Le barbare fronça les sourcils, jeta un œil vers le camp, puis vers le plan, et sembla comprendre.
— Je vais m’occuper de neutraliser les deux gardes du roi. Tu vas pouvoir entrer dans la tente du roi, je te laisse le plaisir de l’assassiner, je crois que @@ -718,10 +722,10 @@ entra.

Une faible lueur venant d’une lampe blafarde éclairait l’intérieur de la tente. Divers objets, plus ou moins précieux semblaient traîner dans un coin. Sur un lit fait de paille recouverte de tissus précieux –un luxe pour des -standarts barbares–, dormaient deux silhouettes. Celui qu’il reconnut -immédiatement comme le roi, avec sa silhouette et sa couronne, et une +standards barbares–, dormaient deux silhouettes. Celui qu’il reconnut +immédiatement comme le roi, avec sa carrure et sa couronne, et une jeune fille aux cheveux blonds emmêlés, entièrement nue. Il hésita quelques instants. Devait-il la tuer aussi ? Elle portait des traces de coups sur les bras et le dos. Vraisemblablement, on ne lui avait pas @@ -754,10 +758,10 @@ n’y roi et se rua au dehors, son épée à la main.

Farl -

Quatre chefs barbares étaient enfermés dans la tente. Malgré leurs -chaînes, ils étaient impressionnants. Ils étaient grands, particulièrement +

Quatre chefs barbares étaient enfermés dans la tente. Malgré leurs +chaînes, ils étaient impressionnants. Ils étaient grands, particulièrement musclés et portaient de longues cicatrices. Ces trois hommes et cette femme avaient dans le regard une telle fierté et une telle colère d’être ainsi réduits à l’état d’esclaves qu’il s’était demandé un instant s’il n’était pas encore @@ -780,7 +784,7 @@ le suivre. Il fallait faire vite avant que tout le campement ne soit en par les cris. Il n’eut aucun mal à disparaître dans l’ombre d’une tente, mais pas Uhr, à qui ils adressèrent un regard inquisiteur. Il hésita quelques instants à le laisser et à filer vers les prisonniers, mais c’était le laisser courir -à sa perte, et eut des remors. Même s’il était armé, il était tout de même +à sa perte, et eut des remords. Même s’il était armé, il était tout de même plus petit que ses adversaires, et seul face à cinq... Il s’accroupit et s’apprêta à bondir à sa défense.

À sa grande surprise, au lieu de brandir son épée, le jeune barbare @@ -789,10 +793,10 @@ venaient.
— Là-bas ! Il y a des intrus !
Les gardes se ruèrent dans la direction indiquée, sans réfléchir plus longuement à la présence d’Uhr, ni à son butin. -

Ils se mirent à courir, et rapidement, arrivèrent près de l’enclos des -prisonniers. Il y avait deux gardes en alerte devant la barrière qui servait de +

Ils se mirent à courir, et rapidement, arrivèrent près de l’enclos des +prisonniers. Il y avait deux gardes en alerte devant la barrière qui servait de porte.
— Farl, va les libérer pendant que j’occupe ceux-là.
Il hocha la tête, et contournant l’entrée, il escalada lestement la palissade et @@ -825,10 +829,10 @@ class="newline" />— Merci.
— On file et on discute après ?
Il lui rendit son sourire.
— Ça marche. -

Uhr +

Uhr

Ils se mirent à courir en direction de la forêt. L’agitation causée par les prisonniers qui se rebellaient et la mort du roi avait détourné suffisamment l’attention, et ils atteignirent sans encombre l’abri des @@ -863,9 +867,9 @@ d class="newline" />Il n’avait pas osé proposer cette option. Aller vivre dans la grande ville, celle dont il avait entendu parler plus jeune... Elle était parfois décrite comme un endroit fantastique, où la nourriture et le luxe -coulaient à flots, et où on pouvait revendre des trophées et acheter des +coulaient à flots, et où on pouvait revendre des trophées et acheter des armes. Et parfois méprisée, car les gens qui y vivaient –humains ou autres races humaines– étaient moins costauds et ne savaient pas se battre comme il faut. Et il s’y passait des choses très compliquées @@ -892,51 +896,58 @@ et peu de r taverne.

Et malgré leurs différences, tous deux étaient rapidement devenus aussi inséparables que deux frères. -

— Farl ! Mais... que fais-tu habillé comme cela ?
Il sourit. Il avait troqué les vêtements sobres qu’il portait la journée -contre une tunique orange vif à manches longues, et un pantalon -rouge.
— Je t’avais déjà parlé que je ne souhaitais pas être assassin toute ma -vie...
— Oui. Et donc ?
— J’ai décidé de devenir ménestrel.
Il éclata de rire.

Il s’installa à sa table, et ils commandèrent des boissons. Son ami était +radieux, il y avait probablement quelque chose de nouveau dans sa +vie.
— Quelles nouvelles, Uhr ?
— Je vais changer de métier.
— Encore ?
Il lui sourit.
— J’ai décidé de m’engager dans la garde de la capitale. Tenir une épée me +manque trop, décidément...
— Sérieusement ?
— Oui. Je suis allé voir, avant hier, la guilde des troubadours et -ménest
Farl sourit. — Non, mais ils ont été impressionné par mes talents -acrobatiques, et ils pensent que je peux faire un très bon jongleur.
— Hé bien, ça promet ! Mais es-tu sûr de laisser tomber pour de bon la vie -de la nuit ?
Il haussa les épaules.
— Je pense, oui.
Uhr l’observa d’un air critique. Mais il savait que son ami n’avait pas besoin -de deviner, sous ses vêtements, quelques accessoires d’assassin dont il avait -du mal à se séparer pour comprendre qu’il n’était pas sûr du tout, en fait. Il -avait longuement hésité avant de prendre cette décision, et ne savait -toujours pas si il allait la tenir. Son ami parut comprendre, et lui fit un clin -d’œil.
— Bah, tu verras bien, n’est-ce pas ?
Ils burent quelques gorgées en silence, puis Uhr reprit la parole.
— D’ailleurs, moi aussi je vais changer de boulot d’ici peu.
Farl haussa les sourcils.
— Ah ?
— Je pense que je vais m’engager dans la garde de la capitale. Tenir une -épée me manque un peu trop...
— La garde a une certaine réputation, non ? Il n’est pas difficile d’y -entrer ?
— Certaines unités, oui. Mais je vais m’engager en simple soldat, et on -verra après. -

Il hocha la tête et prit une gorgée supplémentaire. Tout cela était -prometteur. +class="newline" />— Hé oui !
— La garde a une bonne réputation, n’est-il pas difficile d’y entrer ?
— Il y a des unités d’élite, qu’il est difficile d’intégrer. Mais il y a de la +place pour y être simple soldat, et après, qui sait...
Il lui sourit.
— C’est vrai que tu pourrais bien t’en sortir.
— J’espère en tous cas ! Ça promet d’être intéressant. Et toi, comment va +ton boulot ? +

Il prit un moment pour boire une gorgée de bière. Il ne savait pas +comment aborder le sujet.
— Hé bien... moi aussi, j’hésite à changer de métier.
Uhr eut un regard surpris.
— Vraiment ? Pourtant, tu avais l’air de te plaire dans celui d’assassin...
— Oui, je m’y plaisais... Mais...
— Le fait de tuer te gène ?
— Plutôt celui de tuer froidement, sans envie, de n’être qu’une lame bien +payée.
Son ami réfléchit un moment avant de répondre.
— Tu sais, en tant que soldat de la garde, je vais me poser un jour ou +l’autre les mêmes questions... en moins bien payé, par contre.
Uhr lui donna une pichenette sur l’épaule. Il répondit par un sourire.
— Et ton maître assassin, il ne va pas apprécier, non ?
— Oh, ça, ça va. En fait c’est plus ou moins lui qui m’en a parlé en +premier. Il m’expliquait qu’un bon assassin devait avoir un métier +relativement normal à côté, pour lui servir de couverture. Il m’a parlé de +quelques cas d’assassins qui avaient progressivement choisi leur seconde vie +à leur première. Il ne parlait pas d’eux en traîtres. Je me demande s’il +se doute de mes sentiments, en fait... Peut-être a-t-il évoqué cela +exprès ? +

Il marqua une pause, pendant laquelle son ami le fixa.
— La question est donc, que vas tu faire ?
— Je ne sais pas encore. C’est bien le problème.
Uhr sourit, et termina sa chope.
— Tu trouveras bien quelque chose qui te plaît.
Il lui rendit son sourire, et termina la sienne à son tour. Il trouverait bien, +oui...

Irdann

Enfin, il avait le droit de sortir du temple ! À la fois émerveillé et surpris, il observait les gens autour de lui. Ce n’est pas qu’il n’avait vu personne dans le temple, mais l’attitude des gens y était fort différente. Par crainte et respect de la déesse, ils y gardaient une attitude posée, presque - - soumise. Dehors, il les voyait rire et pleurer, s’aimer et se détester, bref, être humains. Sans compter qu’il n’avait jamais vu la capitale, qui était très différente du château du duc son père, au moins dans ses souvenirs @@ -961,6 +972,8 @@ class="newline" />— C’est vous le novice du temple de Melna ! C’était la première fois qu’il en voyait un. On lui avait dit qu’on + + croiserait toutes sortes de types dans la capitale, il aurait pu s’y attendre. L’archer était vêtu d’une tunique verte, d’un pantalon blanc et d’une cape vert foncé, tous dans un tissu qui semblait très fin. @@ -996,6 +1009,8 @@ class="ecti-1095">Uhr une petite porte vers ce qui ressemblait à une salle de bains assez simple. Sur un des côtés, un large rideau, qui pouvait potentiellement couper la pièce en deux, derrière lequel se situaient deux autres lits, semblables aux + + autres. Aucune décoration sur les murs, et une petite fenêtre apportait un peu de lumière dans ce qui n’était qu’un dortoir pour gardes, semblable à celui qu’il avait connu pendant un an, lorsqu’il s’était @@ -1006,8 +1021,6 @@ Ernest l’avait jug cette unité d’élite. Non seulement le boulot serait beaucoup mieux payé qu’en tant que soldat de base, mais l’expérience serait sûrement très enrichissante. Et il allait apprendre de nouvelles techniques de combat... Il - - avait entendu dire que dans cette section, on trouvait beaucoup d’épéistes qui venaient de loin et repartaient après avoir suivi son enseignement. Et lui ? Resterait-il à la garde toute sa vie ? @@ -1032,6 +1045,8 @@ droit d’int Ernest.

Le jeune homme lui sourit et posa un petit sac sur le lit à côté du sien. Il remarqua son épée, ornée de gravures délicates et d’un + + blason.
— D’où te vient cette arme ?
— De mon père. Il me l’a offerte quand je suis parti pour le temple, quand @@ -1077,8 +1092,6 @@ class="newline" />Soulag son sourire.

Du bruit se fit soudain entendre dans le couloir, et les autres recrues, en tenue de soldat entrèrent dans le dortoir. - -

Silwë @@ -1103,6 +1116,8 @@ src="aventuriers2x.png" alt="[

Irdann + +

Une grande plaine s’étalait devant lui. Sur la droite, une forêt épaisse, et des montagnes au loin. Dans la plaine, quelques villages, et au centre, un grand temple, dédié à sa déesse. Comment le savait-il ? Il @@ -1115,8 +1130,6 @@ class="newline" />— Merci, class="newline" />— J’ai besoin de toi pour une mission importante.
Il releva la tête, surpris.
— Mon nom est Samantha, et je vis dans ce temple que tu vois, près de la - - ville de Touryre.
Elle désigna le temple au centre de la plaine.
— J’y suis la grande prêtresse, mais j’y vis enfermée. Le personnel du @@ -1140,6 +1153,8 @@ class="ecti-1095">Samantha

Elle se releva, et essuya son front. Cette invocation avait été épuisante. C’était la première fois qu’elle envoyait un rêve à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, c’est peut-être la raison de la difficulté de la + + tâche.
— Vous allez bien, grande prêtresse ?
Une jeune novice, vêtue de blanc, le visage inquiet, s’approcha. Elle lui @@ -1152,8 +1167,6 @@ Ah quelle malchance elle avait eu de se retrouver pr trou perdu ! Elle avait discuté avec un prêtre venu de la capitale. Il avait pu quitter son temple, et partir à l’aventure. Cela l’avait fait rêver. Mais comment sortir du temple ? Ils étaient si bornés, si - - butés... impossible de leur faire comprendre... Elle avait essayé, en vain.

Elle suivit la jeune novice, munie d’une bougie, qui la ramenait à sa @@ -1176,6 +1189,8 @@ l’ garde de la capitale, auprès du plus grand épéiste connu, maître Ernest.

Elle se coucha alors que la jeune femme quittait respectueusement la + + pièce en laissant la bougie sur sa table de chevet. Pourvu qu’il y parvienne... Elle ne le connaissait pas du tout. En cherchant à le contacter par la voie des rêves, elle avait juste senti son âme, celle d’un jeune homme courageux, @@ -1188,8 +1203,6 @@ avait-il la libert class="ecti-1095">Uhr

Uhr appréciait les moments où il patrouillait dans la rue avec Irdann et Silwë. Ils formaient un trio à la fois très disparate et redoutablement - - efficace. Visuellement, ils incarnaient respectivement la force brute, l’intelligence posée, et la subtilité. Cela les faisait sourire de savoir qu’en réalité, la petite elfe à l’air fragile était tout autant capable que les autres @@ -1225,8 +1238,6 @@ nous raconter en d sourire.
— Tu as une idée en tête, c’est ça ? Demanda Irdann.
— Une petite. On se retrouve le soir au bar habituel, je vous explique tout - - ça.
— On ne sait même pas si c’est un vrai rêve ou un message...
— Pour ça, proposa Irdann, tu peux toujours aller voir le temple de Melna @@ -1249,6 +1260,8 @@ visiblement essouffl rejoignit.
— Je reviens tout juste du temple. Il y a bien une grande prêtresse du nom de Samantha, dans la ville de Touryre, à quatre à cinq jours de marche d’ici. + + Il y a trois ou quatre villages à côté, et une grande forêt qui jouxte le temple.
Elle hocha la tête. Il ne s’agissait donc pas d’un rêve...
— C’est ce que les prêtres et les habitants verront, évidemment. Il va - - falloir mettre en scène tout cela, et on ne sera pas trop de trois, croyez-moi.
Il prit une grande inspiration et se pencha vers l’avant de la table, abaissant @@ -1286,6 +1297,8 @@ class="newline" />— Peux-tu pr class="newline" />— Melna est la déesse-mère, créatrice de vie et protectrice des moissons... De ce fait, les prêtres ne possèdent qu’un seul enchantement purement offensif, il s’agit bien sûr de l’invocation de foudre. J’y suis moi-même + + immunisé, tout comme l’intérieur du temple, mais tu ne l’es pas...
Silwë fronça les sourcils.
— Cette protection peut-elle s’étendre à d’autres personnes ?
Uhr avait écouté le morceau de conversation, en réfléchissant. Il reprit la parole.
— Hé, vous m’avez donné une très bonne idée. Dans la fuite, il faut que - - vous deux preniez ma place et celle de la prêtresse, d’une façon ou d’une autre.
— En supposant je puisse me faire passer pour toi, effectivement, ça @@ -1337,8 +1348,6 @@ class="newline" />— Ne vous inqui class="newline" />— Il faut se procurer des costumes de barbare, et un de grande prêtresse aussi, mais ça ne doit pas être très compliqué.
— Surtout qu’il n’est pas nécessaire que les doublures aient un costume - - parfait, il suffit que ça soit à peu près ressemblant de loin. Vous ne vous approcherez pas des prêtres de toutes façons.
Irdann, qui semblait un peu gêné, fit part d’une remarque.
— Effectivement, cela peut nous compliquer la tâche. Il me faudra donc + + faire vite, et que nous fassions l’échange rapidement. Que sais-tu faire, en tant qu’apprenti paladin de la déesse ?
Il haussa les épaules.
 ? + +

La gérante s’approcha en souriant et proposa aux deux artistes une nouvelle ration. Eldon accepta volontiers, et il s’apprêtait à faire de même lorsqu’il aperçut Uhr s’approcher de la table. Il souriait.
— Tant qu’ première fois qu’il les rencontrait. Ils étaient habillés, tout comme Uhr, en soldats –d’une tunique brune et cotte de maille–, mais ils étaient aussi surprenants que différents. - -

Le dénommé Irdann, l’apprenti paladin, était un grand brun, aux cheveux mi-longs, plutôt mince, à moins que ce ne soit le contraste avec Uhr qui lui donnait cet effet-là. Beaucoup d’hommes avaient l’air frêles à côté, @@ -1430,6 +1441,8 @@ class="newline" />Il class="newline" />— Bien sûr que je viens. Je ne voudrais pas rater ça !
Il vit ses interlocuteurs se détendre et lui sourire à leur tour.
— Bon, plus sérieusement, je peux me procurer un poison léger qui rend + + légèrement apathique. Par contre, il en faudra une bonne quantité, et ça peut prendre un petit moment. Je peux aussi trouver quelques fumigènes, très pratiques pour se cacher. Et côté infiltration, vous pouvez compter sur @@ -1445,8 +1458,6 @@ point les d class="newline" />— Quand partirons-nous ?
— Si maître Ernest nous accorde un congé rapidement, on peut partir d’ici une dizaine de jours... le temps de tout préparer. Il faut compter le trajet - - aussi.
Ils opinèrent, puis quittèrent la taverne après avoir payé la gérante.

Farl rentra seul, son compagnon l’ayant quitté nettement plus tôt. @@ -1466,6 +1477,8 @@ sans avoir m quatre ans maintenant, et devait savoir ce qu’il faisait.

Il se coucha en se demandant vaguement pourquoi il se demandait s’il y avait quelque chose entre l’elfe et le jeune paladin, qui semblaient très + + familiers l’un envers l’autre. Ils l’étaient aussi avec Uhr, en fait, et cette question était stupide, il verrait assez rapidement de toutes façons. @@ -1482,8 +1495,6 @@ class="ecti-1095"> public, composé d’une diligence et de quelques soldats, qui lui aurait permis de rentrer chez elle seule. Elle en avait assez d’être escortée des gardes de son château, qui ne lui laissaient absolument aucun champ libre, et elle avait - - eu bien assez de mal à convaincre ses parents de la laisser se débrouiller seule. La première partie du trajet s’était passée sans aucun problème, elle avait même fait quelques rencontres intéressantes, et avaient rendu les @@ -1504,6 +1515,8 @@ contacts.
Sélène réfléchit quelques instants. Elle n’aimait pas voyager avec beaucoup d’argent sur elle, et n’était pas sûre de pouvoir se payer un cheval et une escorte armée de plusieurs hommes. La jeune femme sembla saisir son + + embarras.
— En fait, si vous n’avez pas peur de marcher et que vous n’êtes pas pressée, vous pouvez vous passer du cheval. Par contre, une bonne escorte @@ -1539,6 +1552,8 @@ fa

Lorsqu’elle arriva près de la petite cabane, elle eut quand même un instant d’hésitation. Cet endroit ressemblait plus à un abri précaire qu’à une maison. Une partie d’elle-même sembla presque soulagée de ne voir + + aucune lumière à l’intérieur. Elle s’approcha néanmoins de la porte, et s’apprêta à y frapper.

— Vous cherchez quelqu’un ?
 ?
— Les chaussures. Vous ne pouvez pas courir les chemins avec ça. + + Trouvez-vous des bottes.
Furieuse, elle retint difficilement une gifle. L’homme en face était plus grand, plus fort qu’elle, et armé qui plus est. Et puis elle ne comptait @@ -1588,8 +1605,6 @@ m’occuperai des vivres. Le trajet co mademoiselle... ?
Il lui tendit la main. Elle frappa dans la sienne.
— Marché conclu. Appelez-moi Sélène. - -

Zach

Le soir, sur sa paillasse, Zach réfléchissait. Il avait déjà accomagné des @@ -1610,6 +1625,8 @@ l les nobles aimaient à étaler des noms à rallonge, comme si ce seul nom faisait leur valeur. Était-elle vraiment sans prétention, ou avait-elle quelque chose de louche à cacher ? + +

À l’aube, elle était là, prête. Habillée comme la veille, aux bottines près, avec un manteau brun, et munie d’un sac en cuir en bandoulière, en apparence bien rempli. Lui avait ajouté à sa tenue son armure et ses @@ -1626,8 +1643,6 @@ rythme de marche tr prenait chaque branche, fougère, buisson, racine, comme si la forêt entière avait décidé de l’empêcher d’avancer. Lui était tellement à l’aise qu’il semblait que ces mêmes obstacles s’effaçaient devant lui. Sur une - - racine particulièrement vicieuse, elle s’étala de tout son long dans des branchages. Zach, qui marchait devant sans la regarder, s’arrêta pourtant instantanément, et se retourna. Pourvu qu’il évite une remarque @@ -1663,8 +1678,6 @@ remarqua aussi tr tout court. Non seulement elle s’était mise à boiter, mais son souffle était de plus en plus court et son visage de plus en plus rouge. Il maintint le rythme jusqu’au soir, et quand les ombres s’allongèrent, il la sentit à bout. - - Ayant repéré un endroit convenable, il s’arrêta et se tourna vers elle.
— Reposez-vous ici, je vais chercher de quoi faire un feu.
 ? Elle avait vraiment l’air épuisée, c’est vrai... Elle avait ôté ses bottes, et ses mains étaient posées sur ses pieds, laissaient entrevoir une peau intacte. Il + + fronça les sourcils. Il se souvenait d’avoir vu ses pieds presque en sang à midi. Peut-être que ses doigts cachaient les blessures, après tout, ses chaussettes posées à côté d’elle en portaient toujours les @@ -1702,8 +1717,6 @@ Elle avait tellement mal aux pieds qu’elle avait profit son guide pour lancer un léger sort. Un qui n’avait pas besoin de son bâton pour être efficace. Un simple apaisement des blessures mineures. Elle eut honte, pourtant ce n’était pas sa première blessure, et - - d’habitude, elle savait tenir la douleur. Lorsqu’on s’entraîne à la magie, c’est même très courant. En plus, c’était un risque, il aurait pu la voir... Lancer un sort était rarement discret, elle le savait. Et ce @@ -1724,6 +1737,8 @@ class="newline" />— Enroulez vous dans votre couverture, je vais baisser l nuit.
— Vous ne dormez pas ?
— Ce coin de forêt est assez calme, et j’ai vérifié les alentours. Il n’y a pas + + de gros soucis, donc je dormirai aussi. Et ne vous en faites pas, ajouta-t-il en voyant son air inquiet, je dors souvent seul en forêt et je sais me réveiller si quelque chose d’anormal se passe. @@ -1738,8 +1753,6 @@ s’assurer qu’il ne d suivait à peu près son rythme, sans se plaindre, et sa compagnie n’était pas désagréable. Ces cinq ou six jours de traversée ne s’annonçaient pas si mal. Il écarta aussitôt une idée idiote qui lui traversa l’esprit. Non, pas - - avec une noble. Surtout sa cliente. Ç’aurait été une paysanne, ou une servante, il se serait peut-être posé la question, mais avec une damoiselle de haut rang, c’était le meilleur moyen de s’attirer les pires @@ -1760,6 +1773,8 @@ crois

Alors que le soir approchait, il la laissa encore près du campement pour aller chercher de quoi faire un feu. Avec un peu de chance, il trouverait peut-être du petit gibier, et ils feraient un bon repas, pour changer. Ils + + pouvaient se permettre de prendre un peu de temps, car ils avaient bien avancé. Ce n’était pas parce qu’il avait une réputation de sauvage qu’il ne savait pas apprécier quelques bons moments. @@ -1776,8 +1791,6 @@ class="ecti-1095"> vision les deux hommes. Leurs vêtements étaient sales et un peu déchirés, ils étaient armés l’un d’un gourdin et l’autre d’une vieille épée. Ne pas paniquer. À l’université de magie, elle s’était entraînée à combattre - - physiquement, en utilisant son bâton de magicienne comme d’une arme lorsqu’elle ne voulait ou ne pouvait pas utiliser la magie. Elle n’avait trouvé à la place qu’une branche cassée, lourde et peu pratique à manier ; mais @@ -1798,6 +1811,8 @@ pouvait gagner encore un peu de temps... Il esquiva le coup, puis d branche sur le côté du plat de sa lame, avant de s’avancer vers elle d’un pas.

