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http://sekhmet.positon.org/aventuriers/aventuriers.mobi @@ -8561,7 +8561,7 @@ et de monter en selle. Farl et Uhr la suivaient de pr semblait à demi-conscient, le visage crispé par la douleur. Au moins il était vivant, pensa-t-elle avec un frisson.
— Tu penses pouvoir monter à cheval ? lui demanda Farl.
— Je devrais pouvoir m’accrocher... répondit-il faiblement. +class="newline" />— Je pense que ça ira... répondit-il faiblement.

Uhr le hissa sur sa monture, puis les deux hommes montèrent en selle.
— Je crois qu’ils ont lancé quelqu’un à notre poursuite, ne traînons pas, @@ -8576,11 +8576,404 @@ rage puis de surprise venant de l’autre direction. Elle ouvrit les yeux, e vit que du blanc à quelques mètres autour d’elle. Elle eut un sourire satisait et lança sa monture au galop pour rejoindre les autres. Un peu plus et elle-même les perdait de vue... +

Farl +

Il fermait la marche avec Sam. Il était difficile de savoir si on les +poursuivait avec le bruit du galop des chevaux, mais quelques cris au loin ne +lui donnaient pas beaucoup d’espoirs. Pourtant, si leurs poursuivants avaient +des chevaux, il leur faudrait probablement un peu de temps pour les faire +passer par le passage et descendre le massif... à moins qu’ils n’aient une +autre solution ? +

Devant lui, Zach s’était courbé sur sa monture, qui ralentissait. Sam +le vit, et lui fit un signe. Elle accéléra, et arrivée à la hauteur du +blessé, lui murmura quelque chose et attrapa ses rênes. Guidant son +cheval d’une main et celui de Zach de l’autre, elle leur fit aisément +rattraper leur retard. C’est vrai que Sam avait appris l’équitation avec + + +Uhr, qui était un des meilleurs cavaliers qu’il connaissait... et c’était +heureux. +

Après une course effrénée qui lui sembla durer un siècle, Uhr leur fit +signe de ralentir. Ils étaient sortis du brouillard depuis bien longtemps, et ils +n’entendaient que les bruits de la forêt autour d’eux.
— Inutile de tuer les chevaux. On va continuer plus lentement, en cherchant +plutôt à masquer nos traces.
— On retourne en ville ? Ils ne vont pas nous y trouver ? s’inquiéta +Sam.
— Si. Mais il sera plus compliqué de nous trouver ou d’agir là-bas qu’au +milieu de la forêt. +

Ils se remirent en route au pas. Ils coupèrent d’abord tout droit en +direction du village d’où venait Zach, puis changèrent plusieurs fois de +direction pour brouiller les pistes. Ils marchèrent ensuite dans un petit +ruisseau pendant un moment. L’eau glacée rafraîchissait les jarrets brûlants +des chevaux, tout en ne laissant aucune trace derrière eux. Malgré toutes +ces précautions, Farl passa le reste du trajet à surveiller le moindre bruit +suspect derrière lui. +

Le soir arriva, rien ne s’était passé. Zach était de plus en plus pâle et +s’était contenté, durant le trajet, d’enrouler la crinière de son cheval dans +ses mains pour ne pas tomber. Il fallut le soutenir pour qu’il ne s’effondre +pas en descendant.
— On mange un morceau et on souffle quatre ou cinq heures pas plus, +ordonna Uhr en sortant du matériel des sacoches.
— N’est-ce pas risqué de s’arrêter quand même ? interrogea Sam.
— Les chevaux sont épuisés, inutile de les tuer, nous en avons besoin pour +continuer demain, répondit-il en secouant la tête.
— On va monter la garde je suppose ? Pas de feu ?
— C’est ça. Essayez quand même de dormir un peu, ça ne serait pas inutile. +Comment va Zach ? +

Farl, de son côté, avait aidé le guide à s’asseoir et avait commencé à +dégager son dos. La brûlure formait un trait courbe partant de son flanc +gauche vers le milieu du dos, dessinant un arc qui s’enroulait. Il parvint à +dénouer son armure de cuir, sérieusement noircie, mais il dut déchirer sa + + +tunique pour dégager la plaie.
— Pas terrible, répondit-il. Tu peux faire quelque chose ? +

