X-Git-Url: https://git.immae.eu/?a=blobdiff_plain;f=html%2Faventuriers.html;h=0e88f719c0dadbb9b8ab8d16a6afe2cc4599a642;hb=144ce910004019de8ea529dc64d0e31a9c222e3b;hp=c4bea60a6fc83a27ed44d4ef51cfa90acdeef8b7;hpb=9683fdda639cdf1682c72cbf8303e0dc11118e03;p=perso%2FDenise%2Faventuriers.git diff --git a/html/aventuriers.html b/html/aventuriers.html index c4bea60..0e88f71 100644 --- a/html/aventuriers.html +++ b/html/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -23,28 +23,29 @@ ... Ou une histoire qui n’a ni queue, ni tête, mais parce que.
∼
+src=
-

+

Sélène -

Tenant à la main un bougeoir, elle s’avança dans l’immense pièce, +

Tenant à la main un bougeoir, elle s’avança dans l’immense pièce, éclairée uniquement par quelques fentes de lumière sur les murs, et la lueur de sa bougie. La jeune fille portait une longue robe de couleur crème, aux longues manches et lacée sur le devant, avec des liserés dorés. Ses cheveux longs étaient soigneusement attachés en deux nattes, entrelacées de rubans. -

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les +

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les araignées, voire parfois les rats, qu’on trouvait ici ; et Sélène était ravie de s’en débarrasser pour quelques heures. Les greniers du château n’avaient pas été rangés ou nettoyés depuis des générations, et on y trouvait de tout, -vieilles armes, tableaux, ustensiles divers, ... Tout ce qui n’avait pas été -considéré comme ayant suffisamment de valeur pour être stocké dans la +vieilles armes, tableaux, ustensiles divers, ... Tout ce qui n’avait pas été +considéré comme ayant suffisamment de valeur pour être stocké dans la salle du trésor. -

Et il y avait des livres. Des tas de livres, oubliés et délaissés. +

Et il y avait des livres. Des tas de livres, oubliés et délaissés. Comment pouvaient-ils ignorer ainsi leur valeur ? Son père était assez occupé avec les affaires du fief dont il était le seigneur. Ses deux parents avaient fait en sorte qu’elle soit éduquée comme une @@ -53,13 +54,13 @@ retenu sa passion pour la lecture, se disant qu’au fond, en lisant, elle n’abîmerait pas ses mains délicates au travail, et ne noircirait pas son teint pâle au soleil. Et puis, elle aurait de la conversation avec son futur époux. -

Elle soupira. Elle savait que ses parents espéraient la marier, plus tard, à +

Elle soupira. Elle savait que ses parents espéraient la marier, plus tard, à un riche seigneur voisin, pour gagner leur soutien et protection, et cette idée ne l’enchantait guère. Mais que pouvait-elle faire d’autre ? S’évader dans ces vieux livres, et rêver, seule, dans ce grenier poussiéreux. Elle avait quatorze ans, et cela faisait presque un an qu’elle venait régulièrement lire ici. -

Elle était arrivée devant l’une des vieilles armoires à moitié rongées par +

Elle était arrivée devant l’une des vieilles armoires à moitié rongées par les termites. Le dernier livre qu’elle avait lu parlait de plantes médicinales – qu’elle ne connaissait que de nom et de description, le livre étant dépourvu d’images–, celui d’avant était un journal de bord d’un grand tacticien @@ -67,7 +68,7 @@ militaire, celui d’encore avant racontait une histoire de chevalerie, et l précédent était un récit historique d’une grande bataille entre les elfes... Il y avait de tout, dans le désordre. Elle lisait tout, s’intéressait à tout. -

Alors qu’elle faisait un inventaire des livres déjà lus, l’étagère de +

Alors qu’elle faisait un inventaire des livres déjà lus, l’étagère de l’armoire qui les maintenait s’effondra brusquement. Elle sursauta et la flamme de la bougie vacilla. Si l’armoire s’était écrasée sur elle... Mais à part un tas de livres par terre, rien de grave ne s’était passé. C’est @@ -75,34 +76,30 @@ alors qu’elle aper livres quelques secondes plus tôt, un panneau de bois, comme si l’armoire avait été réparée. Elle posa la bougie par terre, et tendit la main. En fait, ce panneau avait été rajouté... pour cacher quelque -chose ? -

Le cœur battant, elle chercha à soulever le panneau de bois, et après +chose ? +

Le cœur battant, elle chercha à soulever le panneau de bois, et après quelques minutes d’effort, y parvint. Derrière, il y avait un autre livre. Plus grand, avec une reliure en cuir très épais, et aux feuilles encore plus jaunies que les autres. Tremblante, elle le saisit, et s’assit à côté de la bougie pour l’ouvrir. L’écriture, très ancienne, était difficile à déchiffrer, mais elle parvint à lire les quelques premières pages. La peur la saisit. C’était un livre de magie ! -

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, pour la +

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, pour la pratiquer, concluaient des pactes en vendant leur âme à des divinités maléfiques, pour obtenir le pouvoir. Ils étaient chassés, torturés et brûlés vifs. Un frisson la traversa. Ranger ce livre maudit ? Le brûler ? Le ramener à ses parents ? ... Le lire ? -

Y avait-il un risque à simplement le lire ? Avait-elle déjà perdu son +

Y avait-il un risque à simplement le lire ? Avait-elle déjà perdu son âme en l’ouvrant ? Si c’était le cas, peut-être était-ce déjà trop tard... -

Elle regarda autour d’elle, vérifiant une fois de plus qu’elle était seule, et +

Elle regarda autour d’elle, vérifiant une fois de plus qu’elle était seule, et avec un sentiment d’excitation coupable, se mit à lire. -

-∼
-
-

Silwë -

La flèche venait de rater une fois de plus sa cible. Elle soupira.

La flèche venait de rater une fois de plus sa cible. Elle soupira.
— Encore raté...
— Un peu moins que la dernière fois, pourtant. Tu n’es pas si loin !
Elle regarda son frère, qui s’entraînait à côté. Il aimait la railler à @@ -116,6 +113,8 @@ class="newline" />Elle pivota vers lui, tendant son arc et armant une fl un petit air de défi.
— Méfie-toi, je pourrais le confondre avec toi !
Elle lâcha la flèche imaginaire, qu’il fit mine d’esquiver de manière + + spectaculaire. Puis elle prit son arc à une extrémité, et lui fit faire un grand arc de cercle pour empêcher son frère d’avancer vers elle. Sur le retour, il utilisa le sien pour bloquer son mouvement et tenta de passer sous sa garde. @@ -140,7 +139,7 @@ vue en vrai jusqu’alors. L’homme sembla noter son regard supris, et lui adressa un sourire bienveillant. Ses longs cheveux blancs et son air sage semblaient témoigner d’un âge avancé et d’une grande sagesse. -

Lui et sa mère la menèrent, d’échelle de corde en passerelle, près du +

Lui et sa mère la menèrent, d’échelle de corde en passerelle, près du palais du roi, dans un bâtiment de taille moyenne, puis dans ce qui ressemblait à une salle d’entraînement.
— Ta mère m’a dit que tu voulais devenir soldat, comme elle ?
Il lui sourit, et jeta un œil class="newline" />— Il est de toutes façons difficile d’être aussi bonne archère qu’elle. Mais peut-être serais tu plus à l’aise avec autre chose ?
Il la regarda intensément pendant quelques secondes, comme s’il - - l’évaluait.
— Quel âge as-tu ?
— Douze ans.
— À partir de maintenant, tu viendras t’entraîner régulièrement à l’épée, ici. Cela te convient-t-il ?
Elle leva les yeux vers lui et hocha la tête. -

-∼
-
-

Uhr -

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, +

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, vêtus de pagnes grossiers en cuir, et avaient chacun, glissée dans une ceinture, une épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de + + nombreux coups. Leurs cheveux bouclés étaient sales et en bataille, et bien qu’ils ne soient pas aussi grands et forts que les barbares adultes de leur clan, leur musculature aurait pu impressioner plus d’un citadin. -

Uhr, le plus jeune, était en tête. Lorsqu’ils arrivèrent au sommet de la +

Uhr, le plus jeune, était en tête. Lorsqu’ils arrivèrent au sommet de la petite colline, il leur fit signe de s’arrêter.
— Là, regardez !
Devant eux s’étalait un troupeau d’aurochs sauvages, qui broutait @@ -208,7 +203,7 @@ class="newline" />— On peut juste attaquer. Tu r va !
Les deux jeunes gens tirèrent leurs épées, et commencèrent à dévaler la colline en direction des aurochs. -

Uhr haussa les épaules. Il savait qu’il réfléchissait un peu trop et ne +

Uhr haussa les épaules. Il savait qu’il réfléchissait un peu trop et ne tapait pas assez. Pourtant l’autre jour son hésitation à attaquer un fauve à dents longues des plaines –pire, une mère protégeant ses petits– leur avaient probablement sauvé la vie. Mais il n’avait pas besoin de se poser autant de @@ -219,26 +214,22 @@ d défaut ? Il réalisa qu’il était encore en train de se poser une question inutile, dégaina son épée, et courut à la suite de son frère et de sa sœur. - - -

-∼
-
-

Irdann -

Cela faisait quelques heures qu’ils marchaient ensemble en silence. Le +

Cela faisait quelques heures qu’ils marchaient ensemble en silence. Le prêtre qui l’accompagnait semblait de bonne humeur, mais il n’osait pas le questionner. Il n’avait que onze ans, après tout, et s’il était fils de duc, il savait qu’il ne fallait pas fâcher un prêtre de la déesse. On disait que leurs pouvoirs étaient grands, et qu’ils pouvaient –entre autres– foudroyer + + quelqu’un sur place en une parole. -

L’homme en question, qui devait avoir une quarantaine d’années, portait +

L’homme en question, qui devait avoir une quarantaine d’années, portait une robe gris clair, munie d’une capuche qu’il avait laissée dans son dos. Un pendentif d’or ornait sa poitrine, et une épée pendait à sa ceinture de cuir. Il marchait en s’aidant d’un long bâton de bois et portait sur le dos un large sac en cuir, visiblement rempli. -

— Hm... prêtre Khil ?

— Hm... prêtre Khil ?
Le prêtre considéra un instant le jeune garçon, vêtu d’une tunique rouge, d’un pantalon brun, et d’une paire de bottes en cuir épais. Une longue épée, presque aussi grande que lui, était attachée dans son dos. Il lui @@ -265,7 +256,9 @@ ensuite son class="newline" />— Vas-y, attaque-moi.
Irdann hésita un instant. Mais après tout, c’était lui qui lui avait demandé, n’est-ce pas ? -

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains +

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains + + sur le bâton, porta un premier coup, que Khil para habilement. Puis il saisit son arme de fortune d’un bras, et porta plusieurs coups latéraux que son adversaire dévia du plat de sa lame. Il parut surpris.
Il leva les yeux, et osa sourire timidement.
— Vous avez eu à combattre contre des vrais adversaires ?
Il lui fit un clin d’œil.
— Oui. Depuis que je suis prêtre, j’ai beaucoup voyagé, et j’ai vécu de - - nombreuses aventures... -

Irdann regarda à nouveau le prêtre. La robe qu’il portait dissimulait +

Irdann regarda à nouveau le prêtre. La robe qu’il portait dissimulait assez efficacement une certaine carrure, et son rythme de marche montrait son endurance. Le bâton de marche était-il là pour faire semblant d’être inoffensif ? Il devait être redoutable sur un champ @@ -308,13 +299,9 @@ class="newline" />— Je ne sais pas. Tu es le premier depuis longtemps, mon verrons bien.
Il lui sourit, et ils se remirent en route. Le chemin était long jusqu’à la capitale. -

-∼
-
-

Farl -

Farl prit une grande inspiration et commença son ascension. Le +

Farl prit une grande inspiration et commença son ascension. Le bâtiment était ancien, et très haut, et les interstices entre les pierres formaient d’excellentes prises pour ses mains et ses pieds. Patiemment, silencieusement, il gravit les étages. Vêtu de sombre de la tête aux pieds, il @@ -322,19 +309,17 @@ silencieusement, il gravit les s’adonnait à ce genre de sport, Ni la dernière d’ailleurs. À condition de ne pas tomber. Écartant cette pensée, il se remémora ces dernières années, si bien remplies... -

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait +

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait été laissé plus ou moins à l’abandon, sa pauvre mère n’ayant pas les moyens de le nourrir. Il vivotait, de petits vols et de mendicité. Il était très doué, et avec sa petite taille et sa rapidité, il arrivait - - toujours à échapper aux ennuis. Mais un jour, il avait fini par se faire prendre. À sa grande surprise, l’homme qui l’avait saisi la main dans le sac ne l’avait pas dénoncé. À la place, cet étrange homme, mince et aux cheveux blancs s’était présenté comme un assassin professionnel, et lui avait proposé de devenir son apprenti. Il avait alors sept ans. -

Depuis – il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir –, sa vie avait +

Depuis – il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir –, sa vie avait radicalement changé. Déjà parce qu’il était logé, nourri et habillé par son maître, mais surtout parce qu’il passait ses journées – et surtout ses nuits – à apprendre les ficelles du métier. Déplacement @@ -342,12 +327,14 @@ furtif, combat avec une ou deux dagues, utilisation des divers dards et stylets de contact ou de lancer, poisons et antidotes, et ce soir, escalade. La ville était devenue un grand terrain d’entraînement et de jeu. -

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si +

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si + + quelqu’un se trouvait à la fenêtre, et constatant que non, il s’assit sur le rebord pour souffler quelques instants. Il aperçut, en bas, quelques passants – fêtards, malfaiteurs, gardes ? – marcher dans la rue sans le voir. Il n’était qu’une ombre parmi les ombres de la nuit. -

Il prit une grande inspiration et se releva. Ses doigts trouvèrent +

Il prit une grande inspiration et se releva. Ses doigts trouvèrent naturellement une nouvelle prise sur le mur, et il reprit son ascension. L’escalade de ce bâtiment n’était pas particulièrement difficile, avec toutes ces pierres moyennement ajustées, mais restait longue et répétitive. Il @@ -358,7 +345,7 @@ Il sortit de son petit sac lança avec habileté jusqu’au rebord du toit. Après avoir vérifié la solidité de son attache, il grimpa lestement jusqu’au sommet du bâtiment. -

Assis sur le faîte du toit, son maître l’attendait en souriant. +

Assis sur le faîte du toit, son maître l’attendait en souriant. Était-il monté par l’escalier ? Avait-il escaladé ? Plus rien ne le suprenait venant de lui de toutes façons. Il regarda une montre à gousset.
— Il ne te manque pas grand chose pour valider ta formation. Une première mission.
Farl le regarda, les yeux brillants. -

-∼
-
-

Zach -

— Bon, allez, on fait une pause ?

— Bon, allez, on fait une pause ?
À ces mots bénis, Zach se releva avec un soupir de soulagement, ruisselant de sueur. Il avait arrêté de compter les bûches qu’il lui restait à fendre et + + celles qu’il avait déjà débitées. Il se tourna vers ses deux frères, qui, comme lui, posèrent leur hache, et se dirigèrent vers l’ombre fraîche et accueillante d’un arbre. L’aîné des garçons sortit alors un petit pichet de vin, qu’il @@ -396,12 +381,10 @@ class="newline" />Son fr class="newline" />— Parce que c’est avec lui que la fille du cordonnier a bien voulu danser l’autre soir.
— C’est avec son petit air d’elfe, ça plaît aux filles. Mais ça n’aide pas à - - couper du bois. -

Zach sourit et haussa les épaules, puis reprit une gorgée rafraîchissante, +

Zach sourit et haussa les épaules, puis reprit une gorgée rafraîchissante, se remémorant la soirée de la veille. -

C’est vrai qu’il était un peu plus petit et nettement plus frêle que ses +

C’est vrai qu’il était un peu plus petit et nettement plus frêle que ses deux frères, et leur ressemblait très peu. Tous deux étaient grands, roux, aux épaules très larges, travaillées par toutes ces années à couper des arbres, comme leur père. Et pour cause ! Zach, savait qu’il avait été trouvé @@ -410,7 +393,7 @@ adopt véritables origines. Il se demandait parfois ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas été déposé là, mais ne regrettait pas le moins du monde celle qu’il vivait. -

Alors qu’ils s’apprêtaient à se remettre au travail, ils aperçurent un +

Alors qu’ils s’apprêtaient à se remettre au travail, ils aperçurent un carosse, richement décoré, escorté par trois soldats à cheval. Les soldats portaient l’enseigne de leur seigneur, sire Assem, et se dirigaient vers la forêt. Apercevant les trois adolescents, tous trois vêtus d’une simple @@ -424,11 +407,11 @@ masquaient l’int class="newline" />— Vous pouvez vous rendre à la taverne du village, où vous trouverez de quoi souper et dormir.
— Merci. L’un d’entre vous peut-il nous y conduire ? -

Zach se porta volontaire, et guida le convoi jusque dans le bourg. En +

Zach se porta volontaire, et guida le convoi jusque dans le bourg. En chemin, l’un des soldats l’interrogea :
— Dis moi, mon garçon, nous cherchons quelqu’un pour nous guider à travers la forêt, demain. Sais-tu si quelqu’un peut le faire ? -

Il réfléchit quelques instants.

Il réfléchit quelques instants.
— Il n’y a personne qui fasse ce métier en ville. En revanche, beaucoup de jeunes du village, dont mes frères et moi, connaissons très bien cette forêt.
— Oui.
— Quel âge as-tu ?
— Seize ans.
— Tu me sembles assez grand pour cette tâche. Qu’en dis-tu ? -

Zach se sentit flatté de cette confiance, et hésita presque à accepter. +

Zach se sentit flatté de cette confiance, et hésita presque à accepter. Était-il à la hauteur ? Puis à la réflexion, il ne voyait pas d’autre guide possible. Il était, de ses frères, celui qui connaissait réellement le mieux la forêt, puisqu’il y passait une bonne partie de son temps libre.
— D’accord. -

-∼
-
-

Aldariel -

— Oui, Aldariel, tu voulais me voir ?

— Oui, Aldariel, tu voulais me voir ?
La jeune elfe fit quelques pas dans la salle du trône. Frêle, vêtue d’une robe mi-longue blanche, pieds nus, un diadème argenté retenant ses longs cheveux noirs emmêlés. Cet endroit était si impressionnant. Et son père avait l’air si imposant quand il était assis sur son trône ! Et elle se sentait toujours si petite face à lui dans ces conditions... Sentant sa gène, et + + constatant qu’il était seul avec elle, il éclata de rire et vint prendre la petite fille de dix ans dans ses bras.
— Papa, je voudrais apprendre à me battre.
— Je m’ennuie. J’ai d les animaux et les autres elfes, je connais les secrets du tissage et du pain elfique, et j’ai aussi appris à jouer de la harpe.
— Tu y parviens à merveille d’ailleurs, surtout le soin. Tu surpasserais - - presque ton maître !
— Oui, et... c’est pour ça que j’ai envie de faire autre chose.
Il réfléchit. Ses grands frères et sœurs avaient fini par s’intéresser à la @@ -487,35 +466,31 @@ plut t’enverrai dès demain un professeur de tir à l’arc : une des meilleures archères de mon escouade d’élite.
Le visage d’Aldariel s’illumina. -

-∼
-
-

Samantha -

La grande salle du temple était immense, et tous les habitants du temple +

La grande salle du temple était immense, et tous les habitants du temple –prêtres et prêtresses, novices, et même les serviteurs– y étaient présents. Il y avait même un grand nombre de fidèles venus de la ville. Elle ne l’avait + + jamais vu aussi pleine. Ils étaient tous là pour elle... C’était excitant, et presque un peu effrayant. -

Le prêtre devant elle se mit à réciter les paroles rituelles d’intronisation. +

Le prêtre devant elle se mit à réciter les paroles rituelles d’intronisation. Dix-sept ans, et elle était intronisée Grande Prêtresse... Déjà ! Mais cette ascension n’avait pas été sans embûches. Lorsqu’elle avait huit ans, ses parents –de modestes marchands– avaient été tués lors d’un raid barbare. - - Trop petite pour être remarquée, elle avait été épargnée. Les quelques survivants de son village, déjà trop démunis pour s’occuper d’une bouche de plus à nourrir, l’avaient confiée à un prêtre itinérant de Melna, qui avait emmené la pauvre orpheline au temple de la ville la plus proche. -

Une fois la douleur et les difficultés d’adaptation passées, Samantha +

Une fois la douleur et les difficultés d’adaptation passées, Samantha avait révélé une forte connexion avec la déesse, et avait souhaité devenir prêtresse, puis grande prêtresse. Elle avait, petit à petit, appris les enchantements sacrés les plus difficiles, maîtrisé les secrets divins les plus cachés, et surtout écarté avec subtilité toutes les concurrentes. -

Et elle avait réussi. Elle se tenait droite, dans la lumière qui tombait de +

Et elle avait réussi. Elle se tenait droite, dans la lumière qui tombait de la large ouverture du toit, au centre de la salle. Elle portait, pour la première fois, la tenue des grandes prêtresses. Sa robe était longue, d’un rouge vif, sans manches, aux larges bordures dorées, et mettait très bien @@ -523,41 +498,42 @@ rouge vif, sans manches, aux larges bordures dor collier d’or couvrant jusque ses épaules, ainsi que plusieurs bracelets, aux poignets, bras et chevilles. Elle était fière de tout ce chemin accompli. -

Le prêtre avait terminé son incantation, et s’écarta en se tournant vers +

Le prêtre avait terminé son incantation, et s’écarta en se tournant vers elle. Les quelques murmures qu’elle avait entendus de la foule se turent. C’était son tour. Elle prit une grande inspiration, et fixa le sol, sous ses pieds nus. Sous l’ouverture du toit, là où elle se trouvait, le marbre du temple s’arrêtait pour laisser place à un large cercle de terre meuble. Elle rejeta ses longs cheveux en arrière, ferma les yeux et entonna une douce mélopée. -

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, +

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, puis se mit à grandir, lentement. Samantha leva lentement les bras, + + et fit quelques mouvements, les yeux toujours clos, comme si elle guidait les jeunes branches vers la lumière. Lorsque l’arbre l’eut dépassée de plusieurs têtes, elle s’arrêta et ouvrit enfin les yeux pour le regarder. -

Un tonnerre d’applaudissement retentit. Cet enchantement, un des plus +

Un tonnerre d’applaudissement retentit. Cet enchantement, un des plus difficiles à maîtriser, devait être réalisé sous les yeux des témoins pour être - - intronisée officiellement en tant que grande prêtresse... Et elle avait réussi, avec brio. Elle poussa un soupir de soulagement. Le prêtre s’avança, tenant entre les mains un cercle d’or qu’il déposa sur sa tête. Les applaudissements redoublèrent. -

Elle était désormais Samantha, grande prêtresse de Melna. +

Elle était désormais Samantha, grande prêtresse de Melna.

