X-Git-Url: https://git.immae.eu/?a=blobdiff_plain;f=aventuriers.html;h=33484b286323b6e488240c583b74fc1e782d1e09;hb=c4a7ad7d08dd52abe33797cb69926d851e76b1d5;hp=fda8b9d486a9fca818da6fc6eb2c447dae9cd655;hpb=c76eef45d4339e6109489ddb45fb80953dbab667;p=perso%2FDenise%2Faventuriers.git diff --git a/aventuriers.html b/aventuriers.html index fda8b9d..33484b2 100644 --- a/aventuriers.html +++ b/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -37,14 +37,14 @@ manches et lac longs étaient soigneusement attachés en deux nattes, entrelacées de rubans.

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les -araignées, ni même les rats qu’on y trouvait parfois ; et Sélène était ravie -de s’en débarrasser pour quelques heures. Les greniers du château n’avaient -pas été rangés ou nettoyés depuis des générations, et on y trouvait de tout, +araignées, ni les rats qu’on y trouvait parfois ; et Sélène était ravie de s’en +débarrasser pour quelques heures. Les greniers du château n’avaient pas été +rangés ou nettoyés depuis des générations, et on y trouvait de tout, vieilles -vieilles armes, tableaux, ustensiles divers, ... tout ce qui n’avait pas été -considéré comme ayant suffisamment de valeur pour être stocké dans la -salle du trésor. +armes, tableaux, ustensiles divers, ... tout ce qui n’avait pas été considéré +comme ayant suffisamment de valeur pour être stocké dans la salle du +trésor.

Et il y avait des livres. Des tas de livres, oubliés et délaissés. Comment pouvaient-ils ignorer ainsi leur valeur ? Son père était assez occupé avec les affaires du fief dont il était le seigneur. Ses @@ -502,21 +502,19 @@ chemin, l’un des soldats l’interrogea&nbs class="newline" />— Dis-moi, mon garçon, nous cherchons quelqu’un pour nous guider à travers la forêt, demain. Sais-tu si quelqu’un peut le faire ?

Il réfléchit quelques instants.
— Il n’y a personne qui fasse ce métier en ville. En revanche, beaucoup de -jeunes du village, dont mes frères et moi, connaissons très bien cette -forêt.
— Il n’y a pas de guide disponible. Mais Beaucoup de jeunes du village, +dont mes frères et moi, connaissons très bien cette forêt.
— Vous êtes les enfants du bûcheron, c’est ça ?
— Oui.
— Quel âge as-tu ?
— Seize ans.
— Tu me sembles assez grand pour cette tâche. Qu’en dis-tu ?

Zach se sentit flatté de cette confiance, et hésita presque à accepter. -Était-il à la hauteur ? Puis à la réflexion, il ne voyait pas d’autre guide +Était-il à la hauteur ? Puis à la réflexion, il ne voyait pas qui d’autre. Il +était, de ses frères, celui qui connaissait réellement le mieux la forêt, -possible. Il était, de ses frères, celui qui connaissait réellement le -mieux la forêt, puisqu’il y passait une bonne partie de son temps -libre.
— D’accord.

Aldariel @@ -549,10 +547,10 @@ alors que risquait-il ?
— Papa, n’es-tu pas toi-même un excellent archer ?
Il soupira.
— C’est vrai. Du moins, c’était vrai jusqu’à il n’y a pas si longtemps... - - J’allais même disputer des tournois chez les humains.
Chez les humains... On disait tant de choses des humains ! Elle ne savait + + même pas que son père y était déjà allé. Apercevant son air rêveur, son père interrompit ses pensées. Il valait mieux la concentrer sur le tir à l’arc plutôt que sur les humains, c’était nettement moins dangereux. — Soit. Je @@ -585,10 +583,10 @@ concurrentes. la large ouverture du toit, au centre de la salle. Elle portait, pour la première fois, la tenue des grandes prêtresses. Sa robe était longue, d’un rouge vif, sans manches, aux larges bordures dorées, et mettait très bien - - –peut-être un peu trop ?– en valeur sa féminité. Elle portait un large collier d’or couvrant jusque ses épaules, ainsi que plusieurs bracelets, + + aux poignets, bras et chevilles. Elle était fière de tout ce chemin accompli.