Alors qu’il allait l’atteindre, il s’effondra brusquement, à ses pieds. Elle + + n’eut pas le temps de comprendre ce qui se passait lorsqu’une main se posa sur son épaule. Cette fois, elle ne put retenir un cri de panique. Maintenant sa prise à deux mains sur son arme de fortune, ramenant les @@ -1812,8 +1827,6 @@ d’elle. Les deux hommes gisaient tremblant. Il lui prit délicatement la main.
— Viens, il ne faut pas traîner ici. D’autres pourraient venir.
- -

Zach ramassa leurs deux sacs, les passa en bandoulière, et l’emmena au pas de course. Elle le suivit sans réfléchir.

Combien de temps s’était passé lorsqu’elle reprit un peu ses esprits ? @@ -1834,6 +1847,8 @@ effort ?

Une pierre se détacha subitement sous son pied gauche, dans un léger craquement. Elle sentit son second pied glisser, et sa main chercha –en vain– de quoi se raccrocher à la paroi. Par réflexe, son + + autre main s’aggrippa encore plus fort à celle de Zach, en laissant échapper un léger cri. Sa chute, qui lui parut durer une éternité, s’arrêta une quarantaine de centimètres plus bas, retenue par cette main @@ -1848,8 +1863,6 @@ class="newline" />— C’est presque fini. Zach désigna un buisson au dessus de sa tête.
— C’est ici. Par contre, tu vas devoir lâcher ma main quelques instants.
Ell vit sa silhouette escalader lestement les derniers mètres et disparut - - dans le buisson sombre. Puis ce buisson s’écarta légèrement, laissant entrevoir une grande faille dans laquelle il se tenait assis. Il se mit à plat ventre au bord, et tendit son bras. Elle le saisit, et il la hissa jusqu’à @@ -1870,6 +1883,8 @@ grotte. Ce l remplir les gourdes d’eau fraîche.

Elle l’entendit des bruits de pas s’éloigner rapidement vers le fond de la grotte, tandis qu’elle-même s’éloignait de l’entrée de la + + grotte, lentement, à quatre pattes et en essayant de ne pas se cogner.
— Mais comment fais-tu pour t’y retrouver dans cette obscurité ? Et pour @@ -1918,8 +1933,6 @@ sur la temp class="newline" />— Il fait froid dans cette grotte.
Il se rappela qu’elle ne voyait rien, contrairement à lui. Cela devait être extrêment gênant pour elle, de se sentir observée sans pouvoir observer en - - retour.
— On ne peut pas faire de feu, et l’humidité n’aide pas. Installe-toi sur le lit, vers le fond, et couvre-toi le plus possible. Enfin, lit... le tas de bruyère. @@ -1940,6 +1953,8 @@ class="newline" />— Il reste un moyen de se r class="newline" />Il la vit froncer les sourcils et réfléchir quelques secondes. Puis elle se tourna vers lui.
— Bon d’accord. Mais tu as intérêt à garder tes mains de ton côté, + + sinon...
— Compris !
Il n’avait pas forcément envie d’entendre la liste des supplices qu’elle @@ -1956,8 +1971,6 @@ class="ecti-1095"> class="ecti-1095">ène

Zach sentait la transpiration et le cuir de son armure –qu’il n’avait même pas enlevée–, mais elle réalisa subitement qu’elle-même ne devait pas - - sentir bien meilleur. Elle ne l’aurait pas admis tout haut, mais elle était soulagée de l’avoir près de lui. Non seulement il lui tenait chaud, mais sa présence, son souffle calme, même cette odeur la rassurait. Elle avait un peu @@ -2013,6 +2026,8 @@ class="newline" />— Il n’y a pas de mal. Tu ne pouvais pas savoir.

Elle laissa passer un moment de silence. Elle semblait plus détendue qu’au début. Il valait mieux qu’elle se pose des questions sur lui que sur tout ce qui s’était passé ce soir, finalement... Pourtant il sentait + + qu’elle réfléchissait encore. Elle reprit la parole quelques minutes plus tard.
— Je peux te poser une question à mon tour ?
Elle sembla réfléchir quelques instants, puis expliqua.
— Ça correspond bien à la vision d’un elfe. Les nains voient différemment : ils ont l’infravision, c’est-à-dire la capacité de voir la chaleur dégagée par les + + corps et les objets. Ce qui revient grosso-modo à voir dans le noir. Les loups-garous, eux, ont l’odorat tellement développé qu’ils ont une aussi bonne perception de leur environnement que s’ils avaient les yeux ouverts en @@ -2063,8 +2080,6 @@ risquait de la braquer. Or, il apprenait tout de m intéressantes... Ce fut elle qui reprit.
— Après, il y a aussi des gens, des humains je veux dire, qui naissent avec une vision nocturne comme ça, sans explications, ni origines spécifiques. - - C’est plutôt rare cela dit. Vue ta silhouette, il est plus probable que tu aies des antécédents elfiques.
Elle avait ça d’un ton tout à fait neutre. Sans la moindre condescendance ou @@ -2085,6 +2100,8 @@ d’en rencontrer avant de juger. Il n’avait jamais crois avait entr’aperçu des elfes une fois. Bien sûr, ces derniers n’ayant pas besoin de lui pour traverer la forêt, et les nains n’aimant pas trop voyager, cela ne lui avait pas laissé beaucoup d’opportunités. + + Pouvait-il lui-même avoir du sang elfique ? C’était une question qu’il n’avait jamais envisagé sérieusement jusqu’alors. Mais Sélène semblait bien connaître le domaine... et ça, il était sûr que ce n’était pas du @@ -2101,8 +2118,6 @@ class="ecti-1095"> travers le buisson masquant son entrée. Elle pouvait enfin voir à quoi ressemblait cette fameuse cachette. Elle était plus petite que ce qu’elle s’était imaginé : allongée sur le lit de bruyère, elle touchait le mur froid de - - sa main droite alors que l’entrée n’était qu’à quelques mètres à sa gauche. Elle s’assit sur le matelas, finalement pas si inconfortable que cela. @@ -2137,8 +2152,6 @@ class="newline" /> class="ecti-1095">Zach

Sélène s’approcha, s’accroupit près de lui, et lui saisit le bras. Elle examina la coupure d’un air critique. Certes, ce n’était pas un coup si - - anodin... Même s’il avait déjà connu pire. Et la blessure était en bonne voie de cicatrisation.
— Tu n’avais pas pu recoudre ?
— class="newline" />— Euh, merci.
Il ne savait pas quoi répondre d’autre. Certes, il avait l’habitude de se débrouiller seul, mais était-ce une raison pour ne pas accepter une + + petite aide spontanée ? Et puis, le contact de sa main n’était pas désagréable.

Il se leva, et alla ramasser ses affaires.
 ? Quelles autres surprises l’attendait avec cette étrange voyageuse ? Il réalisa alors qu’il s’était mis à la tutoyer depuis la veille au soir. Elle aussi. S’en était-elle rendu compte ? Ça n’avait pas eu - - l’air de la choquer...

Aldariel @@ -2211,8 +2224,6 @@ seules.
Aldariel ouvrit des yeux ronds d’incrédulité.
— Sérieusement ?
— Je l’ai observé de mes propres yeux, crois-moi. Ce n’est pas le cas dans - - toutes les contrées humaines, évidemment, mais dans le fief du duc De Vane, c’est le cas.
— Tu penses que c’est vraiment dangereux ?
— Merci. Silw class="newline" />— Tu ne viens pas de me parler du risque que couraient les femmes seules chez les humains ?
— D’abord, vous serez deux. Ensuite, Silwë vient de passer cinq ans chez + + les humains, et elle les connaît très bien. Enfin, elle y a appris le maniement de l’épée chez le meilleur maître qui soit, donc elle pourra te protéger.
du palais. Elle réfléchissait à cette nouvelle aventure. Elle ne s’attendait pas à une telle responsabilité, à peine rentrée chez elle ! C’était un grand honneur et une grande confiance, car le roi lui confiait rien de moins - - que sa fille. Elle doutait presque de ses capacités à mener une telle mission...

Elle connaissait indirectement la princesse. Sa mère avait été son @@ -2271,6 +2282,8 @@ la ceinture. Son avant-bras gauche en cuir, décoré de quelques motifs argentés. Au moins elle semblait équipée correctement.

Elle s’apprêta à s’incliner devant elle, mais Aldariel lui fit signe de + + s’abstenir. Elle s’approcha de la table.
— Quel est notre trajet ?
Silwë lui montra la carte étalée sur la table.
La jeune princesse prit un air d class="newline" />— Non, désolée. Cela ferait un détour de plusieurs jours, et nous n’avons pas tellement le temps...
— C’est dommage... On m’a dit que cette ville est très belle. N’est-ce pas là - - que tu as vécu ?
Silwë sourit. Elle serait bien aussi passée par la capitale, voir certaines personnes qui y vivent.
— Et cette r class="newline" />— Presque, c’est celle d’un de ses vassaux. Nous allons la traverser, et encore celle-ci, avant d’arriver, après deux jours, au château du duc, enfin. C’est cette région qui est particulière : ils n’aiment pas trop les elfes + + et les autres races humaines, détestent la magie, et tout ce qui y ressemble de près ou de loin, sauf en ce qui concerne la magie liée aux dieux.

Elle laissa la jeune princesse observer la carte, pendant qu’elle vérifiait - - son équipement. Elle enfila par dessus sa tunique une armure légère en cuir, qu’elle avait faite faire chez les humains, ajustée à sa taille. Sans manches, elle ne couvrait que le buste et descendait à mi-cuisse, fendue sur les côté. @@ -2359,8 +2370,6 @@ lits humains et deux tables de chevet, une vieille armoire en bois, et dans un angle de la pièce, un petit miroir et un baquet vide posé sur une meuble. Une fenêtre de petite taille laissait entrer les dernières lueurs du soir. Elle voulait poser des questions sur tout, mais Silwë n’était pas encore - - montée.

Trois jours qu’elle étaient parties. Elles avaient quitté la forêt en début d’après-midi, et étaient arrivées dans un premier village humain. Un peu @@ -2395,8 +2404,6 @@ extraordinaires, alors... Peut- solutions ? C’est incroyable ce que les humains peuvent être plein de ressources et d’idées, parfois...

Aldariel fixa le plafond de la chambre pendant un moment. Elle se - - remémora les regards surpris des villageois en les voyant arriver. Beaucoup leur avaient souri. Mais certains les avaient regardées en fronçant les sourcils. Un homme s’était éloigné à la table la plus loin d’elles lorsqu’elles @@ -2418,6 +2425,8 @@ puis il y a autre chose aussi. Les humains ne contr fertilité.
— Sérieusement ?
— Oui. Ils ne choisissent pas. Et en plus, ils considèrent qu’il est très mal + + d’avoir un enfant sans avoir un compagnon définitif.
— C’est un peu vrai chez nous, non ?
— Évidemment, mais eux ne peuvent pas le choisir. Résultat, ils sont assez @@ -2432,8 +2441,6 @@ de nos armes, ou de crainte de cr simplement parce qu’ils n’ont pas envie de s’en mêler. Donc pas d’inquiétude.

Les humains étaient décidément surprenants. Il y avait d’autres - - questions qu’elle voulait poser. Et les autres races ? Les nains, par exemple, en avait-elle croisé ? Mais elle entendit à sa respiration qu’elle s’était endormie. Tant pis, elle aurait tout le temps de lui demander dans les jours @@ -2455,6 +2462,8 @@ puis la curiosit cet endroit, la végétation était très dense et les arbres très proches les uns des autres, ce qui leur permit d’arriver de façon très discrète. Quelques minutes plus tard, la scène s’étalait sous leurs yeux. + +

Sur un sentier, deux carosses tirés par des chevaux, dont un richement décoré, étaient arrêtés sur la route. Une dizaine de soldats à cheval –certains avaient mis pied à terre– les défendaient contre un groupe de @@ -2469,8 +2478,6 @@ difficilement. et préparait déjà une flèche pour son arc. Avant de viser, hésitante, elle lui jeta un regard interrogateur. Elle lui répondit en hochant la tête, et en dégainant silencieusement son épée. Puis elle avança vers le champ de - - bataille.

Le trait fin et meurtrier, partant de l’arbre, toucha dans la nuque l’un des brigands, qui s’effondra. L’un des survivants, méfiant, fit signe à @@ -2492,6 +2499,8 @@ quatri bouche pour crier. Avant que le moindre son ne sorte de sa gorge, un second trait mortel, venant des arbres, toucha le brigand en plein dans l’œil. + +

Elle rejoignit Aldariel dans l’arbre et lui sourit.
— Merci, c’était tout juste.
Reprenant son souffle, elle observa avec elle le champ de bataille. Le soldat @@ -2506,8 +2515,6 @@ class="newline" />Elle lui posa la main sur l’ class="newline" />— Allez viens, inutile de rester ici. On finirait par être vues.

Aldariel - -

Les deux jeunes femmes repartirent, par la voie des arbres dans un premier temps, avant de continuer à pied. Elle avait agi d’instinct, sans trop réfléchir. Était-ce une bonne idée de s’impliquer dans un combat d’humains @@ -2529,6 +2536,8 @@ class="newline" />— M class="newline" />— Et alors ? Moi aussi.
Aldariel encocha une flèche et tendit son arc dans leur direction. Elle entendit son amie dégainer son épée à côté d’elle, et s’adresser à + + eux.
— Faute de riche carosse, vous pouvez aussi rester en vie ce soir. Faites encore un pas, et vous êtes morts.

Samantha + +

Elle se concentra sur le pot qu’elle tenait entre les mains, et murmura une douce mélopée. Une pousse germa, sortit de la terre meuble, grandit et une superbe fleur finit par éclore. Elle eut un petit sourire @@ -2576,8 +2587,6 @@ n’

Cela faisait presque deux ans qu’elle s’était enfuie avec Uhr et ses amis, et les rumeurs qu’ils avaient entendues depuis étaient plutôt bonnes. Si tout le monde parlait de ce mystérieux enlèvement, l’histoire se - - modifiait petit à petit, et se ramifiait en de nombreuses versions toutes plus ou moins crédibles. Encore un peu, et à force d’entendre des récits différents, ils auraient oublié précisément qui ils étaient, elle et @@ -2613,8 +2622,6 @@ class="newline" />Samantha frissonna. Les disputes entre magiciens, prêtres, au moins n’étaient pas comme ça... Enfin, à bien y réfléchir, il y avait quand même des sacrées tensions parfois. Et puis, hm, son « enlèvement » ne s’était pas fait dans la délicatesse... - -

Elle prit un tabouret, s’assit à côté de lui et lui prit le bras.
— Sur quoi travaillaient ces magiciens, pour en venir aux mains comme ça ? Enfin, aux mains... façon de parler. Juste par curiosité.
 ? + +

Il avait pensé « que feraient-ils » et non « que fera-t-elle ». Encore. Il savait que leur aventure les avait beaucoup rapprochés –et même plus–, mais de là à penser de la sorte ? @@ -2670,6 +2679,8 @@ class="newline" />— Ne connais-tu pas quelqu’un qui pourrait y p

Si, évidemment. Mais il n’avait pas vraiment envie de se mêler de cette histoire, ni d’y inclure Farl. Il le voyait peu ces derniers temps, et avait noté son humeur plutôt maussade. Depuis que Silwë avait quitté la garde, il y a + + six mois, il voyait bien que celui-ci n’était plus aussi enthousiaste qu’avant. Mais cela dit, une telle histoire lui changerait peut-être les idées.

À l’intérieur, un salon propre, des affaires très bien rangées –pour quelqu’un qui n’avait pas forcément prévu de mourir ce soir là– et - - quelques décorations. Il ne fallait pas traîner. Il se saisit d’un bougeoir ouvragé qui semblait avoir été utilisé récemment, et courut rejoindre Samantha. @@ -2776,6 +2785,8 @@ l

Il sursauta soudainement. De la lumière et des bruits de pas lui parvinrent depuis la pièce principale, par laquelle il était entré. Son sang se glaça. Quelqu’un était entré... Il éteignit rapidement sa + + minuscule bougie, se plaqua contre le mur, et jeta un œil à l’autre pièce.

La lumière n’était pas celle, jaunâtre, d’une bougie ou d’une lampe. @@ -2790,8 +2801,6 @@ de mur. Elle semblait l’examiner avec pr yeux plus fort, vraisemblablement pour y voir plus clair. Un bruit venant de l’extérieur la fit sursauter, et elle se retourna. Elle tenait un bâton de mage à la main, qu’elle avait dirigé contre le bruit, en - - tremblant légèrement. Pas très à l’aise visiblement... mais toujours aussi dangereuse.

Elle se mit à regarder aux alentours, effrayée. Si elle se mettait à fouiller @@ -2812,6 +2821,8 @@ class="newline" />Elle sembla marquer un instant d’h lumineux commençaient à prendre la teinte bleutée d’une étoile de glace aux bords acérés... Elle se redressa.
— Je me donne ce droit. Je n’ai pas confiance dans les gardes. Je ne crois + + pas à cette histoire d’accident qui a tué mon compagnon. Alors j’ai décidé de venir par moi-même. Et vous ?
Elle avança sa main vers lui, dans laquelle, en lévitation, l’étoile mortelle @@ -2827,8 +2838,6 @@ apparue.
— Expliquez vous.
Il eut du mal à retenir un soupir de soulagement.
— J’ai la certitude que Septim se fait passer pour mort, mais est - - vivant.
— Quoi ?
— Je veux bien tout vous expliquer, mais ne pensez-vous pas qu’on serait @@ -2849,6 +2858,8 @@ class="newline" />— Qu’est-on cens class="newline" />Elle semblait extrêmement tendue, mais le « on » sembla la rassurer un peu.
— Je sais qu’il y mettait des objets et documents auxquels il tenait. + + Peut-être qu’ils... nous ? donneront des indices.
Elle s’était mis au « nous ». Même s’il avait senti son hésitation, c’était bon signe.
 : la tenue d’assassin était conçue pour disparaître aisément dans les ombres, mais aussi pour apparaître tout à fait normale –le noir n’étant pas si rare– en pleine lumière. La tenue discrète idéale en somme. N’étant + + plus ébloui par son regard magique, il pouvait désormais observer la magicienne. Grande, mince, aux longs cheveux noirs, vêtue d’une longue robe noire –pour le deuil, ou la discrétion ? Peut-être les deux, @@ -2898,8 +2911,6 @@ class="ecti-1095">Uhr

Mais que faisait Farl ? Il aurait dû être rentré depuis un moment déjà. Ou était-ce seulement le temps qui lui paraissait si long ? Il soupira. Et s’il lui arrivait quelque chose ? S’il était vu ? Le couvrir serait très - - compliqué...
La tête posée sur son épaule, Samantha murmura.
— Tu dors ?
— En effet. Farl, peux-tu m’expliquer...
Le jeune homme sourit, ferma la porte et proposa un siège à la magicienne. Puis raconta l’étrange rencontre qu’il avait faite sur les lieux de ce qu’il fallait désormais appeler un crime. + +

— J’avais aussi un doute quand à cette histoire d’accident. Mais je sais que la douleur d’avoir perdu mon compagnon aurait pu me rendre folle... au moins aux yeux des autres, et rendre mes soupçons absurdes. C’est pourquoi @@ -2934,8 +2947,6 @@ class="newline" />— Comment pouvez-vous class="ecti-1095">Samantha

Elle hésita quelques instants. Non seulement elle n’avait révélé à personne son identité jusque là, mais en plus à une magicienne... - - Traditionnellement, mages et prêtres s’entendaient toujours assez mal. Chacun faisait ses miracles dans son coin, en gardant ses secrets.

Mais l’heure n’était pas à ce genre de querelle.