∼
+src=
-

+

Uhr -

Prisonnier ! Il était légèrement blessé, mais surtout enchaîné, et +

Prisonnier ! Il était légèrement blessé, mais surtout enchaîné, et humilié. Sa tribu venait de subir une attaque surprise d’un clan ennemi, et ils n’avaient rien pu faire. Ceux qui n’étaient pas morts au combat avait été fait prisonniers, pour être revendus comme esclaves. Lui et ses comparses enrageaient. C’était peut-être encore pire que de mourir libre, l’épée à la main... -

Après une journée de marche intensive, sa colère brute s’était estompée, +

Après une journée de marche intensive, sa colère brute s’était estompée, contrairement à ses compagnons d’infortune, et il s’était mis à réfléchir. Il allait se venger et venger sa famille, c’était sûr. Mais pour cela, il lui fallait d’abord se libérer. Alors qu’ils étaient tous enfermés dans un enclos de @@ -566,70 +542,66 @@ anneaux de m épuisé, il les examina longuement. L’un des anneaux, le huitième qui partait de ses poignets attachés et le reliait aux autres, semblait un peu moins solide. Plus précisément, il n’était pas parfaitement + + fermé, et permettait de laisser passer un ongle. Mais l’anneau restait extrêmement dur. Comment pouvait-il espérer se libérer avec si peu ? -

Les jours qui suivirent furent tout aussi difficiles. Uhr subissait les coups +

Les jours qui suivirent furent tout aussi difficiles. Uhr subissait les coups sans broncher et ne cherchait pas à se rebeller contre ses ennemis, ce qui lui permettait d’éviter de recevoir trop de coups de fouets. Peut-être pensaient-ils briser sa volonté rapidement –il était plus jeune et moins costaud que beaucoup de ses compagnons–, et dans ce cas tant pis pour - - eux. -

Le cinquième jour, l’expédition sembla rejoignit camp nettement plus +

Le cinquième jour, l’expédition sembla rejoignit camp nettement plus important. Il avait du mal à compter, mais il semblait y avoir plus d’ennemis qu’il n’avait de doigts et de doigts de pieds. Peut-être autant qu’il y avait de doigts et de doigts de pieds sur tous les membres de son clan. Il entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi », le chef de ce grand clan barbare. -

Leur petit groupe rejoignit d’autres prisonniers, enchaînés eux aussi, +

Leur petit groupe rejoignit d’autres prisonniers, enchaînés eux aussi, dans un grand enclos. Ils étaient encore mieux gardés que pendant le trajet, et il se découragea un peu. Comment avait-il une chance de s’enfuir à présent ? Soudain il sentit une vive douleur dans son pied gauche, et se retint de hurler. D’abord parce qu’un barbare, ça ne crie pas de douleur, et ensuite parce que ce n’était pas la peine d’attirer des coups de fouet ou de bâton en plus. -

Une fois seul, il observa l’objet qui était rentré dans son pied nu. Il +

Une fois seul, il observa l’objet qui était rentré dans son pied nu. Il s’agissait d’un clou, enfin, d’un morceau de métal pointu vaguement muni d’une tête, dont le clan ennemi s’était servi pour assembler les rondins de bois en barricade autour des prisonniers. Le métal était très dur... Il avait peut-être une chance de s’en tirer, en fait. -

-∼
-
-

Farl -

Cela faisait deux jours qu’il marchait seul. Il était vêtu de gris sombre et +

Cela faisait deux jours qu’il marchait seul. Il était vêtu de gris sombre et de noir, comme de coutume, avec une légère armure de cuir noir sous sa tunique pour le protéger en cas de combat, et avait vérifié plusieurs fois son équipement. Dagues, stylets, dards empoisonnés à diverses substances, tout était bon. Les lames étaient toutes peintes en noir, ne laissant que la pointe + + et le tranchant brillants, afin d’éviter tout reflet inutile. Il avait laissé un peu en retrait, dans une cachette, son sac à dos, contenant de quoi survivre, ainsi qu’un assortiment de poisons et antidotes. Il vérifia encore une fois le fonctionnement de chaque accessoire, ainsi que des fourreaux de poignet, - - qui lui permettaient de dégainer aussi vite que sa pensée. Il était prêt. -

Devant lui, s’étendait le campement du roi Bloupy. Combien +

Devant lui, s’étendait le campement du roi Bloupy. Combien étaient-ils ? Plusieurs centaines probablement. Certes, comme lui avait expliqué son maître, ce n’était pas si inquiétant aux yeux du pays, mais si le problème pouvait être réglé plus simplement qu’en envoyant une armée... -

Il passa les quelques heures avant la nuit complète à observer les allées +

Il passa les quelques heures avant la nuit complète à observer les allées et venues des barbares. Il observa notamment dans un coin, un enclos ou semblaient se débattre des prisonniers, visiblement d’une tribu rivale. Il nota cette information, cela pourrait faire une diversion efficace au besoin. -

Il parvint à deviner que les quatre tentes au centre du campement, +

Il parvint à deviner que les quatre tentes au centre du campement, visiblement bien gardées, devaient abriter des chefs ou sous-chefs de clan. Mais il n’était pas tout à fait sûr de l’endroit où se trouvait leur roi. Il lui faudrait encore observer la situation, ou les tuer tous, ce qui compliquerait nettement la tâche. -

Alors que le jour diminuait encore, il distingua, parmi les prisonniers, un +

Alors que le jour diminuait encore, il distingua, parmi les prisonniers, un jeune homme plus calme, plus posé. Au lieu de se débattre ou de s’effondrer d’épuisement, il semblait très affairé à observer ses chaînes. Que faisait-il donc ? Il s’approcha doucement, tout en restant à couvert. Il vit alors que le @@ -637,22 +609,18 @@ jeune barbare s’effor d’un vieux clou comme levier. Il progressait très lentement, mais il persévérait, et se hâtait de cacher son ouvrage dès qu’un garde s’approchait de lui. -

-∼
-
-

Uhr -

Libre, il était libre. Enfin, presque. Il lui fallait encore s’échapper de +

Libre, il était libre. Enfin, presque. Il lui fallait encore s’échapper de l’enclos, esquiver les gardes ou s’en débarrasser, et gagner le petit +bois à côté. Là, il avait de bonnes chances de pouvoir conserver -bois à côté. Là, il avait de bonnes chances de pouvoir conserver sa liberté, et peut-être, revenir se venger... Mais pas tout de suite. Quand il en aurait les moyens. De plus, s’il n’était plus attaché au sol, ses mains étaient toujours liées, et ses mouvements étaient donc limités. -

Cachant le maillon ouvert, il attendit que le garde soit relevé et que le +

Cachant le maillon ouvert, il attendit que le garde soit relevé et que le calme soit revenu. Puis, tenant le reste de la chaîne dans ses mains pour éviter de faire du bruit, et profitant d’un instant où la lune se cachait derrière un nuage complice, il escalada doucement la palissade. Le garde @@ -662,13 +630,13 @@ ne fut pas suffisant. hasard ? Toujours est-il que le garde se retourna à ce moment là, et après un quart de seconde de surprise, ouvrit la bouche pour crier l’alerte. -

C’est alors qu’une fine silhouette, aussi noire que la nuit, bondit +

C’est alors qu’une fine silhouette, aussi noire que la nuit, bondit sur le garde, lui trancha la gorge tout en l’empêchant de crier, et l’accompagna au sol, le posant doucement en position assise contre la balustrade. Tout s’était passé en très peu de temps, et pas le moindre bruit n’avait filtré. Uhr était impressionné, et effrayé aussi. Ami ou ennemi ? -

La silhouette lui fit signe de ne pas faire de bruit, et lui désigna le petit +

La silhouette lui fit signe de ne pas faire de bruit, et lui désigna le petit bois. Décidant que, de toutes façons, il verrait ça plus tard, il se hâta vers le petit bois, où l’étranger le rejoignit rapidement, sans faire le moindre bruit.
  ?
Uhr se demanda un instant comment un homme aussi petit et frêle pouvait se charger de cette tâche. Puis la vision de l’assassinat du garde lui revint en +mémoire, et il hocha la tête. De toutes façons, ce gars était dangereux, -mémoire, et il hocha la tête. De toutes façons, ce gars était dangereux, mieux valait être de son côté. Et puis n’importe quel côté valait mieux que celui de son ennemi.
— J’ai pu observer. Dans les quatre tentes qui sont là-bas, le roi dort dans @@ -702,23 +670,17 @@ class="newline" />Le jeune homme le regarda, en sortant un outil de son sac.
— Comment as-tu vu tout ça ?
— Cela fait plusieurs jours que je les observe. Je voulais me venger, mais seul, comment faire... -

Le jeune homme le regarda longuement, sans dire un mot.

Le jeune homme le regarda longuement, sans dire un mot.
— Donne moi tes poignets.
Il obéit, et l’étranger utilisa son outil pour ouvrir silencieusement et rapidement les chaînes qui le retenaient.
— Maintenant, il va y avoir moyen de mettre cette vengeance en pratique. -

Il lui sourit, et Uhr lui rendit son sourire. Ami. -

-∼
-
-

Il lui sourit, et Uhr lui rendit son sourire. Ami. +

Farl -

Décidément, ce jeune barbare était hors du commun. Il n’avait pas l’air +

Décidément, ce jeune barbare était hors du commun. Il n’avait pas l’air si différent des autres, et pourtant il avait réfléchi et observé, espérant la - - vengeance qu’il savait illusoire. Et sa patience pour ouvrir ses chaînes... Sans compter qu’avec les informations qu’il avait, il allait enfin pouvoir mettre en place l’assassinat. Et peut-être même plus. Il réfléchit quelques @@ -738,7 +700,7 @@ class="newline" />— Oui, enfuir.
— Si on a le temps, tu crois qu’on peut libérer les autres ?
— Éventuellement, on verra. Ça te va ? -

Le barbare réfléchit encore un instant.

Le barbare réfléchit encore un instant.
— Je n’ai pas d’épée. Les chaînes, c’est bien pour donner des coups de poing, mais pour tuer rapidement, ça ne marche pas.
— Tu as raison. L’homme que je viens de tuer, il avait une épée, je crois. @@ -747,29 +709,25 @@ class="newline" />— Oui. D’ailleurs, il faudra se d Les gardes changent de temps en temps.
Il hocha la tête, et ils se levèrent. Le barbare lui tendit sa main. Il la serra, et ils se sourirent. -

-∼
-
-

Uhr - - -

Il suivit en silence son nouveau compagnon. Malgré sa silhouette si frêle, +

Il suivit en silence son nouveau compagnon. Malgré sa silhouette si frêle, il n’eut aucun mal à maîtriser les quelques gardes qui le séparaient de son objectif, la tente du roi. Et tout cela sans bruit... Il lui fit un signe de tête et entra. -

Une faible lueur venant d’une lampe blafarde éclairait l’intérieur de la +

Une faible lueur venant d’une lampe blafarde éclairait l’intérieur de la tente. Divers objets, plus ou moins précieux semblaient traîner dans un coin. Sur un lit fait de paille recouverte de tissus précieux –un luxe pour des standarts barbares–, dormaient deux silhouettes. Celui qu’il reconnut immédiatement comme le roi, avec sa silhouette et sa couronne, et une + + jeune fille aux cheveux blonds emmêlés, entièrement nue. Il hésita quelques instants. Devait-il la tuer aussi ? Elle portait des traces de coups sur les bras et le dos. Vraisemblablement, on ne lui avait pas laissé le choix de partager la couche du roi. Une prisonnière, comme lui... -

Sans attendre, il trancha la gorge du roi endormi, tout en plaquant +

Sans attendre, il trancha la gorge du roi endormi, tout en plaquant brutalement sa main sur la bouche de la jeune fille. Celle-ci se réveilla en sursaut, et se mit à paniquer. Il s’approcha pour lui murmurer à l’oreille.

Il hocha la tête, et se saisit d’une belle épée, ornée de quelques pierres. +

Il hocha la tête, et se saisit d’une belle épée, ornée de quelques pierres. Si d’habitude il trouvait ces fioritures inutiles, il devait admettre que l’arme était d’excellente facture et les coups sur la lame montraient qu’elle avait servi maintes fois. Il la glissa dans sa ceinture. Il y avait aussi des bijoux, avec des motifs divers et des formes variées. Des trophées de guerre, probablement. Chez les barbares, quand un bijou n’était pas une preuve d’un ennemi vaincu, c’était au pire une monnaie d’échange, leur aspect - - décoratif étant très secondaire. -

— Aleeeerte !

— Aleeeerte !
Il sursauta, et la jeune fille aussi, cherchant à lui dire des yeux que non, elle n’y était pour rien. Il ne réfléchit pas plus longtemps, saisit la couronne du roi et se rua au dehors, son épée à la main. -

-∼
-
-

Farl -

Quatre chefs barbares étaient enfermés dans la tente. Malgré leurs +

Quatre chefs barbares étaient enfermés dans la tente. Malgré leurs chaînes, ils étaient impressionnants. Ils étaient grands, particulièrement + + musclés et portaient de longues cicatrices. Ces trois hommes et cette femme avaient dans le regard une telle fierté et une telle colère d’être ainsi réduits à l’état d’esclaves qu’il s’était demandé un instant s’il n’était pas encore plus dangereux de les délivrer. -

Mais il s’était mis rapidement à l’œuvre, et les barbares, bien que très +

Mais il s’était mis rapidement à l’œuvre, et les barbares, bien que très surpris de voir un moustique en capacité de leur venir en aide, ne s’étaient pas plaints. Il était en train de faire sauter la dernière serrure lorsqu’il entendit un cri à l’extérieur. -

— Aleeeerte !

— Aleeeerte !
Les quatre chefs bondirent sur leurs pieds, et ramassant des armes, sortirent rapidement en lui adressant un signe de reconnaissance. -

Dehors, il n’eut aucun mal à se fondre à nouveau dans la nuit, surtout +

Dehors, il n’eut aucun mal à se fondre à nouveau dans la nuit, surtout avec l’agitation qui démarrait. Les quatre combattants se retrouvèrent nez à nez avec d’autres guerriers, et se défendirent farouchement. Dans la cohue, il aperçut la silhouette d’Uhr, l’épée ensanglantée. Il eut un soupir de soulagement. Ça, c’était fait. Il se glissa dans sa direction, et lui fit signe de le suivre. Il fallait faire vite avant que tout le campement ne soit en ébullition. -

Ils croisèrent soudain cinq barbares, l’épée à la main, visiblement alertés +

Ils croisèrent soudain cinq barbares, l’épée à la main, visiblement alertés par les cris. Il n’eut aucun mal à disparaître dans l’ombre d’une tente, mais - - pas Uhr, à qui ils adressèrent un regard inquisiteur. Il hésita quelques instants à le laisser et à filer vers les prisonniers, mais c’était le laisser courir à sa perte, et eut des remors. Même s’il était armé, il était tout de même plus petit que ses adversaires, et seul face à cinq... Il s’accroupit et s’apprêta à bondir à sa défense. -

À sa grande surprise, au lieu de brandir son épée, le jeune barbare +

À sa grande surprise, au lieu de brandir son épée, le jeune barbare se contenta de désigner du bras le centre du campement, d’où ils venaient.
— Là-bas ! Il y a des intrus !
Les gardes se ruèrent dans la direction indiquée, sans réfléchir plus longuement à la présence d’Uhr, ni à son butin. -

Ils se mirent à courir, et rapidement, arrivèrent près de l’enclos des +

Ils se mirent à courir, et rapidement, arrivèrent près de l’enclos des prisonniers. Il y avait deux gardes en alerte devant la barrière qui servait de + + porte.
— Farl, va les libérer pendant que j’occupe ceux-là.
Il hocha la tête, et contournant l’entrée, il escalada lestement la palissade et @@ -854,32 +808,28 @@ saisirent leur cha l’entrée de l’enclos en hurlant de rage. Il ne voyait pas ce qui s’y passait, mais à l’agitation qu’il devinait, il semblait que les deux gardes avaient été rejoints par des renforts. -

Dans la cohue, cependant, un des assaillants parvint à pénétrer au cœur +

Dans la cohue, cependant, un des assaillants parvint à pénétrer au cœur de l’enclos et l’aperçut, en train de faire sauter la dernière serrure. Surpris de le voir, mais comprenant rapidement qui était à l’origine de l’échappée des esclaves, il se rua sur lui. Farl esquiva habilement les coups violents et extrêmement rapides, bien qu’heureusement imprécis que le barbare engagea contre lui, mais dut reculer contre la palissade. Il savait manier ses - - dagues courtes à la perfection, mais contre un adversaire alerte et avec une telle allonge, le combat était plus complexe. Il devait escalader cette barrière et trouver un abri rapidement pour pouvoir sortir une arme de jet... -

C’est alors qu’une main se referma sur son bras, et le souleva. En un clin +

C’est alors qu’une main se referma sur son bras, et le souleva. En un clin d’œil il se retrouva juché au sommet de l’échafaudage, avec Uhr qui lui souriait.
— Merci.
— On file et on discute après ?
Il lui rendit son sourire.
— Ça marche. -

-∼
-
-

Uhr -

Ils se mirent à courir en direction de la forêt. L’agitation causée par + + +

Ils se mirent à courir en direction de la forêt. L’agitation causée par les prisonniers qui se rebellaient et la mort du roi avait détourné suffisamment l’attention, et ils atteignirent sans encombre l’abri des arbres. Farl le regardait avec une certaine admiration. Il lui avoua qu’il @@ -893,7 +843,7 @@ class="newline" />— Bah, on y dit aussi qu’il faut combattant. Et toi, tu es petit, tout frêle, et tu en as tué beaucoup, très efficacement ce soir.
— Merci. -

Ils restèrent un instant silencieux, le temps de reprendre leur +

Ils restèrent un instant silencieux, le temps de reprendre leur souffle.
— Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ?
— Je ne sais pas. Je n’ai plus vraiment de clan. Je ne sais pas trop @@ -914,25 +864,21 @@ class="newline" />Il n’avait pas os ville, celle dont il avait entendu parler plus jeune... Elle était parfois décrite comme un endroit fantastique, où la nourriture et le luxe coulaient à flots, et où on pouvait revendre des trophées et acheter des + + armes. Et parfois méprisée, car les gens qui y vivaient –humains ou autres races humaines– étaient moins costauds et ne savaient pas se battre comme il faut. Et il s’y passait des choses très compliquées parfois... -

Il sourit et hocha la tête. -

-∼
-
-

Il sourit et hocha la tête. +

Farl -

Il pénétra dans la taverne, et aperçut Uhr, assis à une table. Il lui fit +

Il pénétra dans la taverne, et aperçut Uhr, assis à une table. Il lui fit signe en souriant, et se hâta de le rejoindre. Il portait une tunique grise sans manches et un pantalon de toile sombre tenu par une ceinture de cuir. Il avait l’air d’un habitant tout à fait normal de la capitale, hors sa musculature imposante. - - -

Depuis leur rencontre improbable dans les plaines barbares, il avait +

Depuis leur rencontre improbable dans les plaines barbares, il avait énormément changé. Il avait profité de l’argent de la vente des bracelets trouvés pour se payer des vêtements normaux, et en suivant ses conseils, avait trouvé un petit travail à charger et décharger des caisses de matériel @@ -944,9 +890,9 @@ de l’arnaquer sur sa paie, en vain d’autres petits boulots, demandant généralement beaucoup de bras et peu de réflexion, le dernier en date étant celui d’un videur de taverne. -

Et malgré leurs différences, tous deux étaient rapidement devenus aussi +

Et malgré leurs différences, tous deux étaient rapidement devenus aussi inséparables que deux frères. -

— Farl ! Mais... que fais-tu habillé comme cela ?

— Farl ! Mais... que fais-tu habillé comme cela ?
Il sourit. Il avait troqué les vêtements sobres qu’il portait la journée contre une tunique orange vif à manches longues, et un pantalon rouge.
— Je pense, oui.
Uhr l’observa d’un air critique. Mais il savait que son ami n’avait pas besoin de deviner, sous ses vêtements, quelques accessoires d’assassin dont il avait du mal à se séparer pour comprendre qu’il n’était pas sûr du tout, en fait. Il - - avait longuement hésité avant de prendre cette décision, et ne savait toujours pas si il allait la tenir. Son ami parut comprendre, et lui fit un clin d’œil.
— La garde a une certaine r entrer ?
— Certaines unités, oui. Mais je vais m’engager en simple soldat, et on verra après. -

Il hocha la tête et prit une gorgée supplémentaire. Tout cela était +

Il hocha la tête et prit une gorgée supplémentaire. Tout cela était prometteur. -

-∼
-
-

Irdann -

Enfin, il avait le droit de sortir du temple ! À la fois émerveillé et +

Enfin, il avait le droit de sortir du temple ! À la fois émerveillé et surpris, il observait les gens autour de lui. Ce n’est pas qu’il n’avait vu personne dans le temple, mais l’attitude des gens y était fort différente. Par crainte et respect de la déesse, ils y gardaient une attitude posée, presque + + soumise. Dehors, il les voyait rire et pleurer, s’aimer et se détester, bref, être humains. Sans compter qu’il n’avait jamais vu la capitale, qui était très différente du château du duc son père, au moins dans ses souvenirs d’enfant. -

La rue qu’il suivait était si animée, malgré l’heure très matinale, qu’il +

La rue qu’il suivait était si animée, malgré l’heure très matinale, qu’il regrettait de voir la distance le séparant du poste de garde diminuer. Allons, il aurait d’autres occasions de voir la ville, se dit-il. Il avait rendez-vous avec maître Ernest, qui devait lui enseigner l’art de l’épée. Il existait beaucoup - - de maîtres d’armes, mais Khil, le prêtre qui s’occupait de son éducation et lui avait appris les bases du combat, avait senti les capacités de son élève, et avait décidé de l’envoyer chez le meilleur épéiste qui soit. -

Il était arrivé devant le poste de garde. Il prit une grande inspiration, et +

Il était arrivé devant le poste de garde. Il prit une grande inspiration, et s’adressa au garde qui en gardait l’entrée.
— Excusez-moi, je dois voir maître Ernest.
L’homme l’observa quelques instants. Irdann portait une longue tunique @@ -1017,7 +957,7 @@ blanche, avec dans un pantalon de lin gris clair. Des sandales en cuir complétaient sa tenue, ainsi qu’une ceinture de laquelle pendait une épée assez ouvragée.
— C’est vous le novice du temple de Melna ? Il vous attend. Venez. -

Irdann suivit le garde à l’intérieur. Un homme d’une quarantaine +

Irdann suivit le garde à l’intérieur. Un homme d’une quarantaine d’années, habillé en soldat, discutait tout en lisant une lettre avec un archer, mince, aux cheveux longs, et aux oreilles pointes. Un elfe ! C’était la première fois qu’il en voyait un. On lui avait dit qu’on @@ -1040,8 +980,6 @@ enseignement. En revanche, pendant toute cette dur soldats de la garde de la ville. Ce service rendu est aussi formateur pour vous, car on y apprend beaucoup de choses. Cela vous convient ?
Irdann hocha la tête et retint un sourire. Voilà qui allait changer de la vie - - du temple ! Et puis, être traité comme un soldat, un garde comme les autres, cela le changerait. Fini le fils du duc, fini l’apprenti paladin. Le maître se tourna vers l’elfe, qui attendait en retrait.
-∼
- -

Uhr -

Six lits alignés, un coffre en bois brut sous chacun d’eux. Dans un coin, +

Six lits alignés, un coffre en bois brut sous chacun d’eux. Dans un coin, une petite porte vers ce qui ressemblait à une salle de bains assez simple. Sur un des côtés, un large rideau, qui pouvait potentiellement couper la pièce en deux, derrière lequel se situaient deux autres lits, semblables aux @@ -1066,25 +1000,25 @@ autres. Aucune d un peu de lumière dans ce qui n’était qu’un dortoir pour gardes, semblable à celui qu’il avait connu pendant un an, lorsqu’il s’était engagé. -

Il choisit un lit qui avait l’air inoccupé, et posa les quelques possessions +

Il choisit un lit qui avait l’air inoccupé, et posa les quelques possessions qu’il avait dans le coffre. Puis il s’assit, pensif. Il avait réussi ! Maître Ernest l’avait jugé digne de suivre son entraînement à l’épée, et d’intégrer cette unité d’élite. Non seulement le boulot serait beaucoup mieux payé qu’en tant que soldat de base, mais l’expérience serait sûrement très enrichissante. Et il allait apprendre de nouvelles techniques de combat... Il + + avait entendu dire que dans cette section, on trouvait beaucoup d’épéistes qui venaient de loin et repartaient après avoir suivi son enseignement. Et lui ? Resterait-il à la garde toute sa vie ? -

Ses pensées furent interrompues par l’entrée d’un jeune homme, l’air un - - +

Ses pensées furent interrompues par l’entrée d’un jeune homme, l’air un peu timide. Il portait une tenue de prêtre, ou ce qui y ressemblait, et avait sous le bras son uniforme de garde. Comme lui, il sembla estimer la pièce, puis désigna le lit à côté du sien.
— Celui-ci est libre ?
— Je crois oui. Tu es une nouvelle recrue ?
— Oui. Je m’appelle Irdann. -

Il lui tendit une poignée de main, que le dénommé Irdann serra. Le soir +

Il lui tendit une poignée de main, que le dénommé Irdann serra. Le soir allait tomber bientôt, et les autres gardes allaient rentrer sous peu, ils allaient probablement dîner ensemble. Il restait une petite heure à tuer. La tenue de novice l’intriguait.
 ?
— Je suis Uhr. J’étais un simple soldat jusqu’à hier, et j’ai enfin eu le droit d’intégrer cette unité et de suivre l’apprentissage de maître Ernest. -

Le jeune homme lui sourit et posa un petit sac sur le lit à côté +

Le jeune homme lui sourit et posa un petit sac sur le lit à côté du sien. Il remarqua son épée, ornée de gravures délicates et d’un blason.
— D’où te vient cette arme ?
— De toutes fa soldats, au même rang, n’est-ce pas ?
Soulagé de constater qu’il ne comptait pas insister sur le sujet, il lui rendit son sourire. -

Du bruit se fit soudain entendre dans le couloir, et les autres recrues, en +

Du bruit se fit soudain entendre dans le couloir, et les autres recrues, en tenue de soldat entrèrent dans le dortoir. -

-∼
-
-

Silwë -

La ville humaine était si grande et impressionnante... Des centaines, +

La ville humaine était si grande et impressionnante... Des centaines, voire peut-être des milliers, de maisons faites de pierre et de bois, construites à même le sol. Entre ces maisons, des rues pavées de pierre, et bien peu d’arbres... Et il y avait tant d’humains ! Certes, elle @@ -1168,11 +1098,12 @@ il y a parmi ses arrivons.

