X-Git-Url: https://git.immae.eu/?a=blobdiff_plain;f=html%2Faventuriers.html;h=3bda109421e252bb9177dd3f63d03aa56f328df5;hb=14ae16710bd01efb8ea6aec1d067476d01ca85a5;hp=db806b622a40bc60d73861c71886274a85f6af07;hpb=accf5a0af9f4335763865193780a5b6347f28d38;p=perso%2FDenise%2Faventuriers.git diff --git a/html/aventuriers.html b/html/aventuriers.html index db806b6..3bda109 100644 --- a/html/aventuriers.html +++ b/html/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - +
@@ -2222,12 +2222,46 @@ soir. Mais elle quelques heures de route, ils s’arrêtèrent enfin et s’installèrent dans une maison isolée et en ruines, qu’ils avaient apparemment repérée à l’aller. -Quels étaient leurs noms, déjà ? Il y avait Uhr, le « barbare ». Un -soldat de la garde de la capitale, lui aussi, ami d’Irdann. Il s’était changé, et -s’il était toujours impressionnant, il avait l’air très différent. Il y avait bien -sûr le jeune apprenti paladin, qui avait lui aussi revêtu des vêtements plus -discrets que ceux du prêtre, qui s’occupait pour le moment des chevaux -épuisés. Il y avait la jeune elfe, elle aussi +
Quels étaient leurs noms, déjà ? Il y avait Uhr, le « barbare ». Sans +son pagne, il avait l’air beaucoup moins brutal, même si sa silhouette restait +impressionnante. Il y avait bien sûr le jeune apprenti paladin, qui avait +lui aussi revêtu des vêtements plus discrets que ceux du prêtre, +qui s’occupait pour le moment des chevaux épuisés. Il y avait la +jeune elfe, Silwë. Pour le moment, elle se réchauffait de son bain +forcé, enveloppée dans une couverture. Et le dernier de ces quatre +compagnons insolites, Farl. Celui qui semblait être une sorte de voleur ou +d’espion, était occupé à nettoyer les multiples coupures qu’avait subi la +jeune femme en sautant de sa monture, avec une certaine délicatesse, +nota-t-elle. +
— Je pense que le mieux est de dormir un peu, à présent. Nous sommes
+assez loin de Touryre, non ?
Irdann était revenu s’asseoir près des autres, et avait pris une couverture.
+Uhr hocha la tête.
— J’espère. Qu’en pensez-vous Samantha ?
— Je n’ai pas regardé, mais il me semble que nous avons parcouru une
+bonne distance. Que comptez-vous faire à présent ?
— Cela ne dépend pas que de moi, répondit Uhr. Que voulez-vous faire,
+vous ?
Elle haussa les épaules. Elle avait certes un peu réfléchi à la question,
+mais ne se faisait pas tant d’illusions que cela sur la réussite de son
+enlèvement.
— J’espérais me cacher quelque part pendant un moment, je pense que la
+capitale est un bon endroit pour être discret, non ?
Uhr sourit.
— Je peux vous confirmer que c’est effectivement le meilleur endroit pour se
+faire oublier et commencer une nouvelle vie.
+
Elle le regarda quelques instants, incrédule. Il poursuivit.
— Je suis né dans les plaines barbares, et je vis à Talecombe depuis de
+nombreuses années. Je suis à la garde de la ville, tout comme Irdann et
+Silwë...
+
Elle les écouta, tour à tour, raconter leurs passés aussi étonnants que +variés. Uhr, effectivement ancien barbare aux mille petits boulots ; Irdann +le fils du duc, apprenti paladin ; Silwë, future soldat d’élite elfe, tous les +trois apprentis d’un maître épéiste renommé, maître Ernest. Et Farl, +enfant de la rue, devenu assassin puis ménestrel. +
Tout en s’enroulant dans sa couverture, elle se demandait ce qu’il allait +advenir de ces quatre étrange personnages... Quelque chose lui disait qu’elle +n’était pas au bout de ses surprises.
Quelques mètres plus loin, la paroi se fit carrément verticale et lisse.
Zach désigna un buisson au dessus de sa tête.
— C’est ici. Par contre, tu vas devoir lâcher ma main quelques instants.