Ils firent un premier tri rapide. Après avoir mis de côté le bijou –qui n’était vraisemblablement qu’un objet de grande valeur mis à l’abri–, et un certain nombre de documents administratifs importants, ils trouvèrent trois @@ -2970,8 +2983,6 @@ bizarre, le cadavre d’une cr rivière.
Elle leur montra la lettre, où on pouvait lire la description d’un insecte de la taille d’un gros chien. Mais lorsque le garde avait voulu la nettoyer pour - - l’observer plus en détail, la carcasse s’était en partie dissoute. En dessous, avec une autre écriture, que la magicienne identifia comme celle de Mortag, une note : « araknes ? ».
— Oui, et s’il n’y avait que ça, pourquoi chercher à faire disparaître celui qui travaille sur le sujet et ses documents ? Ajouta Zanakielle.
Farl, qui avait somnolé, épuisé, en écoutant la conversation, se redressa + + pour faire une remarque.
— La forêt de Sossirant est très grande, largement inexplorée il me semble, il peut y avoir n’importe quoi, y compris des grottes assez grandes et @@ -3040,8 +3053,6 @@ src="aventuriers5x.png" alt="[

Zach - -

Deux jours s’étaient écoulés depuis leur mésaventure. Deux jours qui avaient été plutôt calmes. En s’éloignant encore des sentiers, ils n’avaient pas recroisé de brigands, même si la forêt y était plus dense encore. Sélène @@ -3066,6 +3077,8 @@ class="ecti-1095">Sélène

Sélène s’arrêta sur le lieu de bivouac. Depuis ces quelques jours, elle + + était à présent très à l’aise en forêt. Ou était-elle très à l’aise avec son guide particulier ? Elle essayait de l’imaginer accompagnant d’autres voyageurs, mais elle doutait fort qu’il avait la même familiarité avec @@ -3078,8 +3091,6 @@ class="newline" />— Zach ! Der class="newline" />Il pivota instantanément en entendant le ton de sa voix.
— Qu’est-ce que c’est que...
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Ce qui surgit des buissons lui - - arracha un cri de surprise et d’horreur. La créature ressemblait à une araignée, noire, de la taille d’un gros chat. Les lumières rouges étaient ses yeux, qui brillaient dans les ombres de la forêt. Elle n’en avait vu @@ -3103,6 +3114,8 @@ que ces cr ici, je n’en sais rien...
Du bout de son bâton, elle remua le cadavre de la bête, retenant un frisson d’horreur. Il remercia ses réflexes, sans lesquels... il ne préféra pas imaginer + + la suite.
— Elles attaquent rarement seules, il ne vaudrait mieux pas rester ici...

Avant qu’il n’ait le temps de la frapper de son couteau, Sélène se précipita, et au lieu d’utiliser son bâton contre la créature, elle lui déversa le contenu de sa gourde. À sa grande surprise, la bête lâcha prise et fit un @@ -3175,6 +3186,8 @@ son b de plus en plus lumineuse. Elle était magnifique ainsi. Magnifique et terrible.

Elle posa sa main sur sa cuisse. Stupéfait, il sentit la douleur s’apaiser, + + les chairs se refermer, lentement. La lueur presque aveuglante de ses yeux s’apaisa, les filaments lumineux disparurent. Sous sa main, toujours posée délicatement, il savait que sa jambe était intacte. Les yeux de Sélène @@ -3188,8 +3201,6 @@ devaient-ils forc sauver la vie ? Qu’avait-elle fait de mal ? Une troisième petite voix, mais criant plus fort que les autres, lui proposait de ne rien dire, et de la serrer dans ses bras. Les trois consciences finirent par se mettre d’accord sur le fait - - que, s’il voulait éviter de tomber sous son charme, c’était déjà bien trop tard.

— Merci.
— Sil !
L’épée avait si bien traversé la bête que son corps s’était enfoncé jusqu’à la - - garde, et que ses mandibules s’étaient plantées profondément dans son poignet. S’asseyant à ses côté, et tout en surveillant les environs, Aldariel commença par dégager avec précaution les pinces de l’arakne. Son @@ -3248,6 +3257,8 @@ class="newline" />— plaie.
— On fera avec...
La lueur, qui diminuait, semblait venir de derrière un large arbre. Il y avait + + des voix. Sentant le danger, Aldariel se mit à l’abri dans un buisson, tandis que son amie, toujours devant elle, prit son épée à deux mains et s’approcha de l’arbre. C’est alors qu’un homme surgit et se rua sur @@ -3261,8 +3272,6 @@ contact de sa lame contre la sienne, il for épée vers la gauche. Dans le même mouvement, il lui donna un coup d’épaule qui l’envoya contre l’arbre, tout en saisissant son poignet de sa main libre. - -

À sa grande surprise, l’adversaire lâcha son arme en laissant échapper un léger gémissement de douleur. L’avant-bras qu’il maintenait était couvert de sang. Il constata alors que celui qu’il avait pris, au vu de @@ -3284,6 +3293,8 @@ relever. Elle cessa de chercher

C’était la première fois qu’il voyait une elfe de si près. Il l’observa avec curiosité. Ses cheveux fins étaient retenus par une longue tresse, et ses yeux bleus marquaient un mélange de colère et de peur. Mais à part ses oreilles + + pointues, elle n’était pas si différente physiquement d’une humaine, finalement... Elle portait une armure légère de cuir, qui ressemblait beaucoup à la sienne. En revanche, la tunique en dessous était d’un tissu @@ -3320,6 +3331,8 @@ class="newline" />— Tu vas me dire qui tu es, ce que tu fais l espionnes.
Son ton la suprit presque autant que sa phrase. Il y avait une note petite d’inquiétude dans sa voix. Que voulait-il, finalement ? Elle tenta de + + reprendre son souffle, mais le poids de son genou sur sa poitrine n’aidait pas. Et son bras, qui la faisait souffrir... Elle s’apprêtait à répondre, quand elle aperçut, derrière lui, la silhouette de sa compagne, son arc tendu, le @@ -3354,6 +3367,8 @@ hurla.
— Sélène, écarte-toi !
Il entendit alors avec effroi, dans son dos, le bruit de la corde d’un arc qui se détendait. + +

Sél

Elle tourna son regard vers les trois combattants. Zach avait lâché sa prisonnière, et se tenait debout, l’épée à la main. L’archère armait une nouvelle flèche, en observant les environs, tandis que l’autre elfe, blessée, se @@ -3393,6 +3406,8 @@ sort. class="ecti-1095">Aldariel

Sans avoir besoin de se concerter, Aldariel et l’étrange homme s’étaient placés de part et d’autre de la magicienne et de Silwë, pour + + les protéger du mieux qu’ils pouvaient. Mais son arc n’était pas l’arme idéale contre les araknes. Elles arrivaient vite, et elle devait tirer quasiment à bout portant. Elle se demandait ce que faisait la @@ -3404,8 +3419,6 @@ combattre... entre elle et l’homme, et bondir, l’épée à la main, sur les créatures. Son avant-bras était intact. D’un coup de taille, elle trancha littéralement en deux une des araknes qui arrivait sur elle, et fit de même sur la - - seconde, d’un retour rapide de lame. De l’autre côté, elle vit la jeune magicienne préparer une petite boule de feu, qu’elle dirigea avec précision sur une autre créature. Voir ces renforts arriver lui redonna @@ -3464,6 +3477,8 @@ d bras.

Certes, ils avaient convenu d’une trêve, le temps de se mettre à l’abri des araknes. Et c’est grâce à Sélène qu’elle était guérie. Mais... que se + + passerait-il une fois qu’ils seraient en sécurité ? Lui pardonnerait-elle, entre autres, de l’avoir plaquée au sol et menacée lorsqu’elle était blessée ? Et si... les deux elfes ne tenaient pas leur parole ? Il détestait se sentir ainsi, @@ -3510,8 +3525,6 @@ une trentaine de m du regard, puis se jeter un regard entendu. Lentement, elles rangèrent leurs armes. Il ne put retenir un léger soupir de soulagement. Il s’assit au sol, déposa Sélène à côté de lui, délicatement, et fit quelques mouvement pour - - soulager ses bras douloureux.

Les deux elfes s’installèrent en face de lui, avec un air un peu méfiant. L’archère prit la parole, d’une voix douce.
Elle désigna Sélène. Zach soupira et hocha la tête.
— En effet. Nous avons, comme vous, été attaqué par ces créatures... J’étais gravement blessé, et elle a utilisé sa magie pour me soigner. + +
Il montra sa cuisse, et le tissu déchiré encore tâché de sang. Il vit la dénommée Silwë, en face de lui, marquer un léger frisson. Lentement, elle @@ -3675,6 +3690,8 @@ expliqu pu mentir pour éviter d’être pris pour un elfe noir, surtout auprès d’elles. Habituée à évoluer parmi la haute noblesse elfique, elle savait assez bien décoder les expressions de ses congénères, et les humains + + semblaient fonctionner de la même manière, même si l’étiquette différait. Mais elle n’était pas aussi sûre qu’elle le voulait. Cela dit, dans ce cas, pourquoi aurait-il répondu sincèrement à ses questions sur @@ -3686,8 +3703,6 @@ Si elle avait celui des elfes, elle aurait parié sans hésiter pour le second cas. Elle était curieuse d’observer l’attitude de Sélène en retour, quand celle-ci se réveillerait. Sélène, qui avait soigné –presque– sans hésiter son amie... - - Certes, d’un point de vue purement technique, cela leur permettait de lutter plus efficacement contre les araknes, mais tout de même. Une façon de se faire pardonner de l’avoir menacée ? Dommage qu’elle soit restée inanimée, @@ -3722,8 +3737,6 @@ mit quelques minutes sur le campement, et elle distinguait sa silhouette, debout, adossée à un arbre. Ses capacités à monter la garde, elle n’en doutait pas. Il voyait mieux qu’elle dans la nuit, et elle l’avait vu manier l’épée - - avec une belle efficacité. Pour avoir déjà vu son amie à l’œuvre, elle doutait que le premier brigand venu soit capable de venir à bout de Silwë, même blessée. Il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, se @@ -3747,6 +3760,8 @@ Le danger que ces m heureusement qu’il avait entendu les elfes arriver, cela lui avait évité une sacrée bêtise. Elle n’aurait probablement pas apprécié, et il se serait vraisemblablement retrouvé avec une boule de feu dans la tête. Ou + + ailleurs.

Il porta son regard vers les deux jeunes elfes endormies. Jeunes d’ailleurs ? Elles avaient l’air d’être un peu moins âgées que lui, mais @@ -3758,8 +3773,6 @@ des choses bien de ces on-dits, tout en rayant intérieurement toutes les questions qu’il ne leur poserait jamais. Hem. Il ne restait plus grand chose... Mieux valait peut-être s’en tenir à ce qu’il pouvait observer. Les - - elfes sylvains sont beaux, agiles et rapides, et sont de redoutables combattants. Ces points semblaient effectivement valides. Les elfes se battent à l’arc. Raté en partie. Ils savent tisser des étoffes fines, légères @@ -3783,6 +3796,8 @@ lui... que telle. Que pouvait être le protocole, chez eux, d’ailleurs ? Comment traitait-on les princesses là-bas ? Peut-être en avait-elle assez des courbettes. Ou c’était peut-être tout simplement la situation d’urgence, qui + + faisait passer au second plan ce genre de considérations. En tous cas, elle était redoutable, elle aussi. Il n’avait jamais vu un archer aussi efficace, rapide et précis. Il se remémora l’instant terrible où il avait @@ -3794,8 +3809,6 @@ seule seconde avoir peur d’une femme. Et pourtant, les trois qui étendues sous ses yeux, toutes plus petites et plus fragiles que lui, endormies, sans défense –ou presque– l’effrayaient. Mais... n’est-ce pas ce qui les rendait si fascinantes ? Et puis... que pouvait-il dire, de son - - côté ? Il avait déjà un style de vie atypique, passant plus de temps en forêt plutôt que dans les villes. Et voilà qu’il apprenait qu’il était peut-être un demi-elfe noir... Côté étrange, il n’était pas vraiment en @@ -3819,6 +3832,8 @@ chaude, et confortable. Il tourna la t n’était pas la première fois, et il était toujours en un seul morceau, apparemment. Son visage délicat était si paisible, si doux... Dire qu’on lui avait parlé de vieilles femmes hideuses avec des verrues sur le nez. En même + + temps, si on décrivait, dans les histoires pour enfants, les sorcières comme celle qu’il avait sous les yeux, il serait plus compliqué d’entretenir une telle haine à leur sujet... À moins que ce ne soit justement ça qui fasse @@ -3831,8 +3846,6 @@ class="ecti-1095">

La nuit allait bientôt s’achever, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit. C’était plutôt rassurant... Pas d’autre menace venant de la rivière. Pas de menace non plus de leurs compagnons d’infortune. La magicienne dormait - - toujours, et à ses côté, Zach semblait s’être endormi. Il n’avait pas tenté de les attaquer, ou de les voler pendant leur sommeil... Elle se demandait s’il était vraiment un guide ou s’il était juste un brigand qui @@ -3856,6 +3869,8 @@ fois la magicienne r imaginer les pires scénarios. Ils étaient vraisemblablement, comme elles, deux voyageurs supris par ces créatures, et avaient eu peur. D’où venaient ces horreurs d’ailleurs ? Elle aurait payé cher pour le + + savoir...

Elle fit quelques pas, se hissa sur une branche, et fit jouer son épée dans sa main pour se réchauffer légèrement. Ce soi-disant guide était plutôt doué @@ -3869,8 +3884,6 @@ clair... class="ecti-1095">Sélène - -

Lorsque Sélène ouvrit les yeux, elle fut surprise de trouver Zach à côté d’elle, encore assoupi. Elle eut un petit sourire, en le regardant dormir. Les autres fois, il récupérait plus vite qu’elle et se levait avant... Peut-être @@ -3928,6 +3941,8 @@ un peu de compagnie. Oh non, il parcourant le pays avec sa Dame l’attendant dans son château, mais ses anciens amis, de la garde lui manquaient un peu. Il ne les avait pas vus depuis qu’il était reparti dans le temple pour finaliser sa + + formation. Et ils avaient quitté la capitale entre deux... S’ils l’avaient vu maintenant !

Il avait fière allure avec son tabar blanc, orné d’un écusson argent à @@ -3940,8 +3955,6 @@ pouvait-il rester quelques jours pour se reposer, apr de cette forêt... Il avait promis à ses parents, qu’il n’avait pas vus depuis des années, qu’il serait présent pour l’ouverture du grand tournoi de tir à l’arc qui était organisé en leur domaine. Mais il avait le temps, - - finalement.

— Sieur Irdann, c’est un honneur de vous accueillir ici !
Il posa respectueusement un genou à terre devant le seigneur et sa dame, @@ -4000,6 +4013,8 @@ peut- d’un grand paladin... Cela serait excitant et enrichissant. Le regard inquiet du seigneur acheva de le convaincre.
— Je ferai tout mon possible pour retrouver votre fille, seigneur Assem, + + vous pouvez me faire confiance.
Il le vit esquisser un sourire plein d’espoir, et lui serrer le bras.
— Dites-moi tout ce que je puis faire pour vous aider dans votre tâche, @@ -4012,8 +4027,6 @@ personnel, auquel elle vêtement ? Un bijou ? Un livre ? S’il devait invoquer l’enchantement de Melna sur chaque objet qui lui semblait convenir, il n’avait pas terminé. - -

Il s’assit sur le lit, et réfléchit. La jeune dame ne vivait plus ici depuis de nombreuses années, il y avait probablement peu d’objets auxquels elle tenait réellement. S’il supposait qu’un tel objet existait, comment le trouver ? @@ -4036,6 +4049,8 @@ battant, il le sortit et le d

C’était un grand livre, à la reliure en cuir ornée d’or, aux pages jaunies par le temps. Il l’ouvrit et en lut quelques lignes. C’était un livre de sorcellerie... Il en eut sueurs froides. Il avait grandi en apprenant que la + + magie, si elle ne venait pas des dieux, était très dangereuse. Son père faisait office d’avant-gardiste en considérant, au moins, les autres races humaines avec une certaine bienveillance. Mais la magie, il n’en n’était pas question. @@ -4048,8 +4063,6 @@ qu’ici...

Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de faire revenir de vieux souvenirs, il avait autre chose à s’occuper. Ce livre était plus qu’interdit ici, il le savait, ce qui voulait dire que ladite Sélène n’était pas la jeune épouse - - parfaite, douce et délicate qu’il aurait pu imaginer. Cela pouvait-il avoir un lien avec sa disparition ? Avec son mariage avec le sieur de Quayle, si loin, à la capitale ? Ce nom, d’ailleurs, ne lui disait rien. Certes, il ne connaissait @@ -4071,6 +4084,8 @@ et sortit de la chambre de la jeune femme. Il fit indiquer au seigneur qu’ mettrait en route dès le lendemain, à l’aube, et partit se coucher, épuisé.

Trois heures qu’il était en route. Trois heures qu’il sentait, au + + fond de sa poche, ces battements incessants. Il savait qu’il voyageait dans la bonne direction, mais au fur et à mesure qu’il avançait, il se sentait de plus en plus mal à l’aise. Les pulsations indiquaient @@ -4083,8 +4098,6 @@ Impossible de savoir de quelqu’un, sans le voir ni l’entendre, juste à ses battements de cœur.

Il frissonna et sortit la pierre de sa poche. Entre de mauvaises mains, cet - - enchantement pouvait être très dangereux. Avoir cet objet contre soi tout en ayant la personne en face de soi permettait, avec un peu d’entraînement et d’écoute, de tout savoir sur elle... ses émois, ses @@ -4107,6 +4120,8 @@ Il poussa un soupir de soulagement. Il le sortirait dans quelques heures pour vérifier sa direction, c’était bien suffisant. Et dès qu’il aurait retrouvé dame Sélène, il faudrait qu’il se débarrasse de cet objet au plus vite. + +

Sél— C’est une chance que tu aies ce petit chaudron avec toi.
Sélène sourit.
— Oui, même si je regrette celui que j’ai à l’université... Ah je pourrais te - - montrer d’autres mélanges !
— J’aimerais beaucoup... si nous en avons l’occasion.
Aldariel remua doucement la mixture avec un petit morceau de bois.

Zach s’était approché. Ses cheveux étaient mouillés et encore plus en bataille que d’habitude, et il finissait d’enfiler sa tunique.
— Oh non, surtout pas.
Elles éclatèrent de rire.

Zach + +

Ses longs cheveux lâchés autour d’elle pour les laisser sécher, assise dos à un arbre avec son armure sur les genoux, visiblement très affairée, Silwë ne leva même pas la tête lorsqu’il approcha.
— Tu as gagn class="newline" />Elle ramassa tranquillement son épée, et se retourna rapidement vers lui, son arme pointée, avec un léger sourire de défi.
— En garde ! + +

Silwë @@ -4230,8 +4247,6 @@ qu’il en avait l’air, finalement&nbs et engagea un coup de taille, pour tester. Il le para avec efficacité et précision, et contre-attaqua immédiatement, d’un coup qu’elle dévia rapidement. Comme elle l’avait deviné, elle avait affaire à - - un bon escrimeur. Mais cette fois, comme il l’avait effectivement fait remarquer, elle n’était pas blessée. Le défi promettait d’être intéressant... @@ -4256,6 +4271,8 @@ gauche, alors plac et plus précisément la lame. Mais contrairement à beaucoup de combattants de ce style, elle savait aussi, et n’hésitait pas lâcher la seconde main pour profiter de l’amplitude que seuls certains mouvements à une main + + permettaient.

Il n’arrivait pas à trouver de faille dans sa garde. Et il parait avec difficulté les coups qu’elle lui rendait. Non, ce n’était pas parce que son @@ -4266,8 +4283,6 @@ qu’un, de peu. Il était tout proche d’elle. Des gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes et des mèches de ses cheveux –toujours détachés– étaient collées sur son visage. Au moins, il n’était pas pour elle un adversaire facile... Et sur ce - - genre de passe en force, il pouvait peut-être avoir un avantage. À l’instant où elle allait céder sous la pression, elle fit pivoter brusquement sa lame autour du point d’appui, et sa garde vint s’appuyer de l’autre @@ -4293,6 +4308,8 @@ class="newline" />Elle avait cru gagner, et avait rel plus vite, et l’esquiver. Elle avait été bête, c’est tout... Alors qu’elle cherchait à reprendre son souffle, elle vit qu’il lui souriait. Il jouait. Pourquoi s’énerver ainsi ? Elle se détendit et lui rendit son sourire. Elle prit + + quelques instants pour reprendre le contrôle de sa respiration, puis brusquement, ramena sa jambe droite qu’elle utilisa pour repousser la poitrine de son adversaire. Zach roula sur le côté, mais sans lâcher son @@ -4303,8 +4320,6 @@ toujours. Le jeu continuait. plus grands et forts qu’elle. Mais il était aussi très agile et rapide, plus qu’elle ne l’aurait imaginé... surtout qu’il ne commettrait évidemment pas l’erreur de la sous-estimer. Elle esquiva rapidement le bras qui tentait - - d’attraper le sien, et plongeant vers son adversaire, le ceintura pour le faire tomber au sol. Malgré de très bons appuis, il fut déséquilibré, et manqua de tomber en arrière. Il fallait profiter de ce léger avantage... @@ -4329,6 +4344,8 @@ m l’impression de danser en l’évitant, insaisissable. Mais elle s’épuiserait vite ainsi.

Elle marqua une pause, à quelques mètres de lui. Elle semblait + + essoufflée... Profitant de l’occasion, il bondit et parvint à la ceinturer. Le choc lui coupa le souffle pour de bon, et il n’eut aucun mal à saisir son bras et à la bloquer d’une clé de bras dans son dos.
— Quelqu’un vient... pas un bruit, murmura-t-il dans son oreille.
Ils restèrent silencieux quelques instants, écoutant le bruit des sabots qui se - - rapprochaient.
— Euh, Zach ? chuchota-t-elle.
— Oui ?
— Qu’est-ce que vous lui voulez ?
C’était idiot, elle le savait. Mais il fallait juste parler, pour gagner du temps. Zach, dépêche-toi... - -

À sa grande suprise, il ne répondit pas et se figea.
— Silwë ?
D’où connaissait-il son nom ? Et cette démarche, cette voix, bien que @@ -4436,6 +4449,8 @@ surpris qu’il manqua d’en l noirs. Rapidement, elle dépassa l’homme, toujours immobile, et en l’espace d’un battement de cils, elle avait armé une flèche et tendu son arc dans sa direction. La troisième silhouette resta cachée derrière + + l’homme, mais il put entrevoir les traits d’une jeune femme aux cheveux détachés. Elle semblait inquiète, mais la prise qu’elle avait sur un bâton semblait déterminée. Certaines explications risquaient d’être @@ -4448,8 +4463,6 @@ class="ecti-1095"> le temps d’arriver ? On ne pouvait nier son efficacité, l’homme ayant visiblement lâché ses armes. Mais elle ne s’attendait pas vraiment à ce genre de comportement. Devant elle, Zach n’avait pas bougé, et ce fut l’archère - - qui se décida à rompre le silence. Elle fit deux pas dans la direction du chevalier, son arc toujours pointé.
— Silwë, écarte-toi. Toi, qui es-tu et que viens tu faire ici ?
— Ils ont eu votre message lorsque vous partiez de chez de Quayle, mais d’après eux vous auriez dû être arrivée voilà déjà cinq jours...
Elle croisa les bras, vexée. Il n’avait pas besoin de révéler tout cela devant + + ses compagnons non plus...
— J’ai raté la diligence en arrivant dans un des villages. Alors j’ai engagé un guide et protecteur, et je suis venue à pieds à travers la forêt. Vous @@ -4485,8 +4500,6 @@ class="newline" /> l’étranger.
— Un instant. Qu’est-ce qui nous dit qu’on peut te faire confiance ?
— Moi. - -

Silwë s’avança, et délicatement, posa la main sur le bras de l’archère, pour lui faire détendre son arc. Elle fit signe à Zach de baisser également son arme.
Elle hocha la tête. Elle connaissait cette tradition d’envoyer les troisièmes fils dans des temples, tradition qu’elle avait toujours trouvé idiote, - - d’ailleurs. Elle tourna la tête vers Silwë, qui d’un signe de tête confirma la version d’Irdann. Et puis il n’était pas responsable de la peur de ses parents, finalement... et n’avait pas l’air si désagréable que cela. Elle se @@ -4549,6 +4560,8 @@ seigneur Assem sera ravi d’accueillir les courageux compagnons qui ont guidé leur fille jusqu’à eux.
Elle observa la réaction de ses trois amis. Aldariel semblait intéressée, prête à accepter. Elle jeta un œil à sa compagne, qui haussa les épaules. Zach, en + + revanche, semblait extrêmement réticent.