∼
+src=
-

+

Irdann -

Une grande plaine s’étalait devant lui. Sur la droite, une forêt épaisse, +

Une grande plaine s’étalait devant lui. Sur la droite, une forêt épaisse, et des montagnes au loin. Dans la plaine, quelques villages, et au centre, un grand temple, dédié à sa déesse. Comment le savait-il ? Il le savait. Une belle jeune femme apparut debout devant lui. Elle @@ -1184,6 +1115,8 @@ class="newline" />— Merci, class="newline" />— J’ai besoin de toi pour une mission importante.
Il releva la tête, surpris.
— Mon nom est Samantha, et je vis dans ce temple que tu vois, près de la + + ville de Touryre.
Elle désigna le temple au centre de la plaine.
— J’y suis la grande prêtresse, mais j’y vis enfermée. Le personnel du @@ -1199,16 +1132,12 @@ class="newline" />— Je sais que tu peux y arriver. Sois ce h toi, Irdann.
La jeune femme sourit, et disparut subitement. Le décor vacilla quelques secondes, puis disparut à son tour. -

Irdann ouvrit les yeux. Il faisait nuit, le dortoir était calme à +

Irdann ouvrit les yeux. Il faisait nuit, le dortoir était calme à part quelques ronflements venant des lits voisins. Quel était ce rêve étrange ? -

-∼
-
-

Samantha -

Elle se releva, et essuya son front. Cette invocation avait été épuisante. +

Elle se releva, et essuya son front. Cette invocation avait été épuisante. C’était la première fois qu’elle envoyait un rêve à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, c’est peut-être la raison de la difficulté de la tâche.
— Je te remercie. Juste un peu d’ class="newline" />L’avantage d’être grande prêtresse, c’est qu’on lui posait peu de questions sur ce qu’elle faisait dans le temple. L’inconvénient, c’est qu’on ne la laissait pas sortir et qu’elle était surveillée tout le temps... - - Ah quelle malchance elle avait eu de se retrouver prêtresse dans ce trou perdu ! Elle avait discuté avec un prêtre venu de la capitale. Il avait pu quitter son temple, et partir à l’aventure. Cela l’avait fait rêver. Mais comment sortir du temple ? Ils étaient si bornés, si + + butés... impossible de leur faire comprendre... Elle avait essayé, en vain. -

Elle suivit la jeune novice, munie d’une bougie, qui la ramenait à sa +

Elle suivit la jeune novice, munie d’une bougie, qui la ramenait à sa chambre. S’enfuir par elle-même, elle y avait pensé. Mais c’était difficile, les prêtres étant pour une bonne partie d’entre eux formés au combat. Elle avait appris le maniement de la dague, et ne quittait jamais la sienne – bien @@ -1238,7 +1167,7 @@ temple, pour l’enlever. Et de fa impressionner tout le monde, et dissuader les prêtres de partir à sa recherche. Construire une légende, voilà ce qu’il lui fallait. Une légende, rien que ça... -

Elle avait envoyé un rêve à ce fameux aventurier prêtre de la capitale. +

Elle avait envoyé un rêve à ce fameux aventurier prêtre de la capitale. Lui était libre comme l’air, et pouvait lui trouver ce héros. Quelques jours plus tard, il lui avait envoyé un rêve en retour, il était à présent beaucoup trop loin pour ça. En revanche, il connaissait peut-être l’homme de la @@ -1246,32 +1175,28 @@ situation : un jeune apprenti paladin du l’épée quelques années plus tôt, et qui finissait sa formation dans la garde de la capitale, auprès du plus grand épéiste connu, maître Ernest. -

Elle se coucha alors que la jeune femme quittait respectueusement la +

Elle se coucha alors que la jeune femme quittait respectueusement la pièce en laissant la bougie sur sa table de chevet. Pourvu qu’il y parvienne... Elle ne le connaissait pas du tout. En cherchant à le contacter par la voie des rêves, elle avait juste senti son âme, celle d’un jeune homme courageux, droit, et intelligent. Il pouvait réussir... -

À présent, elle ne pouvait qu’attendre qu’il se passe quelque chose. Dans +

À présent, elle ne pouvait qu’attendre qu’il se passe quelque chose. Dans combien de temps ? Il pouvait mettre des jours, voire des semaines à arriver... Cette attente allait être longue et insupportable, mais peut-être y avait-il la liberté à la clé. Peut-être. - - -

-∼
-
-

Uhr -

Uhr appréciait les moments où il patrouillait dans la rue avec Irdann et +

Uhr appréciait les moments où il patrouillait dans la rue avec Irdann et Silwë. Ils formaient un trio à la fois très disparate et redoutablement + + efficace. Visuellement, ils incarnaient respectivement la force brute, l’intelligence posée, et la subtilité. Cela les faisait sourire de savoir qu’en réalité, la petite elfe à l’air fragile était tout autant capable que les autres de manier l’épée, et que le barbare musculeux était bien plus intelligent qu’il n’en avait l’air. Mais ce petit jeu d’apparences était à leur avantage, et ils n’hésitaient pas à jouer avec. -

Ces patrouilles, lorsque tout se passait bien, étaient aussi l’occasion de +

Ces patrouilles, lorsque tout se passait bien, étaient aussi l’occasion de discuter tranquillement tous les trois. Uhr avait noté qu’Irdann n’était pas dans son assiette depuis ce matin, mais n’avait pas osé aborder le sujet. Une fois la routine mise en place, et quelques banalités sur @@ -1292,16 +1217,16 @@ pour class="newline" />— Pourquoi une grande prêtresse aurait-elle besoin d’aide pour sortir de son temple ?
— D’après elle, le personnel du temple ne veut pas qu’elle le quitte. Et elle - - souhaite qu’on vienne l’enlever... de façon spectaculaire.
Alors que Silwë ouvrait des yeux incrédules, Uhr réfléchissait.
— Une prêtresse à enlever... de façon spectaculaire... hm. Tu veux bien tout nous raconter en détails ? -

Alors qu’Irdann racontait tous les tenants de son rêve, Uhr se prit à +

Alors qu’Irdann racontait tous les tenants de son rêve, Uhr se prit à sourire.
— Tu as une idée en tête, c’est ça ? Demanda Irdann.
— Une petite. On se retrouve le soir au bar habituel, je vous explique tout + + ça.
— On ne sait même pas si c’est un vrai rêve ou un message...
— Pour ça, proposa Irdann, tu peux toujours aller voir le temple de Melna @@ -1309,28 +1234,22 @@ ce soir, et leur demander si la d grande prêtresse du temple près de la ville en question. Ils doivent le savoir non ?
— Certes. Bon, le tour arrive à sa fin. À ce soir ! -

-∼
-
-

Silwë -

Elle regarda aux alentours lorsqu’elle entra dans la taverne. Il y avait pas +

Elle regarda aux alentours lorsqu’elle entra dans la taverne. Il y avait pas mal de monde, comme d’habitude, mais ils appréciaient l’ambiance détendue de cet endroit, où se côtoyaient toutes sortes d’humains. Certains soirs, comme celui-ci, des ménestrels ajoutaient un peu d’animation. Elle regarda d’un œil distrait un joueur de mandoline accompagner de sa musique un jongleur de couteaux, tout en cherchant ses amis au milieu de la foule. -

Elle finit par les apercevoir, à une table un peu à l’écart. Irdann, +

Elle finit par les apercevoir, à une table un peu à l’écart. Irdann, visiblement essoufflé, venait d’entrer. Elle leur fit un geste et les rejoignit.
— Je reviens tout juste du temple. Il y a bien une grande prêtresse du nom de Samantha, dans la ville de Touryre, à quatre à cinq jours de marche d’ici. Il y a trois ou quatre villages à côté, et une grande forêt qui jouxte le - - temple.
Elle hocha la tête. Il ne s’agissait donc pas d’un rêve...
— Bon, maintenant il n’y a plus qu’à construire une légende.
— C’est ce que les prêtres et les habitants verront, évidemment. Il va + + falloir mettre en scène tout cela, et on ne sera pas trop de trois, croyez-moi.
Il prit une grande inspiration et se pencha vers l’avant de la table, abaissant @@ -1379,6 +1300,8 @@ risque qu’on la voit l’aider...
Uhr avait écouté le morceau de conversation, en réfléchissant. Il reprit la parole.
— Hé, vous m’avez donné une très bonne idée. Dans la fuite, il faut que + + vous deux preniez ma place et celle de la prêtresse, d’une façon ou d’une autre.
— En supposant je puisse me faire passer pour toi, effectivement, ça @@ -1401,10 +1324,8 @@ cheval, portant dans ses bras une jeune femme dans une robe et suffira ?
Uhr sourit.
— Exactement. En plus, si ça tourne mal, je peux vous faire confiance pour - - vous défendre et vous cacher efficacement... -

Ils firent une petite pause pour commander à manger et à boire. Le plan +

Ils firent une petite pause pour commander à manger et à boire. Le plan se dessinait lentement.
— Il reste l’introduction dans le temple pour parler à la prêtresse.
— Silwë, tu sais faire ça, n’est-ce pas ?
— Ne vous inqui class="newline" />— Il faut se procurer des costumes de barbare, et un de grande prêtresse aussi, mais ça ne doit pas être très compliqué.
— Surtout qu’il n’est pas nécessaire que les doublures aient un costume + + parfait, il suffit que ça soit à peu près ressemblant de loin. Vous ne vous approcherez pas des prêtres de toutes façons.
Irdann, qui semblait un peu gêné, fit part d’une remarque.
— Effectivement, cela peut nous compliquer la tâche. Il me faudra donc faire vite, et que nous fassions l’échange rapidement. Que sais-tu faire, en - - tant qu’apprenti paladin de la déesse ?
Il haussa les épaules.
— À part l’immunité dont je vous ai parlé, je ne vois rien qui puisse nous @@ -1449,7 +1370,7 @@ moins efficaces sans s’en rendre compte&nb class="newline" />Uhr sourit.
— Je connais quelqu’un qui peut nous fournir ça, ne vous inquiétez pas. -

Silwë soupira.

Silwë soupira.
— Qui sont ces gens dont tu nous parles qui peuvent nous aider ? Ou...
Elle vit son ami sourire de plus en plus.
— Un assassin — Mieux encore. Disons... Un ménestrel. Je reviens, ne bougez pas.
Il se leva et se faufila dans la foule dense. Irdann et Silwë se regardèrent en haussant les sourcils. -

-∼
-
-

Farl -

Farl terminait son assiette avec appétit. C’était effectivement une +

Farl terminait son assiette avec appétit. C’était effectivement une excellente adresse, il regrettait de ne pas être venu ici plus tôt. Uhr lui avait proposé de le retrouver ici pour un plan bien précis, sans lui donner de détails. Tant qu’à venir, il avait proposé ses services et ceux de son ami Eldon pour animer la taverne. Le cachet n’était pas énorme, mais le repas était compris, et c’était déjà bien pour des ménestrels qui n’avaient pas - - totalement terminé leur formation. De plus, l’ambiance était agréable, et le public accueillant. La soirée commençait bien. Mais que lui voulait son ami ? -

La gérante s’approcha en souriant et proposa aux deux artistes une +

La gérante s’approcha en souriant et proposa aux deux artistes une nouvelle ration. Eldon accepta volontiers, et il s’apprêtait à faire de même lorsqu’il aperçut Uhr s’approcher de la table. Il souriait.
— Tu nous rejoins ?
— J’apporte une nouvelle assiette demanda la gérante.
— Oui, merci !
— Tant qu’à y être, amenez-en quatre, ajouta Uhr. -

Il lui avait déjà parlé de ses compagnons de la garde, mais c’était la +

Il lui avait déjà parlé de ses compagnons de la garde, mais c’était la première fois qu’il les rencontrait. Ils étaient habillés, tout comme Uhr, en soldats –d’une tunique brune et cotte de maille–, mais ils étaient aussi surprenants que différents. -

Le dénommé Irdann, l’apprenti paladin, était un grand brun, aux + + +

Le dénommé Irdann, l’apprenti paladin, était un grand brun, aux cheveux mi-longs, plutôt mince, à moins que ce ne soit le contraste avec Uhr qui lui donnait cet effet-là. Beaucoup d’hommes avaient l’air frêles à côté, en fait. L’autre compagnon était une elfe aux longs cheveux clairs, nommée @@ -1501,7 +1418,7 @@ Silw Ernest, il se serait sérieusement demandé ce qu’elle y faisait. Ils lui sourirent et il s’assit à côté d’eux, pendant que Uhr lui détailla leur plan. -

Les yeux ronds, il fixait les trois soldats à tour de rôle.

Les yeux ronds, il fixait les trois soldats à tour de rôle.
— Mais... c’est complètement insensé votre histoire.
Ils hochèrent la tête.
— S’introduire dans un temple qui se situe loin d’ici, enlever la grande @@ -1528,9 +1445,11 @@ point les d class="newline" />— Quand partirons-nous ?
— Si maître Ernest nous accorde un congé rapidement, on peut partir d’ici une dizaine de jours... le temps de tout préparer. Il faut compter le trajet + + aussi.
Ils opinèrent, puis quittèrent la taverne après avoir payé la gérante. -

Farl rentra seul, son compagnon l’ayant quitté nettement plus tôt. +

Farl rentra seul, son compagnon l’ayant quitté nettement plus tôt. Avait-il eu raison d’embarquer dans cette histoire ? Ils n’y gagneraient aucune gloire, puisqu’ils resteraient incognito... Peu d’argent, même s’ils avaient convenu que, dans la mesure du possible, ils piocheraient dans les @@ -1539,36 +1458,37 @@ une histoire folle... Il savait qu’il n’ écrire de belles sagas épiques digne d’un grand troubadour, mais cette histoire le mériterait amplement. Peut-être pourrait-il se faire aider ? -

Il ne savait quasiment rien des deux compagnons de Uhr... Que +

Il ne savait quasiment rien des deux compagnons de Uhr... Que valaient-ils ? S’ils étaient élèves de maître Ernest, ils étaient probablement des virtuoses de l’épée, mais cela ne serait pas suffisant. Mais il avait confiance en son ami, qui n’était pas du genre à tenter des projets insensés sans avoir mûrement réfléchi aux risques. Lui connaissait ses amis depuis quatre ans maintenant, et devait savoir ce qu’il faisait. - - -

Il se coucha en se demandant vaguement pourquoi il se demandait s’il y +

Il se coucha en se demandant vaguement pourquoi il se demandait s’il y avait quelque chose entre l’elfe et le jeune paladin, qui semblaient très familiers l’un envers l’autre. Ils l’étaient aussi avec Uhr, en fait, et cette question était stupide, il verrait assez rapidement de toutes façons.

∼
+src=
-

+

Sélène -

Sélène jura intérieurement. Elle venait de rater le départ du convoi +

Sélène jura intérieurement. Elle venait de rater le départ du convoi public, composé d’une diligence et de quelques soldats, qui lui aurait permis de rentrer chez elle seule. Elle en avait assez d’être escortée des gardes de son château, qui ne lui laissaient absolument aucun champ libre, et elle avait + + eu bien assez de mal à convaincre ses parents de la laisser se débrouiller seule. La première partie du trajet s’était passée sans aucun problème, elle avait même fait quelques rencontres intéressantes, et avaient rendu les journées moins longues. -

Elle soupira. On était en milieu d’après-midi, et il fallait bien qu’elle +

Elle soupira. On était en milieu d’après-midi, et il fallait bien qu’elle fasse quelque chose. Elle poussa la porte de la seule auberge du village, et alla parler à la patronne, une jeune femme à peine plus âgée qu’elle, au visage accueillant.
Sélène réfléchit quelques instants. Elle n’aimait pas voyager avec beaucoup d’argent sur elle, et n’était pas sûre de pouvoir se payer un cheval et une - - escorte armée de plusieurs hommes. La jeune femme sembla saisir son embarras.
— En fait, si vous n’avez pas peur de marcher et que vous n’êtes pas @@ -1608,7 +1526,7 @@ r délicat... Pas du tout convenable à une jeune fille de votre rang. Enfin, si je puis me permettre.
— Merci pour vos conseils, je vais réfléchir. -

Aller ou ne pas aller voir ce fameux guide ? Elle hésitait. Attendre +

Aller ou ne pas aller voir ce fameux guide ? Elle hésitait. Attendre quelques jours n’était pas mortel. Elle pouvait peut-être même faire parvenir une missive à ses parents pour les prévenir de son retard. D’un autre côté, le « jeune fille de votre rang » lui restait un peu en travers de la @@ -1618,14 +1536,12 @@ femme pos cela, l’idée de partir dans la forêt avec un sauvage était tentante. Qu’avait-elle à perdre à aller voir ? Il n’était peut-être pas rentré de toutes façons. -

Lorsqu’elle arriva près de la petite cabane, elle eut quand même un +

Lorsqu’elle arriva près de la petite cabane, elle eut quand même un instant d’hésitation. Cet endroit ressemblait plus à un abri précaire qu’à - - une maison. Une partie d’elle-même sembla presque soulagée de ne voir aucune lumière à l’intérieur. Elle s’approcha néanmoins de la porte, et s’apprêta à y frapper. -

— Vous cherchez quelqu’un ?

— Vous cherchez quelqu’un ?
Surprise, elle se retourna vivement. Elle n’avait pas entendu l’homme approcher dans son dos.
— Je cherche un guide du nom de Zach. S’agit-il de vous ?
 ?
Il lui tendit la main. Elle frappa dans la sienne.
— Marché conclu. Appelez-moi Sélène. -

-∼
-
-

Zach -

Le soir, sur sa paillasse, Zach réfléchissait. Il avait déjà accomagné des +

Le soir, sur sa paillasse, Zach réfléchissait. Il avait déjà accomagné des voyageurs insolites, mais quelque chose lui disait que cette Sélène lui réservait quelques surprises. -

Elle avait le teint pâle et délicat, une robe violette travaillée, aux +

Elle avait le teint pâle et délicat, une robe violette travaillée, aux bordures dorées, qui semblait convenir à une noble plutôt qu’à une voyageuse. L’air de défi qu’elle avait correspondait aussi, bien qu’il était plus répandu chez les seigneurs que chez les dames, à qui on enseignait @@ -1691,45 +1605,39 @@ qu’il avait crois s’évanouir, ou gloussé ; elle avait plutôt donné l’impression de vouloir le transpercer d’une épée. Heureusement qu’elle n’en avait pas à ce moment là, en fait... - - -

Et puis elle était venue seule, et rien que ça, c’était étrange. -

Et il y avait ce nom, tout simple. Était-ce vraiment le sien ? D’habitude, +

Et puis elle était venue seule, et rien que ça, c’était étrange. +

Et il y avait ce nom, tout simple. Était-ce vraiment le sien ? D’habitude, les nobles aimaient à étaler des noms à rallonge, comme si ce seul nom faisait leur valeur. Était-elle vraiment sans prétention, ou avait-elle quelque chose de louche à cacher ? -

À l’aube, elle était là, prête. Habillée comme la veille, aux bottines près, +

À l’aube, elle était là, prête. Habillée comme la veille, aux bottines près, avec un manteau brun, et munie d’un sac en cuir en bandoulière, en apparence bien rempli. Lui avait ajouté à sa tenue son armure et ses brassards de cuir, et avait lui aussi une besace chargée et une cape, gris foncé. -

Il hocha la tête, lui tendit une gourde et une couverture, qu’elle mit dans +

Il hocha la tête, lui tendit une gourde et une couverture, qu’elle mit dans son sac sans dire un mot, et ils se mirent en route. -

-∼
-
-

Sélène -

Sélène regrettait un peu d’avoir accepté de le suivre. Zach avait un +

Sélène regrettait un peu d’avoir accepté de le suivre. Zach avait un rythme de marche très soutenu qu’il était difficile de suivre. De plus, elle se prenait chaque branche, fougère, buisson, racine, comme si la forêt entière avait décidé de l’empêcher d’avancer. Lui était tellement à l’aise qu’il semblait que ces mêmes obstacles s’effaçaient devant lui. Sur une + + racine particulièrement vicieuse, elle s’étala de tout son long dans des branchages. Zach, qui marchait devant sans la regarder, s’arrêta pourtant instantanément, et se retourna. Pourvu qu’il évite une remarque sarcastique, c’était bien assez humiliant comme ça. Sans dire un mot, il lui tendit simplement la main, et la releva. Elle n’avait pas osé croiser son regard. -

Quelques heures plus tard, alors que ses pieds commençaient à la faire +

Quelques heures plus tard, alors que ses pieds commençaient à la faire sérieusement souffrir, et que son souffle se faisait de plus en plus court, il décréta une pause. Elle se sentit à la fois soulagée et gênée. Faisait-il la pause exprès pour elle ? Certes, il était midi, mais peut-être qu’il ne - - s’arrêtait pas toujours, et mangeait en chemin.
— Comment vont vos pieds ?
— Ça va. Pourquoi ?
Le ton s’était adouci. Venait-elle de passer une sorte de test ? Ou avait-il pitié, finalement ? Elle releva les yeux et son regard croisa le sien le temps d’une seconde. Il lui souriait. -

-∼
-
-

Zach -

Il était évident que Sélène n’avait quasiment jamais mis les pieds dans +

Il était évident que Sélène n’avait quasiment jamais mis les pieds dans une forêt. Elle trébuchait sur chaque branche, chaque racine, sursautait à chaque bruit. Pourtant, il ne l’avait pas entendue se plaindre de la journée, il évita donc quelques remarques amusées qui lui brûlaient les lèvres. Il @@ -1759,6 +1663,8 @@ remarqua aussi tr tout court. Non seulement elle s’était mise à boiter, mais son souffle était de plus en plus court et son visage de plus en plus rouge. Il maintint le rythme jusqu’au soir, et quand les ombres s’allongèrent, il la sentit à bout. + + Ayant repéré un endroit convenable, il s’arrêta et se tourna vers elle.
— Reposez-vous ici, je vais chercher de quoi faire un feu.
Elle sembla hésiter, puis s’assit dos à un arbre, et posa son sac, laissant échapper un léger soupir de soulagement. -

Il revint une dizaine de minutes plus tard. En plus du bois, il avait +

Il revint une dizaine de minutes plus tard. En plus du bois, il avait trouvé quelques baies. La nuit était quasiment tombée, mais cela ne lui avait jamais posé problème. Sélène était toujours assise, adossée au même arbre, penchée en avant, immobile. Endormie ? Elle avait @@ -1783,15 +1689,11 @@ fron sang à midi. Peut-être que ses doigts cachaient les blessures, après tout, ses chaussettes posées à côté d’elle en portaient toujours les traces. -

-∼
-
-

Sélène -

— Vous allez bien ?

