X-Git-Url: https://git.immae.eu/?a=blobdiff_plain;f=aventuriers.html;h=5437a21d3abb403b13b80167ed00ad3ed925bf70;hb=446ab968297cf34cc63788fb84f6f1ae503b80c2;hp=0800b6b4461a3df360276369a0788683ca1d3f83;hpb=da7bebdb11c8203dfaeb065266a38ee7ed7f04e5;p=perso%2FDenise%2Faventuriers.git diff --git a/aventuriers.html b/aventuriers.html index 0800b6b..5437a21 100644 --- a/aventuriers.html +++ b/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -6936,8 +6936,8 @@ de voir du pays, n’est-ce pas  class="newline" />— Si tant est qu’on n’y reste pas...
Le soldat montra alors son bras en écharpe.
— Oh. Vous avez été attaqués ?
Le guide et les deux soldats hochèrent la tête. Ils racontèrent alors une -rencontre particulièrement violente avec des bandits au milieu de la +class="newline" />Le guide et les deux soldats hochèrent la tête. Ils racontèrent alors un +affrontement particulièrement violent avec des bandits au milieu de la forêt.
— J’ai bien cru que j’allais y rester, ajouta le soldat. Je me suis retrouvé à un moment donné face à trois de ces hommes, et...
Il releva la tête brusquement, sortant de sa rêverie. Les soldats avaient rangé la mystérieuse flèche et s’était reportés sur leur assiette et leur verre.
— Ah, moi ? Bah j’ai fait traverser la forêt à quelqu’un... à pied.
— Ah, moi ?
Il réfléchit quelques instants. Il ne pouvait pas tout à fait parler de Sélène... Enfin si, rien de l’en empêchait, mais il y avait toute une partie qu’il ne pouvait pas raconter... Et puis la rencontre avec les elfes. Quand bien même @@ -6971,6 +6971,220 @@ on le croirait, on risquait de se m ennuis aux deux jeunes femmes. Et tout ce qui s’était passé ensuite... Il haussa les épaules.
— Une traversée sans histoire. +

Personne n’insista. Après tout, chacun était libre de raconter ce qu’il +voulait. Il suivit distraitement la suite de la conversation. Il y avait les +interrogations sur le fameux tournoi, et qui y viendrait. Il y avait des +nouvelles de la dernière née de Dacus, qui allait avoir deux ans la semaine +prochaine. Il y avait l’incendie qui s’était déclaré il y a un mois dans la +grange d’un des paysans, et que personne n’expliquait. Il y avait +la cuisine de la taverne, qui était décidément très bonne ce soir, +ou alors c’était parce que la nouvelle serveuse était jolie. Aidé par +le bon repas et le vin, il se laissa bercer par ces histoires, comme +si elles le ramenaient sur terre après une excursion dans une vie +différente. +

Puis, la porte sur l’extérieur s’ouvrit, et parmi les deux silhouettes qui +entrèrent, Zach reconnut immédiatement la première.
— Ragan, quelle bonne surprise ! s’exclama son voisin de droite. +

Samantha + + +

Ils étaient assis, elle et Uhr, sur le petit lit dans leur minuscule chambre. +Le gérant de la taverne leur avait dit qu’il n’avait plus d’autre chambre de +libre, avec tous ces étrangers de passage dans la région. Des tas de papiers +s’étalaient autour d’eux.
— Qu’as-tu tiré d’intéressant sur les... créatures qu’on cherche ? lui +demanda-t-elle.
— Au final peu de choses très précises. Les documents qu’on m’a donnés +sont très vieux, ce sont des récits de voyageurs, ou des traductions +imparfaites de natifs de la région, et il est difficile de faire la part entre +ce qui a été réellement observé et ce qui tient de la légende ou de +l’imagination... Rien sur leur taille, par exemple. Ou plutôt tout et son +contraire ! Heureusement qu’il y a les croquis et notes de Mortag, même si +ce n’est pas complet.
— D’où venaient-elles ?
— Des contrées du sud, où elles vivaient tapies dans des grottes à l’abri de +la lumière vive et de l’humidité. C’est un des points sur lequel les différents +témoignages semblent se recouper, et qui est bon à savoir. On ne sait pas +trop quand et comment elles ont disparu. Ici ils parlent d’une aide divine, +invoquée par des humains locaux, pour s’en débarrasser. Là d’une traque +intensive et sans fin pour les éliminer toutes. Dans celui-ci, les elfes noirs les +auraient domestiqués pour chasser les humains de la région, alors que dans +celui-là, ils les combattaient. Je ne suis pas sûr qu’on puisse se fier à +grand-chose... — Je ne savais pas que les elfes noirs vivaient ici aussi à +l’époque.
— Moi non plus. À vrai dire, il faut reconnaître que nous ne savons pas +grand chose d’eux. Cela ne fait qu’à peine un siècle qu’elfes et humains se +parlent, et encore. D’accord, nous avons croisé un ou deux elfes noirs à la +capitale, mais ce n’était peut-être pas bienvenu de l’aborder et lui +demander les archives détaillées de sa nation... Même Silwë, rappelle-toi. +Elle nous parlait de temps en temps de petits détails personnels de +la vie des elfes, mais n’a jamais dit grand chose de l’histoire des +sylvains. +