Irdann @@ -4559,8 +4572,6 @@ courbettes, ce n’est pas vraiment fait pour moi. Allez-y sans moi.
Sélène le regarda quelques instants. Puis elle reprit d’un ton ferme.
— Nous discuterons de cela plus tard. Allons d’abord nous restaurer et nous reposer un peu plus loin. Il y a une rivière, votre monture pourra y - - boire.
Elle désigna une direction, et lui fit signe de la suivre. La princesse sembla alors se réveiller d’une longue apathie et jeta un regard à @@ -4585,6 +4596,8 @@ trajet tranquille en rase campagne moins froid. La jeune princesse ne semblait pas s’encombrer de protocole et de belles paroles, était-ce le fait d’être en petit groupe en forêt, ou était-elle toujours ainsi ? + +

Ils se levèrent, et Irdann prit le sac de Sélène pour l’attacher solidement à la selle du cheval. Celle-ci était en discussion avec Zach, un peu à l’écart. Il se demandait bien ce qu’ils se disaient, mais par respect il l’attendit à @@ -4594,8 +4607,6 @@ impassible.
— Mettons-nous en route au plus vite, mes parents doivent s’inquiéter.
Il souleva la jeune femme par la taille, et la déposa sur la selle. Puis il monta derrière elle, et ils se mirent en route. - -

Aldariel

Ils s’étaient mis en route quelque temps après le départ de Sélène et @@ -4622,6 +4633,8 @@ class="newline" />— Bah, tu savais bien qu’elle class="newline" />Elle lui donna un petit coup de coude dans la tête, ce qui le fit lever.
— Oui mais... ce n’est pas pareil. J’ai grandi dans un petit village non loin de son château... Techniquement, je suis, enfin j’étais, son fidèle + + sujet...
Elle sourit et se mit accroupie sur la branche. Elle lui donna une petite pichenette sur le front.
— Et puis... Mais elle est mariée de toutes façons, la question ne se pose pas !
Elle ne dit rien, et le regarda en souriant. Il se redressa, et fronça les sourcils - - en la voyant.
— Et elle ne m’a pas dit qu’elle était mariée, et elle n’a pas d’alliance. Que je sache, même à la capitale, ils en mettent, non ?
  ?

Il soupira et tenta de réfléchir.
— Elle peut avoir plein de raisons pour que je l’ignore, ne serait-ce que pour + + ne pas révéler son identité complète. Ce n’est pas la première fois que j’escorte des gens qui souhaitent rester discrets.
Elle s’accouda à la même branche que lui, et le poussa doucement à @@ -4669,8 +4682,6 @@ class="newline" />— Non, tu d class="newline" />Elle ne dit rien, et continua de le pousser du bout du doigt en souriant.
— Dis plutôt que tu n’as pas osé saisir cette chance.
Vexé, il attrapa vivement le poignet de l’archère. Elle ne chercha même pas - - à se dégager.
— À ta place, je n’aurais pas hésité.
Il faillit lui répondre par une insulte sur les prétendues mœurs légères des @@ -4706,8 +4717,6 @@ toujours debout sur cette m effectua une traction rapide, et se rétablit rapidement. Elle hocha la tête.
— Ça va, tu t’en sors plutôt bien... pour un demi-humain. - -

Elle se mit à rire devant son air vexé. Il se prit au jeu, et tenta de la bousculer une fois encore. Elle esquiva son coup d’épaule en sautant avec légèreté sur une branche à côté. Elle riait toujours. Il sourit et la suivit, @@ -4732,6 +4741,8 @@ bonne partie de la for légèrement sous son poids, elle fixait l’horizon qui s’assombrissait avec la tombée de la nuit.

Elle pointa du doigt la direction dans laquelle Irdann et Sélène étaient + + partis. Une route –qu’ils avaient probablement rejointe depuis– se dessinait à travers la forêt, à l’orée de laquelle se profilaient des champs et un petit village. Dans une petite clairière, à mi-chemin, elle distinguait un @@ -4778,8 +4789,6 @@ pour lui. Il avait tant entendu parler d’elle, mais sans jamais la voir. Il avait pensé à elle, senti son cœur battre dans sa main tant de fois, qu’il l’avait presque sentie familière. Mais que savait-elle de lui, au fond ? Il se décida à entamer la conversation, pour tenter de la - - rassurer.
— Nous sortirons probablement de la forêt en début de nuit. Nous pourrons trouver une auberge où loger, et demain nous arriverons enfin chez vos @@ -4804,6 +4813,8 @@ d’une part je souhaitais et d’autre part, je vous savais dans la forêt. Or une armée, même petite, dans une forêt, c’est extrêmement inefficace, lent et peu discret. Je comptais vous repérer, et si l’intervention d’hommes armés était nécessaire, je + + pouvais toujours revenir chercher de l’aide.
Elle hocha la tête.
— D’ailleurs... Est-ce que je peux vous demander quelque chose ?
 ?
Surpris, il ne répondit pas tout de suite. Elle avait raison, la pauvre jument avait du mal à progresser, et le poids des deux jeunes gens était difficile - - pour elle. Il mit pied à terre, et se tourna vers elle.
— Vous êtes sûre que vous préférez marcher ?
Elle le regarda en souriant.
Il lui sourit, puis son sourire se figea soudain. + +

— Qu’est-ce que c’est que ça ?
Il lâcha la bride de la jument, qui sursauta. Un groupe d’hommes armés arrivait en courant dans leur direction, armés. Elle se retourna vivement, @@ -4889,8 +4900,6 @@ rageant de ne pouvoir l’aider. Elle n’avait m pour se défendre...

Effectivement, Irdann était très doué, et ses épées fendaient l’air à une vitesse impressionnante. Plusieurs des brigands tombèrent à ses pieds, et il - - se déplaça aussi vivement pour la protéger d’autres hommes qui arrivaient. Il y en avait beaucoup trop pour qu’il tienne le coup... Difficile à dire combien, avec l’obscurité qui tombait, mais ils étaient en mauvaise @@ -4914,6 +4923,8 @@ avait-elle r tandis que l’homme la retenait vagument par un bras. Surpris, ou simplement peu pressé ? Après tout, évanouie ou debout, ça ne devait pas changer grand chose pour lui. Elle était juste le lot à ramasser. Elle sentit + + ses doigts se refermer sur la poignée du coutelas, et une bouffée de courage et d’énergie l’envahit. Elle reprit appui sur ses pieds, et en se redressant, planta l’arme droit dans la poitrine de l’homme. Il eut un sursaut @@ -4925,8 +4936,6 @@ en avant. Cette fois, elle ne pourrait plus jouer le jeu de la jeune fille effarouchée... Elle tremblait, mais serra malgré tout le coutelas –couvert de sang– dans ses mains. Elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans essayer de se défendre... Zach aurait été fier d’elle... - - sûrement.

Zach @@ -4950,6 +4959,8 @@ ses forces son agresseur. ayant assisté à la scène, d’autres brigands s’approchaient déjà d’elle... Ce n’était pas le moment de se poser des questions. Il atteignit enfin le premier des deux hommes, qu’il transperça d’un coup d’épée. L’autre se + + retourna vers lui, et un coup de masse lui effleura les cheveux. En un instant, il fut près d’elle. Elle tenait toujours à la main le couteau qui lui avait permis de se défendre. Ils échangèrent un regard, le @@ -4961,8 +4972,6 @@ class="ecti-1095">Irdann class="newline" />Il avait vu l’homme s’approcher, il l’avait vue se sentir mal, sans pouvoir rien faire. Il avait toujours trois adversaires face à lui, et peinait à parer leurs attaques... Il en avait mis deux au sol auparavant, et ces trois-là se - - contentaient d’attaques prudentes, vraisemblablement dans le but de l’épuiser lentement. S’il bondissait à son secours, il n’avait aucune chance... ils n’attendaient que ça probablement. Et s’il le faisait tuer, alors qui @@ -4986,6 +4995,8 @@ poussant un cri de rage, et atterrit reconnut immédiatement malgré l’obscurité.
— Silwë !
La jeune elfe avait revêtu une légère armure de cuir, attaché ses longs + + cheveux, et surtout avait brandi son épée pour parer un coup qu’un des brigands tentait de porter. Elle lui adressa un sourire rapide.
— Besoin d’un coup de main ?
— Comme au bon vieux temps, Irdann— Comme au bon vieux temps !

Ils retrouvèrent rapidement la coordination qu’ils avaient lorsqu’ils combattaient ensemble, à la garde. Plusieurs des hommes tombèrent à leurs - - pieds.
— Vite, il faut aller aider Sélène !
— Ne t’inquiète pas pour elle. On s’occupe de tout.
Aldariel

Elle était essoufflée, par la course comme par la bataille. Alors que Zach, arrivant avec une nette avance, avait couru protéger Sélène, Silwë avait bondi dans la mêlée pour aider le paladin... En restant à couvert sous les - - arbres, elle avait fait pleuvoir ses flèches mortelles sur les quelques hommes restants, qui tentaient de s’approcher des combattants ou de s’emparer du cheval, laissé à l’abandon. Voyant le dernier d’entre eux s’enfuir, elle avait @@ -5059,6 +5068,8 @@ class="newline" />— Je ne sais pas. Le chef a dit qu’il y aurait un dame riche qui passerait par ici.
N’osant pas faire un geste de la main, il désigna du menton Irdann et Sélène. Nous avons vu le paladin à l’aller, et nous l’avons attendu à son + + retour sur le sentier.
— Qui vous a dit ça ? interrogea Irdann.
— Je ne sais pas. Il fallait demander au chef. On lui a donné l’info. Moi je @@ -5070,8 +5081,6 @@ toi ?
Il haussa les épaules.
— Non. Mais j’imagine que les rumeurs vont vite...
— C’est surtout étrange une telle expédition pour deux malheureux jeunes - - gens, interrompit Zach, les sourcils froncés. Même riches.
— Laissons tomber, je crois que ce type ne sait rien de toutes façons, ajouta Silwë. @@ -5106,8 +5115,6 @@ venus tous les trois

À cet instant, Silwë réapparut, tendant un sac de cuir fin à sa compagne.
— Je vais récupérer tes flèches pendant que tu t’occupes de lui. Et après on - - file au plus vite.
Elle s’éloigna de nouveau. Alors qu’Aldariel fouillait dans ses affaires à la recherche d’il-ne-savait-quoi, il réalisa qu’avec toutes ces émotions il n’avait @@ -5145,8 +5152,6 @@ Aldariel. Un bandage entourait son genou, et son pantalon montrait des traces de sang. Elle eut honte de ne pas être allé l’aider, alors qu’il était blessé. Mais à bien y réfléchir, la jeune elfe s’était occupée de sa plaie aussi bien, voire mieux qu’elle. Il était évidemment hors de question qu’elle lui - - montre ses pouvoirs... Au moins il allait bien, il souriait même, malgré sa blessure.

— En route. Il nous reste une heure de marche à peu près, et il fait déjà @@ -5170,6 +5175,8 @@ class="newline" />Zach haussa les class="newline" />— Je connais ce village, c’est celui de mon enfance. S’il n’y a plus de place à l’auberge, j’irai dormir chez mes parents, qui habitent une petite maison en bordure de la forêt. Ça me changera de la terre + + battue...
— Et nous, ajouta Silwë, nous nous contenterons sûrement d’un arbre ou de cette terre battue. Nous ne sommes pas les bienvenues dans cette région, @@ -5205,6 +5212,8 @@ question.
Zach semblait un peu plus à l’aise vis à vis du paladin. Ou était-ce une impression ? Il n’aurait pas raconté cette histoire sinon, ou du moins plus succintement. + +

Silwë diff --git a/html/aventuriers.html b/html/aventuriers.html index 0e88f71..210807f 100644 --- a/html/aventuriers.html +++ b/html/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -31,9 +31,9 @@ class="ecti-1095">Sélène

Tenant à la main un bougeoir, elle s’avança dans l’immense pièce, -éclairée uniquement par quelques fentes de lumière sur les murs, et la lueur -de sa bougie. La jeune fille portait une longue robe de couleur crème, aux -longues manches et lacée sur le devant, avec des liserés dorés. Ses cheveux +éclairée uniquement par quelques fentes de lumière sur les murs et la lueur +de sa bougie. Elle portait une longue robe de couleur crème, aux longues +manches et lacée sur le devant, avec des liserés dorés. Ses cheveux longs étaient soigneusement attachés en deux nattes, entrelacées de rubans.

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les @@ -86,11 +86,12 @@ que les autres. Tremblante, elle le saisit, et s’assit l’ouvrir. L’écriture, très ancienne, était difficile à déchiffrer, mais elle parvint à lire les quelques premières pages. La peur la saisit. C’était un livre de magie ! -

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, pour la -pratiquer, concluaient des pactes en vendant leur âme à des divinités -maléfiques, pour obtenir le pouvoir. Ils étaient chassés, torturés et brûlés -vifs. Un frisson la traversa. Ranger ce livre maudit ? Le brûler ? Le -ramener à ses parents ? ... Le lire ? +

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, +pour la pratiquer, concluaient de terribles pactes en vendant leur +âme à des divinités maléfiques. Pour s’en protéger, on les chassait, +les torturait et parfois, on les brûlait vifs. Un frisson la traversa. +Ranger ce livre maudit ? Le brûler ? Le ramener à ses parents ? ... Le +lire ?

Y avait-il un risque à simplement le lire ? Avait-elle déjà perdu son âme en l’ouvrant ? Si c’était le cas, peut-être était-ce déjà trop tard... @@ -113,8 +114,6 @@ class="newline" />Elle pivota vers lui, tendant son arc et armant une fl un petit air de défi.
— Méfie-toi, je pourrais le confondre avec toi !
Elle lâcha la flèche imaginaire, qu’il fit mine d’esquiver de manière - - spectaculaire. Puis elle prit son arc à une extrémité, et lui fit faire un grand arc de cercle pour empêcher son frère d’avancer vers elle. Sur le retour, il utilisa le sien pour bloquer son mouvement et tenta de passer sous sa garde. @@ -159,9 +158,9 @@ class="newline" />— Comme class="newline" />L’homme avait saisi une seconde épée en bois, et s’était précipité sur elle. Surprise, fit un pas de côté, et tenta de dévier l’épée d’un coup de la sienne. Même en bois, l’épée était un peu lourde... L’homme attaqua de nouveau, -elle fléchit légèrement les genoux et plaça son épée pour tenter d’enchaisser +elle fléchit légèrement les genoux et plaça son épée pour tenter d’encaisser un choc qui ne vint pas... L’homme s’était arrêté à quelques centimètres -d’elle...
— Pas mal. Je pense que c’est bon.
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
Il s’assit, et fit signe à la jeune fille et à sa mère de faire de même.
Elle leva les yeux vers lui et hocha la t class="ecti-1095">Uhr

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, vêtus de pagnes grossiers en cuir, et avaient chacun, glissée dans une -ceinture, une épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de +ceinture, une épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de nombreux coups. Leurs cheveux bouclés étaient sales et en bataille, et bien qu’ils ne soient pas aussi grands et forts que les barbares adultes de leur clan, leur musculature aurait pu impressioner plus d’un @@ -220,9 +219,9 @@ class="ecti-1095">Irdann prêtre qui l’accompagnait semblait de bonne humeur, mais il n’osait pas le questionner. Il n’avait que onze ans, après tout, et s’il était fils de duc, il savait qu’il ne fallait pas fâcher un prêtre de la déesse. On disait que leurs -pouvoirs étaient grands, et qu’ils pouvaient –entre autres– foudroyer +pouvoirs étaient grands, et qu’ils pouvaient –entre autres– foudroyer quelqu’un sur place en une parole.

L’homme en question, qui devait avoir une quarantaine d’années, portait une robe gris clair, munie d’une capuche qu’il avait laissée dans son dos. Un @@ -256,9 +255,9 @@ ensuite son class="newline" />— Vas-y, attaque-moi.
Irdann hésita un instant. Mais après tout, c’était lui qui lui avait demandé, n’est-ce pas ? -

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains +

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains sur le bâton, porta un premier coup, que Khil para habilement. Puis il saisit son arme de fortune d’un bras, et porta plusieurs coups latéraux que son adversaire dévia du plat de sa lame. Il parut surpris.
— Ne les tant que c’est pour la bonne cause. Et qui sait, changer d’arme rapidement pourrait être un atout en combat, non ?
Il leva les yeux, et osa sourire timidement.
— Vous avez eu à combattre contre des vrais adversaires ?
— Vous avez déjà combattu des vrais adversaires ?
Il lui fit un clin d’œil.
— Oui. Depuis que je suis prêtre, j’ai beaucoup voyagé, et j’ai vécu de nombreuses aventures... @@ -293,6 +292,8 @@ honneur.
— Mais tu sais, je ne suis pas le meilleur épéiste qui soit, reprit Khil, comme s’il devinait ses pensées. D’ailleurs, il me semble que la tradition veut que les futurs paladins fassent une partie de leur apprentissage en + + dehors du temple.
— Ah ? Comment ?
— Je ne sais pas. Tu es le premier depuis longtemps, mon garçon ! Nous @@ -309,27 +310,27 @@ silencieusement, il gravit les s’adonnait à ce genre de sport, Ni la dernière d’ailleurs. À condition de ne pas tomber. Écartant cette pensée, il se remémora ces dernières années, si bien remplies... -

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait -été laissé plus ou moins à l’abandon, sa pauvre mère n’ayant pas -les moyens de le nourrir. Il vivotait, de petits vols et de mendicité. -Il était très doué, et avec sa petite taille et sa rapidité, il arrivait -toujours à échapper aux ennuis. Mais un jour, il avait fini par se -faire prendre. À sa grande surprise, l’homme qui l’avait saisi la main -dans le sac ne l’avait pas dénoncé. À la place, cet étrange homme, +

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait été laissé +plus ou moins à l’abandon, sa pauvre mère n’ayant pas les moyens de +le nourrir. Il vivotait de chapardages et de mendicité. Il était très +doué, et avec sa petite taille et sa rapidité, il arrivait toujours à +échapper aux ennuis. Mais un jour, il avait fini par se faire prendre. +À sa grande surprise, l’homme qui l’avait saisi la main dans le sac +ne l’avait pas dénoncé. À la place, cet étrange personnage, grand, mince et aux cheveux blancs s’était présenté comme un assassin professionnel, et lui avait proposé de devenir son apprenti. Il avait alors sept ans. -

Depuis – il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir –, sa vie avait +

Depuis –il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir–, sa vie avait radicalement changé. Déjà parce qu’il était logé, nourri et habillé -par son maître, mais surtout parce qu’il passait ses journées – et -surtout ses nuits – à apprendre les ficelles du métier. Déplacement -furtif, combat avec une ou deux dagues, utilisation des divers dards -et stylets de contact ou de lancer, poisons et antidotes, et ce soir, +par son maître, mais surtout parce qu’il passait ses journées –et +surtout ses nuits– à apprendre les ficelles du métier. Déplacement +furtif, combat avec une ou deux dagues, utilisation des divers dards et +stylets de contact ou de lancer, poisons et antidotes, et comme ce soir, escalade. La ville était devenue un grand terrain d’entraînement et de jeu. -

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si +

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si quelqu’un se trouvait à la fenêtre, et constatant que non, il s’assit sur le rebord pour souffler quelques instants. Il aperçut, en bas, quelques passants – fêtards, malfaiteurs, gardes ? – marcher dans la rue sans le voir. Il n’était @@ -363,9 +364,9 @@ class="newline" />Farl le regarda, les yeux brillants. class="ecti-1095">Zach

— Bon, allez, on fait une pause ?
À ces mots bénis, Zach se releva avec un soupir de soulagement, ruisselant -de sueur. Il avait arrêté de compter les bûches qu’il lui restait à fendre et +de sueur. Il avait arrêté de compter les bûches qu’il lui restait à fendre et celles qu’il avait déjà débitées. Il se tourna vers ses deux frères, qui, comme lui, posèrent leur hache, et se dirigèrent vers l’ombre fraîche et accueillante d’un arbre. L’aîné des garçons sortit alors un petit pichet de vin, qu’il @@ -387,8 +388,8 @@ se rem

C’est vrai qu’il était un peu plus petit et nettement plus frêle que ses deux frères, et leur ressemblait très peu. Tous deux étaient grands, roux, aux épaules très larges, travaillées par toutes ces années à couper des -arbres, comme leur père. Et pour cause ! Zach, savait qu’il avait été trouvé -bébé sur le pas de la porte de cette famille de bûcherons. Ils l’avaient +arbres, comme leur père. Et pour cause ! On l’avait trouvé, bébé, sur le pas +d’une porte du village. Un couple de bûcherons du village l’avaient alors adopté et élevé comme leur propre fils, mais ils ignoraient tout de ses véritables origines. Il se demandait parfois ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas été déposé là, mais ne regrettait pas le moins du monde celle qu’il @@ -399,6 +400,8 @@ portaient l’enseigne de leur seigneur, sire Assem, et se dirigaient vers l forêt. Apercevant les trois adolescents, tous trois vêtus d’une simple tunique, d’un pantalon et de vieilles bottes, ils se dirigèrent vers eux. Ils étaient impressionnants, avec leurs cottes de mailles, leur casque et leurs + + épées et boucliers au côté.
— Bonsoir jeunes gens. Nous cherchons un endroit où passer la nuit, pour nous et la damoiselle que nous escortons.
— D’accord.