Ils nettoyèrent la blessure avec ce qu’ils avaient, mais Uhr, qui avait +appris à recoudre les plaies ouvertes et poser des attelles, ne pouvait rien +pour une telle brûlure. Il se contenta d’appiquer un baume et un bandage +pour le protéger. Puis ils mangèrent leurs quelques provisions tout en +faisant le point.
— Si tout se passe bien, nous devrions sortir de la forêt demain en début de +matinée, commença Uhr.
— Et ensuite, que fait-on ? On ne peut pas laisser Zach dans cet état, ajouta +Farl. C’est à cause de nous qu’il est comme ça...
Il lança un regard à son compagnon. Il avait réussi à manger un peu, et +s’était allongé sur le ventre, pâle mais conscient.
— Les médecins sont-ils bons, dans ce pays ? demanda Sam.
— Tu veux vraiment montrer une brûlure comme celle-ci à un médecin ? Il +faudrait lui expliquer d’où elle vient...
— Et je doute qu’il puisse faire des miracles de toutes façons, coupa Uhr. +Ce qu’il lui faut, si on ne veut pas que cette blessure mette des semaines, +voire plus, à guérir, c’est un mage soigneur.
— Il n’y a qu’à la capitale qu’on peut trouver ça, et le trajet est beaucoup +trop long, non ? ajouta Farl.
— Cela ferait d’une pierre deux coups : il faut absolument qu’on +rapporte au capitaine Mazrok tout ce que nous avons vu, fit remarquer +Uhr.
— Tu n’y penses pas... Le trajet est long, dangereux, et pénible pour un +blessé... D’autant plus dangereux avec tout ce que nous avons à raconter, +objecta Farl.
— Que veux-tu faire d’autre ? demanda Sam, un peu énervée. Trouve donc +un soigneur efficace dans la région !
— Il y a Sélène... +

Ils se retournèrent vers Zach, qui avait ouvert les yeux et s’était redressé +sur son coude en grimaçant.
— Tiens, tu as tout suivi ? lui demanda Farl.
Il hocha la tête. Il était toujours aussi pâle. Les trois autres échangèrent un +regard, puis se tournèrent à nouveau vers lui.
— Où est-elle ? demanda Farl.
— Elle est partie avec le paladin, Irdann. Au château de son père, le +seigneur Assem. Je ne sais pas si elle y est toujours... Elle devait partir pour +le fameux tournoi, ou peut-être pas ? Je ne sais plus...
— Mais peut-on lui faire vraiment confiance ? Si elle est de mèche avec nos +adversaires, c’est se jeter droit dans leurs griffes...
— Je suis prêt à prendre le risque, au point où j’en suis, coupa Zach. Et n’y +allez pas avec moi, inutile de risquer de vous compromettre.
Sam regarda alternativement le blessé et Farl puis leva les yeux au ciel. Soit +Zach était vraiment mal au point, soit il était vraiment accro à cette fille... +Peut-être les deux.
— C’est bien beau, répliqua Sam, mais tu ne vas pas aller frapper à la +porte du château du seigneur, « Bonjour, je suis un de vos fidèles +sujets et je suis blessé. Pouvez-vous laisser votre fille magicienne me +soigner ? ».
Zach soupira et s’apprêta à répondre. Mais Uhr l’en empêcha.
— J’ai une meilleure idée dans un premier temps, sans prendre de risque ni +pour nous ni pour Zach : tenter de contacter Irdann. Il a côtoyé Sélène +pendant un petit moment, et si besoin il pourra peut-être nous mettre +en contact avec elle. Au pire, il nous conseillera, il connaît bien +le coin, et il est le fils d’un des seigneurs les plus puissants de la +région. Et personne ici ne doute de sa loyauté envers nous, n’est-ce +pas ?
Ils hochèrent la tête. C’était probablement l’idée la plus raisonnable pour le +moment... Il ne put s’empêcher de remarquer une légère moue de la part du +blessé. Était-ce la douleur ou un doute ? +

Farl se porta volontaire pour la première garde. Alors que Sam et +Uhr s’étaient endormis, épuisés, Zach ne semblait pas trouver le +sommeil.
— Ça va ? lui demanda-t-il.
— J’ai connu mieux, murmura-t-il.
— Je suis vraiment désolé... J’aurais dû réagir plus vite, et t’éviter ce coup +en lançant mon dard plus tôt...
— Peut-être... ou peut-être qu’elle t’aurait vu et t’aurait visé à ma +place ? + + +