— Vous allez bien ?
Elle sursauta et ouvrit les yeux. Il faisait noir autour d’elle. Elle cacha rapidement ses pieds sous sa robe, en se redressant.
— Oui, oui. Je crois que je me suis assoupie, désolée...
 ! -

Elle regarda son guide, qui venait de réussir à allumer un feu. Il ne +

Elle regarda son guide, qui venait de réussir à allumer un feu. Il ne semblait pas se douter de ce qui s’était passé. Ouf, elle n’était passée pas loin de la catastrophe. La chaleur et la lumière lui rendirent un peu de forces, et plus encore le repas qu’il lui tendit, composé essentiellement de @@ -1825,31 +1727,27 @@ class="newline" />— Ce coin de for de gros soucis, donc je dormirai aussi. Et ne vous en faites pas, ajouta-t-il en voyant son air inquiet, je dors souvent seul en forêt et je sais me réveiller si quelque chose d’anormal se passe. -

Elle sortit la couverture, s’enveloppa dedans, posa sa tête sur sa besace +

Elle sortit la couverture, s’enveloppa dedans, posa sa tête sur sa besace et avant d’avoir le temps de constater que le sol était bien trop dur, elle s’endormit profondément. -

-∼
-
-

Zach -

Pendant les quelques minutes où il s’occupait du feu, de façon à +

Pendant les quelques minutes où il s’occupait du feu, de façon à s’assurer qu’il ne dégénère pas, il observa la jeune femme. Elle était - - épuisée. Peut-être avait-il été un peu rude avec elle ? Finalement, elle suivait à peu près son rythme, sans se plaindre, et sa compagnie n’était pas désagréable. Ces cinq ou six jours de traversée ne s’annonçaient pas si mal. Il écarta aussitôt une idée idiote qui lui traversa l’esprit. Non, pas + + avec une noble. Surtout sa cliente. Ç’aurait été une paysanne, ou une servante, il se serait peut-être posé la question, mais avec une damoiselle de haut rang, c’était le meilleur moyen de s’attirer les pires ennuis... -

Il se leva en s’étirant, fit un tour rapide du campement de fortune, puis +

Il se leva en s’étirant, fit un tour rapide du campement de fortune, puis s’enroula dans sa propre couverture, de l’autre côté du feu, et s’endormit à son tour. -

Le lendemain, il se réveilla de très bonne humeur. Habitué à dormir à +

Le lendemain, il se réveilla de très bonne humeur. Habitué à dormir à même le sol, il avait passé une très bonne nuit. À la grimace que fit Sélène en se levant, il se rappela que ce n’était pas le cas de tout le monde. Si on y ajoutait les courbatures dues à l’effort qu’elle avait fourni la veille, @@ -1859,49 +1757,47 @@ peu plus d qu’elle ne prit pas trop mal. Vers le début de l’après-midi, elle lui posa même quelques questions sur certaines plantes et arbres qu’ils croisèrent. -

Alors que le soir approchait, il la laissa encore près du campement pour +

Alors que le soir approchait, il la laissa encore près du campement pour aller chercher de quoi faire un feu. Avec un peu de chance, il trouverait peut-être du petit gibier, et ils feraient un bon repas, pour changer. Ils pouvaient se permettre de prendre un peu de temps, car ils avaient bien avancé. Ce n’était pas parce qu’il avait une réputation de sauvage qu’il ne savait pas apprécier quelques bons moments. -

Son sang se glaça soudain lorsqu’il entendit un cri. C’était sa voix. Si +

Son sang se glaça soudain lorsqu’il entendit un cri. C’était sa voix. Si elle avait été n’importe quelle autre fille, il aurait cru à une rencontre inattendue avec une araignée. Mais là... Dégainant d’un même geste son épée de sa ceinture et son couteau de sa botte, il se précipita vers le camp. -

-∼
-
-

Sélène -

Elle recula lentement, de façon à garder toujours dans son champ de +

Elle recula lentement, de façon à garder toujours dans son champ de vision les deux hommes. Leurs vêtements étaient sales et un peu déchirés, ils étaient armés l’un d’un gourdin et l’autre d’une vieille épée. Ne pas paniquer. À l’université de magie, elle s’était entraînée à combattre + + physiquement, en utilisant son bâton de magicienne comme d’une arme lorsqu’elle ne voulait ou ne pouvait pas utiliser la magie. Elle n’avait trouvé à la place qu’une branche cassée, lourde et peu pratique à manier ; mais elle comptait bien ne pas se laisser faire. Au pire, elle pouvait essayer de gagner du temps. Pourvu que Zach arrive vite... mais était-il capable de maîtriser ces deux brutes ? -

Elle était si concentrée qu’elle ne fit même pas attention à ce +

Elle était si concentrée qu’elle ne fit même pas attention à ce qu’ils lui dirent. L’un d’eux, celui à l’épée, s’avança. Elle pivota et plaça son arme si dérisoire dans sa direction. Ne pas le laisser s’approcher, coûte que coûte. Qu’avait-elle à perdre ? Ces deux brigands n’allaient pas se contentent du peu d’or qu’elle possédait de toutes façons... -

À l’instant où le bandit leva son épée pour dégager le bâton, l’homme au +

À l’instant où le bandit leva son épée pour dégager le bâton, l’homme au gourdin disparut soudainement de son champ de vision. Sentant la panique monter, elle dirigea d’un mouvement brusque la branche vers le visage de l’autre. Si elle touchait ses yeux avec les brindilles à son extrémité, elle pouvait gagner encore un peu de temps... Il esquiva le coup, puis dégagea la branche sur le côté du plat de sa lame, avant de s’avancer vers elle d’un pas. -

Alors qu’il allait l’atteindre, il s’effondra brusquement, à ses pieds. Elle +

Alors qu’il allait l’atteindre, il s’effondra brusquement, à ses pieds. Elle n’eut pas le temps de comprendre ce qui se passait lorsqu’une main se posa sur son épaule. Cette fois, elle ne put retenir un cri de panique. Maintenant sa prise à deux mains sur son arme de fortune, ramenant les @@ -1916,9 +1812,11 @@ d’elle. Les deux hommes gisaient tremblant. Il lui prit délicatement la main.
— Viens, il ne faut pas traîner ici. D’autres pourraient venir.
-

Zach ramassa leurs deux sacs, les passa en bandoulière, et l’emmena au + + +

Zach ramassa leurs deux sacs, les passa en bandoulière, et l’emmena au pas de course. Elle le suivit sans réfléchir. -

Combien de temps s’était passé lorsqu’elle reprit un peu ses esprits ? +

Combien de temps s’était passé lorsqu’elle reprit un peu ses esprits ? Elle l’ignorait. Mais la nuit achevait de tomber, et ses jambes commençaient à faiblir. Il n’avait pas lâché sa main.
— Où va-t-on ?
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant un amas rocheux.
— C’est un peu escarpé, mais pas trop difficile. Ne lâche pas ma main, et n’hésite pas à t’accrocher de l’autre à la roche ou à la végétation. -

L’ascension fut difficile, et tenait presque plus de l’escalade que de la +

L’ascension fut difficile, et tenait presque plus de l’escalade que de la marche. Elle devait se tenir sans cesse à la paroi qu’elle voyait de plus en plus mal. Sans compter qu’elle ne pouvait plus tenir sa robe, et se prenait les pieds dedans. Comment lui faisait-il pour grimper avec les deux sacs, en tenant sa main, et sans montrer le moindre effort ? -

Une pierre se détacha subitement sous son pied gauche, dans un +

Une pierre se détacha subitement sous son pied gauche, dans un léger craquement. Elle sentit son second pied glisser, et sa main chercha –en vain– de quoi se raccrocher à la paroi. Par réflexe, son autre main s’aggrippa encore plus fort à celle de Zach, en laissant @@ -1946,16 +1844,18 @@ class="newline" />Ne pas regarder en bas. Ne pas regarder en bas. Tremblante, el prise qu’il lui avait désignée, et reposa ses pieds sur un rocher. Puis elle leva les yeux vers lui. Il lui adressa un sourire encourageant.
— C’est presque fini. -

Quelques mètres plus loin, la paroi se fit carrément verticale et lisse. +

Quelques mètres plus loin, la paroi se fit carrément verticale et lisse. Zach désigna un buisson au dessus de sa tête.
— C’est ici. Par contre, tu vas devoir lâcher ma main quelques instants.
Ell vit sa silhouette escalader lestement les derniers mètres et disparut + + dans le buisson sombre. Puis ce buisson s’écarta légèrement, laissant entrevoir une grande faille dans laquelle il se tenait assis. Il se mit à plat ventre au bord, et tendit son bras. Elle le saisit, et il la hissa jusqu’à lui. Le buisson se replaça sur l’entrée de la faille, coupant toute lumière. -

— Où sommes-nous ?

— Où sommes-nous ?
— Dans une petite grotte cachée sur cette falaise. Fais attention, c’est un peu bas de plafond. Il n’y a que moi qui connaisse cet endroit.
— Comment peux-tu en être sûr ?
— Il y a un petit ruisseau qui se d grotte. Ce léger bruit a l’avantage de masquer nos sons, déjà un peu étouffés par la paroi et les buissons. D’ailleurs, je vais en profiter pour remplir les gourdes d’eau fraîche. -

Elle l’entendit des bruits de pas s’éloigner rapidement vers le +

Elle l’entendit des bruits de pas s’éloigner rapidement vers le fond de la grotte, tandis qu’elle-même s’éloignait de l’entrée de la grotte, lentement, à quatre pattes et en essayant de ne pas se cogner.
— Mais comment fais-tu pour t’y retrouver dans cet ne pas te prendre la paroi ? Je ne vois absolument rien...
— Je connais cette grotte comme ma poche. Ça aide.
- - -

Elle l’entendit revenir et s’asseoir face à elle. Il prit doucement sa main +

Elle l’entendit revenir et s’asseoir face à elle. Il prit doucement sa main et y déposa la gourde qu’il venait de remplir. L’eau était délicieusement glacée. Puis il fit de même avec un morceau de pain. Qu’il connaisse sa cachette les yeux fermés, d’accord, mais qu’il trouve directement sa @@ -1988,14 +1886,14 @@ class="newline" />Ses doigts première fois, marquer un instant d’hésitation gêné.
— J’ai des yeux de chat, il paraît.
Le contact entre leurs doigts se rompit. -

Alors qu’ils mangeaient en silence, elle réfléchissait. Ainsi, il voyait dans +

Alors qu’ils mangeaient en silence, elle réfléchissait. Ainsi, il voyait dans le noir... Ce genre de don était peu courant. Elle fit mentalement la liste des êtres qui avaient cette capacité. Les elfes et les nains, déjà, bien que le mécanisme soit totalement différent pour les deux races. Il y avait aussi les loups-garous, et les vampires... Elle eut un léger frisson et passa machinalement la main sur son cou, un peu soulagée de n’y sentir aucune marque de blessure. -

Elle se rappela alors que si elle ne voyait rien, lui la distinguait +

Elle se rappela alors que si elle ne voyait rien, lui la distinguait parfaitement, du moins semblait-il. Avait-il suivi sa pensée sur son visage ? Voulait-il éloigner le sujet des « yeux de chat » ? Toujours est-il qu’il reprit la parole.
— Tu emmènes souvent des gens dans cette cachette ?
— Non. Tu es la première. -

-∼
-
- - -

Zach -

Il la vit terminer de manger avec un air pensif. Les brigands, la fuite, +

Il la vit terminer de manger avec un air pensif. Les brigands, la fuite, l’ascension, la chute, la cachette... Tout cela devait faire beaucoup pour quelqu’un qui n’avait pas l’habitude. Elle semblait un peu choquée, mais elle tenait étonamment bien le coup. Ou alors elle cachait-elle très bien son trouble ? -

Il la vit frotter ses mains et ses bras. Avant qu’il ne fasse une remarque +

Il la vit frotter ses mains et ses bras. Avant qu’il ne fasse une remarque sur la température, elle anticipa.
— Il fait froid dans cette grotte.
Il se rappela qu’elle ne voyait rien, contrairement à lui. Cela devait être extrêment gênant pour elle, de se sentir observée sans pouvoir observer en + + retour.
— On ne peut pas faire de feu, et l’humidité n’aide pas. Installe-toi sur le lit, vers le fond, et couvre-toi le plus possible. Enfin, lit... le tas de bruyère. Ce n’est pas très confortable, mais c’est mieux que la roche, et ça isole du froid. -

Pendant qu’elle s’installait, il se rapprocha de l’entrée et écarta +

Pendant qu’elle s’installait, il se rapprocha de l’entrée et écarta légèrement le buisson qui la masquait. L’autre avantage de cette cachette, c’est qu’elle faisait un excellent point d’observation. La forêt était calme. Une lueur, très lointaine, dans la direction opposée à leur trajet. Brigands ou voyageurs ? Rien d’inquiétant vue la distance de toutes façons. -

Il revint vers le fond de la grotte, et ne put s’empêcher de remarquer que +

Il revint vers le fond de la grotte, et ne put s’empêcher de remarquer que Sélène tremblait.
— Tu as toujours froid ?
— Oui, un peu.
— Bon d’accord. Mais tu as int sinon...
— Compris !
Il n’avait pas forcément envie d’entendre la liste des supplices qu’elle - - prévoyait de lui faire subir s’il avait le malheur de laisser traîner une main au mauvais endroit. De plus, son ton presque menaçant lui donnait l’impression qu’elle allait mieux. Et pour être honnête avec lui-même, sans @@ -2058,16 +1950,14 @@ cela, il aurait probablement eu froid lui aussi. Il d posa près de lui, de façons à garder son épée à portée de main en cas de besoin, et s’enroula dans sa couverture, tout contre la jeune femme. -

-∼
-
-

Sélène -

Zach sentait la transpiration et le cuir de son armure –qu’il n’avait +

Zach sentait la transpiration et le cuir de son armure –qu’il n’avait même pas enlevée–, mais elle réalisa subitement qu’elle-même ne devait pas + + sentir bien meilleur. Elle ne l’aurait pas admis tout haut, mais elle était soulagée de l’avoir près de lui. Non seulement il lui tenait chaud, mais sa présence, son souffle calme, même cette odeur la rassurait. Elle avait un peu @@ -2075,12 +1965,12 @@ de mal bandits, l’avait amenée dans cet endroit si bien protégé et connu de lui seul... Était-il sincère lorsqu’il lui avait avoué qu’elle était la première à y pénétrer ? -

Elle réalisa soudainement que si quelque chose se passait mal, elle était +

Elle réalisa soudainement que si quelque chose se passait mal, elle était incapable de s’enfuir de cet endroit sans se rompre le cou. Il pouvait la garder prisonnière ici s’il le voulait. Que pourrait-elle faire, s’il décidait d’abuser de la situation ? Elle chassa cette idée. Il n’aurait pas attendu ce soir pour ça. -

— Sélène ? Ça va ?

— Sélène ? Ça va ?
— Oui, oui...
Son visage n’était pas tourné vers elle. Il avait dû sentir son trouble aux battements de son cœur.
— Oui...
Son ton de réponse semblait gêné. Lui, qu’elle avait toujours vu si assuré, si calme, maître de lui-même, se trouvait si mal à l’aise sur ce genre de question ? -

-∼
-
-

Zach -

Il n’avait pas besoin d’entendre ses question ou ses interrogations. Son +

Il n’avait pas besoin d’entendre ses question ou ses interrogations. Son corps à côté du sien semblait lui crier qu’il se moquait d’elle. Pourtant elle ne disait rien... N’osait pas poser la question ? Il soupira. Au point où il en était...
Surprise, Sélène se tut quelques instants. Puis elle reprit, légèrement gênée - - à son tour.
— Désolée...
— Il n’y a pas de mal. Tu ne pouvais pas savoir. -

Elle laissa passer un moment de silence. Elle semblait plus détendue +

Elle laissa passer un moment de silence. Elle semblait plus détendue qu’au début. Il valait mieux qu’elle se pose des questions sur lui que sur tout ce qui s’était passé ce soir, finalement... Pourtant il sentait qu’elle réfléchissait encore. Elle reprit la parole quelques minutes plus @@ -2158,8 +2042,6 @@ exactement comment tu fais ?
— Je n’ai pas l’impression de voir différemment. En fait si je laisse mes yeux s’accoutumer à l’obscurité, je finis par voir très bien. J’ai même été très surpris de constater que j’étais le seul de ma fratrie à pouvoir faire ça, je - - croyais ça tout à fait naturel... J’ai l’impression que s’il n’y avait aucune source de lumière, je ne verrais rien. Mais ça n’arrive jamais, il y a toujours un petit quelque chose...

Zach était impressionné.

Zach était impressionné.
— D’où tu sais tout ça ?
— Je l’ai lu.
À ses battements de cœur et la très légère tension dans son corps, il sut @@ -2181,6 +2063,8 @@ risquait de la braquer. Or, il apprenait tout de m intéressantes... Ce fut elle qui reprit.
— Après, il y a aussi des gens, des humains je veux dire, qui naissent avec une vision nocturne comme ça, sans explications, ni origines spécifiques. + + C’est plutôt rare cela dit. Vue ta silhouette, il est plus probable que tu aies des antécédents elfiques.
Elle avait ça d’un ton tout à fait neutre. Sans la moindre condescendance ou @@ -2189,14 +2073,12 @@ class="newline" />— C’est dr class="newline" />Il la sentit hausser les épaules.
— D’où je viens aussi, c’est très mal vu. Personnellement, je ne vois guère de différence. Les elfes sont des hommes comme les autres. -

Zach se demanda d’où elle tenait cet avis assez ouvert, pour quelqu’un +

Zach se demanda d’où elle tenait cet avis assez ouvert, pour quelqu’un qui semblait venir du même coin que lui. Peut-être des lectures ? Ou... dans ce qu’elle n’avait pas dit ? Il avait voyagé avec beaucoup de gens, au cours de sa carrière ; certains étaient particulièrement virulents vis à vis des autres races humaines, d’autres n’en avaient rien à faire, d’autres les admiraient et les enviaient... Surtout les elfes, soi-disants plus beaux, - - plus agiles, plus sages, plus tout un tas de choses... Il se gardait en général de donner son avis sur le sujet, et personnellement, il attendait d’en rencontrer avant de juger. Il n’avait jamais croisé de nain, et @@ -2207,37 +2089,33 @@ Pouvait-il lui-m n’avait jamais envisagé sérieusement jusqu’alors. Mais Sélène semblait bien connaître le domaine... et ça, il était sûr que ce n’était pas du bluff. -

Il entendit sa respiration et son pouls se ralentir. Elle s’était endormie. +

Il entendit sa respiration et son pouls se ralentir. Elle s’était endormie. Bercé par ce rythme régulier et la chaleur de son corps à côté du sien, il ne tarda pas à faire de même. -

-∼
-
-

Sélène -

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Sélène mit un petit moment à savoir où elle +

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Sélène mit un petit moment à savoir où elle était. La grotte était éclairée par la lumière du jour, qui filtrait largement à travers le buisson masquant son entrée. Elle pouvait enfin voir à quoi ressemblait cette fameuse cachette. Elle était plus petite que ce qu’elle s’était imaginé : allongée sur le lit de bruyère, elle touchait le mur froid de + + sa main droite alors que l’entrée n’était qu’à quelques mètres à sa gauche. Elle s’assit sur le matelas, finalement pas si inconfortable que cela. -

Zach n’était plus étendu près d’elle, et il avait laissé à côté sa ceinture +

Zach n’était plus étendu près d’elle, et il avait laissé à côté sa ceinture et son épée, sa tunique et son armure. Elle l’aperçut au fond de la grotte, cinq mètres plus loin, agenouillé auprès de la vasque où s’écoulait un mince filet d’eau. Son dos, fin et musclé, rappelait effectivement la silhouette des elfes, même si ses épaules étaient plus carrées. Et la force qu’il avait eue lorsqu’il fallait la hisser la veille au soir... Un demi-elfe ? Possible... Il y en avait quelques-uns à l’université - - de magie, mais elle n’avait pas forcément eu le loisir de les voir à demi-nus. -

Elle réalisa soudainement que ce n’était peut-être pas très convenable +

Elle réalisa soudainement que ce n’était peut-être pas très convenable de l’observer ainsi, d’autant plus qu’il ignorait probablement qu’elle était éveillée. Détournant le regard, elle se leva.
— Ouille !
— Ah, grave.
— Fais voir ?
-

-∼
-
-

Zach -

Sélène s’approcha, s’accroupit près de lui, et lui saisit le bras. Elle +

Sélène s’approcha, s’accroupit près de lui, et lui saisit le bras. Elle examina la coupure d’un air critique. Certes, ce n’était pas un coup si + + anodin... Même s’il avait déjà connu pire. Et la blessure était en bonne voie de cicatrisation.
— Tu n’avais pas pu recoudre ?
— Pas vraiment...
— Ne bouge pas.
Elle lâcha son bras, et se leva pour aller fouiller dans son sac. Il entendit - - quelques bruits de métal et de verre. Il avait entendu ces bruits, la veille, en transportant ce même sac, et n’y avait pas prêté attention dans l’urgence. Maintenant qu’il avait le temps de se poser la question, son contenu l’intriguait. -

Elle revint rapidement, tenant une petite boîte métallique à la main +

Elle revint rapidement, tenant une petite boîte métallique à la main qu’elle ouvrit.
— Tu sais, ça va, ne t’en fais pas pour moi.
— Donne ton épaule.
Il ne savait pas quoi r débrouiller seul, mais était-ce une raison pour ne pas accepter une petite aide spontanée ? Et puis, le contact de sa main n’était pas désagréable. -

Il se leva, et alla ramasser ses affaires.

Il se leva, et alla ramasser ses affaires.
— Si tu veux, tu peux profiter de la vasque au fond pour te rafraîchir. Je vais faire un tour pendant ce temps.
Il lui adressa un sourire rapide, et sortit. Le soleil était déjà haut dans le @@ -2300,14 +2174,10 @@ S D’où tenait-elle tout ce savoir ? Quelles autres surprises l’attendait avec cette étrange voyageuse ? Il réalisa alors qu’il s’était mis à la tutoyer depuis la veille au soir. Elle aussi. S’en était-elle rendu compte ? Ça n’avait pas eu -l’air de la choquer... -

-∼
-
-

Aldariel

Elle entra dans la salle du trône. Cette salle était toujours aussi magnifiquement décorée, mais l’impressionnait bien moins qu’avant, et son @@ -2341,6 +2211,8 @@ seules.
Aldariel ouvrit des yeux ronds d’incrédulité.
— Sérieusement ?
— Je l’ai observé de mes propres yeux, crois-moi. Ce n’est pas le cas dans + + toutes les contrées humaines, évidemment, mais dans le fief du duc De Vane, c’est le cas.
— Tu penses que c’est vraiment dangereux ?
Il sourit.
— Oui. J’ai envoyé un oiseau portant le message au duc, l’invitant à vous accueillir toutes les deux.
Aldariel retint un cri de joie. -

-∼
-
-

Silwë

Silwë était debout face à une table où s’étalait une carte, dans un salon - - du palais. Elle réfléchissait à cette nouvelle aventure. Elle ne s’attendait pas à une telle responsabilité, à peine rentrée chez elle ! C’était un grand honneur et une grande confiance, car le roi lui confiait rien de moins + + que sa fille. Elle doutait presque de ses capacités à mener une telle mission...

Elle connaissait indirectement la princesse. Sa mère avait été son @@ -2417,6 +2285,8 @@ class="newline" />La jeune princesse prit un air d class="newline" />— Non, désolée. Cela ferait un détour de plusieurs jours, et nous n’avons pas tellement le temps...
— C’est dommage... On m’a dit que cette ville est très belle. N’est-ce pas là + + que tu as vécu ?
Silwë sourit. Elle serait bien aussi passée par la capitale, voir certaines personnes qui y vivent.
— Et le duc, ça ne le gène pas ?
— D’après votre père, non, mais il a du mal à convaincre ses pairs. Il espère d’ailleurs que notre venue puisse changer –un petit peu– les choses... Mais - - nous verrons bien. Je ne connais pas cette région non plus, pour tout vous dire.

Elle laissa la jeune princesse observer la carte, pendant qu’elle vérifiait + + son équipement. Elle enfila par dessus sa tunique une armure légère en cuir, qu’elle avait faite faire chez les humains, ajustée à sa taille. Sans manches, elle ne couvrait que le buste et descendait à mi-cuisse, fendue sur les côté. @@ -2482,17 +2352,15 @@ class="newline" />— Appelle-moi par mon prénom, et dis-moi tu. S’il-te-plaît.
Silwë se redressa, suprise et soulagée en même temps.
— D’accord. -

-∼
-
-

Aldariel

Aldariel examinait la chambre avec intérêt. Une petite pièce, avec deux lits humains et deux tables de chevet, une vieille armoire en bois, et dans un angle de la pièce, un petit miroir et un baquet vide posé sur une meuble. Une fenêtre de petite taille laissait entrer les dernières lueurs du soir. Elle voulait poser des questions sur tout, mais Silwë n’était pas encore + + montée.

Trois jours qu’elle étaient parties. Elles avaient quitté la forêt en début d’après-midi, et étaient arrivées dans un premier village humain. Un peu @@ -2527,6 +2395,8 @@ extraordinaires, alors... Peut- solutions ? C’est incroyable ce que les humains peuvent être plein de ressources et d’idées, parfois...

Aldariel fixa le plafond de la chambre pendant un moment. Elle se + + remémora les regards surpris des villageois en les voyant arriver. Beaucoup leur avaient souri. Mais certains les avaient regardées en fronçant les sourcils. Un homme s’était éloigné à la table la plus loin d’elles lorsqu’elles @@ -2553,8 +2423,6 @@ class="newline" />— C’est un peu vrai chez nous, non— Évidemment, mais eux ne peuvent pas le choisir. Résultat, ils sont assez coincés sur le sujet... Ajoute à ça le fait que certains considèrent qu’une femme doit être soumise, et je te laisse imaginer la réputation qu’on peut - - avoir auprès d’eux...
— Forcément, vu comme ça...
— Cela dit, ne t’inquiète pas trop, ça ne veut pas dire qu’on est en danger @@ -2564,15 +2432,13 @@ de nos armes, ou de crainte de cr simplement parce qu’ils n’ont pas envie de s’en mêler. Donc pas d’inquiétude.

Les humains étaient décidément surprenants. Il y avait d’autres + + questions qu’elle voulait poser. Et les autres races ? Les nains, par exemple, en avait-elle croisé ? Mais elle entendit à sa respiration qu’elle s’était endormie. Tant pis, elle aurait tout le temps de lui demander dans les jours qui viennent. -

-∼
-
-

Silwë

La forêt, enfin ! Elle avait beau être habituée à vivre chez les humains, @@ -2590,8 +2456,6 @@ cet endroit, la v des autres, ce qui leur permit d’arriver de façon très discrète. Quelques minutes plus tard, la scène s’étalait sous leurs yeux.