Aldariel

— Oui, Aldariel, tu voulais me voir ?
La jeune elfe fit quelques pas dans la salle du trône. Frêle, vêtue d’une robe -mi-longue blanche, pieds nus, un diadème argenté retenant ses longs -cheveux noirs emmêlés. Cet endroit était si impressionnant. Et son père -avait l’air si imposant quand il était assis sur son trône ! Et elle se sentait -toujours si petite face à lui dans ces conditions... Sentant sa gène, et +class="newline" />La jeune elfe fit quelques pas dans la salle du trône. Elle était petite et +frêle, vêtue d’une robe mi-longue blanche, pieds nus, un diadème +argenté retenant ses longs cheveux noirs emmêlés. Cet endroit était si +impressionnant. Et son père avait l’air si imposant quand il était assis sur -constatant qu’il était seul avec elle, il éclata de rire et vint prendre la petite -fille de dix ans dans ses bras.
 ! Et elle se sentait toujours si petite face à lui dans ces +conditions... Sentant sa gène, et constatant qu’il était seul avec elle, +il éclata de rire et vint prendre la petite fille de dix ans dans ses +bras.
— Papa, je voudrais apprendre à me battre.
Il fronça les sourcils.
— Pourquoi ? Il y a bien plus intéressant à faire, pourtant ! Quelque chose @@ -453,8 +457,8 @@ class="newline" />Il r politique du clan, ce qui en compliquait nettement la gestion, tout en créant certaines tensions entre eux. Finalement, il valait peut-être mieux qu’elle s’entraîne au combat. De toutes façons, elle ne verrait probablement aucun -champ de bataille de sa vie – ou alors que de loin –, du moins il l’espérait, -que risquait-il ?
 ?
— Papa, n’es-tu pas toi même un excellent archer ?
Il soupira.
— C’est vrai. Du moins, c’était vrai jusqu’à il n’y a pas si longtemps... @@ -469,10 +473,10 @@ class="newline" />Le visage d’Aldariel s’illumina.

Samantha

La grande salle du temple était immense, et tous les habitants du temple -–prêtres et prêtresses, novices, et même les serviteurs– y étaient présents. Il -y avait même un grand nombre de fidèles venus de la ville. Elle ne l’avait +–prêtres et prêtresses, novices, et même les serviteurs– y étaient présents. Il +y avait même un grand nombre de fidèles venus de la ville. Elle ne l’avait jamais vu aussi pleine. Ils étaient tous là pour elle... C’était excitant, et presque un peu effrayant.

Le prêtre devant elle se mit à réciter les paroles rituelles d’intronisation. @@ -505,10 +509,10 @@ pieds nus. Sous l’ouverture du toit, l temple s’arrêtait pour laisser place à un large cercle de terre meuble. Elle rejeta ses longs cheveux en arrière, ferma les yeux et entonna une douce mélopée. -

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, -puis se mit à grandir, lentement. Samantha leva lentement les bras, +

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, +puis se mit à grandir, lentement. Samantha leva lentement les bras, et fit quelques mouvements, les yeux toujours clos, comme si elle guidait les jeunes branches vers la lumière. Lorsque l’arbre l’eut dépassée de plusieurs têtes, elle s’arrêta et ouvrit enfin les yeux pour le @@ -540,10 +544,10 @@ d’abord se lib fortune, comme des animaux, Uhr observa ses chaînes. De simples anneaux de métal peu travaillés, mais très épais. Avant de s’endormir, épuisé, il les examina longuement. L’un des anneaux, le huitième qui -partait de ses poignets attachés et le reliait aux autres, semblait -un peu moins solide. Plus précisément, il n’était pas parfaitement +partait de ses poignets attachés et le reliait aux autres, semblait +un peu moins solide. Plus précisément, il n’était pas parfaitement fermé, et permettait de laisser passer un ongle. Mais l’anneau restait extrêmement dur. Comment pouvait-il espérer se libérer avec si peu ? @@ -557,8 +561,8 @@ eux. important. Il avait du mal à compter, mais il semblait y avoir plus d’ennemis qu’il n’avait de doigts et de doigts de pieds. Peut-être autant qu’il y avait de doigts et de doigts de pieds sur tous les membres de son clan. Il -entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi », le chef de ce -grand clan barbare. +entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi Bloupy », le +chef de ce grand clan barbare.

Leur petit groupe rejoignit d’autres prisonniers, enchaînés eux aussi, dans un grand enclos. Ils étaient encore mieux gardés que pendant le trajet, et il se découragea un peu. Comment avait-il une chance de s’enfuir à @@ -568,18 +572,18 @@ ensuite parce que ce n’ bâton en plus.

Une fois seul, il observa l’objet qui était rentré dans son pied nu. Il s’agissait d’un clou, enfin, d’un morceau de métal pointu vaguement muni -d’une tête, dont le clan ennemi s’était servi pour assembler les rondins de -bois en barricade autour des prisonniers. Le métal était très dur... Il avait +d’une tête, qui avait vraisemblablement servi à assembler les rondins de bois +en barricade autour des prisonniers. Le métal était très dur... Il avait peut-être une chance de s’en tirer, en fait.

Farl

Cela faisait deux jours qu’il marchait seul. Il était vêtu de gris sombre et de noir, comme de coutume, avec une légère armure de cuir noir sous sa tunique pour le protéger en cas de combat, et avait vérifié plusieurs fois son -équipement. Dagues, stylets, dards empoisonnés à diverses substances, tout -était bon. Les lames étaient toutes peintes en noir, ne laissant que la pointe +équipement. Dagues, stylets, dards empoisonnés à diverses substances, tout +était bon. Les lames étaient toutes peintes en noir, ne laissant que la pointe et le tranchant brillants, afin d’éviter tout reflet inutile. Il avait laissé un peu en retrait, dans une cachette, son sac à dos, contenant de quoi survivre, ainsi qu’un assortiment de poisons et antidotes. Il vérifia encore une fois le @@ -593,8 +597,8 @@ le probl armée...

Il passa les quelques heures avant la nuit complète à observer les allées et venues des barbares. Il observa notamment dans un coin, un enclos ou -semblaient se débattre des prisonniers, visiblement d’une tribu rivale. Il -nota cette information, cela pourrait faire une diversion efficace au +semblaient se débattre des prisonniers, visiblement d’une ou deux tribus +rivales. Il nota cette information, cela pourrait faire une diversion efficace au besoin.

Il parvint à deviner que les quatre tentes au centre du campement, visiblement bien gardées, devaient abriter des chefs ou sous-chefs de clan. @@ -612,10 +616,10 @@ de lui.

Uhr

Libre, il était libre. Enfin, presque. Il lui fallait encore s’échapper de -l’enclos, esquiver les gardes ou s’en débarrasser, et gagner le petit -bois à côté. Là, il avait de bonnes chances de pouvoir conserver +l’enclos, esquiver les gardes ou s’en débarrasser, et gagner le petit +bois à côté. Là, il avait de bonnes chances de pouvoir conserver sa liberté, et peut-être, revenir se venger... Mais pas tout de suite. Quand il en aurait les moyens. De plus, s’il n’était plus attaché au sol, ses mains étaient toujours liées, et ses mouvements étaient donc @@ -637,11 +641,12 @@ balustrade. Tout s’ bruit n’avait filtré. Uhr était impressionné, et effrayé aussi. Ami ou ennemi ?

La silhouette lui fit signe de ne pas faire de bruit, et lui désigna le petit -bois. Décidant que, de toutes façons, il verrait ça plus tard, il se hâta vers le -petit bois, où l’étranger le rejoignit rapidement, sans faire le moindre -bruit.
— Qui es-tu ? Lui demanda-t-il.
— Je suis Uhr un guerrier du clan Bhasthon. Nous avons tous été tués ou +class="newline" />— Je suis Uhr, un guerrier du clan Bhasthon. Nous avons tous été tués ou fait prisonniers. J’ai réussi à me libérer. Et toi, qui es-tu ?
Il montra à la silhouette, toujours aussi sombre, ses chaînes.
— Mon nom est Farl. Je suis envoyé pour assassiner le roi Bloupy. Je @@ -650,8 +655,6 @@ entraider ?
Uhr se demanda un instant comment un homme aussi petit et frêle pouvait se charger de cette tâche. Puis la vision de l’assassinat du garde lui revint en mémoire, et il hocha la tête. De toutes façons, ce gars était dangereux, - - mieux valait être de son côté. Et puis n’importe quel côté valait mieux que celui de son ennemi.
— J’ai pu observer. Dans les quatre tentes qui sont là-bas, le roi dort dans @@ -674,8 +677,7 @@ seul, comment faire... class="newline" />— Donne moi tes poignets.
Il obéit, et l’étranger utilisa son outil pour ouvrir silencieusement et rapidement les chaînes qui le retenaient.
— Maintenant, il va y avoir moyen de mettre cette vengeance en -pratique. +class="newline" />— Maintenant, nous avons moyen de mettre cette vengeance en pratique.

Il lui sourit, et Uhr lui rendit son sourire. Ami.

Farl @@ -684,11 +686,13 @@ si diff vengeance qu’il savait illusoire. Et sa patience pour ouvrir ses chaînes... Sans compter qu’avec les informations qu’il avait, il allait enfin pouvoir mettre en place l’assassinat. Et peut-être même plus. Il réfléchit quelques + + instants, alors que le barbare jouait avec ses chaines défaites, savourant sa liberté.
— Bon, voilà ce que nous allons faire.
Il dessina sur le sol, de la pointe de sa dague, un vague plan du campement. -Le barbare fronça les sourcils, jeta un oeil vers le camp, puis vers le plan, et +Le barbare fronça les sourcils, jeta un œil vers le camp, puis vers le plan, et sembla comprendre.
— Je vais m’occuper de neutraliser les deux gardes du roi. Tu vas pouvoir entrer dans la tente du roi, je te laisse le plaisir de l’assassiner, je crois que @@ -718,10 +722,10 @@ entra.

Une faible lueur venant d’une lampe blafarde éclairait l’intérieur de la tente. Divers objets, plus ou moins précieux semblaient traîner dans un coin. Sur un lit fait de paille recouverte de tissus précieux –un luxe pour des -standarts barbares–, dormaient deux silhouettes. Celui qu’il reconnut -immédiatement comme le roi, avec sa silhouette et sa couronne, et une +standards barbares–, dormaient deux silhouettes. Celui qu’il reconnut +immédiatement comme le roi, avec sa carrure et sa couronne, et une jeune fille aux cheveux blonds emmêlés, entièrement nue. Il hésita quelques instants. Devait-il la tuer aussi ? Elle portait des traces de coups sur les bras et le dos. Vraisemblablement, on ne lui avait pas @@ -754,10 +758,10 @@ n’y roi et se rua au dehors, son épée à la main.

Farl -

Quatre chefs barbares étaient enfermés dans la tente. Malgré leurs -chaînes, ils étaient impressionnants. Ils étaient grands, particulièrement +

Quatre chefs barbares étaient enfermés dans la tente. Malgré leurs +chaînes, ils étaient impressionnants. Ils étaient grands, particulièrement musclés et portaient de longues cicatrices. Ces trois hommes et cette femme avaient dans le regard une telle fierté et une telle colère d’être ainsi réduits à l’état d’esclaves qu’il s’était demandé un instant s’il n’était pas encore @@ -780,7 +784,7 @@ le suivre. Il fallait faire vite avant que tout le campement ne soit en par les cris. Il n’eut aucun mal à disparaître dans l’ombre d’une tente, mais pas Uhr, à qui ils adressèrent un regard inquisiteur. Il hésita quelques instants à le laisser et à filer vers les prisonniers, mais c’était le laisser courir -à sa perte, et eut des remors. Même s’il était armé, il était tout de même +à sa perte, et eut des remords. Même s’il était armé, il était tout de même plus petit que ses adversaires, et seul face à cinq... Il s’accroupit et s’apprêta à bondir à sa défense.

À sa grande surprise, au lieu de brandir son épée, le jeune barbare @@ -789,10 +793,10 @@ venaient.
— Là-bas ! Il y a des intrus !
Les gardes se ruèrent dans la direction indiquée, sans réfléchir plus longuement à la présence d’Uhr, ni à son butin. -

Ils se mirent à courir, et rapidement, arrivèrent près de l’enclos des -prisonniers. Il y avait deux gardes en alerte devant la barrière qui servait de +

Ils se mirent à courir, et rapidement, arrivèrent près de l’enclos des +prisonniers. Il y avait deux gardes en alerte devant la barrière qui servait de porte.
— Farl, va les libérer pendant que j’occupe ceux-là.
Il hocha la tête, et contournant l’entrée, il escalada lestement la palissade et @@ -825,10 +829,10 @@ class="newline" />— Merci.
— On file et on discute après ?
Il lui rendit son sourire.
— Ça marche. -

Uhr +

Uhr

Ils se mirent à courir en direction de la forêt. L’agitation causée par les prisonniers qui se rebellaient et la mort du roi avait détourné suffisamment l’attention, et ils atteignirent sans encombre l’abri des @@ -863,9 +867,9 @@ d class="newline" />Il n’avait pas osé proposer cette option. Aller vivre dans la grande ville, celle dont il avait entendu parler plus jeune... Elle était parfois décrite comme un endroit fantastique, où la nourriture et le luxe -coulaient à flots, et où on pouvait revendre des trophées et acheter des +coulaient à flots, et où on pouvait revendre des trophées et acheter des armes. Et parfois méprisée, car les gens qui y vivaient –humains ou autres races humaines– étaient moins costauds et ne savaient pas se battre comme il faut. Et il s’y passait des choses très compliquées @@ -892,51 +896,58 @@ et peu de r taverne.

Et malgré leurs différences, tous deux étaient rapidement devenus aussi inséparables que deux frères. -

— Farl ! Mais... que fais-tu habillé comme cela ?
Il sourit. Il avait troqué les vêtements sobres qu’il portait la journée -contre une tunique orange vif à manches longues, et un pantalon -rouge.
— Je t’avais déjà parlé que je ne souhaitais pas être assassin toute ma -vie...
— Oui. Et donc ?
— J’ai décidé de devenir ménestrel.
Il éclata de rire.

Il s’installa à sa table, et ils commandèrent des boissons. Son ami était +radieux, il y avait probablement quelque chose de nouveau dans sa +vie.
— Quelles nouvelles, Uhr ?
— Je vais changer de métier.
— Encore ?
Il lui sourit.
— J’ai décidé de m’engager dans la garde de la capitale. Tenir une épée me +manque trop, décidément...
— Sérieusement ?
— Oui. Je suis allé voir, avant hier, la guilde des troubadours et -ménest
Farl sourit. — Non, mais ils ont été impressionné par mes talents -acrobatiques, et ils pensent que je peux faire un très bon jongleur.
— Hé bien, ça promet ! Mais es-tu sûr de laisser tomber pour de bon la vie -de la nuit ?
Il haussa les épaules.
— Je pense, oui.
Uhr l’observa d’un air critique. Mais il savait que son ami n’avait pas besoin -de deviner, sous ses vêtements, quelques accessoires d’assassin dont il avait -du mal à se séparer pour comprendre qu’il n’était pas sûr du tout, en fait. Il -avait longuement hésité avant de prendre cette décision, et ne savait -toujours pas si il allait la tenir. Son ami parut comprendre, et lui fit un clin -d’œil.
— Bah, tu verras bien, n’est-ce pas ?
Ils burent quelques gorgées en silence, puis Uhr reprit la parole.
— D’ailleurs, moi aussi je vais changer de boulot d’ici peu.
Farl haussa les sourcils.
— Ah ?
— Je pense que je vais m’engager dans la garde de la capitale. Tenir une -épée me manque un peu trop...
— La garde a une certaine réputation, non ? Il n’est pas difficile d’y -entrer ?
— Certaines unités, oui. Mais je vais m’engager en simple soldat, et on -verra après. -

Il hocha la tête et prit une gorgée supplémentaire. Tout cela était -prometteur. +class="newline" />— Hé oui !
— La garde a une bonne réputation, n’est-il pas difficile d’y entrer ?
— Il y a des unités d’élite, qu’il est difficile d’intégrer. Mais il y a de la +place pour y être simple soldat, et après, qui sait...
Il lui sourit.
— C’est vrai que tu pourrais bien t’en sortir.
— J’espère en tous cas ! Ça promet d’être intéressant. Et toi, comment va +ton boulot ? +

Il prit un moment pour boire une gorgée de bière. Il ne savait pas +comment aborder le sujet.
— Hé bien... moi aussi, j’hésite à changer de métier.
Uhr eut un regard surpris.
— Vraiment ? Pourtant, tu avais l’air de te plaire dans celui d’assassin...
— Oui, je m’y plaisais... Mais...
— Le fait de tuer te gène ?
— Plutôt celui de tuer froidement, sans envie, de n’être qu’une lame bien +payée.
Son ami réfléchit un moment avant de répondre.
— Tu sais, en tant que soldat de la garde, je vais me poser un jour ou +l’autre les mêmes questions... en moins bien payé, par contre.
Uhr lui donna une pichenette sur l’épaule. Il répondit par un sourire.
— Et ton maître assassin, il ne va pas apprécier, non ?
— Oh, ça, ça va. En fait c’est plus ou moins lui qui m’en a parlé en +premier. Il m’expliquait qu’un bon assassin devait avoir un métier +relativement normal à côté, pour lui servir de couverture. Il m’a parlé de +quelques cas d’assassins qui avaient progressivement choisi leur seconde vie +à leur première. Il ne parlait pas d’eux en traîtres. Je me demande s’il +se doute de mes sentiments, en fait... Peut-être a-t-il évoqué cela +exprès ? +

Il marqua une pause, pendant laquelle son ami le fixa.
— La question est donc, que vas tu faire ?
— Je ne sais pas encore. C’est bien le problème.
Uhr sourit, et termina sa chope.
— Tu trouveras bien quelque chose qui te plaît.
Il lui rendit son sourire, et termina la sienne à son tour. Il trouverait bien, +oui...

Irdann

Enfin, il avait le droit de sortir du temple ! À la fois émerveillé et surpris, il observait les gens autour de lui. Ce n’est pas qu’il n’avait vu personne dans le temple, mais l’attitude des gens y était fort différente. Par crainte et respect de la déesse, ils y gardaient une attitude posée, presque - - soumise. Dehors, il les voyait rire et pleurer, s’aimer et se détester, bref, être humains. Sans compter qu’il n’avait jamais vu la capitale, qui était très différente du château du duc son père, au moins dans ses souvenirs @@ -961,6 +972,8 @@ class="newline" />— C’est vous le novice du temple de Melna ! C’était la première fois qu’il en voyait un. On lui avait dit qu’on + + croiserait toutes sortes de types dans la capitale, il aurait pu s’y attendre. L’archer était vêtu d’une tunique verte, d’un pantalon blanc et d’une cape vert foncé, tous dans un tissu qui semblait très fin. @@ -996,6 +1009,8 @@ class="ecti-1095">Uhr une petite porte vers ce qui ressemblait à une salle de bains assez simple. Sur un des côtés, un large rideau, qui pouvait potentiellement couper la pièce en deux, derrière lequel se situaient deux autres lits, semblables aux + + autres. Aucune décoration sur les murs, et une petite fenêtre apportait un peu de lumière dans ce qui n’était qu’un dortoir pour gardes, semblable à celui qu’il avait connu pendant un an, lorsqu’il s’était @@ -1006,8 +1021,6 @@ Ernest l’avait jug cette unité d’élite. Non seulement le boulot serait beaucoup mieux payé qu’en tant que soldat de base, mais l’expérience serait sûrement très enrichissante. Et il allait apprendre de nouvelles techniques de combat... Il - - avait entendu dire que dans cette section, on trouvait beaucoup d’épéistes qui venaient de loin et repartaient après avoir suivi son enseignement. Et lui ? Resterait-il à la garde toute sa vie ? @@ -1032,6 +1045,8 @@ droit d’int Ernest.

Le jeune homme lui sourit et posa un petit sac sur le lit à côté du sien. Il remarqua son épée, ornée de gravures délicates et d’un + + blason.
— D’où te vient cette arme ?
— De mon père. Il me l’a offerte quand je suis parti pour le temple, quand @@ -1077,8 +1092,6 @@ class="newline" />Soulag son sourire.

Du bruit se fit soudain entendre dans le couloir, et les autres recrues, en tenue de soldat entrèrent dans le dortoir. - -

Silwë @@ -1103,6 +1116,8 @@ src="aventuriers2x.png" alt="[

Irdann + +

Une grande plaine s’étalait devant lui. Sur la droite, une forêt épaisse, et des montagnes au loin. Dans la plaine, quelques villages, et au centre, un grand temple, dédié à sa déesse. Comment le savait-il ? Il @@ -1115,8 +1130,6 @@ class="newline" />— Merci, class="newline" />— J’ai besoin de toi pour une mission importante.
Il releva la tête, surpris.
— Mon nom est Samantha, et je vis dans ce temple que tu vois, près de la - - ville de Touryre.
Elle désigna le temple au centre de la plaine.
— J’y suis la grande prêtresse, mais j’y vis enfermée. Le personnel du @@ -1140,6 +1153,8 @@ class="ecti-1095">Samantha

Elle se releva, et essuya son front. Cette invocation avait été épuisante. C’était la première fois qu’elle envoyait un rêve à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, c’est peut-être la raison de la difficulté de la + + tâche.
— Vous allez bien, grande prêtresse ?
Une jeune novice, vêtue de blanc, le visage inquiet, s’approcha. Elle lui @@ -1152,8 +1167,6 @@ Ah quelle malchance elle avait eu de se retrouver pr trou perdu ! Elle avait discuté avec un prêtre venu de la capitale. Il avait pu quitter son temple, et partir à l’aventure. Cela l’avait fait rêver. Mais comment sortir du temple ? Ils étaient si bornés, si - - butés... impossible de leur faire comprendre... Elle avait essayé, en vain.

Elle suivit la jeune novice, munie d’une bougie, qui la ramenait à sa @@ -1176,6 +1189,8 @@ l’ garde de la capitale, auprès du plus grand épéiste connu, maître Ernest.