Ils se turent quelques instants.
— Tu peux être persuadé d’une chose, Zach, nous ne sommes pas du genre +à abandonner nos compagnons. Nous allons faire tout ce que nous pouvons +pour que tu sois sur pied au plus vite, et en sécurité. Essaie de dormir +quelques heurs déjà...
— Difficile... +

Farl se leva, fouilla dans les sacoches et en sortit un petit sachet de +poudre, qu’il dilua dans un peu d’eau dans le fond d’une gourde.
— Bois ça. Ça te fera dormir et calmera ta douleur pour un temps.
— Euh, c’est quoi ? Un poison d’assassin ?
— Parfois, les assassins ont besoin de neutraliser quelqu’un en le gardant +vivant, répondit-il en souriant.
— Hm... Je ne sais pas si ça doit me rassurer ou m’inquiéter. +

Il but néanmoins le contenu de la gourde, et quelques minutes plus tard, +tout le camp hormis Farl dormait profondément.

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+

+

Uhr +

— Le sieur Irdann est encore ici, mais non il ne vous est pas possible de le +voir, indiqua le garde avec fermeté.
— Mais pourquoi ? demanda Uhr.
— Il ne reçoit pas de visiteurs. De plus, il est en grands préparatifs de +départ et ne souhaite pas être dérangé.
— De départ pour où ?
Le garde se mit à rire.
— Comment, vous ne savez pas ? Dame Sélène et lui partent demain, à +l’aube, pour le duché De Vane. Il fait partie de son escorte...
— Je vous en prie, je dois absolument lui parler ! Dites-lui mon nom, et il me +fera entrer...
L’homme secoua la tête.
— Je respecte les ordres de mes maîtres.
— Ne peut-on pas s’arranger ? Vous ne devez pas être très bien payé, à +garder l’entrée du château.
— Je suis loyal à mon seigneur, et je ne mange pas de ce pain-là, +monsieur.
— Vous faites bien. Pardonnez moi. Au revoir et bonne garde. +

Uhr soupira et lui tourna le dos. Pour une fois qu’il regrettait d’avoir +affaire à un garde vraiment honnête... Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il fit +demi-tour, réfléchissant à comment contacter Irdann avant qu’il ne quitte la +région. Ou peut-être pouvait-il lui parler en chemin ? Sam lui avait dit +qu’elle ne pouvait plus invoquer d’enchantement puissant avant quelques +jours, et son prochain rêve était de toutes façons destiné à informer le +capitaine de leurs aventures... +

— Attendez !
Il se retourna en entendant la voix du garde.
— Si vous tenez vraiment à contacter votre ami, et s’il est vraiment votre +ami...
— Oui ?
— Je peux peut-être lui faire parvenir un mot de votre part.
— Vraiment ? demanda Uhr, avec une lueur d’espoir dans les yeux.
— Je ne crois pas que ce soit défendu. Mais ce ne sera pas avant trois +heures, quand je suis relevé de ma garde.
— Ce serait formidable, comment vous en remercier ?
— Hé bien, puisque vous le dites, dit le garde avec un air un peu gêné, +j’aimerais que vous me rendiez un petit service en échange.
Uhr se rapprocha de lui. Le même garde qui ne « mangeait pas de ce +pain-là » il y a quelques instants... Comme s’il devinait sa pensée, l’homme +éclata de rire.
— Ha, qu’allez-vous imaginer ! Je vous ai dit que j’étais loyal à mon maître. +Absolument rien d’illégal, d’immoral ou de dangereux ! Êtes-vous libre ce +soir ? +

Irdann + + +

Cher Irdann, +

J’espère que cette lettre va te parvenir à temps. +

Je suis en ville actuellement, avec quelques compagnons. Il est trop long +et dangereux de t’expliquer sur ce papier pourquoi et comment, toujours +est-il que nous avons besoin de ton conseil et éventuellement de ton secours. +Un de nos compagnons, un jeune guide de la région que tu sembles +connaître, est gravement blessé. Peux tu nous trouver, ce soir, à l’auberge du +Taureau à une corne ? Que tu viennes toi ou que tu envoies quelqu’un de +confiance, il est impératif que tout cela se fasse dans la plus grande +discrétion. Je t’expliquerai. +