Ell vit sa silhouette escalader lestement les derniers mètres et disparut
+class="newline" />Elle vit sa silhouette escalader lestement les derniers mètres et disparaître
dans le buisson sombre. Puis ce buisson s’écarta légèrement, laissant
@@ -6562,12 +6596,311 @@ class="newline" />S
class="ecti-1095">Irdann
Irdann et Sélène avaient traversé le village, tous les deux sur Kahrafe. Leur passage avait d’ailleurs suscité quelques regards curieux et admiratifs. -Avec l’écho de l’attaque de brigands, la veille au soir +Des rumeurs avaient couru sur l’attaque des brigands de la veille, mais +personne ne semblait évoquer la présence d’elfes. Par contre, certains, +apercevant les quelques déchirures sur la robe de la jeune femme et la +blessure au genou du paladin, en avaient tiré quelques conclusions. +Les regards posés sur lui semblaient de plus en plus respectueux et +impressionnés. Il se sentait un peu gêné de cette gloire qui n’était pas la +sienne, du moins pas totalement, mais Sélène le rassura en souriant. Plus les +gens inventaient des histoires héroïques, moins ils cherchaient la vérité, et +c’était peut-être mieux comme ça, dans ce cas précis, du moins. Et +puis, avait-elle ajouté, il n’avait pas totalement volé cette gloire non +plus. +
Ils étaient maintenant seuls, loin des habitations, et s’étaient arrêtés au
+bord d’un ruisseau pour laisser souffler sa jument. À porter deux personnes,
+elle se fatiguait vite, et lui-même ne pouvait se permettre de marcher sur
+une longue distance. Mais qu’importe, ni lui ni Sélène ne semblaient
+pressés. Celle-ci était assise dans l’herbe à côté de lui, en train de boire à
+une gourde fraîchement remplie.
— Sélène ?
— Oui ?
— Maintenant que nous sommes seuls et loin du village, hem...
Il marqua une pause, et vérifia aux alentours, légèrement inquiet. Sélène le
+regardait d’un air interrogateur.
— Il y a quelque chose que je voudrais savoir à ton sujet. Je comprendrais
+que tu ne veuilles pas me répondre, mais...
Elle haussa les épaules et referma la gourde.
— Quelle question ?
Il prit une grande inspiration, et abaissa légèrement la voix.
— Avant que tu ne t’inquiète, je te dis tout de suite que je n’en ai parlé à
+personne, ni à tes parents, ni à tes compagnons. Pas même à Silwë, en
+qui pourtant j’ai entière confiance. Et je n’ai pas l’intention de le
+
+
+faire.
Elle fronça les sourcils, et l’incita, d’un regard, à continuer.
— Quand j’étais chez toi, enfin, dans le château de tes parents, j’ai trouvé,
+dans ta chambre, caché... un livre de magie.
+
Sélène +
Elle resta figée quelques instants, d’horreur d’abord, puis de colère, et de
+panique. Comment savait-il ? Comment l’avait-il trouvé ? Comment
+avait-il osé fouiller dans sa chambre ? Qu’allait-elle faire ? S’enfuir ? Et
+pour aller où ?
— S’il-te-plaît, calme-toi, je t’assure que je n’ai pas l’intention de révéler
+cela à quiconque.
Il amena sa main près de son épaule, et se retint de la poser. Il avait
+l’air sincère. Mais cela n’expliquait pas comment... Elle s’approcha
+doucement de lui, et tout en gardant, autant que possible, un visage
+neutre au cas où quelqu’un passerait par là, lui demanda à voix
+basse :
— Comment as-tu trouvé cet objet ?
Il parut quelque peu soulagé qu’elle engage la conversation au lieu de
+s’enfuir, ou de se mettre à lui jeter un sort –à quoi pouvait-il s’attendre
+d’ailleurs ? Il avait l’air plutôt gêné...
— Hm... c’est quelque chose qui a à voir avec l’enchantement qui m’a
+permis de te retrouver.
Elle marqua une seconde de silence avant de répondre.
— Soit. Je t’explique tout à une condition... Tu me dis aussi tout sur cet
+enchantement.
Il parut choqué.
— Mais c’est un secret hautement gardé, je trahirais mon temple et la
+déesse...
Elle secoua la tête.
— Le secret que tu as me concernant peut m’emmener au bûcher, je
+suppose que tu le sais. Alors ?
Elle planta son regard dans le sien, bien décidée à ne pas céder. Il en savait
+déjà beaucoup trop de toutes façons...