Elle se coucha alors que la jeune femme quittait respectueusement la + + pièce en laissant la bougie sur sa table de chevet. Pourvu qu’il y parvienne... Elle ne le connaissait pas du tout. En cherchant à le contacter par la voie des rêves, elle avait juste senti son âme, celle d’un jeune homme courageux, @@ -1188,8 +1203,6 @@ avait-il la libert class="ecti-1095">Uhr

Uhr appréciait les moments où il patrouillait dans la rue avec Irdann et Silwë. Ils formaient un trio à la fois très disparate et redoutablement - - efficace. Visuellement, ils incarnaient respectivement la force brute, l’intelligence posée, et la subtilité. Cela les faisait sourire de savoir qu’en réalité, la petite elfe à l’air fragile était tout autant capable que les autres @@ -1225,8 +1238,6 @@ nous raconter en d sourire.
— Tu as une idée en tête, c’est ça ? Demanda Irdann.
— Une petite. On se retrouve le soir au bar habituel, je vous explique tout - - ça.
— On ne sait même pas si c’est un vrai rêve ou un message...
— Pour ça, proposa Irdann, tu peux toujours aller voir le temple de Melna @@ -1249,6 +1260,8 @@ visiblement essouffl rejoignit.
— Je reviens tout juste du temple. Il y a bien une grande prêtresse du nom de Samantha, dans la ville de Touryre, à quatre à cinq jours de marche d’ici. + + Il y a trois ou quatre villages à côté, et une grande forêt qui jouxte le temple.
Elle hocha la tête. Il ne s’agissait donc pas d’un rêve...
— C’est ce que les prêtres et les habitants verront, évidemment. Il va - - falloir mettre en scène tout cela, et on ne sera pas trop de trois, croyez-moi.
Il prit une grande inspiration et se pencha vers l’avant de la table, abaissant @@ -1286,6 +1297,8 @@ class="newline" />— Peux-tu pr class="newline" />— Melna est la déesse-mère, créatrice de vie et protectrice des moissons... De ce fait, les prêtres ne possèdent qu’un seul enchantement purement offensif, il s’agit bien sûr de l’invocation de foudre. J’y suis moi-même + + immunisé, tout comme l’intérieur du temple, mais tu ne l’es pas...
Silwë fronça les sourcils.
— Cette protection peut-elle s’étendre à d’autres personnes ?
Uhr avait écouté le morceau de conversation, en réfléchissant. Il reprit la parole.
— Hé, vous m’avez donné une très bonne idée. Dans la fuite, il faut que - - vous deux preniez ma place et celle de la prêtresse, d’une façon ou d’une autre.
— En supposant je puisse me faire passer pour toi, effectivement, ça @@ -1337,8 +1348,6 @@ class="newline" />— Ne vous inqui class="newline" />— Il faut se procurer des costumes de barbare, et un de grande prêtresse aussi, mais ça ne doit pas être très compliqué.
— Surtout qu’il n’est pas nécessaire que les doublures aient un costume - - parfait, il suffit que ça soit à peu près ressemblant de loin. Vous ne vous approcherez pas des prêtres de toutes façons.
Irdann, qui semblait un peu gêné, fit part d’une remarque.
— Effectivement, cela peut nous compliquer la tâche. Il me faudra donc + + faire vite, et que nous fassions l’échange rapidement. Que sais-tu faire, en tant qu’apprenti paladin de la déesse ?
Il haussa les épaules.
 ? + +

La gérante s’approcha en souriant et proposa aux deux artistes une nouvelle ration. Eldon accepta volontiers, et il s’apprêtait à faire de même lorsqu’il aperçut Uhr s’approcher de la table. Il souriait.
— Tant qu’ première fois qu’il les rencontrait. Ils étaient habillés, tout comme Uhr, en soldats –d’une tunique brune et cotte de maille–, mais ils étaient aussi surprenants que différents. - -

Le dénommé Irdann, l’apprenti paladin, était un grand brun, aux cheveux mi-longs, plutôt mince, à moins que ce ne soit le contraste avec Uhr qui lui donnait cet effet-là. Beaucoup d’hommes avaient l’air frêles à côté, @@ -1430,6 +1441,8 @@ class="newline" />Il class="newline" />— Bien sûr que je viens. Je ne voudrais pas rater ça !
Il vit ses interlocuteurs se détendre et lui sourire à leur tour.
— Bon, plus sérieusement, je peux me procurer un poison léger qui rend + + légèrement apathique. Par contre, il en faudra une bonne quantité, et ça peut prendre un petit moment. Je peux aussi trouver quelques fumigènes, très pratiques pour se cacher. Et côté infiltration, vous pouvez compter sur @@ -1445,8 +1458,6 @@ point les d class="newline" />— Quand partirons-nous ?
— Si maître Ernest nous accorde un congé rapidement, on peut partir d’ici une dizaine de jours... le temps de tout préparer. Il faut compter le trajet - - aussi.
Ils opinèrent, puis quittèrent la taverne après avoir payé la gérante.

Farl rentra seul, son compagnon l’ayant quitté nettement plus tôt. @@ -1466,6 +1477,8 @@ sans avoir m quatre ans maintenant, et devait savoir ce qu’il faisait.

Il se coucha en se demandant vaguement pourquoi il se demandait s’il y avait quelque chose entre l’elfe et le jeune paladin, qui semblaient très + + familiers l’un envers l’autre. Ils l’étaient aussi avec Uhr, en fait, et cette question était stupide, il verrait assez rapidement de toutes façons. @@ -1482,8 +1495,6 @@ class="ecti-1095"> public, composé d’une diligence et de quelques soldats, qui lui aurait permis de rentrer chez elle seule. Elle en avait assez d’être escortée des gardes de son château, qui ne lui laissaient absolument aucun champ libre, et elle avait - - eu bien assez de mal à convaincre ses parents de la laisser se débrouiller seule. La première partie du trajet s’était passée sans aucun problème, elle avait même fait quelques rencontres intéressantes, et avaient rendu les @@ -1504,6 +1515,8 @@ contacts.
Sélène réfléchit quelques instants. Elle n’aimait pas voyager avec beaucoup d’argent sur elle, et n’était pas sûre de pouvoir se payer un cheval et une escorte armée de plusieurs hommes. La jeune femme sembla saisir son + + embarras.
— En fait, si vous n’avez pas peur de marcher et que vous n’êtes pas pressée, vous pouvez vous passer du cheval. Par contre, une bonne escorte @@ -1539,6 +1552,8 @@ fa

Lorsqu’elle arriva près de la petite cabane, elle eut quand même un instant d’hésitation. Cet endroit ressemblait plus à un abri précaire qu’à une maison. Une partie d’elle-même sembla presque soulagée de ne voir + + aucune lumière à l’intérieur. Elle s’approcha néanmoins de la porte, et s’apprêta à y frapper.

— Vous cherchez quelqu’un ?
 ?
— Les chaussures. Vous ne pouvez pas courir les chemins avec ça. + + Trouvez-vous des bottes.
Furieuse, elle retint difficilement une gifle. L’homme en face était plus grand, plus fort qu’elle, et armé qui plus est. Et puis elle ne comptait @@ -1588,8 +1605,6 @@ m’occuperai des vivres. Le trajet co mademoiselle... ?
Il lui tendit la main. Elle frappa dans la sienne.
— Marché conclu. Appelez-moi Sélène. - -

Zach

Le soir, sur sa paillasse, Zach réfléchissait. Il avait déjà accomagné des @@ -1610,6 +1625,8 @@ l les nobles aimaient à étaler des noms à rallonge, comme si ce seul nom faisait leur valeur. Était-elle vraiment sans prétention, ou avait-elle quelque chose de louche à cacher ? + +

À l’aube, elle était là, prête. Habillée comme la veille, aux bottines près, avec un manteau brun, et munie d’un sac en cuir en bandoulière, en apparence bien rempli. Lui avait ajouté à sa tenue son armure et ses @@ -1626,8 +1643,6 @@ rythme de marche tr prenait chaque branche, fougère, buisson, racine, comme si la forêt entière avait décidé de l’empêcher d’avancer. Lui était tellement à l’aise qu’il semblait que ces mêmes obstacles s’effaçaient devant lui. Sur une - - racine particulièrement vicieuse, elle s’étala de tout son long dans des branchages. Zach, qui marchait devant sans la regarder, s’arrêta pourtant instantanément, et se retourna. Pourvu qu’il évite une remarque @@ -1663,8 +1678,6 @@ remarqua aussi tr tout court. Non seulement elle s’était mise à boiter, mais son souffle était de plus en plus court et son visage de plus en plus rouge. Il maintint le rythme jusqu’au soir, et quand les ombres s’allongèrent, il la sentit à bout. - - Ayant repéré un endroit convenable, il s’arrêta et se tourna vers elle.
— Reposez-vous ici, je vais chercher de quoi faire un feu.
 ? Elle avait vraiment l’air épuisée, c’est vrai... Elle avait ôté ses bottes, et ses mains étaient posées sur ses pieds, laissaient entrevoir une peau intacte. Il + + fronça les sourcils. Il se souvenait d’avoir vu ses pieds presque en sang à midi. Peut-être que ses doigts cachaient les blessures, après tout, ses chaussettes posées à côté d’elle en portaient toujours les @@ -1702,8 +1717,6 @@ Elle avait tellement mal aux pieds qu’elle avait profit son guide pour lancer un léger sort. Un qui n’avait pas besoin de son bâton pour être efficace. Un simple apaisement des blessures mineures. Elle eut honte, pourtant ce n’était pas sa première blessure, et - - d’habitude, elle savait tenir la douleur. Lorsqu’on s’entraîne à la magie, c’est même très courant. En plus, c’était un risque, il aurait pu la voir... Lancer un sort était rarement discret, elle le savait. Et ce @@ -1724,6 +1737,8 @@ class="newline" />— Enroulez vous dans votre couverture, je vais baisser l nuit.
— Vous ne dormez pas ?
— Ce coin de forêt est assez calme, et j’ai vérifié les alentours. Il n’y a pas + + de gros soucis, donc je dormirai aussi. Et ne vous en faites pas, ajouta-t-il en voyant son air inquiet, je dors souvent seul en forêt et je sais me réveiller si quelque chose d’anormal se passe. @@ -1738,8 +1753,6 @@ s’assurer qu’il ne d suivait à peu près son rythme, sans se plaindre, et sa compagnie n’était pas désagréable. Ces cinq ou six jours de traversée ne s’annonçaient pas si mal. Il écarta aussitôt une idée idiote qui lui traversa l’esprit. Non, pas - - avec une noble. Surtout sa cliente. Ç’aurait été une paysanne, ou une servante, il se serait peut-être posé la question, mais avec une damoiselle de haut rang, c’était le meilleur moyen de s’attirer les pires @@ -1760,6 +1773,8 @@ crois

Alors que le soir approchait, il la laissa encore près du campement pour aller chercher de quoi faire un feu. Avec un peu de chance, il trouverait peut-être du petit gibier, et ils feraient un bon repas, pour changer. Ils + + pouvaient se permettre de prendre un peu de temps, car ils avaient bien avancé. Ce n’était pas parce qu’il avait une réputation de sauvage qu’il ne savait pas apprécier quelques bons moments. @@ -1776,8 +1791,6 @@ class="ecti-1095"> vision les deux hommes. Leurs vêtements étaient sales et un peu déchirés, ils étaient armés l’un d’un gourdin et l’autre d’une vieille épée. Ne pas paniquer. À l’université de magie, elle s’était entraînée à combattre - - physiquement, en utilisant son bâton de magicienne comme d’une arme lorsqu’elle ne voulait ou ne pouvait pas utiliser la magie. Elle n’avait trouvé à la place qu’une branche cassée, lourde et peu pratique à manier ; mais @@ -1798,6 +1811,8 @@ pouvait gagner encore un peu de temps... Il esquiva le coup, puis d branche sur le côté du plat de sa lame, avant de s’avancer vers elle d’un pas.

Alors qu’il allait l’atteindre, il s’effondra brusquement, à ses pieds. Elle + + n’eut pas le temps de comprendre ce qui se passait lorsqu’une main se posa sur son épaule. Cette fois, elle ne put retenir un cri de panique. Maintenant sa prise à deux mains sur son arme de fortune, ramenant les @@ -1812,8 +1827,6 @@ d’elle. Les deux hommes gisaient tremblant. Il lui prit délicatement la main.
— Viens, il ne faut pas traîner ici. D’autres pourraient venir.
- -

Zach ramassa leurs deux sacs, les passa en bandoulière, et l’emmena au pas de course. Elle le suivit sans réfléchir.

Combien de temps s’était passé lorsqu’elle reprit un peu ses esprits ? @@ -1834,6 +1847,8 @@ effort ?

Une pierre se détacha subitement sous son pied gauche, dans un léger craquement. Elle sentit son second pied glisser, et sa main chercha –en vain– de quoi se raccrocher à la paroi. Par réflexe, son + + autre main s’aggrippa encore plus fort à celle de Zach, en laissant échapper un léger cri. Sa chute, qui lui parut durer une éternité, s’arrêta une quarantaine de centimètres plus bas, retenue par cette main @@ -1848,8 +1863,6 @@ class="newline" />— C’est presque fini. Zach désigna un buisson au dessus de sa tête.
— C’est ici. Par contre, tu vas devoir lâcher ma main quelques instants.
Ell vit sa silhouette escalader lestement les derniers mètres et disparut - - dans le buisson sombre. Puis ce buisson s’écarta légèrement, laissant entrevoir une grande faille dans laquelle il se tenait assis. Il se mit à plat ventre au bord, et tendit son bras. Elle le saisit, et il la hissa jusqu’à @@ -1870,6 +1883,8 @@ grotte. Ce l remplir les gourdes d’eau fraîche.

Elle l’entendit des bruits de pas s’éloigner rapidement vers le fond de la grotte, tandis qu’elle-même s’éloignait de l’entrée de la + + grotte, lentement, à quatre pattes et en essayant de ne pas se cogner.
— Mais comment fais-tu pour t’y retrouver dans cette obscurité ? Et pour @@ -1918,8 +1933,6 @@ sur la temp class="newline" />— Il fait froid dans cette grotte.
Il se rappela qu’elle ne voyait rien, contrairement à lui. Cela devait être extrêment gênant pour elle, de se sentir observée sans pouvoir observer en - - retour.
— On ne peut pas faire de feu, et l’humidité n’aide pas. Installe-toi sur le lit, vers le fond, et couvre-toi le plus possible. Enfin, lit... le tas de bruyère. @@ -1940,6 +1953,8 @@ class="newline" />— Il reste un moyen de se r class="newline" />Il la vit froncer les sourcils et réfléchir quelques secondes. Puis elle se tourna vers lui.
— Bon d’accord. Mais tu as intérêt à garder tes mains de ton côté, + + sinon...
— Compris !
Il n’avait pas forcément envie d’entendre la liste des supplices qu’elle @@ -1956,8 +1971,6 @@ class="ecti-1095"> class="ecti-1095">ène

Zach sentait la transpiration et le cuir de son armure –qu’il n’avait même pas enlevée–, mais elle réalisa subitement qu’elle-même ne devait pas - - sentir bien meilleur. Elle ne l’aurait pas admis tout haut, mais elle était soulagée de l’avoir près de lui. Non seulement il lui tenait chaud, mais sa présence, son souffle calme, même cette odeur la rassurait. Elle avait un peu @@ -2013,6 +2026,8 @@ class="newline" />— Il n’y a pas de mal. Tu ne pouvais pas savoir.

Elle laissa passer un moment de silence. Elle semblait plus détendue qu’au début. Il valait mieux qu’elle se pose des questions sur lui que sur tout ce qui s’était passé ce soir, finalement... Pourtant il sentait + + qu’elle réfléchissait encore. Elle reprit la parole quelques minutes plus tard.
— Je peux te poser une question à mon tour ?
Elle sembla réfléchir quelques instants, puis expliqua.
— Ça correspond bien à la vision d’un elfe. Les nains voient différemment : ils ont l’infravision, c’est-à-dire la capacité de voir la chaleur dégagée par les + + corps et les objets. Ce qui revient grosso-modo à voir dans le noir. Les loups-garous, eux, ont l’odorat tellement développé qu’ils ont une aussi bonne perception de leur environnement que s’ils avaient les yeux ouverts en @@ -2063,8 +2080,6 @@ risquait de la braquer. Or, il apprenait tout de m intéressantes... Ce fut elle qui reprit.
— Après, il y a aussi des gens, des humains je veux dire, qui naissent avec une vision nocturne comme ça, sans explications, ni origines spécifiques. - - C’est plutôt rare cela dit. Vue ta silhouette, il est plus probable que tu aies des antécédents elfiques.
Elle avait ça d’un ton tout à fait neutre. Sans la moindre condescendance ou @@ -2085,6 +2100,8 @@ d’en rencontrer avant de juger. Il n’avait jamais crois avait entr’aperçu des elfes une fois. Bien sûr, ces derniers n’ayant pas besoin de lui pour traverer la forêt, et les nains n’aimant pas trop voyager, cela ne lui avait pas laissé beaucoup d’opportunités. + + Pouvait-il lui-même avoir du sang elfique ? C’était une question qu’il n’avait jamais envisagé sérieusement jusqu’alors. Mais Sélène semblait bien connaître le domaine... et ça, il était sûr que ce n’était pas du @@ -2101,8 +2118,6 @@ class="ecti-1095"> travers le buisson masquant son entrée. Elle pouvait enfin voir à quoi ressemblait cette fameuse cachette. Elle était plus petite que ce qu’elle s’était imaginé : allongée sur le lit de bruyère, elle touchait le mur froid de - - sa main droite alors que l’entrée n’était qu’à quelques mètres à sa gauche. Elle s’assit sur le matelas, finalement pas si inconfortable que cela. @@ -2137,8 +2152,6 @@ class="newline" /> class="ecti-1095">Zach

Sélène s’approcha, s’accroupit près de lui, et lui saisit le bras. Elle examina la coupure d’un air critique. Certes, ce n’était pas un coup si - - anodin... Même s’il avait déjà connu pire. Et la blessure était en bonne voie de cicatrisation.
— Tu n’avais pas pu recoudre ?
— class="newline" />— Euh, merci.
Il ne savait pas quoi répondre d’autre. Certes, il avait l’habitude de se débrouiller seul, mais était-ce une raison pour ne pas accepter une + + petite aide spontanée ? Et puis, le contact de sa main n’était pas désagréable.

Il se leva, et alla ramasser ses affaires.
 ? Quelles autres surprises l’attendait avec cette étrange voyageuse ? Il réalisa alors qu’il s’était mis à la tutoyer depuis la veille au soir. Elle aussi. S’en était-elle rendu compte ? Ça n’avait pas eu - - l’air de la choquer...

Aldariel @@ -2211,8 +2224,6 @@ seules.
Aldariel ouvrit des yeux ronds d’incrédulité.
— Sérieusement ?
— Je l’ai observé de mes propres yeux, crois-moi. Ce n’est pas le cas dans - - toutes les contrées humaines, évidemment, mais dans le fief du duc De Vane, c’est le cas.
— Tu penses que c’est vraiment dangereux ?
— Merci. Silw class="newline" />— Tu ne viens pas de me parler du risque que couraient les femmes seules chez les humains ?
— D’abord, vous serez deux. Ensuite, Silwë vient de passer cinq ans chez + + les humains, et elle les connaît très bien. Enfin, elle y a appris le maniement de l’épée chez le meilleur maître qui soit, donc elle pourra te protéger.
du palais. Elle réfléchissait à cette nouvelle aventure. Elle ne s’attendait pas à une telle responsabilité, à peine rentrée chez elle ! C’était un grand honneur et une grande confiance, car le roi lui confiait rien de moins - - que sa fille. Elle doutait presque de ses capacités à mener une telle mission...

Elle connaissait indirectement la princesse. Sa mère avait été son @@ -2271,6 +2282,8 @@ la ceinture. Son avant-bras gauche en cuir, décoré de quelques motifs argentés. Au moins elle semblait équipée correctement.

Elle s’apprêta à s’incliner devant elle, mais Aldariel lui fit signe de + + s’abstenir. Elle s’approcha de la table.
— Quel est notre trajet ?
Silwë lui montra la carte étalée sur la table.
La jeune princesse prit un air d class="newline" />— Non, désolée. Cela ferait un détour de plusieurs jours, et nous n’avons pas tellement le temps...
— C’est dommage... On m’a dit que cette ville est très belle. N’est-ce pas là - - que tu as vécu ?
Silwë sourit. Elle serait bien aussi passée par la capitale, voir certaines personnes qui y vivent.
— Et cette r class="newline" />— Presque, c’est celle d’un de ses vassaux. Nous allons la traverser, et encore celle-ci, avant d’arriver, après deux jours, au château du duc, enfin. C’est cette région qui est particulière : ils n’aiment pas trop les elfes + + et les autres races humaines, détestent la magie, et tout ce qui y ressemble de près ou de loin, sauf en ce qui concerne la magie liée aux dieux.

Elle laissa la jeune princesse observer la carte, pendant qu’elle vérifiait - - son équipement. Elle enfila par dessus sa tunique une armure légère en cuir, qu’elle avait faite faire chez les humains, ajustée à sa taille. Sans manches, elle ne couvrait que le buste et descendait à mi-cuisse, fendue sur les côté. @@ -2359,8 +2370,6 @@ lits humains et deux tables de chevet, une vieille armoire en bois, et dans un angle de la pièce, un petit miroir et un baquet vide posé sur une meuble. Une fenêtre de petite taille laissait entrer les dernières lueurs du soir. Elle voulait poser des questions sur tout, mais Silwë n’était pas encore - - montée.

Trois jours qu’elle étaient parties. Elles avaient quitté la forêt en début d’après-midi, et étaient arrivées dans un premier village humain. Un peu @@ -2395,8 +2404,6 @@ extraordinaires, alors... Peut- solutions ? C’est incroyable ce que les humains peuvent être plein de ressources et d’idées, parfois...

Aldariel fixa le plafond de la chambre pendant un moment. Elle se - - remémora les regards surpris des villageois en les voyant arriver. Beaucoup leur avaient souri. Mais certains les avaient regardées en fronçant les sourcils. Un homme s’était éloigné à la table la plus loin d’elles lorsqu’elles @@ -2418,6 +2425,8 @@ puis il y a autre chose aussi. Les humains ne contr fertilité.
— Sérieusement ?
— Oui. Ils ne choisissent pas. Et en plus, ils considèrent qu’il est très mal + + d’avoir un enfant sans avoir un compagnon définitif.
— C’est un peu vrai chez nous, non ?
— Évidemment, mais eux ne peuvent pas le choisir. Résultat, ils sont assez @@ -2432,8 +2441,6 @@ de nos armes, ou de crainte de cr simplement parce qu’ils n’ont pas envie de s’en mêler. Donc pas d’inquiétude.