Le prêtre avait terminé son incantation, et s’écarta en se tournant vers @@ -621,9 +619,9 @@ son c pratique, la damoiselle ayant tout de même besoin de sortir de temps en temps, il avait pu entr’apercevoir, à plusieurs reprises, une silhouette de petite taille, couverte de la tête aux pieds d’un long manteau bleu marine +richement orné. -richement orné.

— Hé, gamin !
Sortant de sa rêverie, il tourna la tête vers le soldat, qui lui adressa un grand sourire.
— Nous allons parfois livrer du bois par l que ce chemin est inondé...
Le cocher, à côté de lui, lui donna un coup de coude.
— Tu sais que dans la région, il y a des gens qui en font leur boulot ?
— Oui. Dans mon village, il y a le vieux Tom. Enfin, il y avait, il était un -peu trop âgé pour ça.
— Dans mon village, il y a le vieux Tom. Enfin, il y avait, parce que cela +fait longtemps qu’il est un peu trop âgé pour ça.
Il lui fit un clin d’œil.
— Tu devrais aller le voir, et y réfléchir. Tu y serais meilleur que bûcheron, à mon avis.

Uhr +

Prisonnier ! Il était légèrement blessé, mais surtout enchaîné, et -

Prisonnier ! Il était légèrement blessé, mais surtout enchaîné, et humilié. Sa tribu venait de subir une attaque surprise d’un clan ennemi, et ils n’avaient rien pu faire. Ceux qui n’étaient pas morts au combat avait été fait prisonniers, pour être revendus comme esclaves. Lui et ses comparses @@ -683,19 +681,19 @@ permettait d’ pensaient-ils briser sa volonté rapidement –il était plus jeune et moins costaud que beaucoup de ses compagnons–, et dans ce cas tant pis pour eux. -

Le cinquième jour, l’expédition rejoignit camp nettement plus +

Le cinquième jour, l’expédition rejoignit un camp nettement plus important. Il avait du mal à compter, mais il semblait y avoir plus d’ennemis qu’il n’avait de doigts et de doigts de pieds. Peut-être autant qu’il y avait de doigts et de doigts de pieds sur tous les membres de son clan. Il -entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi Bloupy », le +entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi Kourhk », le chef de ce grand clan barbare.

Leur petit groupe rejoignit d’autres prisonniers, enchaînés eux aussi, dans un grand enclos. Ils étaient encore mieux gardés que pendant le trajet, et il se découragea un peu. Comment avait-il une chance de s’enfuir à présent ? Soudain il sentit une vive douleur dans son pied gauche, et se +retint de hurler. D’abord parce qu’un barbare, ça ne crie pas de douleur, et -retint de hurler. D’abord parce qu’un barbare, ça ne crie pas de douleur, et ensuite parce que ce n’était pas la peine d’attirer des coups de fouet ou de bâton en plus.

Une fois seul, il observa l’objet qui était rentré dans son pied nu. Il @@ -716,7 +714,7 @@ ainsi qu’un assortiment de poisons et antidotes. Il v fonctionnement de chaque accessoire, ainsi que des fourreaux de poignet, qui lui permettaient de dégainer aussi vite que sa pensée. Il était prêt. -

Devant lui, s’étendait le campement du roi Bloupy. Combien +

Devant lui, s’étendait le campement du roi Kourhk. Combien étaient-ils ? Plusieurs centaines probablement. Certes, comme lui avait expliqué son maître, ce n’était pas si inquiétant aux yeux du pays, mais si le problème pouvait être réglé plus simplement qu’en envoyant une @@ -729,9 +727,9 @@ besoin.

Il parvint à deviner que les quatre tentes au centre du campement, visiblement bien gardées, devaient abriter des chefs ou sous-chefs de clan. Mais il n’était pas tout à fait sûr de l’endroit où se trouvait leur roi. Il lui +faudrait encore observer la situation, ou les tuer tous, ce qui compliquerait -faudrait encore observer la situation, ou les tuer tous, ce qui compliquerait nettement la tâche.