+
Il soupira.
— D’accord. Pour te retrouver, j’ai dû enchanter une pierre, et pour cela je
+devais avoir un objet auquel tu tenais...
Elle écouta, surprise, l’histoire de l’enchantement du cœur, et du livre qui
+lui avait permis de l’invoquer.
— Et... cette pierre, qu’en as-tu fait ?
— Je l’ai toujours. Je pensais m’en débarrasser aussitôt que possible, par
+exemple en la jetant au fond d’un lac. Mais je n’ai pas eu d’occasion, et puis
+maintenant que tu sais...
Il se leva, et en boitant, s’approcha de sa jument. Il fouilla dans une
+des sacoches cavalières, et en sortit une petite bourse de cuir, de
+laquelle il sortit un caillou. Elle s’était attendue à une pierre ornée,
+semi-précieuse, ou d’une forme particulière, et fut presque déçue de
+constater qu’il s’agissait d’un simple petit morceau de grès, qui n’avait rien
+de particulier et sur lequel on aurait pu marcher sans se rendre compte de
+rien.
+
Il la posa délicatement dans sa paume ouverte, et elle frissonna
+lorsqu’elle sentit la pierre pulser légèrement. Au rythme de ses propres
+battements de cœur...
— Je pense que le mieux est que tu la gardes, finalement. Tu décideras quoi
+en faire.
— Y a-t-il un risque, pour moi ?
— Tu veux dire, que quelque chose t’arrive à cause de cet enchantement ?
+Que je sache, rien ne peut t’arriver directement à cause de cette pierre.
+Enfin...
Il prit une inspiration.
— Enfin, si on excepte le fait que quelqu’un ayant cette pierre peut toujours
+te retrouver, savoir à quel moment tu mens, à quel moment tu as peur, à
+quel moment tu dors...
Elle eut un frisson d’horreur, et sentit dans son corps et dans sa main son
+pouls s’accélérer légèrement. La sensation était vraiment... étrange, et
+effrayante en même temps. Elle hocha la tête et lui tendit la pierre, qu’il
+enveloppa dans un morceau de tissu avant de la replacer soigneusement dans
+la petite bourse de cuir, qu’il lui tendit.
— J’ai fait cela pour ne pas sentir les pulsations. Je te conseille de la mettre
+en lieu sûr, ou de t’en débarrasser pour de bon, mais... fais comme tu le
+
+
+souhaites.
+
Elle regarda, fascinée, le petit sac de cuir, qui avait l’air parfaitement +anodin. Elle le glissa soigneusement dans son sac, et le fixa à une des +nombreuses lanières intérieures, qui servaient habituellement à y maintenir +les fioles de remèdes divers qu’elle transportait. Puis elle poussa un +soupir. +
Irdann +
— À mon tour de te donner quelques explications, si je ne me trompe.
Elle s’était tournée vers lui en souriant légèrement. Elle avait plutôt bien
+encaissé cette histoire de pierre... Soit elle avait un tempérament en acier,
+soit elle masquait bien ses émotions. Ou les deux ?
— Hé bien... par où commencer... Je suis effectivement une magicienne.
Il haussa un sourcil de surprise, mais fit bien attention à ne pas
+avoir l’air menaçant. Elle lui raconta alors son enfance, le vieux livre
+trouvé dans le grenier, ses premiers essais à la magie, et comment ses
+parents avaient fait en sorte de l’envoyer à la capitale, en grand secret.
+
— Mais... alors tu n’es pas vraiment mariée, en fait ?
Elle sourit.
— Non. Les Quayle sont une famille d’amis de ma mère qui vivent à la
+capitale, et qui nous ont aidé, avec la complicité de quelques personnes de
+l’université de magie, à monter cette histoire. Je ne les en remercierais
+jamais assez...
— J’admets que c’est particulier comme histoire. Mais alors tu vis à la
+capitale, seule ?
— Oui, dans une petite chambre de l’université. C’est moins luxueux que la
+demeure d’un riche marchand, mais c’est tranquille.
— Et quelle magie tu apprends, là-bas ?
— Principalement la magie liée aux soins. Des blessés ou malades peuvent
+venir de très loin pour se faire soigner par les meilleurs mages soigneurs,
+et je compte bien en être dès que j’aurai fini mon apprentissage.