Les humains étaient décidément surprenants. Il y avait d’autres - - questions qu’elle voulait poser. Et les autres races ? Les nains, par exemple, en avait-elle croisé ? Mais elle entendit à sa respiration qu’elle s’était endormie. Tant pis, elle aurait tout le temps de lui demander dans les jours @@ -2455,6 +2462,8 @@ puis la curiosit cet endroit, la végétation était très dense et les arbres très proches les uns des autres, ce qui leur permit d’arriver de façon très discrète. Quelques minutes plus tard, la scène s’étalait sous leurs yeux. + +

Sur un sentier, deux carosses tirés par des chevaux, dont un richement décoré, étaient arrêtés sur la route. Une dizaine de soldats à cheval –certains avaient mis pied à terre– les défendaient contre un groupe de @@ -2469,8 +2478,6 @@ difficilement. et préparait déjà une flèche pour son arc. Avant de viser, hésitante, elle lui jeta un regard interrogateur. Elle lui répondit en hochant la tête, et en dégainant silencieusement son épée. Puis elle avança vers le champ de - - bataille.

Le trait fin et meurtrier, partant de l’arbre, toucha dans la nuque l’un des brigands, qui s’effondra. L’un des survivants, méfiant, fit signe à @@ -2492,6 +2499,8 @@ quatri bouche pour crier. Avant que le moindre son ne sorte de sa gorge, un second trait mortel, venant des arbres, toucha le brigand en plein dans l’œil. + +

Elle rejoignit Aldariel dans l’arbre et lui sourit.
— Merci, c’était tout juste.
Reprenant son souffle, elle observa avec elle le champ de bataille. Le soldat @@ -2506,8 +2515,6 @@ class="newline" />Elle lui posa la main sur l’ class="newline" />— Allez viens, inutile de rester ici. On finirait par être vues.

Aldariel - -

Les deux jeunes femmes repartirent, par la voie des arbres dans un premier temps, avant de continuer à pied. Elle avait agi d’instinct, sans trop réfléchir. Était-ce une bonne idée de s’impliquer dans un combat d’humains @@ -2529,6 +2536,8 @@ class="newline" />— M class="newline" />— Et alors ? Moi aussi.
Aldariel encocha une flèche et tendit son arc dans leur direction. Elle entendit son amie dégainer son épée à côté d’elle, et s’adresser à + + eux.
— Faute de riche carosse, vous pouvez aussi rester en vie ce soir. Faites encore un pas, et vous êtes morts.

Samantha + +

Elle se concentra sur le pot qu’elle tenait entre les mains, et murmura une douce mélopée. Une pousse germa, sortit de la terre meuble, grandit et une superbe fleur finit par éclore. Elle eut un petit sourire @@ -2576,8 +2587,6 @@ n’

Cela faisait presque deux ans qu’elle s’était enfuie avec Uhr et ses amis, et les rumeurs qu’ils avaient entendues depuis étaient plutôt bonnes. Si tout le monde parlait de ce mystérieux enlèvement, l’histoire se - - modifiait petit à petit, et se ramifiait en de nombreuses versions toutes plus ou moins crédibles. Encore un peu, et à force d’entendre des récits différents, ils auraient oublié précisément qui ils étaient, elle et @@ -2613,8 +2622,6 @@ class="newline" />Samantha frissonna. Les disputes entre magiciens, prêtres, au moins n’étaient pas comme ça... Enfin, à bien y réfléchir, il y avait quand même des sacrées tensions parfois. Et puis, hm, son « enlèvement » ne s’était pas fait dans la délicatesse... - -

Elle prit un tabouret, s’assit à côté de lui et lui prit le bras.
— Sur quoi travaillaient ces magiciens, pour en venir aux mains comme ça ? Enfin, aux mains... façon de parler. Juste par curiosité.
 ? + +

Il avait pensé « que feraient-ils » et non « que fera-t-elle ». Encore. Il savait que leur aventure les avait beaucoup rapprochés –et même plus–, mais de là à penser de la sorte ? @@ -2670,6 +2679,8 @@ class="newline" />— Ne connais-tu pas quelqu’un qui pourrait y p

Si, évidemment. Mais il n’avait pas vraiment envie de se mêler de cette histoire, ni d’y inclure Farl. Il le voyait peu ces derniers temps, et avait noté son humeur plutôt maussade. Depuis que Silwë avait quitté la garde, il y a + + six mois, il voyait bien que celui-ci n’était plus aussi enthousiaste qu’avant. Mais cela dit, une telle histoire lui changerait peut-être les idées.

À l’intérieur, un salon propre, des affaires très bien rangées –pour quelqu’un qui n’avait pas forcément prévu de mourir ce soir là– et - - quelques décorations. Il ne fallait pas traîner. Il se saisit d’un bougeoir ouvragé qui semblait avoir été utilisé récemment, et courut rejoindre Samantha. @@ -2776,6 +2785,8 @@ l

Il sursauta soudainement. De la lumière et des bruits de pas lui parvinrent depuis la pièce principale, par laquelle il était entré. Son sang se glaça. Quelqu’un était entré... Il éteignit rapidement sa + + minuscule bougie, se plaqua contre le mur, et jeta un œil à l’autre pièce.

La lumière n’était pas celle, jaunâtre, d’une bougie ou d’une lampe. @@ -2790,8 +2801,6 @@ de mur. Elle semblait l’examiner avec pr yeux plus fort, vraisemblablement pour y voir plus clair. Un bruit venant de l’extérieur la fit sursauter, et elle se retourna. Elle tenait un bâton de mage à la main, qu’elle avait dirigé contre le bruit, en - - tremblant légèrement. Pas très à l’aise visiblement... mais toujours aussi dangereuse.

Elle se mit à regarder aux alentours, effrayée. Si elle se mettait à fouiller @@ -2812,6 +2821,8 @@ class="newline" />Elle sembla marquer un instant d’h lumineux commençaient à prendre la teinte bleutée d’une étoile de glace aux bords acérés... Elle se redressa.
— Je me donne ce droit. Je n’ai pas confiance dans les gardes. Je ne crois + + pas à cette histoire d’accident qui a tué mon compagnon. Alors j’ai décidé de venir par moi-même. Et vous ?
Elle avança sa main vers lui, dans laquelle, en lévitation, l’étoile mortelle @@ -2827,8 +2838,6 @@ apparue.
— Expliquez vous.
Il eut du mal à retenir un soupir de soulagement.
— J’ai la certitude que Septim se fait passer pour mort, mais est - - vivant.
— Quoi ?
— Je veux bien tout vous expliquer, mais ne pensez-vous pas qu’on serait @@ -2849,6 +2858,8 @@ class="newline" />— Qu’est-on cens class="newline" />Elle semblait extrêmement tendue, mais le « on » sembla la rassurer un peu.
— Je sais qu’il y mettait des objets et documents auxquels il tenait. + + Peut-être qu’ils... nous ? donneront des indices.
Elle s’était mis au « nous ». Même s’il avait senti son hésitation, c’était bon signe.
 : la tenue d’assassin était conçue pour disparaître aisément dans les ombres, mais aussi pour apparaître tout à fait normale –le noir n’étant pas si rare– en pleine lumière. La tenue discrète idéale en somme. N’étant + + plus ébloui par son regard magique, il pouvait désormais observer la magicienne. Grande, mince, aux longs cheveux noirs, vêtue d’une longue robe noire –pour le deuil, ou la discrétion ? Peut-être les deux, @@ -2898,8 +2911,6 @@ class="ecti-1095">Uhr

Mais que faisait Farl ? Il aurait dû être rentré depuis un moment déjà. Ou était-ce seulement le temps qui lui paraissait si long ? Il soupira. Et s’il lui arrivait quelque chose ? S’il était vu ? Le couvrir serait très - - compliqué...
La tête posée sur son épaule, Samantha murmura.
— Tu dors ?
— En effet. Farl, peux-tu m’expliquer...
Le jeune homme sourit, ferma la porte et proposa un siège à la magicienne. Puis raconta l’étrange rencontre qu’il avait faite sur les lieux de ce qu’il fallait désormais appeler un crime. + +

— J’avais aussi un doute quand à cette histoire d’accident. Mais je sais que la douleur d’avoir perdu mon compagnon aurait pu me rendre folle... au moins aux yeux des autres, et rendre mes soupçons absurdes. C’est pourquoi @@ -2934,8 +2947,6 @@ class="newline" />— Comment pouvez-vous class="ecti-1095">Samantha

Elle hésita quelques instants. Non seulement elle n’avait révélé à personne son identité jusque là, mais en plus à une magicienne... - - Traditionnellement, mages et prêtres s’entendaient toujours assez mal. Chacun faisait ses miracles dans son coin, en gardant ses secrets.

Mais l’heure n’était pas à ce genre de querelle.

Ils firent un premier tri rapide. Après avoir mis de côté le bijou –qui n’était vraisemblablement qu’un objet de grande valeur mis à l’abri–, et un certain nombre de documents administratifs importants, ils trouvèrent trois @@ -2970,8 +2983,6 @@ bizarre, le cadavre d’une cr rivière.
Elle leur montra la lettre, où on pouvait lire la description d’un insecte de la taille d’un gros chien. Mais lorsque le garde avait voulu la nettoyer pour - - l’observer plus en détail, la carcasse s’était en partie dissoute. En dessous, avec une autre écriture, que la magicienne identifia comme celle de Mortag, une note : « araknes ? ».
— Oui, et s’il n’y avait que ça, pourquoi chercher à faire disparaître celui qui travaille sur le sujet et ses documents ? Ajouta Zanakielle.
Farl, qui avait somnolé, épuisé, en écoutant la conversation, se redressa + + pour faire une remarque.
— La forêt de Sossirant est très grande, largement inexplorée il me semble, il peut y avoir n’importe quoi, y compris des grottes assez grandes et @@ -3040,8 +3053,6 @@ src="aventuriers5x.png" alt="[

Zach - -

Deux jours s’étaient écoulés depuis leur mésaventure. Deux jours qui avaient été plutôt calmes. En s’éloignant encore des sentiers, ils n’avaient pas recroisé de brigands, même si la forêt y était plus dense encore. Sélène @@ -3066,6 +3077,8 @@ class="ecti-1095">Sélène

Sélène s’arrêta sur le lieu de bivouac. Depuis ces quelques jours, elle + + était à présent très à l’aise en forêt. Ou était-elle très à l’aise avec son guide particulier ? Elle essayait de l’imaginer accompagnant d’autres voyageurs, mais elle doutait fort qu’il avait la même familiarité avec @@ -3078,8 +3091,6 @@ class="newline" />— Zach ! Der class="newline" />Il pivota instantanément en entendant le ton de sa voix.
— Qu’est-ce que c’est que...
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Ce qui surgit des buissons lui - - arracha un cri de surprise et d’horreur. La créature ressemblait à une araignée, noire, de la taille d’un gros chat. Les lumières rouges étaient ses yeux, qui brillaient dans les ombres de la forêt. Elle n’en avait vu @@ -3103,6 +3114,8 @@ que ces cr ici, je n’en sais rien...
Du bout de son bâton, elle remua le cadavre de la bête, retenant un frisson d’horreur. Il remercia ses réflexes, sans lesquels... il ne préféra pas imaginer + + la suite.
— Elles attaquent rarement seules, il ne vaudrait mieux pas rester ici...

Avant qu’il n’ait le temps de la frapper de son couteau, Sélène se précipita, et au lieu d’utiliser son bâton contre la créature, elle lui déversa le contenu de sa gourde. À sa grande surprise, la bête lâcha prise et fit un @@ -3175,6 +3186,8 @@ son b de plus en plus lumineuse. Elle était magnifique ainsi. Magnifique et terrible.

Elle posa sa main sur sa cuisse. Stupéfait, il sentit la douleur s’apaiser, + + les chairs se refermer, lentement. La lueur presque aveuglante de ses yeux s’apaisa, les filaments lumineux disparurent. Sous sa main, toujours posée délicatement, il savait que sa jambe était intacte. Les yeux de Sélène @@ -3188,8 +3201,6 @@ devaient-ils forc sauver la vie ? Qu’avait-elle fait de mal ? Une troisième petite voix, mais criant plus fort que les autres, lui proposait de ne rien dire, et de la serrer dans ses bras. Les trois consciences finirent par se mettre d’accord sur le fait - - que, s’il voulait éviter de tomber sous son charme, c’était déjà bien trop tard.

— Merci.
— Sil !
L’épée avait si bien traversé la bête que son corps s’était enfoncé jusqu’à la - - garde, et que ses mandibules s’étaient plantées profondément dans son poignet. S’asseyant à ses côté, et tout en surveillant les environs, Aldariel commença par dégager avec précaution les pinces de l’arakne. Son @@ -3248,6 +3257,8 @@ class="newline" />— plaie.
— On fera avec...
La lueur, qui diminuait, semblait venir de derrière un large arbre. Il y avait + + des voix. Sentant le danger, Aldariel se mit à l’abri dans un buisson, tandis que son amie, toujours devant elle, prit son épée à deux mains et s’approcha de l’arbre. C’est alors qu’un homme surgit et se rua sur @@ -3261,8 +3272,6 @@ contact de sa lame contre la sienne, il for épée vers la gauche. Dans le même mouvement, il lui donna un coup d’épaule qui l’envoya contre l’arbre, tout en saisissant son poignet de sa main libre. - -

À sa grande surprise, l’adversaire lâcha son arme en laissant échapper un léger gémissement de douleur. L’avant-bras qu’il maintenait était couvert de sang. Il constata alors que celui qu’il avait pris, au vu de @@ -3284,6 +3293,8 @@ relever. Elle cessa de chercher

C’était la première fois qu’il voyait une elfe de si près. Il l’observa avec curiosité. Ses cheveux fins étaient retenus par une longue tresse, et ses yeux bleus marquaient un mélange de colère et de peur. Mais à part ses oreilles + + pointues, elle n’était pas si différente physiquement d’une humaine, finalement... Elle portait une armure légère de cuir, qui ressemblait beaucoup à la sienne. En revanche, la tunique en dessous était d’un tissu @@ -3320,6 +3331,8 @@ class="newline" />— Tu vas me dire qui tu es, ce que tu fais l espionnes.
Son ton la suprit presque autant que sa phrase. Il y avait une note petite d’inquiétude dans sa voix. Que voulait-il, finalement ? Elle tenta de + + reprendre son souffle, mais le poids de son genou sur sa poitrine n’aidait pas. Et son bras, qui la faisait souffrir... Elle s’apprêtait à répondre, quand elle aperçut, derrière lui, la silhouette de sa compagne, son arc tendu, le @@ -3354,6 +3367,8 @@ hurla.
— Sélène, écarte-toi !
Il entendit alors avec effroi, dans son dos, le bruit de la corde d’un arc qui se détendait. + +

Sél

Elle tourna son regard vers les trois combattants. Zach avait lâché sa prisonnière, et se tenait debout, l’épée à la main. L’archère armait une nouvelle flèche, en observant les environs, tandis que l’autre elfe, blessée, se @@ -3393,6 +3406,8 @@ sort. class="ecti-1095">Aldariel

Sans avoir besoin de se concerter, Aldariel et l’étrange homme s’étaient placés de part et d’autre de la magicienne et de Silwë, pour + + les protéger du mieux qu’ils pouvaient. Mais son arc n’était pas l’arme idéale contre les araknes. Elles arrivaient vite, et elle devait tirer quasiment à bout portant. Elle se demandait ce que faisait la @@ -3404,8 +3419,6 @@ combattre... entre elle et l’homme, et bondir, l’épée à la main, sur les créatures. Son avant-bras était intact. D’un coup de taille, elle trancha littéralement en deux une des araknes qui arrivait sur elle, et fit de même sur la - - seconde, d’un retour rapide de lame. De l’autre côté, elle vit la jeune magicienne préparer une petite boule de feu, qu’elle dirigea avec précision sur une autre créature. Voir ces renforts arriver lui redonna @@ -3464,6 +3477,8 @@ d bras.

Certes, ils avaient convenu d’une trêve, le temps de se mettre à l’abri des araknes. Et c’est grâce à Sélène qu’elle était guérie. Mais... que se + + passerait-il une fois qu’ils seraient en sécurité ? Lui pardonnerait-elle, entre autres, de l’avoir plaquée au sol et menacée lorsqu’elle était blessée ? Et si... les deux elfes ne tenaient pas leur parole ? Il détestait se sentir ainsi, @@ -3510,8 +3525,6 @@ une trentaine de m du regard, puis se jeter un regard entendu. Lentement, elles rangèrent leurs armes. Il ne put retenir un léger soupir de soulagement. Il s’assit au sol, déposa Sélène à côté de lui, délicatement, et fit quelques mouvement pour - - soulager ses bras douloureux.

Les deux elfes s’installèrent en face de lui, avec un air un peu méfiant. L’archère prit la parole, d’une voix douce.
Elle désigna Sélène. Zach soupira et hocha la tête.
— En effet. Nous avons, comme vous, été attaqué par ces créatures... J’étais gravement blessé, et elle a utilisé sa magie pour me soigner. + +
Il montra sa cuisse, et le tissu déchiré encore tâché de sang. Il vit la dénommée Silwë, en face de lui, marquer un léger frisson. Lentement, elle @@ -3675,6 +3690,8 @@ expliqu pu mentir pour éviter d’être pris pour un elfe noir, surtout auprès d’elles. Habituée à évoluer parmi la haute noblesse elfique, elle savait assez bien décoder les expressions de ses congénères, et les humains + + semblaient fonctionner de la même manière, même si l’étiquette différait. Mais elle n’était pas aussi sûre qu’elle le voulait. Cela dit, dans ce cas, pourquoi aurait-il répondu sincèrement à ses questions sur @@ -3686,8 +3703,6 @@ Si elle avait celui des elfes, elle aurait parié sans hésiter pour le second cas. Elle était curieuse d’observer l’attitude de Sélène en retour, quand celle-ci se réveillerait. Sélène, qui avait soigné –presque– sans hésiter son amie... - - Certes, d’un point de vue purement technique, cela leur permettait de lutter plus efficacement contre les araknes, mais tout de même. Une façon de se faire pardonner de l’avoir menacée ? Dommage qu’elle soit restée inanimée, @@ -3722,8 +3737,6 @@ mit quelques minutes sur le campement, et elle distinguait sa silhouette, debout, adossée à un arbre. Ses capacités à monter la garde, elle n’en doutait pas. Il voyait mieux qu’elle dans la nuit, et elle l’avait vu manier l’épée - - avec une belle efficacité. Pour avoir déjà vu son amie à l’œuvre, elle doutait que le premier brigand venu soit capable de venir à bout de Silwë, même blessée. Il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, se @@ -3747,6 +3760,8 @@ Le danger que ces m heureusement qu’il avait entendu les elfes arriver, cela lui avait évité une sacrée bêtise. Elle n’aurait probablement pas apprécié, et il se serait vraisemblablement retrouvé avec une boule de feu dans la tête. Ou + + ailleurs.

Il porta son regard vers les deux jeunes elfes endormies. Jeunes d’ailleurs ? Elles avaient l’air d’être un peu moins âgées que lui, mais @@ -3758,8 +3773,6 @@ des choses bien de ces on-dits, tout en rayant intérieurement toutes les questions qu’il ne leur poserait jamais. Hem. Il ne restait plus grand chose... Mieux valait peut-être s’en tenir à ce qu’il pouvait observer. Les - - elfes sylvains sont beaux, agiles et rapides, et sont de redoutables combattants. Ces points semblaient effectivement valides. Les elfes se battent à l’arc. Raté en partie. Ils savent tisser des étoffes fines, légères @@ -3783,6 +3796,8 @@ lui... que telle. Que pouvait être le protocole, chez eux, d’ailleurs ? Comment traitait-on les princesses là-bas ? Peut-être en avait-elle assez des courbettes. Ou c’était peut-être tout simplement la situation d’urgence, qui + + faisait passer au second plan ce genre de considérations. En tous cas, elle était redoutable, elle aussi. Il n’avait jamais vu un archer aussi efficace, rapide et précis. Il se remémora l’instant terrible où il avait @@ -3794,8 +3809,6 @@ seule seconde avoir peur d’une femme. Et pourtant, les trois qui étendues sous ses yeux, toutes plus petites et plus fragiles que lui, endormies, sans défense –ou presque– l’effrayaient. Mais... n’est-ce pas ce qui les rendait si fascinantes ? Et puis... que pouvait-il dire, de son - - côté ? Il avait déjà un style de vie atypique, passant plus de temps en forêt plutôt que dans les villes. Et voilà qu’il apprenait qu’il était peut-être un demi-elfe noir... Côté étrange, il n’était pas vraiment en @@ -3819,6 +3832,8 @@ chaude, et confortable. Il tourna la t n’était pas la première fois, et il était toujours en un seul morceau, apparemment. Son visage délicat était si paisible, si doux... Dire qu’on lui avait parlé de vieilles femmes hideuses avec des verrues sur le nez. En même + + temps, si on décrivait, dans les histoires pour enfants, les sorcières comme celle qu’il avait sous les yeux, il serait plus compliqué d’entretenir une telle haine à leur sujet... À moins que ce ne soit justement ça qui fasse @@ -3831,8 +3846,6 @@ class="ecti-1095">

La nuit allait bientôt s’achever, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit. C’était plutôt rassurant... Pas d’autre menace venant de la rivière. Pas de menace non plus de leurs compagnons d’infortune. La magicienne dormait - - toujours, et à ses côté, Zach semblait s’être endormi. Il n’avait pas tenté de les attaquer, ou de les voler pendant leur sommeil... Elle se demandait s’il était vraiment un guide ou s’il était juste un brigand qui @@ -3856,6 +3869,8 @@ fois la magicienne r imaginer les pires scénarios. Ils étaient vraisemblablement, comme elles, deux voyageurs supris par ces créatures, et avaient eu peur. D’où venaient ces horreurs d’ailleurs ? Elle aurait payé cher pour le + + savoir...

Elle fit quelques pas, se hissa sur une branche, et fit jouer son épée dans sa main pour se réchauffer légèrement. Ce soi-disant guide était plutôt doué @@ -3869,8 +3884,6 @@ clair... class="ecti-1095">Sélène - -

Lorsque Sélène ouvrit les yeux, elle fut surprise de trouver Zach à côté d’elle, encore assoupi. Elle eut un petit sourire, en le regardant dormir. Les autres fois, il récupérait plus vite qu’elle et se levait avant... Peut-être @@ -3928,6 +3941,8 @@ un peu de compagnie. Oh non, il parcourant le pays avec sa Dame l’attendant dans son château, mais ses anciens amis, de la garde lui manquaient un peu. Il ne les avait pas vus depuis qu’il était reparti dans le temple pour finaliser sa + + formation. Et ils avaient quitté la capitale entre deux... S’ils l’avaient vu maintenant !