+

+ Ton ami,
+Uhr

+

Assis sur le lit de la chambre –petite mais confortable– qui lui +avait été attribué, il relisait la lettre, qu’un de ses gardes lui avait +apporté il y a une heure, essayant de comprendre. Que faisait Uhr +ici ? Quelles étaient ces histoires qui demandaient de la discrétion ? +Le bruit de quelqu’un frappant à la porte l’interrompit dans ses +pensées.
— Irdann ? demanda la voix de Sélène.
Il courut lui ouvrir. La jeune femme, vêtue d’une ample robe violet et +crème, entra dans la chambre.
— Tu voulais me voir ?
Pour toute réponse, il lui tendit le morceau de papier, tout en fermant +soigneusement la porte derrière lui. +

Sélène lut la lettre une première fois en fronçant les sourcils.
— Je ne comprends pas pourquoi tu me montres tout ça... Je ne connais pas +ce Uhr et...
Elle s’interrompit et relut un passage.
— Attends, qu’est-ce qu’il veut dire par « un jeune guide de la région que tu +sembles connaître » ? De qui parle-t-il ?
— Il parle probablement de Zach... Je ne vois pas quel autre jeune guide je +suis censé connaître dans le coin.
— Le message dit qu’il est blessé ! Comment ? Et qui est ce Uhr à la +fin ?
— Uhr est un ami que j’ai rencontré à la capitale, lorsque j’étais à la garde +du palais, avec Silwë entre autres.
— Mais que fait-il ici ? Qu’a-t-il à voir avec Zach ?
— Ça, je l’ignore. La dernière fois que je l’ai vu, il était toujours à la +garde, il avait même obtenu une promotion intéressante, et il s’était +installé en ville avec sa... femme, qui est fleuriste. Je ne sais pas ce +qu’il peut être venu faire dans la région. Quand au rapport avec +Zach...
Il espérait qu’elle ne remarque pas son hésitation, mais vraisemblablement +Sélène se préoccupait peu de ces détails pour l’instant. Il reprit.
— ... Comme toi, d’autres gens peuvent avoir besoin d’un guide, +non ?
Sélène haussa les épaules et attendit quelques instants avant de répondre. +Comme si elle se rappelait soudainement la raison initiale pour laquelle elle +s’était mise en contact avec Zach.
— Admettons. Que fait-on alors ?
— Si je n’avais pas entièrement confiance en Uhr, je dirais que c’est un +piège plutôt mal monté.
Elle fronça les sourcils.
— Tu es sûr que c’est lui, au moins ?
— Oui. Je reconnais son écriture, et sa façon assez inimitable de signer. De +plus, la description que m’en a fait le garde qui m’a apportée ce message +correspond.
— Tu veux y aller alors ?
— Évidemment. Je ne sais pas encore comment, par contre.
— Et tu feras quoi une fois auprès de lui ?
— Je verrai, je suppose. Pourquoi, demanda-t-il, tu vois autre chose ? +

Sélène fit quelque pas et le fixa droit dans les yeux.
— Je peux y aller à ta place.
— Quoi ?
Il se tut quelques instants, surpris. Elle en profita pour continuer.
— Le mot ne précise-t-il pas que tu peux envoyer quelqu’un de confiance à +ta place ? Et puis tu ne peux pas faire grand chose pour Zach, s’il est +vraiment blessé. Moi oui.
— Tu marques un point, admit-il.
Elle afficha un petit sourire de victoire et s’assit sur une chaise en face de +lui.
— Mais... cela reste très risqué. Tu comptes utiliser ta... magie pour l’aider ? +objecta-t-il.
Il avait malgré lui prononcé le mot « magie » un peu plus bas que les +autres, comme s’il craignait que malgré l’épaisseur des murs, on puisse +l’entendre.
— C’est mon problème. D’abord je n’ai pas que mes sorts, ensuite Zach +connaît déjà mon secret.
— Et si c’était un piège ?
— Ce n’est pas toi qui disais que tu étais sûr de l’origine de la lettre ?
— Je fais confiance à Uhr, y compris pour assurer ta sécurité s’il le faut, +mais si quelqu’un t’attendait sur le chemin ?
— Si ce quelqu’un s’attend à te voir toi, cela peut le contrarier de ne pas +te voir arriver. Voire mieux, il peut ne même pas faire attention à +moi... +