+
— Tu ne connais que des sortilèges pour soigner ?
— C’est un peu plus complexe que cela, mais essentiellement. Oh, je
+
+
+sais tout de même lancer des boules de feu, c’est un sort que j’ai
+appris avant de venir à la capitale. Mais ce n’est pas si efficace que
+cela et assez ridicule, en comparaison de ce que font les mages de
+combat...
Il hocha la tête, alors que quelques images lui revenaient en tête.
— J’ai pu voir quelques démonstrations, c’est effectivement impressionnant.
+
Ils laissèrent passer un silence, puis il se leva. Il était temps de repartir.
+Alors qu’il s’approchait de Kahrafe, il sentit la main de Sélène se poser sur
+son épaule.
— Attends. Montre-moi ton genou.
Il hésita.
— Tu veux... le soigner ? N’est-ce pas risqué ici ?
— Si je n’utilise pas mon bâton de magie, ce n’est pas trop visible. Même si
+le sort sera moins efficace... Mais cela te soulagera. Rassieds-toi.
+
Il obéit, peu rassuré. Mais risquait-il vraiment quelque chose +finalement ? Il la vit fermer les yeux et approcher sa main de sa blessure. Il +eut l’impression de voir quelques rais de lumière en sortir, mais peut-être +était-ce son imagination, ou des reflets du soleil. Dans le même temps, la +douleur qui cisaillait son genou depuis la veille, et qu’il s’efforçait d’ignorer, +s’estompa pour de bon. +
Elle ouvrit les yeux, et apercevant le soulagement marquer son visage,
+elle sourit.
— Essaie de marcher ?
Il se leva et fit quelques pas, hésitant. La douleur qu’il avait crainte ne
+revenait pas, même s’il sentait son genou encore fragile. Elle hocha la
+tête.
— Voilà. Je ne peux pas faire mieux tout de suite, mais c’est déjà
+bien.
Il lui sourit.
— Merci.
+
Uhr +
L’homme prit une gorgée de bière et fronça légèrement les sourcils.
— Où précisément ?
Uhr étala la carte de la foret de Sossirant, et désigna du doigt une zone,
+assez éloignée des villes et des chemins tracés.
— Par ici.
Ragan, son interlocuteur, suivit des yeux la zone, puis replaça son regard
+droit dans le sien.
— Écoutez, ce n’est pas mon genre de poser des questions à mes clients,
+mais là, vous me surprenez. Je fais ce boulot depuis plus de vingt ans, et en
+général, les gens veulent aller d’une ville à une autre. Pas au milieu de nulle
+part.
Uhr haussa les épaules. Il ne comptait pas entrer dans les détails de sa
+motivation.
— Pouvez-vous ou pas nous amener là-bas ?
Ragan secoua la tête.
— Non. Je ne connais pas ce coin, et je ne sais pas pour vous, mais je tiens
+à ma peau.
Uhr jeta un œil à sa droite, où Farl et Samantha mangeaient tranquillement,
+en attendant le résultat de ses négociations. Croisant leur regard, il secoua
+légèrement la tête, et les vit prendre un air déçu.
+
Le guide prit une autre gorgée, puis reprit.
— Après, si vous n’avez pas froid aux yeux, je connais peut-être l’homme
+qu’il vous faut.
— Voulez-vous un autre verre ?
Uhr fit un geste à la tenancière, et il sourit.
— Merci. Il y a un autre guide, un petit jeunot, mais qui passe son temps en
+forêt hors des sentiers battus, et il la connaît mieux que sa poche. S’il y a
+un type qui connaît cet endroit, c’est lui. Est-ce qu’il acceptera de vous y
+conduire, c’est autre chose...
— Savez-vous où je peux le trouver ?
— Il habite une petite maisonnette pas loin. Enfin, habite... il dort là quand
+il est dans le coin.
+
À cet instant, la tenancière, qui apportait deux nouvelles bières, crut bon
+de s’insérer dans la conversation.
— Ragan, tu ne parlerais pas de Zach par hasard ?
— Si, justement. Tu l’as vu récemment ?
Elle posa les boissons sur la table.
— Vous ne le trouverez pas ici. Il est parti il y a trois jours, accompagner
+quelqu’un qui allait dans la seigneurie d’Assem. Il est probablement quelque
+part en forêt en ce moment.