Il avait fière allure avec son tabar blanc, orné d’un écusson argent à @@ -3940,8 +3955,6 @@ pouvait-il rester quelques jours pour se reposer, apr de cette forêt... Il avait promis à ses parents, qu’il n’avait pas vus depuis des années, qu’il serait présent pour l’ouverture du grand tournoi de tir à l’arc qui était organisé en leur domaine. Mais il avait le temps, - - finalement.

— Sieur Irdann, c’est un honneur de vous accueillir ici !
Il posa respectueusement un genou à terre devant le seigneur et sa dame, @@ -4000,6 +4013,8 @@ peut- d’un grand paladin... Cela serait excitant et enrichissant. Le regard inquiet du seigneur acheva de le convaincre.
— Je ferai tout mon possible pour retrouver votre fille, seigneur Assem, + + vous pouvez me faire confiance.
Il le vit esquisser un sourire plein d’espoir, et lui serrer le bras.
— Dites-moi tout ce que je puis faire pour vous aider dans votre tâche, @@ -4012,8 +4027,6 @@ personnel, auquel elle vêtement ? Un bijou ? Un livre ? S’il devait invoquer l’enchantement de Melna sur chaque objet qui lui semblait convenir, il n’avait pas terminé. - -

Il s’assit sur le lit, et réfléchit. La jeune dame ne vivait plus ici depuis de nombreuses années, il y avait probablement peu d’objets auxquels elle tenait réellement. S’il supposait qu’un tel objet existait, comment le trouver ? @@ -4036,6 +4049,8 @@ battant, il le sortit et le d

C’était un grand livre, à la reliure en cuir ornée d’or, aux pages jaunies par le temps. Il l’ouvrit et en lut quelques lignes. C’était un livre de sorcellerie... Il en eut sueurs froides. Il avait grandi en apprenant que la + + magie, si elle ne venait pas des dieux, était très dangereuse. Son père faisait office d’avant-gardiste en considérant, au moins, les autres races humaines avec une certaine bienveillance. Mais la magie, il n’en n’était pas question. @@ -4048,8 +4063,6 @@ qu’ici...

Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de faire revenir de vieux souvenirs, il avait autre chose à s’occuper. Ce livre était plus qu’interdit ici, il le savait, ce qui voulait dire que ladite Sélène n’était pas la jeune épouse - - parfaite, douce et délicate qu’il aurait pu imaginer. Cela pouvait-il avoir un lien avec sa disparition ? Avec son mariage avec le sieur de Quayle, si loin, à la capitale ? Ce nom, d’ailleurs, ne lui disait rien. Certes, il ne connaissait @@ -4071,6 +4084,8 @@ et sortit de la chambre de la jeune femme. Il fit indiquer au seigneur qu’ mettrait en route dès le lendemain, à l’aube, et partit se coucher, épuisé.

Trois heures qu’il était en route. Trois heures qu’il sentait, au + + fond de sa poche, ces battements incessants. Il savait qu’il voyageait dans la bonne direction, mais au fur et à mesure qu’il avançait, il se sentait de plus en plus mal à l’aise. Les pulsations indiquaient @@ -4083,8 +4098,6 @@ Impossible de savoir de quelqu’un, sans le voir ni l’entendre, juste à ses battements de cœur.

Il frissonna et sortit la pierre de sa poche. Entre de mauvaises mains, cet - - enchantement pouvait être très dangereux. Avoir cet objet contre soi tout en ayant la personne en face de soi permettait, avec un peu d’entraînement et d’écoute, de tout savoir sur elle... ses émois, ses @@ -4107,6 +4120,8 @@ Il poussa un soupir de soulagement. Il le sortirait dans quelques heures pour vérifier sa direction, c’était bien suffisant. Et dès qu’il aurait retrouvé dame Sélène, il faudrait qu’il se débarrasse de cet objet au plus vite. + +

Sél— C’est une chance que tu aies ce petit chaudron avec toi.
Sélène sourit.
— Oui, même si je regrette celui que j’ai à l’université... Ah je pourrais te - - montrer d’autres mélanges !
— J’aimerais beaucoup... si nous en avons l’occasion.
Aldariel remua doucement la mixture avec un petit morceau de bois.

Zach s’était approché. Ses cheveux étaient mouillés et encore plus en bataille que d’habitude, et il finissait d’enfiler sa tunique.
— Oh non, surtout pas.
Elles éclatèrent de rire.

Zach + +

Ses longs cheveux lâchés autour d’elle pour les laisser sécher, assise dos à un arbre avec son armure sur les genoux, visiblement très affairée, Silwë ne leva même pas la tête lorsqu’il approcha.
— Tu as gagn class="newline" />Elle ramassa tranquillement son épée, et se retourna rapidement vers lui, son arme pointée, avec un léger sourire de défi.
— En garde ! + +

Silwë @@ -4230,8 +4247,6 @@ qu’il en avait l’air, finalement&nbs et engagea un coup de taille, pour tester. Il le para avec efficacité et précision, et contre-attaqua immédiatement, d’un coup qu’elle dévia rapidement. Comme elle l’avait deviné, elle avait affaire à - - un bon escrimeur. Mais cette fois, comme il l’avait effectivement fait remarquer, elle n’était pas blessée. Le défi promettait d’être intéressant... @@ -4256,6 +4271,8 @@ gauche, alors plac et plus précisément la lame. Mais contrairement à beaucoup de combattants de ce style, elle savait aussi, et n’hésitait pas lâcher la seconde main pour profiter de l’amplitude que seuls certains mouvements à une main + + permettaient.

Il n’arrivait pas à trouver de faille dans sa garde. Et il parait avec difficulté les coups qu’elle lui rendait. Non, ce n’était pas parce que son @@ -4266,8 +4283,6 @@ qu’un, de peu. Il était tout proche d’elle. Des gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes et des mèches de ses cheveux –toujours détachés– étaient collées sur son visage. Au moins, il n’était pas pour elle un adversaire facile... Et sur ce - - genre de passe en force, il pouvait peut-être avoir un avantage. À l’instant où elle allait céder sous la pression, elle fit pivoter brusquement sa lame autour du point d’appui, et sa garde vint s’appuyer de l’autre @@ -4293,6 +4308,8 @@ class="newline" />Elle avait cru gagner, et avait rel plus vite, et l’esquiver. Elle avait été bête, c’est tout... Alors qu’elle cherchait à reprendre son souffle, elle vit qu’il lui souriait. Il jouait. Pourquoi s’énerver ainsi ? Elle se détendit et lui rendit son sourire. Elle prit + + quelques instants pour reprendre le contrôle de sa respiration, puis brusquement, ramena sa jambe droite qu’elle utilisa pour repousser la poitrine de son adversaire. Zach roula sur le côté, mais sans lâcher son @@ -4303,8 +4320,6 @@ toujours. Le jeu continuait. plus grands et forts qu’elle. Mais il était aussi très agile et rapide, plus qu’elle ne l’aurait imaginé... surtout qu’il ne commettrait évidemment pas l’erreur de la sous-estimer. Elle esquiva rapidement le bras qui tentait - - d’attraper le sien, et plongeant vers son adversaire, le ceintura pour le faire tomber au sol. Malgré de très bons appuis, il fut déséquilibré, et manqua de tomber en arrière. Il fallait profiter de ce léger avantage... @@ -4329,6 +4344,8 @@ m l’impression de danser en l’évitant, insaisissable. Mais elle s’épuiserait vite ainsi.

Elle marqua une pause, à quelques mètres de lui. Elle semblait + + essoufflée... Profitant de l’occasion, il bondit et parvint à la ceinturer. Le choc lui coupa le souffle pour de bon, et il n’eut aucun mal à saisir son bras et à la bloquer d’une clé de bras dans son dos.
— Quelqu’un vient... pas un bruit, murmura-t-il dans son oreille.
Ils restèrent silencieux quelques instants, écoutant le bruit des sabots qui se - - rapprochaient.
— Euh, Zach ? chuchota-t-elle.
— Oui ?
— Qu’est-ce que vous lui voulez ?
C’était idiot, elle le savait. Mais il fallait juste parler, pour gagner du temps. Zach, dépêche-toi... - -

À sa grande suprise, il ne répondit pas et se figea.
— Silwë ?
D’où connaissait-il son nom ? Et cette démarche, cette voix, bien que @@ -4436,6 +4449,8 @@ surpris qu’il manqua d’en l noirs. Rapidement, elle dépassa l’homme, toujours immobile, et en l’espace d’un battement de cils, elle avait armé une flèche et tendu son arc dans sa direction. La troisième silhouette resta cachée derrière + + l’homme, mais il put entrevoir les traits d’une jeune femme aux cheveux détachés. Elle semblait inquiète, mais la prise qu’elle avait sur un bâton semblait déterminée. Certaines explications risquaient d’être @@ -4448,8 +4463,6 @@ class="ecti-1095"> le temps d’arriver ? On ne pouvait nier son efficacité, l’homme ayant visiblement lâché ses armes. Mais elle ne s’attendait pas vraiment à ce genre de comportement. Devant elle, Zach n’avait pas bougé, et ce fut l’archère - - qui se décida à rompre le silence. Elle fit deux pas dans la direction du chevalier, son arc toujours pointé.
— Silwë, écarte-toi. Toi, qui es-tu et que viens tu faire ici ?
— Ils ont eu votre message lorsque vous partiez de chez de Quayle, mais d’après eux vous auriez dû être arrivée voilà déjà cinq jours...
Elle croisa les bras, vexée. Il n’avait pas besoin de révéler tout cela devant + + ses compagnons non plus...
— J’ai raté la diligence en arrivant dans un des villages. Alors j’ai engagé un guide et protecteur, et je suis venue à pieds à travers la forêt. Vous @@ -4485,8 +4500,6 @@ class="newline" /> l’étranger.
— Un instant. Qu’est-ce qui nous dit qu’on peut te faire confiance ?
— Moi. - -

Silwë s’avança, et délicatement, posa la main sur le bras de l’archère, pour lui faire détendre son arc. Elle fit signe à Zach de baisser également son arme.
Elle hocha la tête. Elle connaissait cette tradition d’envoyer les troisièmes fils dans des temples, tradition qu’elle avait toujours trouvé idiote, - - d’ailleurs. Elle tourna la tête vers Silwë, qui d’un signe de tête confirma la version d’Irdann. Et puis il n’était pas responsable de la peur de ses parents, finalement... et n’avait pas l’air si désagréable que cela. Elle se @@ -4549,6 +4560,8 @@ seigneur Assem sera ravi d’accueillir les courageux compagnons qui ont guidé leur fille jusqu’à eux.
Elle observa la réaction de ses trois amis. Aldariel semblait intéressée, prête à accepter. Elle jeta un œil à sa compagne, qui haussa les épaules. Zach, en + + revanche, semblait extrêmement réticent.

Irdann @@ -4559,8 +4572,6 @@ courbettes, ce n’est pas vraiment fait pour moi. Allez-y sans moi.
Sélène le regarda quelques instants. Puis elle reprit d’un ton ferme.
— Nous discuterons de cela plus tard. Allons d’abord nous restaurer et nous reposer un peu plus loin. Il y a une rivière, votre monture pourra y - - boire.
Elle désigna une direction, et lui fit signe de la suivre. La princesse sembla alors se réveiller d’une longue apathie et jeta un regard à @@ -4585,6 +4596,8 @@ trajet tranquille en rase campagne moins froid. La jeune princesse ne semblait pas s’encombrer de protocole et de belles paroles, était-ce le fait d’être en petit groupe en forêt, ou était-elle toujours ainsi ? + +

Ils se levèrent, et Irdann prit le sac de Sélène pour l’attacher solidement à la selle du cheval. Celle-ci était en discussion avec Zach, un peu à l’écart. Il se demandait bien ce qu’ils se disaient, mais par respect il l’attendit à @@ -4594,8 +4607,6 @@ impassible.
— Mettons-nous en route au plus vite, mes parents doivent s’inquiéter.
Il souleva la jeune femme par la taille, et la déposa sur la selle. Puis il monta derrière elle, et ils se mirent en route. - -

Aldariel

Ils s’étaient mis en route quelque temps après le départ de Sélène et @@ -4622,6 +4633,8 @@ class="newline" />— Bah, tu savais bien qu’elle class="newline" />Elle lui donna un petit coup de coude dans la tête, ce qui le fit lever.
— Oui mais... ce n’est pas pareil. J’ai grandi dans un petit village non loin de son château... Techniquement, je suis, enfin j’étais, son fidèle + + sujet...
Elle sourit et se mit accroupie sur la branche. Elle lui donna une petite pichenette sur le front.
— Et puis... Mais elle est mariée de toutes façons, la question ne se pose pas !
Elle ne dit rien, et le regarda en souriant. Il se redressa, et fronça les sourcils - - en la voyant.
— Et elle ne m’a pas dit qu’elle était mariée, et elle n’a pas d’alliance. Que je sache, même à la capitale, ils en mettent, non ?
  ?

Il soupira et tenta de réfléchir.
— Elle peut avoir plein de raisons pour que je l’ignore, ne serait-ce que pour + + ne pas révéler son identité complète. Ce n’est pas la première fois que j’escorte des gens qui souhaitent rester discrets.
Elle s’accouda à la même branche que lui, et le poussa doucement à @@ -4669,8 +4682,6 @@ class="newline" />— Non, tu d class="newline" />Elle ne dit rien, et continua de le pousser du bout du doigt en souriant.
— Dis plutôt que tu n’as pas osé saisir cette chance.
Vexé, il attrapa vivement le poignet de l’archère. Elle ne chercha même pas - - à se dégager.
— À ta place, je n’aurais pas hésité.
Il faillit lui répondre par une insulte sur les prétendues mœurs légères des @@ -4706,8 +4717,6 @@ toujours debout sur cette m effectua une traction rapide, et se rétablit rapidement. Elle hocha la tête.
— Ça va, tu t’en sors plutôt bien... pour un demi-humain. - -

Elle se mit à rire devant son air vexé. Il se prit au jeu, et tenta de la bousculer une fois encore. Elle esquiva son coup d’épaule en sautant avec légèreté sur une branche à côté. Elle riait toujours. Il sourit et la suivit, @@ -4732,6 +4741,8 @@ bonne partie de la for légèrement sous son poids, elle fixait l’horizon qui s’assombrissait avec la tombée de la nuit.

Elle pointa du doigt la direction dans laquelle Irdann et Sélène étaient + + partis. Une route –qu’ils avaient probablement rejointe depuis– se dessinait à travers la forêt, à l’orée de laquelle se profilaient des champs et un petit village. Dans une petite clairière, à mi-chemin, elle distinguait un @@ -4778,8 +4789,6 @@ pour lui. Il avait tant entendu parler d’elle, mais sans jamais la voir. Il avait pensé à elle, senti son cœur battre dans sa main tant de fois, qu’il l’avait presque sentie familière. Mais que savait-elle de lui, au fond ? Il se décida à entamer la conversation, pour tenter de la - - rassurer.
— Nous sortirons probablement de la forêt en début de nuit. Nous pourrons trouver une auberge où loger, et demain nous arriverons enfin chez vos @@ -4804,6 +4813,8 @@ d’une part je souhaitais et d’autre part, je vous savais dans la forêt. Or une armée, même petite, dans une forêt, c’est extrêmement inefficace, lent et peu discret. Je comptais vous repérer, et si l’intervention d’hommes armés était nécessaire, je + + pouvais toujours revenir chercher de l’aide.
Elle hocha la tête.
— D’ailleurs... Est-ce que je peux vous demander quelque chose ?
 ?
Surpris, il ne répondit pas tout de suite. Elle avait raison, la pauvre jument avait du mal à progresser, et le poids des deux jeunes gens était difficile - - pour elle. Il mit pied à terre, et se tourna vers elle.
— Vous êtes sûre que vous préférez marcher ?
Elle le regarda en souriant.
Il lui sourit, puis son sourire se figea soudain. + +

— Qu’est-ce que c’est que ça ?
Il lâcha la bride de la jument, qui sursauta. Un groupe d’hommes armés arrivait en courant dans leur direction, armés. Elle se retourna vivement, @@ -4889,8 +4900,6 @@ rageant de ne pouvoir l’aider. Elle n’avait m pour se défendre...

Effectivement, Irdann était très doué, et ses épées fendaient l’air à une vitesse impressionnante. Plusieurs des brigands tombèrent à ses pieds, et il - - se déplaça aussi vivement pour la protéger d’autres hommes qui arrivaient. Il y en avait beaucoup trop pour qu’il tienne le coup... Difficile à dire combien, avec l’obscurité qui tombait, mais ils étaient en mauvaise @@ -4914,6 +4923,8 @@ avait-elle r tandis que l’homme la retenait vagument par un bras. Surpris, ou simplement peu pressé ? Après tout, évanouie ou debout, ça ne devait pas changer grand chose pour lui. Elle était juste le lot à ramasser. Elle sentit + + ses doigts se refermer sur la poignée du coutelas, et une bouffée de courage et d’énergie l’envahit. Elle reprit appui sur ses pieds, et en se redressant, planta l’arme droit dans la poitrine de l’homme. Il eut un sursaut @@ -4925,8 +4936,6 @@ en avant. Cette fois, elle ne pourrait plus jouer le jeu de la jeune fille effarouchée... Elle tremblait, mais serra malgré tout le coutelas –couvert de sang– dans ses mains. Elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans essayer de se défendre... Zach aurait été fier d’elle... - - sûrement.

Zach @@ -4950,6 +4959,8 @@ ses forces son agresseur. ayant assisté à la scène, d’autres brigands s’approchaient déjà d’elle... Ce n’était pas le moment de se poser des questions. Il atteignit enfin le premier des deux hommes, qu’il transperça d’un coup d’épée. L’autre se + + retourna vers lui, et un coup de masse lui effleura les cheveux. En un instant, il fut près d’elle. Elle tenait toujours à la main le couteau qui lui avait permis de se défendre. Ils échangèrent un regard, le @@ -4961,8 +4972,6 @@ class="ecti-1095">Irdann class="newline" />Il avait vu l’homme s’approcher, il l’avait vue se sentir mal, sans pouvoir rien faire. Il avait toujours trois adversaires face à lui, et peinait à parer leurs attaques... Il en avait mis deux au sol auparavant, et ces trois-là se - - contentaient d’attaques prudentes, vraisemblablement dans le but de l’épuiser lentement. S’il bondissait à son secours, il n’avait aucune chance... ils n’attendaient que ça probablement. Et s’il le faisait tuer, alors qui @@ -4986,6 +4995,8 @@ poussant un cri de rage, et atterrit reconnut immédiatement malgré l’obscurité.
— Silwë !
La jeune elfe avait revêtu une légère armure de cuir, attaché ses longs + + cheveux, et surtout avait brandi son épée pour parer un coup qu’un des brigands tentait de porter. Elle lui adressa un sourire rapide.
— Besoin d’un coup de main ?
— Comme au bon vieux temps, Irdann— Comme au bon vieux temps !

Ils retrouvèrent rapidement la coordination qu’ils avaient lorsqu’ils combattaient ensemble, à la garde. Plusieurs des hommes tombèrent à leurs - - pieds.
— Vite, il faut aller aider Sélène !
— Ne t’inquiète pas pour elle. On s’occupe de tout.
Aldariel

Elle était essoufflée, par la course comme par la bataille. Alors que Zach, arrivant avec une nette avance, avait couru protéger Sélène, Silwë avait bondi dans la mêlée pour aider le paladin... En restant à couvert sous les - - arbres, elle avait fait pleuvoir ses flèches mortelles sur les quelques hommes restants, qui tentaient de s’approcher des combattants ou de s’emparer du cheval, laissé à l’abandon. Voyant le dernier d’entre eux s’enfuir, elle avait @@ -5059,6 +5068,8 @@ class="newline" />— Je ne sais pas. Le chef a dit qu’il y aurait un dame riche qui passerait par ici.
N’osant pas faire un geste de la main, il désigna du menton Irdann et Sélène. Nous avons vu le paladin à l’aller, et nous l’avons attendu à son + + retour sur le sentier.
— Qui vous a dit ça ? interrogea Irdann.
— Je ne sais pas. Il fallait demander au chef. On lui a donné l’info. Moi je @@ -5070,8 +5081,6 @@ toi ?
Il haussa les épaules.
— Non. Mais j’imagine que les rumeurs vont vite...
— C’est surtout étrange une telle expédition pour deux malheureux jeunes - - gens, interrompit Zach, les sourcils froncés. Même riches.
— Laissons tomber, je crois que ce type ne sait rien de toutes façons, ajouta Silwë. @@ -5106,8 +5115,6 @@ venus tous les trois

À cet instant, Silwë réapparut, tendant un sac de cuir fin à sa compagne.
— Je vais récupérer tes flèches pendant que tu t’occupes de lui. Et après on - - file au plus vite.
Elle s’éloigna de nouveau. Alors qu’Aldariel fouillait dans ses affaires à la recherche d’il-ne-savait-quoi, il réalisa qu’avec toutes ces émotions il n’avait @@ -5145,8 +5152,6 @@ Aldariel. Un bandage entourait son genou, et son pantalon montrait des traces de sang. Elle eut honte de ne pas être allé l’aider, alors qu’il était blessé. Mais à bien y réfléchir, la jeune elfe s’était occupée de sa plaie aussi bien, voire mieux qu’elle. Il était évidemment hors de question qu’elle lui - - montre ses pouvoirs... Au moins il allait bien, il souriait même, malgré sa blessure.

— En route. Il nous reste une heure de marche à peu près, et il fait déjà @@ -5170,6 +5175,8 @@ class="newline" />Zach haussa les class="newline" />— Je connais ce village, c’est celui de mon enfance. S’il n’y a plus de place à l’auberge, j’irai dormir chez mes parents, qui habitent une petite maison en bordure de la forêt. Ça me changera de la terre + + battue...
— Et nous, ajouta Silwë, nous nous contenterons sûrement d’un arbre ou de cette terre battue. Nous ne sommes pas les bienvenues dans cette région, @@ -5205,6 +5212,8 @@ question.
Zach semblait un peu plus à l’aise vis à vis du paladin. Ou était-ce une impression ? Il n’aurait pas raconté cette histoire sinon, ou du moins plus succintement. + +

Silwë