Sur un sentier, deux carosses tirés par des chevaux, dont un richement - - décoré, étaient arrêtés sur la route. Une dizaine de soldats à cheval –certains avaient mis pied à terre– les défendaient contre un groupe de pillards qui les avait pris en embuscade. Silwë observa la scène pendant @@ -2605,6 +2469,8 @@ difficilement. et préparait déjà une flèche pour son arc. Avant de viser, hésitante, elle lui jeta un regard interrogateur. Elle lui répondit en hochant la tête, et en dégainant silencieusement son épée. Puis elle avança vers le champ de + + bataille.

Le trait fin et meurtrier, partant de l’arbre, toucha dans la nuque l’un des brigands, qui s’effondra. L’un des survivants, méfiant, fit signe à @@ -2626,8 +2492,6 @@ quatri bouche pour crier. Avant que le moindre son ne sorte de sa gorge, un second trait mortel, venant des arbres, toucha le brigand en plein dans l’œil. - -

Elle rejoignit Aldariel dans l’arbre et lui sourit.
— Merci, c’était tout juste.
Reprenant son souffle, elle observa avec elle le champ de bataille. Le soldat @@ -2640,12 +2504,10 @@ class="newline" />— C’est la premi class="newline" />— Oui...
Elle lui posa la main sur l’épaule, doucement.
— Allez viens, inutile de rester ici. On finirait par être vues. -

-∼
-
-

Aldariel + +

Les deux jeunes femmes repartirent, par la voie des arbres dans un premier temps, avant de continuer à pied. Elle avait agi d’instinct, sans trop réfléchir. Était-ce une bonne idée de s’impliquer dans un combat d’humains @@ -2662,8 +2524,6 @@ D’abord surpris, les hommes d rapidement vers elles. Elle reconnut l’un des brigands qui avait attaqué les voyageurs... Le premier souriait.
— Faute de riche carosse à dépouiller, on ne sera peut-être pas bredouilles - - ce soir...
— Méfie-toi, elles sont armées quand même.
— Et alors ? Moi aussi.
Elle sourit.

∼
+src=
-

+

Samantha -

Elle se concentra sur le pot qu’elle tenait entre les mains, et murmura +

Elle se concentra sur le pot qu’elle tenait entre les mains, et murmura une douce mélopée. Une pousse germa, sortit de la terre meuble, grandit et une superbe fleur finit par éclore. Elle eut un petit sourire satisfait. -

Elle posa le pot par terre et se redressa en soupirant. Connaître les +

Elle posa le pot par terre et se redressa en soupirant. Connaître les grands enchantements de la déesse et les utiliser pour être fleuriste, c’était un peu triste, c’est vrai. Elle avait hâte de pouvoir à nouveau endosser le rôle de prêtresse, et de quitter sa petite routine, mais pour cela il fallait qu’on ait cessé de la chercher. En attendant, travailler ses enchantements n’était pas inutile. -

Cela faisait presque deux ans qu’elle s’était enfuie avec Uhr et ses amis, +

Cela faisait presque deux ans qu’elle s’était enfuie avec Uhr et ses amis, et les rumeurs qu’ils avaient entendues depuis étaient plutôt bonnes. Si tout le monde parlait de ce mystérieux enlèvement, l’histoire se + + modifiait petit à petit, et se ramifiait en de nombreuses versions toutes plus ou moins crédibles. Encore un peu, et à force d’entendre des récits différents, ils auraient oublié précisément qui ils étaient, elle et lui, et personne ne les reconnaîtrait, même au sein de la ville de Touryre. -

En attendant, elle avait repris contact avec Khil, qui était actuellement +

En attendant, elle avait repris contact avec Khil, qui était actuellement installé à la capitale. Il avait beaucoup ri en entendant son histoire. En même temps, il y avait de quoi... Elle sourit, puis quitta la petite cour intérieure où elle faisait pousser ses plantes pour pénétrer dans la boutique. Malgré l’heure tardive, quelqu’un venait d’y entrer. -

Un soldat se tenait dans l’entrée de la boutique. Grand, musclé, vêtu +

Un soldat se tenait dans l’entrée de la boutique. Grand, musclé, vêtu d’une cotte de mailles sur d’une tunique brune et un pantalon gris, ainsi que des solides bottes de cuir épais. Une ceinture à laquelle pendait une épée complétait sa tenue. Elle lui sourit.
— Uhr ! Tu a class="newline" />Il soupira.
— Oui, enfin. Ce n’était pas de tout repos...
— Quel genre de problème ?
— Oh, rien de très grave. Mais aller devoir annoncer à une femme la mort +class="newline" />— Oh, rien de très grave. Mais devoir annoncer à une femme la mort tragique de son compagnon, ce n’est jamais drôle...
Il s’assit sur un petit siège, pendant qu’elle fermait la boutique.
— Elle devait être effondrée...
Samantha frissonna. Les disputes entre magiciens, prêtres, au moins n’étaient pas comme ça... Enfin, à bien y réfléchir, il y avait quand même des sacrées tensions parfois. Et puis, hm, son « enlèvement » ne s’était pas fait dans la délicatesse... -

Elle prit un tabouret, s’assit à côté de lui et lui prit le bras.

Elle prit un tabouret, s’assit à côté de lui et lui prit le bras.
— Sur quoi travaillaient ces magiciens, pour en venir aux mains comme ça ? Enfin, aux mains... façon de parler. Juste par curiosité.
— Je ne suis pas chargé directement de l’enquête. Mais d’après ce que j’ai @@ -2761,15 +2626,9 @@ branches de la magie, mais elle connaissait les grands axes de travail des magiciens, et pourtant elle n’avait jamais entendu parler de métamorphose.
— Métamorphe ? Ça existe, ça ?
— Je ne sais pas, visiblement oui. -

-∼
-
-

Uhr - - -

Elle ne disait rien, mais il voyait bien que le sujet l’interpellait. +

Elle ne disait rien, mais il voyait bien que le sujet l’interpellait. Depuis qu’il étaient revenus de Touryre, elle avait endossé le rôle d’une fleuriste, d’une jeune femme modèle de la cité –elle portait actuellement une jupe rouge sombre, un chemisier blanc et un petit corset @@ -2777,10 +2636,10 @@ noir–, mais il savait bien que derri de grandes choses. Ils savaient tous deux qu’ils devaient attendre encore un peu, que leurs visages soient oubliés, mais ensuite, que feraient-ils ? -

Il avait pensé « que feraient-ils » et non « que fera-t-elle ». Encore. Il +

Il avait pensé « que feraient-ils » et non « que fera-t-elle ». Encore. Il savait que leur aventure les avait beaucoup rapprochés –et même plus–, mais de là à penser de la sorte ? -

— Quand même, un métamorphe... Tu ne trouves pas ça bizarre ?

— Quand même, un métamorphe... Tu ne trouves pas ça bizarre ?
Il sursauta, interrompant le fil de ses pensées.
— Tu penses à quoi ?
— Déjà c’est surprenant qu’ils se soient tous les deux tués. Qu’il n’y en ait @@ -2800,7 +2659,7 @@ class="newline" />— Je peux le faire.
— Comment ?
— Trouve moi un objet qui leur appartient. N’importe lequel, et je te donne la réponse. -

Il considéra un instant cette proposition. Il devait admettre qu’il était +

Il considéra un instant cette proposition. Il devait admettre qu’il était un peu curieux d’en savoir plus, mais ce n’était pas son travail...
— Mais ça ne va pas être évident de se procurer de tels objets. Je te @@ -2808,7 +2667,7 @@ rappelle que je ne suis pas charg sous scellés maintenant...
Elle lui sourit.
— Ne connais-tu pas quelqu’un qui pourrait y pénétrer discrètement ? -

Si, évidemment. Mais il n’avait pas vraiment envie de se mêler de cette +

Si, évidemment. Mais il n’avait pas vraiment envie de se mêler de cette histoire, ni d’y inclure Farl. Il le voyait peu ces derniers temps, et avait noté son humeur plutôt maussade. Depuis que Silwë avait quitté la garde, il y a six mois, il voyait bien que celui-ci n’était plus aussi enthousiaste @@ -2816,29 +2675,25 @@ qu’avant. Mais cela dit, une telle histoire lui changerait peut- idées.
— Tu crois que Farl aimerait s’en mêler ?
— Bah, c’est un plan douteux. Bien sûr qu’il aimerait s’en mêler. -

-∼
-
-

Farl -

Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas revêtu les vêtements sombres +

Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas revêtu les vêtements sombres d’un assassin. Depuis qu’il avait décidé de changer de voie, il n’avait joué à ce jeu là qu’à deux ou à trois occasions. Avait-il perdu la main ? Dès qu’il avait une occasion, il s’efforçait de s’entraîner, discrètement, au maniement de ses armes, à l’escalade, et à être furtif. Même en tunique orange. Il n’était pas sûr de bien savoir pourquoi et dans quel but, + + d’ailleurs. Il appréciait énormément son travail de ménestrel, mais... il n’arrivait pas totalement à couper tous les ponts avec son ancienne vie. -

Il sortit de chez lui par la fenêtre. Tout était calme, dans la rue. Il glissa +

Il sortit de chez lui par la fenêtre. Tout était calme, dans la rue. Il glissa sans bruit au sol et se dirigea vers le centre-ville. Aller chercher un objet personnel de ces deux mages... et les remettre en place après. Quelle drôle d’idée ! Mais Samantha semblait savoir ce qu’elle faisait. Et puis, personne ne le saurait... -

Il leva les yeux. Le bâtiment devant lui portait les traces fraîches du - - +

Il leva les yeux. Le bâtiment devant lui portait les traces fraîches du terrible incendie. Cet immeuble de trois étages, abritant plusieurs locataires, avait failli finir totalement en ruine. Au dernier étage, les fenêtres avaient été scellées à l’aide de panneaux de bois. C’était là, dans l’appartement de @@ -2846,7 +2701,7 @@ feu le mage Mortag qu’il devait aller. Tout en constatant que cette expression était d’assez mauvais goût vue la situation, il escalada rapidement le mur, débloqua aisément un des panneaux de bois et se glissa à l’intérieur. -

Il dut allumer une petite bougie de main pour y voir, tellement +

Il dut allumer une petite bougie de main pour y voir, tellement l’intérieur était sombre. Ah, s’il avait les yeux d’elfe de Silwë... Il secoua la tête. Ce n’était pas tellement le moment de penser à ça. Toute la pièce était carbonisée, et les deux traces de craie blanche au sol, @@ -2857,25 +2712,21 @@ une broche de m trouver mieux, et puis c’était toujours un objet personnel, même abîmé. Samantha lui avait dit qu’elle se débrouillerait même dans ce cas. -

Le second bâtiment qu’il devait visiter, la demeure du mage Septim, +

Le second bâtiment qu’il devait visiter, la demeure du mage Septim, était un immeuble à quelques rues de là, dans une zone un peu plus aisée. Il semblait avoir plus de moyens. Fort heureusement, il n’était pas plus -surveillé, et la fenêtre ne lui résistèrent pas plus longtemps que les -panneaux de bois de l’autre. -

À l’intérieur, un salon propre, des affaires très bien rangées –pour +surveillé, et la fenêtre ne lui résista pas plus longtemps que les panneaux de +bois de l’autre demeure. +

À l’intérieur, un salon propre, des affaires très bien rangées –pour quelqu’un qui n’avait pas forcément prévu de mourir ce soir là– et + + quelques décorations. Il ne fallait pas traîner. Il se saisit d’un bougeoir ouvragé qui semblait avoir été utilisé récemment, et courut rejoindre Samantha. -

-∼
-
-

Samantha - - -

— Alors ?

— Alors ?
Elle s’avança dans la petite pièce, où l’attendaient Farl et Uhr avec impatience et inquiétude.
— Tu en as mis du temps...
Farl se leva et ramassa les objets.
— D’ailleurs, je vais aller les remettre vite fait. Il ne faudrait pas qu’on s’aperçoive qu’ils ont disparu... On ne sait jamais. Je vous laisse débattre pendant ce temps. -

Il ouvrit la porte et la silhouette sombre disparut dans la nuit. Elle +

Il ouvrit la porte et la silhouette sombre disparut dans la nuit. Elle regarda Uhr.
— Je me sens mal à l’aise de garder un tel secret. Si la garde le sait tôt, ils auront peut-être une chance de retrouver le coupable avant qu’il ne @@ -2915,29 +2766,25 @@ semble que ce n’est pas de notori class="newline" />Elle soupira.
— Tu as raison. Attendons le retour de Farl, et nous discuterons de ça ensuite. -

Elle rapprocha sa chaise de la sienne et posa sa tête sur son épaule. -

-∼
-
-

Elle rapprocha sa chaise de la sienne et posa sa tête sur son épaule. +

Farl -

De nouveau dans la chambre carbonisée, il prit bien soin de remettre la +

De nouveau dans la chambre carbonisée, il prit bien soin de remettre la broche à sa place, et d’effacer toutes ses traces. Il avait fait de même chez Septim, tout était bon. Personne ne saurait qu’il était passé par là. -

Il sursauta soudainement. De la lumière et des bruits de pas +

Il sursauta soudainement. De la lumière et des bruits de pas lui parvinrent depuis la pièce principale, par laquelle il était entré. Son sang se glaça. Quelqu’un était entré... Il éteignit rapidement sa minuscule bougie, se plaqua contre le mur, et jeta un œil à l’autre pièce. -

La lumière n’était pas celle, jaunâtre, d’une bougie ou d’une lampe. +

La lumière n’était pas celle, jaunâtre, d’une bougie ou d’une lampe. C’était une lumière blanche, presque aveuglante, qui semblait sortir des yeux d’une silhouette de taille moyenne. Un mage ! Ici ! Cela confirmait que quelque chose de louche se passait ici. Allait-il venir vers lui ? Allait-il le voir, l’entendre, ou le détecter d’une façon quelconque ? -

La silhouette, qu’il finit par identifier comme celle d’une femme, passa +

La silhouette, qu’il finit par identifier comme celle d’une femme, passa devant la porte derrière laquelle il se tenait et s’avança droit vers un pan de mur. Elle semblait l’examiner avec précautions, et fit briller ses yeux plus fort, vraisemblablement pour y voir plus clair. Un bruit @@ -2947,7 +2794,7 @@ b tremblant légèrement. Pas très à l’aise visiblement... mais toujours aussi dangereuse. -

Elle se mit à regarder aux alentours, effrayée. Si elle se mettait à fouiller +

Elle se mit à regarder aux alentours, effrayée. Si elle se mettait à fouiller l’appartement, elle allait finir par le voir. Deux solutions : sortir et s’échapper tout de suite, ou... être totalement fou.
— Puis-je savoir ce que vous cherchez ici ?
— Hé bien, voyez-vous, je suis là pour à peu de choses près la même raison que vous. Et j’ai de sérieuses raisons de ne pas croire non plus à un accident.
Elle hésita, puis la lame de glace –visiblement très acérée– diminua -légèrement. Des filaments s’en échappèrent, comme si elle disparaissait peu -à peu comme elle était apparue.
Elle hésita, puis l’étoile de glace diminua légèrement. Des filaments s’en +échappèrent, comme si elle disparaissait peu à peu comme elle était +apparue.
— Expliquez vous.
Il eut du mal à retenir un soupir de soulagement.
— J’ai la certitude que Septim se fait passer pour mort, mais est @@ -2986,19 +2833,215 @@ vivant.
— Quoi ?
— Je veux bien tout vous expliquer, mais ne pensez-vous pas qu’on serait mieux ailleurs ? On pourrait finir par nous voir ou nous entendre... -

La magicienne le regarda en fronçant les sourcils. Elle ne semblait pas +

La magicienne le regarda en fronçant les sourcils. Elle ne semblait pas tout à fait sûre de pouvoir lui faire confiance, ce qui était compréhensible en fait... Lui non plus, à vrai dire. Elle finit par reprendre la parole.
— D’accord. Mais pas avant d’avoir récupéré ce que je suis venue chercher ici.
Elle fit quelques pas, puis s’avança vers un angle de la pièce, qu’elle éclaira -de son regard luminescent. +class="newline" />Elle fit quelques pas vers un angle de la pièce, qu’elle éclaira de son regard +luminescent. Elle passa ses mains sur le mur de briques noircies, et en +trouva une descellée. Elle l’extirpa avec précautions, puis passa sa main +dans l’ouverture.
— Ah. Mince.
Elle lui montra. Au fond de l’ouverture se trouvait une paroi métallique +munie d’une serrure. Il hocha la tête.
— Qu’est-on censé y trouver ?
Elle semblait extrêmement tendue, mais le « on » sembla la rassurer un +peu.
— Je sais qu’il y mettait des objets et documents auxquels il tenait. +Peut-être qu’ils... nous ? donneront des indices.
Elle s’était mis au « nous ». Même s’il avait senti son hésitation, c’était +bon signe.
— Je ne sais pas où il gardait la clé. Probablement sur lui...
— Une clé... normale ?
Elle fronça les sourcils.
— N’aurait-il pas protégé magiquement cette cachette ?
Elle secoua la tête.
— J’en doute. Je ne peux pas vérifier, il y a trop de distorsions magiques +dans ce lieu, avec ce qui s’y est passé. Mais le connaissant, il aurait préféré +une méthode plus classique. Si de nombreux mages savent s’en sortir face à +un glyphe de protection magique, peu d’entre eux savent forcer une serrure, +en réalité. Enfin, de façon non destructrice, si vous voyez ce que je veux +dire.
Il eut un petit sourire.
— Je vois tout à fait. Et, si vous me permettez, c’est tout à fait dans mes +compétences.
Elle recula pour le laisser passer.
— Je vous en prie. +

Il s’agenouilla devant la serrure, et sortit de sa tunique ses outils. Il avait +déjà pratiqué ce genre de jeu, il y a longtemps, mais les réflexes revinrent +rapidement. La serrure était complexe à crocheter, mais il y parvint au bout +d’une minute. Au fond de ce qui ressemblait à un coffre d’acier, il y avait +des rouleaux de papier et un large rubis monté sur un collier d’or. Elle eut +un sourire en les saisissant.
— Bravo. Allons regarder cela ailleurs, comme vous l’avez proposé.
— Tout à fait. Je propose de venir chez les amis qui m’ont envoyé +ici.
Elle eut un regard légèrement méfiant, puis finit par accepter. +

Ils marchaient dans la rue, faiblement éclairée par quelques lampadaires. +S’ils ne croisaient pas grand monde à cette heure tardive, les rares passants +ne semblèrent pas leur prêter attention. Farl avait l’habitude de ce genre de +situation : la tenue d’assassin était conçue pour disparaître aisément dans +les ombres, mais aussi pour apparaître tout à fait normale –le noir n’étant +pas si rare– en pleine lumière. La tenue discrète idéale en somme. N’étant +plus ébloui par son regard magique, il pouvait désormais observer la +magicienne. Grande, mince, aux longs cheveux noirs, vêtue d’une +longue robe noire –pour le deuil, ou la discrétion ? Peut-être les deux, +en fait–, ses traits semblaient tirés comme si elle était épuisée ou +particulièrement éprouvée. C’était probablement le cas, en fait... Il lui +aurait donné une quarantaine d’années, et sans ce visage fermé et +ces traits tirés, elle devait être belle. Elle marchait d’un air décidé, +sans cacher son bâton de magie, surmonté d’une grande pierre bleu +glacé. +

Uhr +

Mais que faisait Farl ? Il aurait dû être rentré depuis un moment déjà. +Ou était-ce seulement le temps qui lui paraissait si long ? Il soupira. Et s’il +lui arrivait quelque chose ? S’il était vu ? Le couvrir serait très + + +compliqué...
La tête posée sur son épaule, Samantha murmura.
— Tu dors ?
— Non. Je m’inquiète pour Farl.
Elle hocha la tête.
— Moi aussi, un peu. Mais tu sais, il est très doué...
— Je sais, mais... il a mis moins de temps la première fois non ? Il n’a +aucune raison d’être plus lent cette fois-ci... +

À ces mots, il entendit, non sans un certain soulagement, quatre +coups nets sur la porte d’entrée. La silhouette sombre et familière +de Farl se profila. Il sursauta lorsqu’il s’aperçut qu’il n’était pas +seul, et fut d’autant plus surpris de reconnaître la personne qui +l’accompagnait.
— Zanakielle ! Mais...
À son tour, elle marqua un instant de suprise.
— N’êtes-vous pas l’un des gardes qui est venu cet après-midi ?
Il hocha la tête.
— En effet. Farl, peux-tu m’expliquer...
Le jeune homme sourit, ferma la porte et proposa un siège à la magicienne. +Puis raconta l’étrange rencontre qu’il avait faite sur les lieux de ce qu’il +fallait désormais appeler un crime. +

— J’avais aussi un doute quand à cette histoire d’accident. Mais je sais que +la douleur d’avoir perdu mon compagnon aurait pu me rendre folle... au +moins aux yeux des autres, et rendre mes soupçons absurdes. C’est pourquoi +je n’ai pas pensé à vous en parler. Et que je suis allée vérifier par +moi-même...
Elle fit une pause, et détourna le regard de la lumière de la bougie, +étouffant un sanglot. Il préféra ne pas relever, et prit la parole.
— Comme vous pouvez le constater, vous aviez hélas raison.
— Comment pouvez-vous être sûr que Septim est vivant ? +

Samantha +

Elle hésita quelques instants. Non seulement elle n’avait révélé à +personne son identité jusque là, mais en plus à une magicienne... + + +Traditionnellement, mages et prêtres s’entendaient toujours assez mal. +Chacun faisait ses miracles dans son coin, en gardant ses secrets. +

Mais l’heure n’était pas à ce genre de querelle.
— Je suis une prêtresse. Je possède ce genre de pouvoir, sous certaines +conditions, par exemple le fait d’avoir en main un objet appartenant à ma +cible. C’est pourquoi Farl était sur place, il est allé prendre puis remettre +ces objets.
La magicienne eut un mouvement de recul, et la considéra avec un mélange +de surprise et de dégoût. Après un instant de silence, son visage se radoucit +légèrement, et elle parut gênée.
— Excusez ma réaction. C’est idiot.
— Il n’y a pas de mal, la rassura-t-elle. Toujours est-il que j’ai la certitude +que Septim est vivant, contrairement à...
Elle s’interrompit. La magicienne s’était levée, et avait fait quelques pas, +leur cachant son visage. Samantha voyait bien que la pauvre femme était +terriblement éprouvée. Mais que pouvait-elle faire ?
— Et si nous revenions à ce que nous avons trouvé ?
Elle se retourna brusquement, et déposa des objets sur la table. Une liasse +de papiers, et un collier ouvragé. Le visage de Zanakielle était de +nouveau ferme et décidé, malgré ses yeux légèrement rouges. Tous +trois hochèrent la tête, préférant se concentrer sur cette nouvelle +tâche. +

Ils firent un premier tri rapide. Après avoir mis de côté le bijou –qui +n’était vraisemblablement qu’un objet de grande valeur mis à l’abri–, et un +certain nombre de documents administratifs importants, ils trouvèrent trois +ou quatre feuilles, écrites à la main, qui ressemblaient à des notes de +recherche. +

— Effectivement, il m’avait parlé de ça... Regardez. Ce document n’est pas +de sa main, c’est une lettre qu’on lui a transmise. Un rapport d’un garde +vivant dans un village près de la forêt de Sossirant. Il raconte une trouvaille +bizarre, le cadavre d’une créature inhabituelle, charriée par des débris de la +rivière.
Elle leur montra la lettre, où on pouvait lire la description d’un insecte de la +taille d’un gros chien. Mais lorsque le garde avait voulu la nettoyer pour + + +l’observer plus en détail, la carcasse s’était en partie dissoute. En dessous, +avec une autre écriture, que la magicienne identifia comme celle de Mortag, +une note : « araknes ? ».
— Qu’est-ce que cela ?
— Les araknes sont des créatures aujourd’hui disparues. Des sortes +d’araignées géantes... Ah, justement, les documents suivants en parlent ! +

Les pages suivantes étaient visiblement des notes prises à ce sujet. Ces +sortes d’araignées –elle eut un frisson à les imaginer, et elle remarqua que +les trois autres ne semblaient pas très joyeux à cette évocation non plus– +semblaient vivre originellement dans des grottes très sombres, ne +sortant que lorsqu’elles n’y trouvaient pas assez à manger, et encore, +seulement de nuit. Supportant mal la lumière et surtout l’eau pure, elles +n’existaient que sous les contrées très chaudes, où il ne pleuvait +quasiment jamais. Et même là-bas, jugées trop nuisibles, elles avaient été +chassées par les elfes noirs et les humains, et il n’en restait plus en +théorie. +