Alors que le jour diminuait encore, il distingua, parmi les prisonniers, un jeune homme plus calme, plus posé. Au lieu de se débattre ou de s’effondrer @@ -750,7 +748,7 @@ sa libert Quand il en aurait les moyens. De plus, s’il n’était plus attaché au sol, ses mains étaient toujours liées, et ses mouvements étaient donc limités. -

Cachant le maillon ouvert, il attendit que le garde soit relevé et que le +

Cachant le maillon ouvert, il attendit que la garde soit relevée et que le calme soit revenu. Puis, tenant le reste de la chaîne dans ses mains pour éviter de faire du bruit, et profitant d’un instant où la lune se cachait derrière un nuage complice, il escalada doucement la palissade. Le garde @@ -765,9 +763,9 @@ sur le garde, lui trancha la gorge tout en l’emp l’accompagna au sol, le posant doucement en position assise contre la balustrade. Tout s’était passé en très peu de temps, et pas le moindre bruit n’avait filtré. Uhr était impressionné, et effrayé aussi. Ami ou +ennemi ? -ennemi ?

La silhouette lui fit signe de ne pas faire de bruit, et lui désigna le petit bois. S’il restait sur place, il serait repéré à un moment où à un autre. Il n’avait donc pas grand chose à perdre à suivre le mystérieux inconnu. Il se @@ -777,7 +775,7 @@ class="newline" />— Qui es-tu  class="newline" />— Je suis Uhr, un guerrier du clan Bhasthon. Nous avons tous été tués ou fait prisonniers. J’ai réussi à me libérer. Et toi, qui es-tu ?
Il montra à la silhouette, toujours aussi sombre, ses chaînes.
— Mon nom est Farl. Je suis envoyé pour assassiner le roi Bloupy. Je +class="newline" />— Mon nom est Farl. Je suis envoyé pour assassiner le roi Kourhk. Je suppose que tu aimerais te venger, non ? Peut-être pouvons-nous nous entraider ?
Uhr se demanda un instant comment un homme aussi petit et frêle pouvait @@ -836,8 +834,6 @@ poing, mais pour tuer rapidement, class="newline" />— Tu as raison. L’homme que je viens de tuer, il avait une épée, je crois. Cela te conviendrait ?
— Oui. D’ailleurs, il faudra se dépêcher avant qu’ils ne voient qu’il est mort. - - Les gardes changent de temps en temps.
Il hocha la tête, et ils se levèrent. Le barbare lui tendit sa main. Il la serra, et ils se sourirent. @@ -872,9 +868,9 @@ doigt un tas d’objets divers. On y trouvait notamment les affaires du roi.

Il hocha la tête, et se saisit d’une belle épée, ornée de quelques pierres. Si d’habitude il trouvait ces fioritures inutiles, il devait admettre que l’arme +était d’excellente facture et les coups sur la lame montraient qu’elle avait -était d’excellente facture et les coups sur la lame montraient qu’elle avait servi plus d’une fois. Il la glissa dans sa ceinture. Il y avait aussi des bijoux, avec des motifs divers et des formes variées. Des trophées de guerre, probablement. Chez les barbares, quand un bijou n’était pas une preuve @@ -907,9 +903,9 @@ soulagement. le suivre. Il fallait faire vite avant que tout le campement ne soit en ébullition.

Ils croisèrent soudain cinq barbares, l’épée à la main, visiblement alertés +par les cris. Il n’eut aucun mal à disparaître dans l’ombre d’une tente, mais -par les cris. Il n’eut aucun mal à disparaître dans l’ombre d’une tente, mais pas Uhr, à qui ils adressèrent un regard inquisiteur. Il hésita quelques instants à le laisser et à filer vers les prisonniers, mais c’était le laisser courir à sa perte, et eut des remords. Même s’il était armé, il était tout de même @@ -943,9 +939,9 @@ de l’enclos et l’aper de le voir, mais comprenant rapidement qui était à l’origine de l’échappée des esclaves, il se rua sur lui. Farl esquiva habilement les coups violents et extrêmement rapides, bien qu’heureusement imprécis que le barbare +engagea contre lui, mais dut reculer contre la palissade. Il savait manier ses -engagea contre lui, mais dut reculer contre la palissade. Il savait manier ses dagues courtes à la perfection, mais contre un adversaire alerte et avec une telle allonge, le combat était plus complexe. Il devait escalader cette barrière et trouver un abri rapidement pour pouvoir sortir une arme de @@ -1013,9 +1009,9 @@ avait trouv depuis les bateaux qui arrivaient par la rivière. C’était peu, mais assez pour se payer une chambre modeste et se débrouiller. Il avait ensuite appris, sur le tas mais avec une certaine facilité, à lire, écrire et +compter. Son employeur, pensant avoir affaire à un idiot, avait tenté -compter. Son employeur, pensant avoir affaire à un idiot, avait tenté de l’arnaquer sur sa paie, en vain évidemment. Depuis, il avait fait d’autres petits boulots, demandant généralement beaucoup de bras et peu de réflexion, le dernier en date étant celui d’un videur de @@ -1049,8 +1045,6 @@ class="newline" />— Vraiment ? class="newline" />— Oui, je m’y plaisais... Mais...
— Le fait de tuer te gène ?
— Plutôt celui de tuer froidement, sans envie, de n’être qu’une lame bien - - payée.
Son ami réfléchit un moment avant de répondre.
— Tu sais, en tant que soldat de la garde, je vais me poser un jour ou @@ -1085,9 +1079,9 @@ crainte et respect de la d soumise. Dehors, il les voyait rire et pleurer, s’aimer et se détester, bref, être humains. Sans compter qu’il n’avait jamais vu la capitale, qui était très différente du château du duc son père, au moins dans ses souvenirs +d’enfant. -d’enfant.