Il fit une moue en s’asseyant sur le lit.
— Il reste le « comment ». Comment tu comptes sortir incognito du +château, comment tu vas te rendre là-bas, ...
Elle savait qu’elle était en train, petit à petit de le convaincre. Elle +sourit.
— Ça, c’est la partie facile.
— Vraiment, demanda-t-il en fronçant les sourcils.
Elle se leva.
— Allons Irdann, comme moi, tu as grandi dans ce genre de place forte +n’est-ce pas ? Conçue à la base pour résister à une armée d’assaillants...
— Oui, c’est bien la raison pour laquelle il est à la fois difficile d’y entrer et +d’en sortir.
— Mais ne me dis pas que, au château du duc De Vane, il n’y a pas, quelque +part, un souterrain qui, en temps de guerre, permettait de se sauver si tout +espoir était perdu...
— Si, admit-il. De mémoire, mon père l’avait fait murer parce qu’il était +devenu inutile en cette période de paix, et il menaçait de s’effondrer.
En fait, maintenant qu’il y réfléchissait, il était bien possible qu’il ne +s’agisse que de la version officielle... Sélène reprit, interrompant ses +réflexions.
— Ici, une partie de ce passage a été réhabilitée, et une sortie a été +aménagée en ville pour que les serviteurs puissent faire facilement des allers +et retours au gré des besoins.
— Et cette sortie est gardée ?
— Un seul garde, qui peut pas connaître tout le personnel, et qui ne saura +pas que c’est moi évidemment.
— Tu en es sûre ?
Elle haussa les épaules.
— J’ai été absente durant plusieurs années, donc mon visage a été un peu +oublié. Et habillée en sage servante qui sort visiter sa mère en ville, je doute +qu’on me pose beaucoup de questions.
— Laisse-moi t’accompagner, au moins. Je peux aussi m’habiller de manière +modeste, et assurer ta sécurité.
— Ce serait l’idéal, en effet.
— Il reste à voir comment nous allons masquer notre absence. Y a-t-il des +serviteurs en qui tu as suffisamment confiance ?
Elle fit la moue.
— Pas trop, justement, puisque j’ai été absente trop longtemps... +
Elle fit quelques pas dans la pièce en réfléchissant.
— En fait, le seul moyen que je voie, c’est que tu couvres mon absence. Et +que tu restes ici.
— Pardon ?
— Je n’ai qu’à faire croire que je suis avec toi, ici. Ta chambre n’est pas très +loin des cuisines, d’où je pourrai facilement rejoindre la sortie sans être +remarquée.
Irdann rougit soudainement.
— Mais tout le monde va croire que nous...
Elle pouffa de rire.
— Tout le monde en est déjà persuadé, ça ne changera pas grand chose. + + +En plus, c’est l’excuse parfaite pour refuser qu’on ouvre la porte, +non ?
— Certes...
— Bon, le repas de ce soir ne va pas tarder à être servi, on se retrouve ici +après ?
— Tu veux y aller ce soir ?
— On doit partir demain, ça va être compliqué de trouver une excuse pour +rester un jour de plus...
— Tu auras le temps de trouver des vêtements adaptés ?
— Je me débrouille, ne t’inquiète pas. +

Lorsqu’elle fut sortie, Irdann resta quelques instants seul à réfléchir, un +peu abasourdi par la tournure qu’avaient pris les événements. Il +n’aurait peut-être pas dû montrer la lettre à Sélène après tout... Mais +il reconnaissait qu’en effet, s’il fallait soigner un blessé, elle était +probablement la plus compétente. Surtout s’il s’agissait de Zach... Mais tout +de même, et même si elle avait su montrer qu’elle avait plus de sang-froid et +de ressources que beaucoup d’autres jeunes femmes, il ne pouvait +s’empêcher de craindre pour sa sécurité. Si au moins il pouvait lui donner +un moyen de défense... Mais il n’avait que ses épées, et qu’en ferait-elle de +toutes façons ? +

Sélène +

Sélène quitta sa chambre une vingtaines de minutes après le dîner. Elle +avait emprunté quelques vêtements à sa femme de chambre, qui logeait +juste à côté. Si elle lui ramenait le lendemain, celle-ci ne s’en rendrait +probablement même pas compte... Au pire elle inventerait une excuse +quelconque. +

En sortant, elle croisa la femme en question, qui lorsqu’elle lui expliqua +où elle allait, la servante lui adressa un sourire à la fois complice et envieux. +C’est vrai que le jeune et élégant paladin avait déclenché plus d’un sourire +parmi le personnel féminin, et elle connaissait plus d’un homme qui en +aurait abondamment profité. Irdann ne semblait pas les voir, ou peut-être +était-il suffisamment malin pour tirer parti de la situation en toute +discrétion, qui sait ? + + +

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