— Il y aurait donc de nouveau ces créatures dans la forêt ? Comment ?
— Il est très peu probable qu’elles soient apparues toutes seules, surtout +dans un environnement qui leur est hostile, ajouta Uhr.
— Oui, et s’il n’y avait que ça, pourquoi chercher à faire disparaître celui +qui travaille sur le sujet et ses documents ? Ajouta Zanakielle.
Farl, qui avait somnolé, épuisé, en écoutant la conversation, se redressa +pour faire une remarque.
— La forêt de Sossirant est très grande, largement inexplorée il me semble, +il peut y avoir n’importe quoi, y compris des grottes assez grandes et +profondes pour y loger ces bestioles... non ? +

Ils firent une pause pour faire le point. Si Septim avait cherché à cacher +les découvertes de Mortag, c’est que quelqu’un était vraisemblablement en +train de les réintroduire au cœur de cette forêt. Et secrètement.
— Mais, interrompit Uhr, il faut trouver quel est son intérêt là-dedans. Il, +ou elle, ou eux, ne ferait pas ça pour le plaisir de voir réapparaître une +pauvre créature disparue.
— N’y a-t-il pas un moyen de les contrôler d’une façon ou d’une autre ? +Proposa Samantha.
— Peut-être. Ce serait alors une arme puissante. Je me demande pourquoi +personne n’y a pensé plus tôt... il faudrait étudier la question, et ce n’est +pas ma spécialité. +

— D’un point de vue plus pratique, on fait quoi ? On dit quoi ?
Uhr regarda les trois autres.
— Si je dis tout ça à mes supérieurs, je suis en mauvaise posture...
— Soit on mène l’enquête de notre côté, soit on leur dit. Mais on ne peut +pas ne rien faire !
— Tu as raison, Samantha. Mais je crains que ce problème ne nous +dépasse.
La magicienne proposa alors :
— Je vais tout leur dire. Et je prendrai votre défense à tous les trois. Et si +jamais on vous cause des ennuis, je vous couvrirai et je trouverai moyen de +vous envoyer enquêter. Il est hors de question que je reste sans rien +faire.
Elle s’était levée, décidée, presque en colère.
— Vous avez raison. Je ne pourrais pas garder ce secret indéfiniment, et +mieux vaut qu’ils l’apprennent tôt. Mais discutez-en directement avec le +capitaine Mazrok. Il décidera ensuite d’en informer les enquêteurs.
Elle hocha la tête.
— En attendant, je vous propose de recopier rapidement tout ce qu’il y a +sur ces documents. Puis, il faudra les redéposer à leur place...
Ils jetèrent un œil à Farl, qui poussa un soupir.
— Bah, ça ne sera que la troisième fois de la nuit... +

Ils hochèrent la tête et se mirent au travail. +

Uhr

∼
+src=
-

+

Zach + +

Deux jours s’étaient écoulés depuis leur mésaventure. Deux jours qui avaient été plutôt calmes. En s’éloignant encore des sentiers, ils n’avaient pas recroisé de brigands, même si la forêt y était plus dense encore. Sélène @@ -3016,15 +3059,9 @@ qu’elle lui avait mis dans le c enlevé son armure... Ou peut-être aurait-il eu droit à une de ses potions bizarres ? Sa coupure à l’épaule gauche était complètement guérie, grâce à elle. Sans ça, il aurait probablement senti la blessure le tirailler plusieurs - - semaines... Elle lui rendit son sourire. La soirée s’annonçait plutôt bien. -

-∼
-
-

Sélène @@ -3041,20 +3078,16 @@ class="newline" />— Zach ! Der class="newline" />Il pivota instantanément en entendant le ton de sa voix.
— Qu’est-ce que c’est que...
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Ce qui surgit des buissons lui + + arracha un cri de surprise et d’horreur. La créature ressemblait à une araignée, noire, de la taille d’un gros chat. Les lumières rouges étaient ses yeux, qui brillaient dans les ombres de la forêt. Elle n’en avait vu que dans des livres jusque là, et rien que le dessin était déjà peu rassurant...
-

-∼
-
-

Zach - -

— Une arakne !
Zach avait dégainé son épée. Lorsque la créature se jeta sur lui, il fit un pas de côté, et d’un geste vif, planta son arme dans son corps. La bête roula au @@ -3082,6 +3115,8 @@ y resta. D’un geste ample, il d –au moins, elles n’étaient pas très résistantes– et chercha du regard la deuxième. Une douleur extrêmement vive le saisit dans la cuisse droite. L’arakne venait d’y planter ses mandibules. + +

Avant qu’il n’ait le temps de la frapper de son couteau, Sélène se précipita, et au lieu d’utiliser son bâton contre la créature, elle lui déversa le contenu de sa gourde. À sa grande surprise, la bête lâcha prise et fit un @@ -3090,17 +3125,11 @@ fum à ses pieds.
— Les araknes ne supportent pas l’eau pure, expliqua-t-elle. Donc le meilleur moyen de se mettre à l’abri, c’est de trouver une rivière ou un lac. - - Et vite. Même un petit ruisseau suffira...
Zach regarda aux alentours, craignant de voir arriver une autre de ces horreurs, mais pour le moment, rien. Il s’adossa à un arbre et jeta un œil à sa jambe. -

-∼
-
-

Sélène @@ -3127,13 +3156,7 @@ ici.
— Oh, et puis zut.
Il n’y avait qu’une seule solution, et elle le savait. Elle rejeta ses cheveux en arrière, dégagea son bras de sa prise, et se releva. -

- - -∼
-
-

Zach

Il la vit se redresser, et son regard se mettre à briller. Plus précisément, des filaments de lumière blanche, légèrement moirés, traversèrent son iris. @@ -3164,9 +3187,9 @@ voix, plus raisonnable, lui posait des milliers de questions. Les sorciers devaient-ils forcément être maléfiques, après tout ? Ne venait-elle pas de lui sauver la vie ? Qu’avait-elle fait de mal ? Une troisième petite voix, mais criant plus fort que les autres, lui proposait de ne rien dire, et de la serrer +dans ses bras. Les trois consciences finirent par se mettre d’accord sur le fait -dans ses bras. Les trois consciences finirent par se mettre d’accord sur le fait que, s’il voulait éviter de tomber sous son charme, c’était déjà bien trop tard.

— Merci.
— Il y a des gens < class="newline" />À l’idée de devoir mourir de la main de ses pairs après avoir survécu aux araknes, Zach ne réfléchit pas longtemps. Il ramassa son épée, et bondit dans la direction des voix. -

-∼
-
-

Aldariel

— Aldariel... C’est quoi ces horreurs ?
Les deux créatures gisaient sur le sol, devant elles. L’une était transpercée @@ -3200,13 +3219,13 @@ pr tenter de gagner du temps. La créature avait bondi. Alors qu’elle tentait d’esquiver, elle vit son amie, à sa gauche, s’interposer, et son épée la transpercer d’un coup d’estoc. - -

Elle recula encore de quelques pas, l’arc tendu. Plus d’autre arakne en vue. Elle se tourna alors vers son amie, agenouillée au sol, le visage crispé par la douleur.
— Sil !
L’épée avait si bien traversé la bête que son corps s’était enfoncé jusqu’à la + + garde, et que ses mandibules s’étaient plantées profondément dans son poignet. S’asseyant à ses côté, et tout en surveillant les environs, Aldariel commença par dégager avec précaution les pinces de l’arakne. Son @@ -3233,13 +3252,7 @@ des voix. Sentant le danger, Aldariel se mit que son amie, toujours devant elle, prit son épée à deux mains et s’approcha de l’arbre. C’est alors qu’un homme surgit et se rua sur Silwë. -

-∼
-                                                                
-                                                                
-
-

Zach

Son adversaire était plus petit que lui, mais il parait ses coups avec précision. Il ne devait pas le sous-estimer. Sur le troisième coup qu’il lui @@ -3248,6 +3261,8 @@ contact de sa lame contre la sienne, il for épée vers la gauche. Dans le même mouvement, il lui donna un coup d’épaule qui l’envoya contre l’arbre, tout en saisissant son poignet de sa main libre. + +

À sa grande surprise, l’adversaire lâcha son arme en laissant échapper un léger gémissement de douleur. L’avant-bras qu’il maintenait était couvert de sang. Il constata alors que celui qu’il avait pris, au vu de @@ -3273,8 +3288,6 @@ pointues, elle n’ finalement... Elle portait une armure légère de cuir, qui ressemblait beaucoup à la sienne. En revanche, la tunique en dessous était d’un tissu étrange, en apparence très léger, qu’il n’avait jamais vu. Son regard - - se porta vers son avant-bras. La blessure qui s’y trouvait rappelait beaucoup une autre qu’il avait subie il y a très peu de temps... Elle aussit s’était battue contre des araknes ? Le souvenir de la douleur @@ -3294,11 +3307,7 @@ class="newline" />Le ton de la voix tout autant. Un regard rapide en arrière lui laissa entrevoir une silhouette délicate, vêtue de vert pâle, armée d’un arc tendu vers lui. -

-∼
-
-

Silwë

Elle n’avait rien pu faire. Elle enrageait d’être ainsi blessée, et à la merci @@ -3310,8 +3319,6 @@ mieux...
— Tu vas me dire qui tu es, ce que tu fais là, et pourquoi tu nous espionnes.
Son ton la suprit presque autant que sa phrase. Il y avait une note petite - - d’inquiétude dans sa voix. Que voulait-il, finalement ? Elle tenta de reprendre son souffle, mais le poids de son genou sur sa poitrine n’aidait pas. Et son bras, qui la faisait souffrir... Elle s’apprêtait à répondre, quand elle @@ -3336,28 +3343,18 @@ l’homme avait pris une expression m C’est alors qu’elle remarqua des lueurs rouges, dans l’obscurité, derrière la magicienne. Elle essaya de crier, mais avec le poids qui écrasait sa poitrine, seuls quelques mots en sortirent. -

-∼
-
-

Zach

Il sentit un mouvement venant de l’elfe qu’il tenait toujours plaquée au sol. Son visage était tourné vers Sélène, mais son regard semblait focalisé, non pas sur la jeune femme, mais derrière...
— Les... ara... Il porta son regard dans sa direction, essayant de ne - - pas se faire aveugler par la lumière émise par la magicienne. Puis il hurla.
— Sélène, écarte-toi !
Il entendit alors avec effroi, dans son dos, le bruit de la corde d’un arc qui se détendait. -

-∼
-
-

Sélène @@ -3371,6 +3368,8 @@ contr l’avait laissée– et la dirigea de toute la force de sa volonté vers la bête, qui ne fut bientôt plus qu’un petit tas de cendres à l’odeur désagréable. + +

Elle tourna son regard vers les trois combattants. Zach avait lâché sa prisonnière, et se tenait debout, l’épée à la main. L’archère armait une nouvelle flèche, en observant les environs, tandis que l’autre elfe, blessée, se @@ -3384,19 +3383,13 @@ guerri

— D’autres araknes !
C’était la voix de l’archère, montrant d’un signe de tête un nouveau groupe de créatures. Sélène cessa de se poser la question. S’ils devaient combattre - - ces horreurs, ils allaient avoir besoin d’un bras supplémentaire. Au sens propre... Elle ramassa l’épée et courut vers la jeune elfe, toujours au sol, grimaçant de douleur.
— ’Bouge pas, je m’occupe de ça.
Elle posa délicatement sa main sur le poignet blessé, et se concentra sur son sort. -

-∼
-
-

Aldariel

Sans avoir besoin de se concerter, Aldariel et l’étrange homme s’étaient placés de part et d’autre de la magicienne et de Silwë, pour @@ -3411,6 +3404,8 @@ combattre... entre elle et l’homme, et bondir, l’épée à la main, sur les créatures. Son avant-bras était intact. D’un coup de taille, elle trancha littéralement en deux une des araknes qui arrivait sur elle, et fit de même sur la + + seconde, d’un retour rapide de lame. De l’autre côté, elle vit la jeune magicienne préparer une petite boule de feu, qu’elle dirigea avec précision sur une autre créature. Voir ces renforts arriver lui redonna @@ -3449,14 +3444,8 @@ class="newline" />— Transporte-la, on vous couvre.
L’homme les regarda toutes les deux. Il sembla hésiter une seconde, puis rangea son épée, prit la magicienne inanimée dans ses bras ainsi que son bâton, et se mit en route. -

-∼
-
-

Zach - -

Ils avançaient en silence dans la forêt. L’archère était à sa gauche, et la guerrière à sa droite. Tous trois scrutaient les environs avec inquiétude, mais rien n’arrivait. Pouvaient-ils être venus à bout de ces horreurs, @@ -3491,8 +3480,6 @@ m femme inanimée ne l’enchentait guère.
— On n’est pas obligés de traverser tout de suite, proposa la guerrière. On peut la longer jusqu’à trouver un gué. Il y a peu de chances que cette rivière - - se transforme en torrent d’ici là, et rien ne nous empêche de nous jeter à l’eau en cas de gros problème.
Ils acquiescèrent, et suivirent le cours d’eau vers l’aval. @@ -3523,6 +3510,8 @@ une trentaine de m du regard, puis se jeter un regard entendu. Lentement, elles rangèrent leurs armes. Il ne put retenir un léger soupir de soulagement. Il s’assit au sol, déposa Sélène à côté de lui, délicatement, et fit quelques mouvement pour + + soulager ses bras douloureux.

Les deux elfes s’installèrent en face de lui, avec un air un peu méfiant. L’archère prit la parole, d’une voix douce.
Il se racla la gorge, et fron class="newline" />— Est-ce que je peux savoir de quoi vous parlez ?
Aldariel prit une grande inspiration, et expliqua.
— Tu vois encore mieux que nous dans l’obscurité. Tout comme ta légère - - sensibilité à la lumière, c’est typique des elfes noirs. Il faut que tu saches que... nous ne sommes pas vraiment en bons termes avec eux.
Il posa, comme couverture. Elle était effectivement très confortable et tenait chaud, malgré sa finesse. Un mètre à sa droite, Silwë l’avait imitée. Son épée se retrouvait posée non loin de la sienne. Ils échangèrent un regard. - - Méfiance ou curiosité ? Il n’aurait pas su dire. Puis elle ferma les yeux. Il vit, du coin de l’oeil, l’archère, perchée sur une branche, aux aguets. Devait-il être rassuré ou inquiet ? Il n’eut pas le temps de se poser plus longtemps la question, la fatigue l’envahit et il s’endormit profondément. -

-∼
-
-

Aldariel

Les heures s’étiraient longuement, et elle se sentait épuisée. Mais il fallait rester éveillée. Le campement de fortune était calme, et aucune @@ -3747,11 +3728,7 @@ avec une belle efficacit doutait que le premier brigand venu soit capable de venir à bout de Silwë, même blessée. Il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, se répéta-t-elle... -

-∼
-
-

Zach

Une partie de la nuit était déjà passée, et il n’avait pas –encore– eu la gorge tranchée pendant son sommeil... jusque là, tout allait bien. Enfin, si @@ -3777,12 +3754,12 @@ les elfes ayant la r voulait peut-être pas dire grand chose... Elles dormaient l’une contre l’autre. Pour le froid, ou y avait-il plus que de l’amitié entre elles ? Il ne connaissait les mœurs des elfes que de réputation, et on disait - - des choses bien étranges sur leur sujet... Il fit mentalement la liste de ces on-dits, tout en rayant intérieurement toutes les questions qu’il ne leur poserait jamais. Hem. Il ne restait plus grand chose... Mieux valait peut-être s’en tenir à ce qu’il pouvait observer. Les + + elfes sylvains sont beaux, agiles et rapides, et sont de redoutables combattants. Ces points semblaient effectivement valides. Les elfes se battent à l’arc. Raté en partie. Ils savent tisser des étoffes fines, légères @@ -3813,12 +3790,12 @@ entendu le son de son arc se d elle avait estimé que l’arakne était une meilleure cible que lui... Il frissonna.

Il y a quelques jours, il n’aurait jamais admis, ni même imaginé une - - seule seconde avoir peur d’une femme. Et pourtant, les trois qui étaient étendues sous ses yeux, toutes plus petites et plus fragiles que lui, endormies, sans défense –ou presque– l’effrayaient. Mais... n’est-ce pas ce qui les rendait si fascinantes ? Et puis... que pouvait-il dire, de son + + côté ? Il avait déjà un style de vie atypique, passant plus de temps en forêt plutôt que dans les villes. Et voilà qu’il apprenait qu’il était peut-être un demi-elfe noir... Côté étrange, il n’était pas vraiment en @@ -3848,18 +3825,14 @@ haine peur ?

La fatigue l’envahit à nouveau, interrompant ses pensées. Il ferma les yeux, et s’endormit à son tour. -

- - -∼
-
-

Silwë

La nuit allait bientôt s’achever, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit. C’était plutôt rassurant... Pas d’autre menace venant de la rivière. Pas de menace non plus de leurs compagnons d’infortune. La magicienne dormait + + toujours, et à ses côté, Zach semblait s’être endormi. Il n’avait pas tenté de les attaquer, ou de les voler pendant leur sommeil... Elle se demandait s’il était vraiment un guide ou s’il était juste un brigand qui @@ -3886,22 +3859,18 @@ D’o savoir...

Elle fit quelques pas, se hissa sur une branche, et fit jouer son épée dans sa main pour se réchauffer légèrement. Ce soi-disant guide était plutôt doué - - avec une épée d’ailleurs... Ah si elle avait été valide, elle ne se serait pas retrouvée immobilisée aussi facilement. Elle prendrait bien sa revanche, mais l’attaquer n’était pas forcément la meilleure façon de lui montrer ses bonnes intentions... d’autant qu’il semblait se méfier un peu d’elle. Et... aurait-elle le dessus, en fait ? Ce n’était pas clair... -

-∼
-
-

Sélène + +

Lorsque Sélène ouvrit les yeux, elle fut surprise de trouver Zach à côté d’elle, encore assoupi. Elle eut un petit sourire, en le regardant dormir. Les autres fois, il récupérait plus vite qu’elle et se levait avant... Peut-être @@ -3924,8 +3893,6 @@ m rassurer peut-être ?– et lui fit signe de s’approcher.
— Laisse les autres dormir. Ils sont épuisés.
Elle lui raconta tout ce qui s’était passé depuis son évanouissement. - -
— Vous avez vraiment monté la garde toute la nuit ?
— Oui. Nous nous sommes relayés... C’est pourquoi Zach et Aldariel @@ -3947,11 +3914,12 @@ class="newline" />— C’est moi qui dois te remercier de toutes fa class="newline" />La guerrière lui montra son poignet, et sourit.

∼
+src=
-

+

Irdann -

Irdann savourait cette toute nouvelle liberté. Moins d’un mois qu’il avait +

Irdann savourait cette toute nouvelle liberté. Moins d’un mois qu’il avait été adoubé paladin de la déesse, et qu’il pouvait sillonner le pays, rendant divers services çà et là. Bien sûr, il savait qu’il ne ferait pas fortune ainsi, mais il était libre comme l’air et accueilli plutôt @@ -3960,11 +3928,9 @@ un peu de compagnie. Oh non, il parcourant le pays avec sa Dame l’attendant dans son château, mais ses anciens amis, de la garde lui manquaient un peu. Il ne les avait pas vus depuis qu’il était reparti dans le temple pour finaliser sa - - formation. Et ils avaient quitté la capitale entre deux... S’ils l’avaient vu maintenant ! -

Il avait fière allure avec son tabar blanc, orné d’un écusson argent à +

Il avait fière allure avec son tabar blanc, orné d’un écusson argent à l’effigie de Melna. Dessous, un pantalon et une tunique gris clair, et une cotte de mailles légère, ainsi que des solides gants de cuir. À sa ceinture, il portait ses armes, flambant neuves, et sa tête était couverte d’un heaume @@ -3974,8 +3940,10 @@ pouvait-il rester quelques jours pour se reposer, apr de cette forêt... Il avait promis à ses parents, qu’il n’avait pas vus depuis des années, qu’il serait présent pour l’ouverture du grand tournoi de tir à l’arc qui était organisé en leur domaine. Mais il avait le temps, + + finalement. -

— Sieur Irdann, c’est un honneur de vous accueillir ici !

— Sieur Irdann, c’est un honneur de vous accueillir ici !
Il posa respectueusement un genou à terre devant le seigneur et sa dame, qui étaient venus le saluer personnellement. La situation de paladin semblait effectivement respectée ici, et il était tout de même le fils de leur suzerain, @@ -4032,13 +4000,11 @@ peut- d’un grand paladin... Cela serait excitant et enrichissant. Le regard inquiet du seigneur acheva de le convaincre.
— Je ferai tout mon possible pour retrouver votre fille, seigneur Assem, - - vous pouvez me faire confiance.
Il le vit esquisser un sourire plein d’espoir, et lui serrer le bras.
— Dites-moi tout ce que je puis faire pour vous aider dans votre tâche, noble paladin. -

Il ferma soigneusement la porte de la chambre de Sélène, après avoir +

Il ferma soigneusement la porte de la chambre de Sélène, après avoir demandé à n’être dérangé sous aucun prétexte. Puis il fit le tour de la pièce. Ça n’allait pas être simple, et il le savait. Ne connaissant pas personnellement la jeune femme, il lui fallait trouver un objet très @@ -4046,7 +4012,9 @@ personnel, auquel elle vêtement ? Un bijou ? Un livre ? S’il devait invoquer l’enchantement de Melna sur chaque objet qui lui semblait convenir, il n’avait pas terminé. -

Il s’assit sur le lit, et réfléchit. La jeune dame ne vivait plus ici depuis de + + +

Il s’assit sur le lit, et réfléchit. La jeune dame ne vivait plus ici depuis de nombreuses années, il y avait probablement peu d’objets auxquels elle tenait réellement. S’il supposait qu’un tel objet existait, comment le trouver ? Tout d’abord, elle n’a pas emmené cet objet chez son époux. Donc elle le lui @@ -4061,15 +4029,13 @@ point de vue purement logique, s’il devait chercher un objet petit et caché, il n’avait probablement aucune chance. Mais un objet d’un volume moyen et caché, il pouvait peut-être... Pourquoi ne pas le chercher ? -

Il se leva et se mit à chercher. Au bout d’une vingtaine de minutes, il +

Il se leva et se mit à chercher. Au bout d’une vingtaine de minutes, il finit par trouver un paquet, enveloppé dans un tissu, coincé entre le matelas et le sommier. S’il était dissimulé ici, il y avait une bonne raison... Le cœur battant, il le sortit et le déballa précautionneusement. -

C’était un grand livre, à la reliure en cuir ornée d’or, aux pages jaunies +

C’était un grand livre, à la reliure en cuir ornée d’or, aux pages jaunies par le temps. Il l’ouvrit et en lut quelques lignes. C’était un livre de sorcellerie... Il en eut sueurs froides. Il avait grandi en apprenant que la - - magie, si elle ne venait pas des dieux, était très dangereuse. Son père faisait office d’avant-gardiste en considérant, au moins, les autres races humaines avec une certaine bienveillance. Mais la magie, il n’en n’était pas question. @@ -4079,17 +4045,19 @@ courante –il y avait m avec cette région était si saisissant... À la garde, maître Ernest ne faisait même pas la différence entre les hommes et les femmes, alors qu’ici... -

Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de faire revenir de vieux +

Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de faire revenir de vieux souvenirs, il avait autre chose à s’occuper. Ce livre était plus qu’interdit ici, il le savait, ce qui voulait dire que ladite Sélène n’était pas la jeune épouse + + parfaite, douce et délicate qu’il aurait pu imaginer. Cela pouvait-il avoir un lien avec sa disparition ? Avec son mariage avec le sieur de Quayle, si loin, à la capitale ? Ce nom, d’ailleurs, ne lui disait rien. Certes, il ne connaissait pas tout le gratin de la ville, mais il s’attendait à un nom un minimum familier. -

Il sortit de sa poche un simple caillou qu’il avait ramassé dans la cour, et +

Il sortit de sa poche un simple caillou qu’il avait ramassé dans la cour, et le posa à côté du livre, et débuta son incantation. -

Combien de temps s’était passé ? Difficile à dire, mais de ce qu’il voyait +

Combien de temps s’était passé ? Difficile à dire, mais de ce qu’il voyait par la fenêtre, la nuit était tombée. Il ramassa délicatement la pierre posée sur le sol. Dans sa main, elle pulsait doucement. Il avait réussi son enchantement, et Sélène était vivante... L’enchantement du cœur, @@ -4098,13 +4066,11 @@ allait d concentrant, il pouvait également sentir dans quelle direction approximative elle se trouvait, ce qui lui permettrait de la retrouver, où qu’elle se trouve. -

Il se leva, rangea précautionneusement le livre dans sa cachette d’origine +

Il se leva, rangea précautionneusement le livre dans sa cachette d’origine et sortit de la chambre de la jeune femme. Il fit indiquer au seigneur qu’il se mettrait en route dès le lendemain, à l’aube, et partit se coucher, épuisé. -