La rue qu’il suivait était si animée, malgré l’heure très matinale, qu’il regrettait de voir la distance le séparant du poste de garde diminuer. Allons, il aurait d’autres occasions de voir la ville, se dit-il. Il avait rendez-vous avec @@ -1121,8 +1115,6 @@ modalit class="newline" />Irdann secoua la tête.
— C’est très simple. Je ne demande pas d’argent en échange de mon enseignement. En revanche, pendant toute cette durée, les élèves sont - - soldats de la garde de la ville. Ce service rendu est aussi formateur pour vous, car on y apprend beaucoup de choses. Cela vous convient ?
Irdann hocha la tête et retint un sourire. Voilà qui allait changer de la vie @@ -1157,10 +1149,10 @@ les diff beaucoup venaient de loin, et avaient prévu de repartir après avoir suivi son enseignement. Il se demandait si lui y resterait toute sa vie... - -

Ses pensées furent interrompues par l’entrée d’un jeune homme, l’air un peu timide. Il portait une tenue de prêtre, ou ce qui y ressemblait, et avait + + sous le bras son uniforme de garde. Comme lui, il sembla estimer la pièce, puis désigna le lit à côté du sien.
— Celui-ci est libre ?
Il hocha la t class="newline" />— En effet, c’est assez éloigné !
— Et si différent ! Là bas, on ne croise jamais de nains ou d’elfes par exemple. Je te laisse imaginer la suprise que j’ai eue en en croisant dans les - - rues...
— J’imagine, oui. Sais-tu qu’il y en a à la garde ?
— J’ai entendu parler d’un elfe qui arrive dans quelques jours...
centaines, voire peut-être des milliers, de maisons faites de pierre et de bois, construites à même le sol. Entre ces maisons, des rues pavées de pierre, et bien peu d’arbres... Et il y avait tant d’humains ! D’accord, c’était idiot, - - elle s’attendait à en voir ; mais ici, il n’était même pas possible de les éviter, tellement ils étaient nombreux, dans la rue, aux fenêtres des + + maisons, dans des boutiques qui étalaient leurs produits... Ils les observaient, elle et l’archer qui l’accompagnait, d’un air curieux. Elle se rapprocha de lui, un peu inquiète. Ce qu’on disait sur les humains n’était @@ -1270,6 +1260,8 @@ b class="newline" />— Comment les raisonner ?
— Crois-moi, j’ai essayé, mais les gens de ce pays croient peu à la raison. En revanche, ils croient volontiers aux légendes et aux histoires. Ce qu’il me + + faut, c’est une légende. Et un héros pour m’enlever.
— Un héros ?
— Je sais que tu peux y arriver. Sois ce héros, ou trouve-le. Je compte sur @@ -1302,10 +1294,10 @@ vain. chambre. S’enfuir par elle-même, elle y avait pensé. Mais c’était difficile, les prêtres étant pour une bonne partie d’entre eux formés au combat. Elle avait appris le maniement de la dague, et ne quittait jamais la sienne – bien - - cachée sous sa robe. Mais que pouvait-elle faire face à des dizaines d’hommes armées d’épées ? Elle avait beaucoup réfléchi, et avait conclu + + qu’il lui fallait un héros. Quelqu’un qui parviendrait à pénétrer dans le temple, pour l’enlever. Et de façon suffisamment spectaculaire pour impressionner tout le monde, et dissuader les prêtres de partir à sa @@ -1338,10 +1330,10 @@ r de manier l’épée, et que le barbare musculeux était bien plus intelligent qu’il n’en avait l’air. Mais ce petit jeu d’apparences était à leur avantage, et ils n’hésitaient pas à jouer avec. - -