— Croyez-vous qu’on puisse le rattraper ? demanda Uhr.
Le guide sourit.
— C’est envisageable. Vous avez un véhicule, n’est-ce pas ?
— Une voiture tirée par deux chevaux. Et nous sommes trois. Vous pouvez
+nous emmener ?
— Cela dépend. Savez-vous vous défendre ?
Uhr désigna une grande épée à deux mains, dans un fourreau posé sur le
+dossier de sa chaise.
— Ça suffira ? Ou pensez-vous qu’on ait besoin d’autres renforts ?
Le guide haussa un sourcil en estimant la taille de l’épée, puis son regard
+se posa sur la stature imposante de son interlocuteur, et hocha la
+tête.
— Si vous savez vous en servir correctement, ça devrait aller. Trouvez-moi
+une monture et nous pouvons nous mettre en route. Enfin, si votre
+femme et le petit gars qui sont avec vous n’ont pas peur d’être un
+peu secoués. Je ne vous cache pas qu’on peut faire de mauvaises
+rencontres...
Uhr sourit en regardant ses compagnons, qui s’étaient replongés dans leur
+assiette.
— Il en faut plus que ça pour les secouer, rassurez-vous.
+
Farl +
Le sentier était assez large pour y laisser passer la voiture, mais le sol en +terre battue était très inégal et de nombreux trous secouaient régulièrement +le véhicule. Après plusieurs jours, Farl trouvait qu’au final, il était plus + + +confortablement installé sur le siège du cocher qu’à l’intérieur. De +plus, les chevaux n’ayant pas besoin de beaucoup d’indications, il +pouvait sans soucis laisser les rênes sur ses genoux et s’exercer à +la jonglerie, sous les yeux surpris –au moins la première fois– de +Ragan. +
— Je n’aime pas trop ça, pour être franc.
Farl posa ses balles dans sa main gauche, et tourna la tête vers leur guide,
+qui chevauchait devant.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je vous ai dit qu’on pouvait potentiellement rattraper Zach... Or on ne
+va pas tarder à atteindre l’orée de la forêt, et je n’ai vu aucune trace de
+lui.
— C’est si inquiétant que cela ?
Il haussa les épaules.
— Soit il a emprunté d’autres chemins que les habituels, ce qu’il fait plutôt
+quand il est seul, soit il lui est arrivé quelque chose.
Il marqua un temps d’arrêt, puis continua.
— Il y a plus de brigands qu’avant. Il paraît que les dernières récoles ont
+été mauvaises dans la seigneurie d’Assem. Cela plus cette histoire de
+tournoi je-ne-sais-plus-où, qui amène plein de nobliaux et bourgeois à
+voyager...
— C’est vrai que nous avons été attaqués hier... Mais ils n’ont pas
+insisté.
Ragan sourit.
— Nous avons eu de la chance là-dessus. Ils n’étaient que trois, en même
+temps. Je ne sais pas ce qui les a le plus impressionnés, Uhr et son épée
+presque aussi grande que lui, ou toi en train de jongler tranquillement avec
+des couteaux sur le toit de la voiture ? Ils ne doivent pas voir ça tous les
+jours...
Farl sourit à son tour sans répondre. Il prit une de ses balles et se mit à
+jouer avec.
— Dites-moi, honnêtement, ces fameux couteaux... tu ne sais que jongler
+avec ?
— Bah, s’il fallait me défendre, je saurais me débrouiller...
+
Le guide laissa passer un silence pendant lequel il regarda le jeune
+
+
+ménestrel, l’imaginant vraisemblablement en train de se « débrouiller »
+avec plus de couteaux que ses mains pouvaient tenir face à des adversaires.
+Il hocha la tête.
— Avec le bon entraînement, tu serais un vrai tueur...
Farl haussa les épaules en souriant, sans cesser de jouer avec sa balle. Il
+n’avait pas tout à fait envie de s’étaler sur ce sujet précis.
— Comment peut-on retrouver le fameux Zach, sinon ?
— Oh, si tout va bien, il sera probablement dans une taverne au village. Ou
+chez ses parents, comme ça lui arrive de loger quand il est dans le
+coin.
— Vous le connaissez bien ?
— Oui, il y a peu de guides qui connaissent la forêt de Sossirant.
+On se connaît tous, il nous arrive même régulièrement de voyager
+ensemble...
+
+