Samantha hocha la tête. Uhr reprit.
— Si on en revient à nos bestioles, il semble assez unanime qu’elles ont une +morsure extrêmement venimeuse. Le venin tue lentement –du moins dans le + + +cas d’un gros animal ou d’un humain–, aussi il semble qu’elles ne +s’acharnent pas sur une proie après l’avoir mordue, mais attendent +patiemment pour la ramener dans leur « antre ».
— Charmant programme.
— D’un point de vue très pragmatique, cela veut dire qu’il suffit d’avoir le +bon antidote. Farl a sélectionné plusieurs antipoisons quasi universels, et si +j’en crois certains de ces textes, ils devraient fonctionner.
— Si tout va bien. +

Uhr ne répondit pas. Il se contenta de désigner la pile de feuilles qu’il y +avait sur les genoux de Sam.
— Et toi, qu’as-tu trouvé d’intéressant dans ces dossiers ?
Pas mécontente de changer de sujet, elle sortit un petit carnet sur lequel elle +avait résumé ses notes.
— Comme tu le sais, c’est un dossier avec des informations sur tout un +nombre de mages de la capitale, ayant potentiellement un lien avec Mortag +ou Septim. Et ça en fait des noms...
— C’est le capitaine Mazrok qui t’a donné ça ? Il a obtenu ça d’après ses +dossiers de la garde ?
— J’ai des doutes. Je pense qu’il est allé demandé au recteur de l’université +de magie. Il s’agit essentiellement de données administratives : nom, +adresse, origine, domaine de compétence, ... Mais il y a sur certaines fiches +quelques informations rajoutées à la hâte, d’une autre écriture : il a +peut-être cru bon de rajouter certains points intéressants. Pour nous aider, +peut-être ?
— Pourquoi cet excès de zèle ?
— Peut-être qu’il se méfie de certains mages. Peut-être qu’il veut se faire +bien voir du capitaine Mazrok. Peut-être qu’il a une autre raison, je n’en +sais rien. On ne va pas se plaindre.
— Et qu’as-tu tiré de tout cela ? +

Elle soupira et regarda son carnet.
— Septim est originaire de la région. Du comté de ToDo, qui n’est pas +très loin d’ailleurs. Fils de tailleur, il est parti à l’adolescence à la +capitale pour finir son apprentissage... Et a découvert une autre +voie.
— Original, un mage puissant venu d’un pays où on craint la magie...
— Il n’est pas le seul. J’en ai noté quatre autres comme ça. Il y a +la fameuse Zanakielle, notamment. Ainsi que trois autres mages : +Plimel, Tenedrinn et Sélène. La dernière de la liste est intéressante +aussi.
— Qu’est-ce qu’elle a de particulier ?
— Déjà, son domaine de magie –le soin– est proche de celui de Septim. +D’après une note ajoutée à la hâte, il était même un de ses professeurs. Et +il y a un détail cocasse, que j’ai noté au cas où : Sélène est la fille aînée du +seigneur Assem.
Uhr ouvrit grand les yeux de surprise.
— C’est bien la seigneurie sur lequel on se trouve ?
— Oui... Mais ce n’est pas ça qui me rend méfiante à son sujet. C’est +qu’apparemment, elle aurait quitté la capitale quelques jours avant +l’« incident ».
— Pour où ?
— On ne sait pas évidemment. Ou plutôt, je ne saurais pas si je +n’avais pas eu l’idée de bavarder avec la femme du propriétaire de +l’auberge.
— Comment pourrait-elle savoir ? demada Uhr, de plus en plus +incrédule.
Samantha sourit.
— Parce qu’on l’a vue, pas plus tard que ce matin. Accompagnée d’un jeune +et mystérieux chevalier qui serait aller la secourir alors qu’elle était +prisonnière de brigands dans la forêt.
Il haussa les sourcils.
— Sérieusement ?
— Tu n’as qu’à poser la question, tout le village en parle visiblement. Je +pense qu’on peut être sûr que cette jeune magicienne est dans le +coin. +

Uhr se leva.
— Intéressant. Je ne sais pas si cela peut avoir un rapport avec notre +histoire, mais... J’entends du bruit en bas, la salle à manger doit être +pleine. D’après Ragan, nous avons de bonnes chances de croiser le +fameux Zach ici. Farl est peut-être même déjà en bas. Et puis j’ai +faim. + + +