Trois heures qu’il était en route. Trois heures qu’il sentait, au - - +

Trois heures qu’il était en route. Trois heures qu’il sentait, au fond de sa poche, ces battements incessants. Il savait qu’il voyageait dans la bonne direction, mais au fur et à mesure qu’il avançait, il se sentait de plus en plus mal à l’aise. Les pulsations indiquaient @@ -4116,20 +4082,22 @@ Impossible de savoir étrange, voire vraiment gênante. L’impression d’être dans l’intimité de quelqu’un, sans le voir ni l’entendre, juste à ses battements de cœur. -

Il frissonna et sortit la pierre de sa poche. Entre de mauvaises mains, cet +

Il frissonna et sortit la pierre de sa poche. Entre de mauvaises mains, cet + + enchantement pouvait être très dangereux. Avoir cet objet contre soi tout en ayant la personne en face de soi permettait, avec un peu d’entraînement et d’écoute, de tout savoir sur elle... ses émois, ses sensations, quand bien même elle garderait un visage parfaitement impassible. C’était une des raisons pour lesquelles cet enchantement était tenu secret... -

De plus, il avait entendu lui aussi toutes les légendes de ces paladins +

De plus, il avait entendu lui aussi toutes les légendes de ces paladins retrouvant leur bien-aimée. Sauf s’il en connaissait la face sombre. Celle qui racontait que nombre d’entre eux, hantés, obsédés par ces battements incessants, incapables de savoir ce qui arrivait à l’objet de leurs pensées tout en ayant la sensation d’en être si proches, avaient fini par perdre complètement la raison. -

Et ce caillou qui pulsait toujours... Heureusement pour lui, il n’avait +

Et ce caillou qui pulsait toujours... Heureusement pour lui, il n’avait aucun lien affectif avec la personne qu’il recherchait, sinon, le même sort l’attendait. Mais même malgré cela il était mal à l’aise. Il ouvrit les sacoches cavalières de sa monture, découpa un morceau de sa couverture @@ -4139,17 +4107,11 @@ Il poussa un soupir de soulagement. Il le sortirait dans quelques heures pour vérifier sa direction, c’était bien suffisant. Et dès qu’il aurait retrouvé dame Sélène, il faudrait qu’il se débarrasse de cet objet au plus vite. - - -

-∼
-
-

Sélène -

Assise en tailleur, Sélène observait le contenu du petit chaudron, posé +

Assise en tailleur, Sélène observait le contenu du petit chaudron, posé sur un feu, qui se trouvait devant elle. Depuis la veille, ils avaient décidé de faire route avec les deux elfes, qui s’étaient avérées d’agréables compagnes de voyage. Elles étaient aussi à l’aise en forêt que des poissons dans l’eau, @@ -4159,6 +4121,8 @@ l’id class="newline" />— C’est une chance que tu aies ce petit chaudron avec toi.
Sélène sourit.
— Oui, même si je regrette celui que j’ai à l’université... Ah je pourrais te + + montrer d’autres mélanges !
— J’aimerais beaucoup... si nous en avons l’occasion.
Aldariel remua doucement la mixture avec un petit morceau de bois.
— Tu veux dire, dans votre forêt elfique ?
— Oui, il y a des plantes médicinales spécifiques à notre région... Ça te plaira ! - - -

Sélène ferma les yeux à demi, bercée par le léger bruit du mélange qui +

Sélène ferma les yeux à demi, bercée par le léger bruit du mélange qui frémissait et l’odeur agréable qui s’en dégageait. Il faisait beau, et ils avaient profité d’un coin calme et d’un bras de rivière pour faire une pause pour se laver. Zach, qui avait sagement attendu son @@ -4188,7 +4150,7 @@ tour, devait encore y chaudron d’eau. Elle était restée quelques secondes à l’observer, légèrement gênée de constater qu’elle n’avait pas du tout honte de le faire. -

Elle détendit ses jambes. Sa robe n’était plus aussi impeccable qu’au +

Elle détendit ses jambes. Sa robe n’était plus aussi impeccable qu’au départ... Toutes les broderies du bas étaient sales ou abîmées à force de marcher dans la forêt, et une longue déchirure verticale remontait jusqu’à son genou gauche. Il y a une semaine, elle aurait trouvé ça presque @@ -4196,34 +4158,32 @@ ind du début s’étaient estompées, et elle suivait désormais quasiment sans effort le rythme de marche de Zach. Et elle avait découvert la forêt... qui lui semblait si hostile au début, et qui recelait tant de + + suprises... -

Zach s’était approché. Ses cheveux étaient mouillés et encore plus en +

Zach s’était approché. Ses cheveux étaient mouillés et encore plus en bataille que d’habitude, et il finissait d’enfiler sa tunique.
— L’eau était bonne ?
— Excellente. Vous auriez dû venir.
Son sourire se figea soudain en voyant le petit chaudron et son contenu, d’un jaune verdâtre, frémir doucement. Il fronça les sourcils.
— Qu’est-ce que vous faites ? -

— Aldariel me montre une recette de chez elle. Ne t’inquiète pas, ce n’est +

— Aldariel me montre une recette de chez elle. Ne t’inquiète pas, ce n’est pas dangereux.
Il s’approcha de l’étrange mixture, et prit un air dubitatif.
— Si tu le dis. Bon, je vais vous laisser... Je vais aller discuter chiffons et quinquaillerie avec Silwë.
Il s’éloigna en direction de la guerrière, assise un peu plus loin. -

Une fois qu’il fut hors de portée de voix, Aldariel et Sélène se +

Une fois qu’il fut hors de portée de voix, Aldariel et Sélène se regardèrent en souriant.
— Il ne faut pas lui en vouloir, il n’a pas l’habitude...
— C’est vrai, mais sa réaction est toujours aussi drôle.
— Est-ce qu’on lui dit que ce n’est qu’une recette de savon ?
— Oh non, surtout pas.
Elles éclatèrent de rire. -

-∼
-
-

Zach -

Ses longs cheveux lâchés autour d’elle pour les laisser sécher, assise dos à +

Ses longs cheveux lâchés autour d’elle pour les laisser sécher, assise dos à un arbre avec son armure sur les genoux, visiblement très affairée, Silwë ne leva même pas la tête lorsqu’il approcha.
— Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Je suis curieux de voir ce que donne son enseignement. class="newline" />Elle leva les yeux vers la lame, qu’il avait pointée sur elle en souriant.
— Tu en as déjà eu l’occasion, il me semble.
Était-ce une pointe d’amertume dans sa voix ? Elle n’avait toujours pas - - bougé.
— Tu étais blessée. Il n’y avait aucun challenge.
— Quoi ? Comment ça ?
— Tu as gagn class="newline" />Elle ramassa tranquillement son épée, et se retourna rapidement vers lui, son arme pointée, avec un léger sourire de défi.
— En garde ! -

-∼
-
-

Silwë -

Elle avait à la fois redouté et espéré ce moment. Mais elle s’était fait +

Elle avait à la fois redouté et espéré ce moment. Mais elle s’était fait piéger, et n’avait pas l’intention de reculer maintenant. Ils passèrent quelques instants à se mesurer du regard. Zach tenait son épée, un peu plus courte que la sienne, à une main. Sa position de garde était impeccable. Il @@ -4276,23 +4230,19 @@ qu’il en avait l’air, finalement&nbs et engagea un coup de taille, pour tester. Il le para avec efficacité et précision, et contre-attaqua immédiatement, d’un coup qu’elle dévia rapidement. Comme elle l’avait deviné, elle avait affaire à + + un bon escrimeur. Mais cette fois, comme il l’avait effectivement fait remarquer, elle n’était pas blessée. Le défi promettait d’être intéressant... -

Ils échangèrent d’autres coups, plus agressifs et plus rapides. Un très +

Ils échangèrent d’autres coups, plus agressifs et plus rapides. Un très bon escrimeur, corrigea-t-elle mentalement. Pourtant... sur une passe un peu inhabituelle, elle réussit à créer une faible ouverture dans sa garde. Faible, mais suffisante... Son épée s’arrêta à quelques millimètres de sa poitrine. Elle esquissa un léger sourire. -

- - -∼
-
-

Zach -

— Ah !

— Ah !
Il soupira, un peu vexé, mais soulagé malgré tout qu’elle ait stoppé son coup. Leur échange n’avait pas duré une quinzaine de secondes.
— Bien joué.
Il lui sourit et recula d’un pas. Il avait bien l’ de toutes façons...
— On remet ça ?
Elle recula à son tour et hocha la tête. -

Ils reprirent le combat. L’épée de Silwë était légèrement plus longue que +

Ils reprirent le combat. L’épée de Silwë était légèrement plus longue que la sienne, et elle la maniait à deux mains la plupart du temps. Sa main gauche, alors placée près du pommeau, l’aidait à orienter plus rapidement et plus précisément la lame. Mais contrairement à beaucoup de combattants de ce style, elle savait aussi, et n’hésitait pas lâcher la seconde main pour profiter de l’amplitude que seuls certains mouvements à une main permettaient. -

Il n’arrivait pas à trouver de faille dans sa garde. Et il parait avec +

Il n’arrivait pas à trouver de faille dans sa garde. Et il parait avec difficulté les coups qu’elle lui rendait. Non, ce n’était pas parce que son épée était mieux équilibrée, ou plus longue. Sa technique était juste irréprochable. Sur les trois échanges qui suivirent, il ne parvint à en gagner qu’un, de peu. -

Leurs lames s’entrechoquèrent à nouveau, et glissèrent jusqu’à la garde. +

Leurs lames s’entrechoquèrent à nouveau, et glissèrent jusqu’à la garde. Il était tout proche d’elle. Des gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes et des mèches de ses cheveux –toujours détachés– étaient collées sur son visage. Au moins, il n’était pas pour elle un adversaire facile... Et sur ce + + genre de passe en force, il pouvait peut-être avoir un avantage. À l’instant où elle allait céder sous la pression, elle fit pivoter brusquement sa lame autour du point d’appui, et sa garde vint s’appuyer de l’autre côté de la poignée de sa propre arme. L’élan qu’il avait pour tenter de la faire reculer, combiné à l’effet de levier qu’elle appliquait, lui - - fit lâcher son épée. Perdu encore... ou pas ? Il était toujours très près d’elle, à une distance peu pratique pour manipuler une arme longue. -

Alors que la lame de Silwë revenait vers lui, il marqua un infime instant +

Alors que la lame de Silwë revenait vers lui, il marqua un infime instant de pause, et au dernier moment se jeta sur elle, saisissant son poignet et déviant son arme vers le haut. De l’autre bras, il lui entoura les épaules et l’entraîna au sol.
— Hééé ! C’est de la triche, ça !
— Quelle triche ? Les ennemis contre qui tu combats respectent quelles règles ? -

-∼
-
-

Silwë -

Elle était furieuse. Contre elle-même plus que contre Zach. De s’être fait +

Elle était furieuse. Contre elle-même plus que contre Zach. De s’être fait avoir si facilement, et puis, il avait raison...
— Certes.
Elle avait cru gagner, et avait relâché son attention. Elle aurait dû reculer @@ -4353,29 +4299,25 @@ poitrine de son adversaire. Zach roula sur le c poignet qu’il maintenait toujours fermement, et la torsion infligée lui fit lâcher son arme à son tour. Ils se redressèrent rapidement, en souriant toujours. Le jeu continuait. -

Elle s’était déjà entraînée à lutter, y compris contre des adversaires +

Elle s’était déjà entraînée à lutter, y compris contre des adversaires plus grands et forts qu’elle. Mais il était aussi très agile et rapide, plus qu’elle ne l’aurait imaginé... surtout qu’il ne commettrait évidemment pas l’erreur de la sous-estimer. Elle esquiva rapidement le bras qui tentait -d’attraper le sien, et plongeant vers son adversaire, le ceintura pour le faire +d’attraper le sien, et plongeant vers son adversaire, le ceintura pour le faire tomber au sol. Malgré de très bons appuis, il fut déséquilibré, et manqua de tomber en arrière. Il fallait profiter de ce léger avantage... -

Sauf qu’au lieu de reculer d’un pas pour reprendre son équilibre, il se +

Sauf qu’au lieu de reculer d’un pas pour reprendre son équilibre, il se laissa volontairement tomber en arrière, profitant de l’élan pour la faire tomber à son tour. Il roulèrent tous les deux, chacun tentant de renverser l’autre sur le dos. Malgré ses efforts, Zach eut rapidement le dessus. Après l’avoir immobilisée, il plaça ses mains autour de son cou et fit mine de l’étrangler. Elle sourit légèrement.
— Bien vu. -

-∼
-
-

Zach -

Il lui rendit son sourire et relâcha délicatement son cou. Puis il lui tendit +

Il lui rendit son sourire et relâcha délicatement son cou. Puis il lui tendit la main et l’aida à se relever. À peine sur pied, elle fit deux pas rapides en arrière et fléchit légèrement les genoux. Alors qu’il s’avançait vers elle, elle fit un saut rapide de côté et le cueillit d’un coup de @@ -4386,7 +4328,7 @@ esquiver habilement le coup de pied qui le mena même approche deux fois. Elle sautait avec légèreté, donnant presque l’impression de danser en l’évitant, insaisissable. Mais elle s’épuiserait vite ainsi. -

Elle marqua une pause, à quelques mètres de lui. Elle semblait +

Elle marqua une pause, à quelques mètres de lui. Elle semblait essoufflée... Profitant de l’occasion, il bondit et parvint à la ceinturer. Le choc lui coupa le souffle pour de bon, et il n’eut aucun mal à saisir son bras et à la bloquer d’une clé de bras dans son dos.
— Bien d class="newline" />Elle ne répondit pas de suite, trop occupée à retrouver sa respiration. Puis elle se tendit soudainement. Au même instant, il lui sembla entendre un bruit inhabituel. Un cheval qui renâclait... Il recula rapidement dans un - - buisson proche, entraînant Silwë avec lui.
— Quelqu’un vient... pas un bruit, murmura-t-il dans son oreille.
Ils restèrent silencieux quelques instants, écoutant le bruit des sabots qui se + + rapprochaient.
— Euh, Zach ? chuchota-t-elle.
— Oui ?
— Tu peux quand même me lâcher, non ?
— Ah... euh oui désolé. -

Ils se dirigèrent alors silencieusement en direction du son, et se postèrent +

Ils se dirigèrent alors silencieusement en direction du son, et se postèrent de manière à voir l’intrus arriver sans être découverts. -

Le cavalier qui s’approchait était vêtu de blanc et portat un large +

Le cavalier qui s’approchait était vêtu de blanc et portat un large heaume masquant son visage. Un chevalier ! Il était seul, ce qui était plutôt surprenant. Il stoppa sa monture et prit quelques instants pour l’attacher à une branche voisine. Zach remarqua alors les armes @@ -4416,11 +4358,11 @@ combattants en poss lame, même si celui-ci lui servait plus souvent à couper du pain que des chairs. Ce chevalier-là possédait simplement deux épées longues... -

Un frisson le parcourut. Il porta la main à sa ceinture, constatant avec +

Un frisson le parcourut. Il porta la main à sa ceinture, constatant avec horreur qu’il l’avait laissée, ainsi que son armure près de Sélène et d’Aldariel. Il tourna la tête vers Silwë, tout aussi démunie que lui. Et leurs épées étaient à une quinzaine de mètres de là... -

Le chevalier, qui ne les avait visiblement pas remarqués, semblait +

Le chevalier, qui ne les avait visiblement pas remarqués, semblait concentré à fouiller dans une des sacoches cavalières de sa monture. Puis regarda aux alentours, semblant chercher sa direction.
— C’est moi ou il a l’intention d’aller droit vers le campement ?
— Au pire, tu peux toujours essayer de lui faire du char class="newline" />Elle ne releva pas sa tentative désespérée d’humour pour se rassurer, et se leva en direction de l’étranger. Sans perdre de temps, il se leva à son tour et se mit à courir vers le campement. -

-∼
-
-

Irdann -

Il savait qu’il approchait du but. La pierre qui pulsait ne lui +

Il savait qu’il approchait du but. La pierre qui pulsait ne lui donnait aucune indication de la distance à laquelle se trouvait dame Sélène, mais la donnée de la direction depuis plusieurs endroits, avec un peu de réflexion logique, lui avait permis de conclure. Il @@ -4453,20 +4391,14 @@ mais il se demandait toujours ce qu’il ferait lorsqu’il rencontrerai la jeune femme en question... Et que faisait-elle en pleine forêt ? Prisonnière quelque part ? Comment l’en sortirait-il si c’était le cas ? -

Il vérifia que sa monture était bien attachée, puis se dirigea résolument +

Il vérifia que sa monture était bien attachée, puis se dirigea résolument vers sa destination. Soudain, devant lui, une silhouette sortit des buissons si rapidement et silencieusement qu’il eut l’impression de la voir se matérialiser sous ses yeux. -

-∼
-
-

Silwë - - -

Le cœur battant, elle se planta à quelques mètres du paladin. Pourvu +

Le cœur battant, elle se planta à quelques mètres du paladin. Pourvu qu’il fasse vite...
— Stop ! Où vous rendez-vous comme ça ?
L’homme, la voyant se placer sur son chemin, dégaina aussitôt ses armes, et @@ -4478,7 +4410,9 @@ droite... Cela lui rappelait quelqu’un...
— Qu’est-ce que vous lui voulez ?
C’était idiot, elle le savait. Mais il fallait juste parler, pour gagner du temps. Zach, dépêche-toi... -

À sa grande suprise, il ne répondit pas et se figea.

À sa grande suprise, il ne répondit pas et se figea.
— Silwë ?
D’où connaissait-il son nom ? Et cette démarche, cette voix, bien que modifiée par le port de ce casque... Est-ce que ça pouvait-être...
— Irdann ?Le chevalier planta ses deux épées dans le sol à côté de lui. Puis il souleva son casque, dévoilant son visage. C’était lui, aussi surpris qu’elle de le voir. -

-∼
-
-

Irdann -

Il marqua une seconde de pause, incrédule. Il n’avait pas revu Silwë +

Il marqua une seconde de pause, incrédule. Il n’avait pas revu Silwë depuis presque un an, ni même eu de nouvelles... Toute une foule de souvenirs partagés lui revint à l’esprit, et il lui sourit. Elle se jeta sur lui pour l’enlacer. -

À cet instant, trois silhouettes surgirent devant ses yeux, à demi cachés +

À cet instant, trois silhouettes surgirent devant ses yeux, à demi cachés par les cheveux en bataille de l’elfe. Son sourire se figea. -

La première était celle d’un homme armé d’une épée courte, une +

La première était celle d’un homme armé d’une épée courte, une seconde plus longue glissée dans sa ceinture. Son air menaçant et - - concentré disparut instantanément lorsqu’il l’aperçut, et il sembla si surpris qu’il manqua d’en lâcher son arme. La seconde silhouette était celle, plus petite et frêle, d’une jeune elfe aux longs cheveux @@ -4512,18 +4440,16 @@ l’homme, mais il put entrevoir les traits d’une jeune femme aux chev détachés. Elle semblait inquiète, mais la prise qu’elle avait sur un bâton semblait déterminée. Certaines explications risquaient d’être compliquées... -

-∼
-
-

Sélène -

Qu’avait-il dit déjà ? Que Silwë tenterait de... discuter pour leur laisser +

Qu’avait-il dit déjà ? Que Silwë tenterait de... discuter pour leur laisser le temps d’arriver ? On ne pouvait nier son efficacité, l’homme ayant visiblement lâché ses armes. Mais elle ne s’attendait pas vraiment à ce genre de comportement. Devant elle, Zach n’avait pas bougé, et ce fut l’archère + + qui se décida à rompre le silence. Elle fit deux pas dans la direction du chevalier, son arc toujours pointé.
— Silwë, écarte-toi. Toi, qui es-tu et que viens tu faire ici ?
l’étranger.
— Un instant. Qu’est-ce qui nous dit qu’on peut te faire confiance ?
— Moi. -

Silwë s’avança, et délicatement, posa la main sur le bras de l’archère, + + +

Silwë s’avança, et délicatement, posa la main sur le bras de l’archère, pour lui faire détendre son arc. Elle fit signe à Zach de baisser également son arme.
— Je connais très bien Irdann, depuis des années, et je réponds de @@ -4572,9 +4500,7 @@ class="newline" />Le sourire qu’ils retourna vers elle à nouveau.
— Sélène, tu peux lui faire confiance autant qu’à moi. Je lui confierais ma vie sans aucune hésitation. -

Zach et Aldariel avaient baissé leurs garde, mais restaient figés, - - +

Zach et Aldariel avaient baissé leurs garde, mais restaient figés, observant l’homme. Elle se tourna vers lui, bien décidée à en apprendre plus.
— Que faisiez-vous chez mes parents ?
Elle hocha la tête. Elle connaissait cette tradition d’envoyer les troisièmes fils dans des temples, tradition qu’elle avait toujours trouvé idiote, + + d’ailleurs. Elle tourna la tête vers Silwë, qui d’un signe de tête confirma la version d’Irdann. Et puis il n’était pas responsable de la peur de ses parents, finalement... et n’avait pas l’air si désagréable que cela. Elle se @@ -4610,8 +4538,6 @@ class="newline" />— ... la princesse Aldariel Lalril class="newline" />L’achère dut à son tour désarmer sa flèche pour se laisser baiser la main. Elle sembla extrêmement surprise et rosit légèrement. C’est vrai que cette façon de saluer les femmes n’était pas vraiment courante chez les - - elfes...
— ... elle se rend également au château du duc votre père, pour ce grand tournoi, accompagnée de son garde du corps, Silwë, que vous connaissez @@ -4624,19 +4550,17 @@ guid class="newline" />Elle observa la réaction de ses trois amis. Aldariel semblait intéressée, prête à accepter. Elle jeta un œil à sa compagne, qui haussa les épaules. Zach, en revanche, semblait extrêmement réticent. -

-∼
-
-

Irdann -

La tension semblait s’être apaisée, même si le guide semblait encore très +

La tension semblait s’être apaisée, même si le guide semblait encore très mal à l’aise.
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée... Les châteaux, les courbettes, ce n’est pas vraiment fait pour moi. Allez-y sans moi.
Sélène le regarda quelques instants. Puis elle reprit d’un ton ferme.
— Nous discuterons de cela plus tard. Allons d’abord nous restaurer et nous reposer un peu plus loin. Il y a une rivière, votre monture pourra y + + boire.
Elle désigna une direction, et lui fit signe de la suivre. La princesse sembla alors se réveiller d’une longue apathie et jeta un regard à @@ -4645,9 +4569,7 @@ class="newline" />— Je prends un peu d’avance, vous me rejoindrez... class="newline" />Irdann ne put s’empêcher de regarder l’elfe s’éloigner rapidement, avec légèreté et aisance. Les elfes sylvains étaient en forêt comme des poissons dans l’eau... -

Ils partagèrent rapidement une collation au bord de la rivière. La - - +

Ils partagèrent rapidement une collation au bord de la rivière. La princesse semblait un peu gênée vis-à-vis de lui, mais voyant la familiarité qu’il partageait avec Silwë, elle se détendit vite, et lui posa quelques questions sur la fameuse capitale humaine, qu’elle semblait rêver de visiter. @@ -4655,7 +4577,7 @@ S racontant brièvement leur trajet. Elle ne tarissait pas d’éloges pour son guide, qui pourtant restait à l’écart et ne parlait que pour ajouter quelques précisions. -

Ils finirent par convenir qu’elle partirait seule avec lui. Les elfes, qui +

Ils finirent par convenir qu’elle partirait seule avec lui. Les elfes, qui seraient bien accueillis au château du duc, seraient probablement mal venus dans la seigneurie d’Assem, où ils risquaient d’être regardés de travers. Bien qu’ils y seraient fort bien traités, les deux jeunes femmes préféraient un @@ -4663,7 +4585,7 @@ trajet tranquille en rase campagne moins froid. La jeune princesse ne semblait pas s’encombrer de protocole et de belles paroles, était-ce le fait d’être en petit groupe en forêt, ou était-elle toujours ainsi ? -

Ils se levèrent, et Irdann prit le sac de Sélène pour l’attacher solidement +

Ils se levèrent, et Irdann prit le sac de Sélène pour l’attacher solidement à la selle du cheval. Celle-ci était en discussion avec Zach, un peu à l’écart. Il se demandait bien ce qu’ils se disaient, mais par respect il l’attendit à bonne distance. Il lui sembla qu’elle lui effleura le bras, puis tourna @@ -4672,20 +4594,16 @@ impassible.
— Mettons-nous en route au plus vite, mes parents doivent s’inquiéter.
Il souleva la jeune femme par la taille, et la déposa sur la selle. Puis il monta derrière elle, et ils se mirent en route. -

-∼
-
-

Aldariel -

Ils s’étaient mis en route quelque temps après le départ de Sélène et +

Ils s’étaient mis en route quelque temps après le départ de Sélène et Irdann. Elle avait posé quelques questions à son amie sur le fameux paladin, auxquelles elle avait répondu avec enthousiaste. Ainsi, ils avaient appris l’escrime auprès du même maître et avaient déjà vécu des tas de choses - - ensemble... Quelle chance avait-elle ! -

Ils s’arrêtèrent au pied d’un grand arbre, que Silwë proposa d’escalader +

Ils s’arrêtèrent au pied d’un grand arbre, que Silwë proposa d’escalader pour vérifier leur chemin. Zach, qui n’avait pas dit un mot depuis que le chevalier les avait quittés, haussa les épaules. Pourtant, c’était lui qui connaissait bien le coin, normalement... Alors qu’il s’asseyait au @@ -4714,22 +4632,18 @@ t class="newline" />— Et puis... Mais elle est mariée de toutes façons, la question ne se pose pas !
Elle ne dit rien, et le regarda en souriant. Il se redressa, et fronça les sourcils + + en la voyant.
— Et elle ne m’a pas dit qu’elle était mariée, et elle n’a pas d’alliance. Que je sache, même à la capitale, ils en mettent, non ?
Elle se tut, et se contenta de monter encore d’un cran, toujours en souriant. Vexé, il s’élança lestement vers elle, et se rétablit sur la même branche. Sa - - réaction était presque drôle, en fait...
— Qu’est-ce que ça veut dire, hein ? -

-∼
-
-

Zach -

L’archère le fixait toujours, semblant presque se retenir de rire. Il était +

L’archère le fixait toujours, semblant presque se retenir de rire. Il était sur la même branche qu’elle, tout près, et ce sourire narquois lui donnait presque envie de la frapper. C’était ridicule...
— Ça veut dire que tu es juste bête.
 ? Contre Aldariel, qui continuait de le regarder d’un œil moqueur ? Contre Sélène ? Contre Irdann ? Contre lui-même ? -

Il soupira et tenta de réfléchir.