Uhr +

Lorsqu’ils entrèrent dans la pièce, ils constatèrent qu’il y avait pas mal +d’animation dans la petite salle. À une grande table près de la cheminée +étaient attablés une petite dizaine d’hommes, à la conversation animée et +joyeuse.
— Allez, Farl, montre-nous.
C’était la voix de Ragan, au milieu des rires. Le jeune homme se leva de sa +chaise, en souriant, prit trois couverts en bois et se mit à jongler avec, sous +les applaudissements de son public improvisé. Ce Farl, il ne manquait pas +une occasion de se donner en spectacle, même –et surtout– improvisé. Ce +soir, il avait un certain succès, y compris auprès de la jeune serveuse qui +venait de lui apporter une assiette supplémentaire avec un grand +sourire. +

Il jeta un œil à Samantha, qui semblait avoir suivi son regard.
— Bah, laissons-le s’amuser. Qu’est-ce qu’il pourrait lui arriver de grave +après tout ?
Ils s’assirent à une petite table de libre et commandèrent à manger. Alors +qu’ils se demandaient comment ils allaient bien aborder le fameux guide, un +homme s’approcha de la table. +

— Je suis Zach. J’ai cru comprendre que vous me cherchiez ? +

L’homme était vêtu de façon semblable à ses compagnons. Pantalon de +toile et bottes de cuir solide, tunique de lin grise, usée et délavée de façon +non-uniforme, comme s’il portait régulièrement un autre vêtement sur son +torse. Il remarqua aussi l’usure caractéristique sur le côté gauche de sa +ceinture, celle que forme, avec le temps, un fourreau d’épée qui y pend +régulièrement. Pourtant, sa carrure état moins imposante que celle +Ragan et il paraissait nettement plus jeune. Sa réputation était-elle +surfaite ? +

— Effectivement. Asseyez-vous en face. Mon nom est Uhr, voici ma femme +Samantha. Nous cherchons quelqu’un pour nous emmener dans certaines +régions peu connues de la forêt de Sossirant. Il semble que vous soyiez le +seul à pouvoir le faire ?
Zach s’assit en souriant.
— Sans vouloir me vanter, il me semble que si je ne peux pas vous y + + +conduire, alors aucun humain ne le peut. Par quel moyen ? À pied ? +

Au fur et à mesure que la conversation s’engageait sur des détails +pratiques –prix, moyen de transoprt, matériel–, Uhr commençait à +avoir confiance. Il savait de quoi il parlait. Et après tout, ce ne sont +ni l’âge ni les gros bras qui font un bon guide. Il sembla un peu +hésitant quand à la venue potentielle de Samantha, mais un regard +foudroyant de celle-ci le convaincut rapidement. Lui même avait +vaguement essayé de la dissuader de venir jusque dans la forêt –elle +pourrait rester dans la ville et apprendre des choses–, mais vaguement +seulement. Il savait bien que lorsqu’elle avait décidé de faire quelque +chose, la déesse elle-même ne l’arrêterait pas. Alors quelqu’un comme +Zach... +

Il craignait un peu qu’il ne leur pose un peu trop de questions sur le but +de leur voyage –s’il prévoyait de lui en parler une fois la ville quittée, il ne +voulait pas détailler tout de suite–, mais s’il fronça légèrement les sourcils à +leur explication vague de recherche de ruines d’anciennes civilisations, il s’en +contenta. +

Lorsqu’Uhr pointa, sur la vieille carte du guide, les zones qu’il comptait +explorer, celui-ci commença par hocher la tête, puis se figea l’espace d’un +instant.
— Par contre, je n’emmène personne ici.
Uhr et Samantha le regardèrent, surpris, puis leur regard se porta à +nouveau sur la carte, sur la zone qu’Uhr pointait. Elle n’était pourtant pas +si éloignée que cela de la ville, même si elle semblait très peu fréquentée au +vu de l’absence de chemin qui la parcourait.
— Ailleurs si vous voulez, même là, ajouta-t-il en pointant une zone bien +plus éloignée.
Le visage de Zach s’était fermé, et était devenu indéchiffrable. Il +reprit, alors que Samantha ouvrait la bouche pour lui demander +pourquoi.
— Les autres guides ne vous emmèneraient pas parce qu’ils ne connaissent +pas cette région. Je ne vous y emmène pas parce justement je la connais. Et +je tiens à ma peau et je suppose que vous aussi.
Il se leva brusquement.
— Attendez. Et si nous y allions avec une meilleur escorte, peut-être +que...
— Si vous me trouvez une armée, peut-être, coupa-t-il.
Il se dirigea vers le comptoir et fit un geste au tenancier, sans dire un mot. +Uhr et Samantha se regardèrent, surpris. +

— Hé, Zach, tu ne vas pas nous quitter comme ça quand même !
C’était la voix d’un de ses compagnons de table, qui l’appelait d’un +air enjoué. Le jeune homme sembla hésiter, puis se retourna vers +lui.
— Le p’tit gars a encore des trucs à nous montrer, je suis sûr que ça va te +plaire !
Il pointa du doigt l’autre côté de la table, où Farl faisait tenir un large +couteau en équilibre sur son nez, sous le regard amusé des autres convives. +Zach sembla hésiter, regarda le jeune ménestrel quelques instants, puis +sourit en s’approchant de la table.
— Je peux essayer ?