Il soupira et tenta de réfléchir.
— Elle peut avoir plein de raisons pour que je l’ignore, ne serait-ce que pour ne pas révéler son identité complète. Ce n’est pas la première fois que j’escorte des gens qui souhaitent rester discrets.
— Ça va, tu t’en sors plutôt bien... pour un demi-humain. -

Elle se mit à rire devant son air vexé. Il se prit au jeu, et tenta de la +

Elle se mit à rire devant son air vexé. Il se prit au jeu, et tenta de la bousculer une fois encore. Elle esquiva son coup d’épaule en sautant avec légèreté sur une branche à côté. Elle riait toujours. Il sourit et la suivit, tentant encore une fois de la pousser, mais elle avait encore une fois bondi @@ -4807,13 +4721,9 @@ vide. Le temps de reprendre son pieds sur une fourche en contrebas, et le regardait d’un air narquois. Il savait bien qu’il n’aurait pas dû jouer à ce jeu-là avec une elfe sylvaine... -

-∼
-
-

Aldariel -

— Héé, les deux tourtereaux, vous ne voulez pas monter au lieu de +

— Héé, les deux tourtereaux, vous ne voulez pas monter au lieu de jouer ?
C’était la voix de Silwë. Malgré la plaisanterie, le ton de sa voix semblait légèrement inquiet. Elle échangea un regard avec Zach, et ils escaladèrent @@ -4821,7 +4731,7 @@ rapidement l’arbre, jusqu’ bonne partie de la forêt. Debout sur une branche fine, qui ployait légèrement sous son poids, elle fixait l’horizon qui s’assombrissait avec la tombée de la nuit. -

Elle pointa du doigt la direction dans laquelle Irdann et Sélène étaient +

Elle pointa du doigt la direction dans laquelle Irdann et Sélène étaient partis. Une route –qu’ils avaient probablement rejointe depuis– se dessinait à travers la forêt, à l’orée de laquelle se profilaient des champs et un petit village. Dans une petite clairière, à mi-chemin, elle distinguait un @@ -4858,15 +4768,9 @@ l’obscurit affaires. Nous arriverons aussi vite que possible, un peu après toi. En route !
Il lui adressa un sourire de reconnaissance, puis se rua en bas. -

-∼
-
- - -

Irdann -

Il sentait que la jeune femme n’était pas très à l’aise avec lui. En même +

Il sentait que la jeune femme n’était pas très à l’aise avec lui. En même temps, il pouvait la comprendre... Sans Silwë pour parler en sa faveur, elle n’aurait probablement jamais accepté de venir avec lui, sans compter les difficultés à s’expliquer avec ses compagnons. La situation était étrange @@ -4874,6 +4778,8 @@ pour lui. Il avait tant entendu parler d’elle, mais sans jamais la voir. Il avait pensé à elle, senti son cœur battre dans sa main tant de fois, qu’il l’avait presque sentie familière. Mais que savait-elle de lui, au fond ? Il se décida à entamer la conversation, pour tenter de la + + rassurer.
— Nous sortirons probablement de la forêt en début de nuit. Nous pourrons trouver une auberge où loger, et demain nous arriverons enfin chez vos @@ -4909,6 +4815,8 @@ mal tout aussi bien à pied ?
Surpris, il ne répondit pas tout de suite. Elle avait raison, la pauvre jument avait du mal à progresser, et le poids des deux jeunes gens était difficile + + pour elle. Il mit pied à terre, et se tourna vers elle.
— Vous êtes sûre que vous préférez marcher ?
Elle le regarda en souriant.
Il d class="newline" />— Voilà la route, nous pourrons avancer plus rapidement. Ça tombe bien, le soir tombe.
-

-∼
-
-

Sélène -

La diversion de la route tombait à pic. Elle hésitait à aborder le sujet +

La diversion de la route tombait à pic. Elle hésitait à aborder le sujet des araknes avec lui. Pourtant, ils devaient en parler à quelqu’un, prévenir... Mais qui, et comment ? Qui la croirait ? Il faudrait qu’elle explique aussi comment elle savait tout cela sur ces créatures, et ce qui s’était passé... @@ -4971,12 +4875,10 @@ impressionner ?
— Je sais réellement les utiliser. J’ai appris chez maître Ernest, à la capitale, le maniement de toutes sortes de lames, et comme j’étais ambidextre, il m’a enseigné le maniement spécifique aux deux épées... - - J’admets cependant que je joue beaucoup sur le côté imposant de ces deux armes. Cela fait aussi partie du jeu.
Il lui sourit, puis son sourire se figea soudain. -

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

— Qu’est-ce que c’est que ça ?
Il lâcha la bride de la jument, qui sursauta. Un groupe d’hommes armés arrivait en courant dans leur direction, armés. Elle se retourna vivement, deux autres arrivaient dans leur dos. Elle retint un cri.
En un clin d’œil, il avait d surveillant les deux groupes s’approchant. Elle recula entre lui et la jument, rageant de ne pouvoir l’aider. Elle n’avait même pas son bâton de marche pour se défendre... -

Effectivement, Irdann était très doué, et ses épées fendaient l’air à une +

Effectivement, Irdann était très doué, et ses épées fendaient l’air à une vitesse impressionnante. Plusieurs des brigands tombèrent à ses pieds, et il + + se déplaça aussi vivement pour la protéger d’autres hommes qui arrivaient. Il y en avait beaucoup trop pour qu’il tienne le coup... Difficile à dire combien, avec l’obscurité qui tombait, mais ils étaient en mauvaise @@ -4996,7 +4900,7 @@ class="newline" />Il avait cri Pourrait-elle tenir en selle et s’enfuir ? Et l’abandonner ? Elle repéra au sol un coutelas, abandonné par un des brigands qui gisait au sol. Saurait-elle s’en servir de toutes façons ? -

Elle sentit soudain un bras saisir son épaule, et poussa un cri. Irdann, +

Elle sentit soudain un bras saisir son épaule, et poussa un cri. Irdann, occupé par plusieurs adversaires à la fois, était trop loin d’elle pour intervenir. L’homme approcha son épée de son visage, et elle se mit à trembler. Elle enrageait intérieurement de ne pas savoir se défendre comme @@ -5005,10 +4909,8 @@ essayer quelque chose. Elle posa son autre main contre sa poitrine, et poussant un léger gémissement, s’effondra. Elle n’avait pas besoin de jouer beaucoup, ses jambes tenaient à peine son poids de toutes façons... -

Elle entendit Irdann crier son nom. Y avait-il un écho dans sa voix, ou +

Elle entendit Irdann crier son nom. Y avait-il un écho dans sa voix, ou avait-elle rêvé ? Les yeux fermés, elle sentit son bras s’approcher du sol, - - tandis que l’homme la retenait vagument par un bras. Surpris, ou simplement peu pressé ? Après tout, évanouie ou debout, ça ne devait pas changer grand chose pour lui. Elle était juste le lot à ramasser. Elle sentit @@ -5017,38 +4919,34 @@ et d’ planta l’arme droit dans la poitrine de l’homme. Il eut un sursaut et tomba au sol, le visage marqué d’un mélange de surprise et de douleur. -

Elle n’eut pas le temps de de réfléchir plus à son geste. Irdann était +

Elle n’eut pas le temps de de réfléchir plus à son geste. Irdann était toujours en difficulté, et deux autres brigands s’approchait d’elle, l’arme en avant. Cette fois, elle ne pourrait plus jouer le jeu de la jeune fille effarouchée... Elle tremblait, mais serra malgré tout le coutelas –couvert de sang– dans ses mains. Elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans essayer de se défendre... Zach aurait été fier d’elle... + + sûrement. -

-∼
-
-

Zach -

Il avait couru sans s’arrêter, son épée et son couteau à la main, jusqu’à +

Il avait couru sans s’arrêter, son épée et son couteau à la main, jusqu’à débouler sur le chemin. Il s’était figé un instant en apercevant le champ de bataille. Le paladin, entouré de plusieurs hommes, peinait à se défendre malgré son adresse aux épées. Les bandits semblaient plus occupés avec lui et ne semblaient pas surveiller Sélène, attendant visiblement d’avoir éliminé leur menace principale. -

Sauf un, qui s’était approché, et lui avait saisi le bras. Elle avait crié. +

Sauf un, qui s’était approché, et lui avait saisi le bras. Elle avait crié. Malgré son épuisement, il se remit à courir aussi vite que possible. Elle pâlit et s’effondra, lentement. Ou était-ce le temps qui s’était ralenti pour lui ?
— Sélène !
Il avait l’impression qu’il n’arriverait jamais jusqu’à elle. Dans le soir qui tombait, un dernier rayon de soleil se refléta sur une lame abandonnée au - - sol. La main de la jeune femme apparemment évanouie venait de se refermer sur la poignée... Il la vit soudainement se redresser, et poignarder de toutes ses forces son agresseur. -

Il fut si surpris qu’il trébucha, et manqua de s’étaler par terre. Mais +

Il fut si surpris qu’il trébucha, et manqua de s’étaler par terre. Mais ayant assisté à la scène, d’autres brigands s’approchaient déjà d’elle... Ce n’était pas le moment de se poser des questions. Il atteignit enfin le premier des deux hommes, qu’il transperça d’un coup d’épée. L’autre se @@ -5057,21 +4955,19 @@ instant, il fut pr qui lui avait permis de se défendre. Ils échangèrent un regard, le temps d’une fraction de seconde, et il se plaça entre elle et l’autre brigand. -

-∼
-
-

Irdann -

— Sélène !

— Sélène !
Il avait vu l’homme s’approcher, il l’avait vue se sentir mal, sans pouvoir rien faire. Il avait toujours trois adversaires face à lui, et peinait à parer leurs attaques... Il en avait mis deux au sol auparavant, et ces trois-là se + + contentaient d’attaques prudentes, vraisemblablement dans le but de l’épuiser lentement. S’il bondissait à son secours, il n’avait aucune chance... ils n’attendaient que ça probablement. Et s’il le faisait tuer, alors qui pourrait la protéger ? -

Il para quelques nouveaux coups, alors que, du coin de l’œil, il eut +

Il para quelques nouveaux coups, alors que, du coin de l’œil, il eut l’impression de voir la jeune femme poignarder violemment son adversaire d’un couteau. Ne s’était-elle pas évanouie quelques instants plus tôt ? Le stress du combat, avec l’obscurité qui tombait, devait lui jouer des tours. Et @@ -5079,15 +4975,13 @@ l’ aperçut d’autres silhouettes arriver au loin, en courant, de différentes directions. Il recula de quelques pas, jusqu’à un large tronc, à la fois pour se donner quelques secondes de répit, et empêcher ses trois - - adversaires –et les nouveaux– de le contourner. L’un sembla marquer un instant d’hésitation, en regardant dans la direction de Sélène. Il en profita pour s’en débarrasser, mais deux nouveaux adversaires le remplacèrent quasiment immédiatement. Il continua à se défendre et à distribuer des coups d’épée de tous les côtés, mais il se fatiguait lentement. -

Soudain, une silhouette bondit depuis l’arbre au dessus de lui, en +

Soudain, une silhouette bondit depuis l’arbre au dessus de lui, en poussant un cri de rage, et atterrit à ses côtés. Une silhouette féminine qu’il reconnut immédiatement malgré l’obscurité.
— Silwë !
— Comme au bon vieux temps, Irdann ?
— Comme au bon vieux temps ! -

Ils retrouvèrent rapidement la coordination qu’ils avaient lorsqu’ils +

Ils retrouvèrent rapidement la coordination qu’ils avaient lorsqu’ils combattaient ensemble, à la garde. Plusieurs des hommes tombèrent à leurs + + pieds.
— Vite, il faut aller aider Sélène !
— Ne t’inquiète pas pour elle. On s’occupe de tout.
— Zach et Alda sont l class="newline" />D’un même geste, ils achevèrent leurs derniers adversaires. Il laissa passer un instant pour reprendre son souffle, puis observa enfin le champ de bataille. -

À peine plus loin, Sélène tenait un coutelas ensanglanté à la main. Elle +

À peine plus loin, Sélène tenait un coutelas ensanglanté à la main. Elle semblait effrayée, mais sa prise sur son arme était ferme et décidée. Zach était à ses côtés, épée et couteau tirés, scrutant l’obscurité d’un air inquiet. Plusieurs hommes gisaient à leurs pieds. À quelques pas de - - là, sa jument Kahrafe piétinait sur place. Un brigand était couché en travers de la selle, la poitrine transpercée d’une flèche. Avait-il cherché à s’enfuir ? Il aperçut alors d’autres hommes au sol, le corps transpercé d’une ou plusieurs flèches. Combien d’adversaires avaient-ils dû affronter ? -

— Vous venez ?

— Vous venez ?
C’était la voix de l’archère. Il fit quelques pas dans sa direction, avec quelques difficultés. La lame d’un des brigands lui avait fait une belle entaille au niveau du genou. Il l’aperçut alors, debout sur un des brigands, @@ -5134,25 +5028,21 @@ manqu lorsqu’il s’agit d’une princesse à l’air innocent, délicat et fragile.
— Je vous en ai gardé un. -

-∼
-
-

Aldariel -

Elle était essoufflée, par la course comme par la bataille. Alors que Zach, +

Elle était essoufflée, par la course comme par la bataille. Alors que Zach, arrivant avec une nette avance, avait couru protéger Sélène, Silwë avait bondi dans la mêlée pour aider le paladin... En restant à couvert sous les + + arbres, elle avait fait pleuvoir ses flèches mortelles sur les quelques hommes restants, qui tentaient de s’approcher des combattants ou de s’emparer du cheval, laissé à l’abandon. Voyant le dernier d’entre eux s’enfuir, elle avait cherché à le capturer vivant. Si elle n’avait pas l’entraînement à la lutte de Zach ou de Silwë, la surprise et un arc aux flèches pointues avaient très bien fait l’affaire. -

Ses compagnons s’approchèrent, méfiants. Le jeune paladin la regardait +

Ses compagnons s’approchèrent, méfiants. Le jeune paladin la regardait avec une expression mêmant suprise, crainte et admiration. L’aurait-il prise - - pour une idiote sans défenses ?
— Qu’est-ce que vous voulez de moi ?
C’était la voix de son prisonnier.
— Qui vous a dit ça ? interrogea Irdann.
— Je ne sais pas. Il fallait demander au chef. On lui a donné l’info. Moi je ne sais rien ! Laissez-moi partir !
Tout en surveillant l’homme du coin de l’œil, les compagnons se -regardèrent. +class="newline" />Tout en surveillant l’homme du coin de l’œil, les compagnons se regardèrent. +Aldariel se pencha vers Irdann.
— Tu as parlé de ton expédition à beaucoup de monde autour de +toi ?
Il haussa les épaules.
— Non. Mais j’imagine que les rumeurs vont vite...
— C’est surtout étrange une telle expédition pour deux malheureux jeunes + + +gens, interrompit Zach, les sourcils froncés. Même riches.
— Laissons tomber, je crois que ce type ne sait rien de toutes façons, ajouta +Silwë. +

Après avoir vérifié que l’homme ne portait plus aucune arme, ils le +laissèrent partir, préférant ne pas s’encombrer d’un prisonnier. Il s’enfuit +sans demander son reste. +

Aldariel remarqua alors le genou ensanglanté du paladin. +

Irdann +

— Oh, tu es blessé ?
Il faillit répondre que ce n’était rien, mais la douleur manqua de le faire +trébucher. Il retint une grimace.
— On dirait.
— Assieds-toi, je vais regarder ça.
Il hésita quelques instants. La jeune princesse avait rangé ses arme, +s’était approchée, et le regardait avec douceur. Il jeta un œil à Silwë, +qui lui sourit. Un peu soulagé –si elle lui faisait confiance, il n’avait +rien à craindre–, il s’assit dos à un large tronc. Elle s’assit face à +lui.
— Silwë, tu peux aller chercher de quoi soigner dans mon sac ? Je l’ai +laissé, ainsi que les vôtres, dans cet arbre.
Alors que sa compagne s’éloignait, elle lui fit remonter son pantalon pour +mieux examiner sa blessure.
— Ils ne t’ont pas raté. Tu as pu continuer à combattre avec ça ?
Il haussa les épaules.
— Dans le feu de l’action, et quand on a sa vie en danger... Et puis je +n’avais pas tellement besoin de me déplacer.
— Je t’ai vu dans la bataille, de loin. Tu es impressionnant avec tes +épées !
— Merci. Mais je ne sais pas ce que je serais devenu si vous n’étiez pas +venus tous les trois à notre secours... Nous vous devons la vie. +

À cet instant, Silwë réapparut, tendant un sac de cuir fin à sa +compagne.
— Je vais récupérer tes flèches pendant que tu t’occupes de lui. Et après on + + +file au plus vite.
Elle s’éloigna de nouveau. Alors qu’Aldariel fouillait dans ses affaires à la +recherche d’il-ne-savait-quoi, il réalisa qu’avec toutes ces émotions il n’avait +pas pensé à Sélène. Alors qu’il était censé la protéger ! Comment avait-il +pu oublier ? Allait-elle bien ? La bataille avait dû être un choc pour elle... +Il tourna la tête, mais il faisait sombre, et il ne la voyait pas. La jeune elfe +lui sourit.
— Si c’est pour Sélène et Zach que tu t’inquiètes, rassure-toi, ils sont +quelques pas derrière toi, et ils vont très bien.
Soulagé, il laissa la jeune elfe s’occuper de son genou. +

Sélène +

Était-ce la peur qu’elle avait ressentie, le soulagement lié à la fin du +combat, ou une combinaison des deux ? Ils avaient regardé l’homme partir +avec méfiance, et l’instant d’après –ou longtemps après ?–, elle s’était +retrouvée dans ses bras. Elle entendait les voix de leurs compagnons, +autour d’eux, ils n’étaient pas loin, mais elle n’y prêtait pas attention. +
— Tu vas bien ? Tu as été blessé ?
— Je n’ai rien, ça va.
Ils restèrent quelques instants silencieux, sans bouger.
— Merci d’être venu à mon secours. À notre secours.
— ... J’ai eu si peur quand je t’ai vue aux prises avec ce bandit.
— Moi aussi. Je ne pensais pas que j’y arriverais...
Il ne répondit pas, et ne bougea pas, la gardant contre lui. Il sentait la +sueur, le cuir de son armure, et le sang. Mais elle n’avait pas la moindre +envie d’en bouger. +

— Hm... désolée de vous interrompre, mais il faudrait qu’on bouge.
C’était la voix de Silwë. Ils se lâchèrent instantanément. Elle avait remis +son sac en bandoulière, et tenait la jument d’Irdann par la bride. Quelques +mètres plus loin, celui-ci s’approchait en boitant, tout en s’appuyant sur +Aldariel. Un bandage entourait son genou, et son pantalon montrait des +traces de sang. Elle eut honte de ne pas être allé l’aider, alors qu’il était +blessé. Mais à bien y réfléchir, la jeune elfe s’était occupée de sa plaie aussi +bien, voire mieux qu’elle. Il était évidemment hors de question qu’elle lui + + +montre ses pouvoirs... Au moins il allait bien, il souriait même, malgré sa +blessure. +

— En route. Il nous reste une heure de marche à peu près, et il fait déjà +nuit.
Ils rejoignirent rapidement le sentier. Irdann avait toujours des difficultés à +marcher, et ils durent insister pour qu’il monte sur le cheval.
— Je me sens mal à l’aise d’être à cheval si tu vas à pieds...
Elle haussa les épaules en souriant.
— Ne sois pas bête. Tu es blessé, moi pas, et on ne doit pas traîner. Tant +pis pour le code d’honneur.
Il soupira, et finit par accepter l’aide de Zach pour monter sur le dos de sa +jument. +

— Où va-t-on, une fois sortis ?
— Il y a une auberge dans le village où on arrive. Vous pourrez y louer une +chambre sans problème, si on ne vous l’offre pas directement, vu votre rang +et votre nom.
Y avait-il une sorte de gêne lorsqu’il parlait de « leur nom » ? Ce n’était +peut-être pas le moment de le relever.
— Et vous trois, que ferez-vous ?
Zach haussa les épaules.
— Je connais ce village, c’est celui de mon enfance. S’il n’y a plus de +place à l’auberge, j’irai dormir chez mes parents, qui habitent une +petite maison en bordure de la forêt. Ça me changera de la terre +battue...
— Et nous, ajouta Silwë, nous nous contenterons sûrement d’un arbre ou de +cette terre battue. Nous ne sommes pas les bienvenues dans cette région, +n’est-ce pas ?
— Je préfère dormir par terre que d’avoir à craindre pour ma sécurité, +confirma Aldariel. +

Ils avancèrent encore un peu en silence, puis Zach se tourna vers le +groupe.
— Je peux toujours proposer à ma famille de nous héberger. Je ne pense +pas qu’ils hurleraient à la vue de deux elfes, et je suis sûr qu’on est en +sécurité chez eux.
Il marqua une pause, hésitant, puis se tourna vers elle et Irdann.
— Vous êtes également les bienvenus. Même si je comprendrais que vous +préfériez une taverne à une petite chaumière.
— Cela ne me dérange pas du tout, si cela va à Sélène, j’accepte volontiers. +Pour tout dire, je préfère aussi un lieu simple et sûr.
Elle hocha la tête en souriant, heureuse de pouvoir garder Zach près d’elle +encore un peu. Même si ce n’était qu’une trève, et qu’il faudrait bien qu’à +un moment où à un autre, ils se séparent...
— Tes parents sont ouverts sur la question des autres races humaines ?
Il lui sourit. Est-ce qu’il était content, lui aussi, de l’accompagner encore un +peu ?
— Bah, si ce n’était pas le cas, ils n’auraient pas décidé de m’adopter, avec +ma tête d’elfe.
Devant la tête suprise du paladin, il s’expliqua.
— Il semble que j’aie du sang d’elfe. Je n’en ai pas la certitude, puisqu’on +m’a trouvé sur le pas d’une porte, tout bébé. Les gens qui vivaient +là m’ont confié à celle qui allait être ma mère, qui venait d’avoir +son quatrième enfant, et qui avait assez de lait pour deux... Je ne +sais toujours pas si elle n’avait rien contre les elfes à l’époque, ou si +elle m’a d’abord adopté et a ensuite changé son point de vue sur la +question.
Zach semblait un peu plus à l’aise vis à vis du paladin. Ou était-ce une +impression ? Il n’aurait pas raconté cette histoire sinon, ou du moins plus +succintement. +

Silwë +

Ils étaient vivants, tous les cinq. Et quasiment sans blessure, hors le +genou d’Irdann. C’était déjà beaucoup... Et ils allaient peut-être +pouvoir passer la nuit au chaud. Rien que cette idée lui redonnait +courage.