Ces patrouilles, lorsque tout se passait bien, étaient aussi l’occasion de discuter tranquillement tous les trois. Uhr avait noté qu’Irdann n’était pas + + dans son assiette depuis ce matin, mais n’avait pas osé aborder le sujet. Une fois la routine mise en place, et quelques banalités sur l’entraînement de la matinée échangées, ce fut finalement lui qui en @@ -1376,6 +1368,8 @@ ce soir, et leur demander si la d grande prêtresse du temple près de la ville en question. Ils doivent le savoir non ?
— Certes. Bon, le tour arrive à sa fin. À ce soir ! + +

Silwë @@ -1411,10 +1405,10 @@ class="newline" />Il prit une grande inspiration et se pencha vers l’avant la voix.
— D’abord, il nous faudra obtenir la complicité de la prêtresse, et donc se débrouiller pour lui parler d’une façon ou d’une autre. Ensuite, faire en - - sorte de compliquer au maximum la tâche du personnel du temple. Par exemple, les droguer pour les rendre un peu moins combattifs... Ce sera à la + + fois impressionnant et moins dangereux. Puis il faut organiser la fuite, de façon à ce qu’elle ait l’air la plus spectaculaire possible. Il y a bien sûr des détails à régler...
— En supposant je puisse me faire passer pour toi, effec règlerait le souci de l’immunité.
— En supposant que je réussisse à me faire passer pour la prêtresse, cela permettrait aussi de te remplacer... N’oublions pas que la bataille dans le - - temple ne sera pas simple, tu sera épuisé, et tu pourrais même être blessé !
— Comment peut-on se faire passer pour vous deux ? Je ne te ressemble @@ -1485,9 +1477,7 @@ class="newline" />Irdann, qui semblait un peu g class="newline" />— Tout de même, j’aurais quelques scrupules à te voir tuer tous ces gens du temple de Melna...
— C’est pour ça qu’on va essayer au maximum de les assommer, et de - - -s’enfuir rapidement. Pour ça, les droguer peut-être une solution.
— S’enfuir d’un temple endormi, ce n’est pas très héroïque, non ?
— Il faudra ajuster pour qu’ils soient juste assez sonnés pour être peu résistants. Mais les prêtres pourront quand même invoquer des @@ -1524,6 +1514,8 @@ poisons.
— Un assassin ?
— Mieux encore. Disons... un ménestrel. Je reviens, ne bougez pas.
Il se leva et se faufila dans la foule dense. Irdann et Silwë se regardèrent en + + haussant les sourcils.

Farl @@ -1556,10 +1548,10 @@ qui lui donnait cet effet-l en fait. L’autre compagnon était une petite elfe, aux yeux bleus et aux longs cheveux clairs, nommée Silwë. S’il ne connaissait pas la réputation de la garde et de maître Ernest, il se serait sérieusement demandé ce qu’elle y - - faisait. Ils lui sourirent et il s’assit à côté d’eux, pendant que Uhr lui détailla leur plan. + +

Les yeux ronds, il fixait les trois soldats à tour de rôle.
— Mais... c’est complètement insensé votre histoire.
Ils hochèrent la tête.
— Bien s class="newline" />Il vit ses interlocuteurs se détendre et lui sourire à leur tour.
— Bon, plus sérieusement, je peux me procurer un poison léger qui rend légèrement apathique. Par contre, il en faudra une bonne quantité, et ça -peut prendre un petit moment. Je peux aussi trouver quelques fumigènes, -très pratiques pour se cacher. Et côté infiltration, vous pouvez compter sur +peut prendre un petit moment. Je peux aussi trouver quelques artifices, très +pratiques pour se cacher. Et côté infiltration, vous pouvez compter sur moi.
Il sourit devant leur regard incrédule. Il était toujours vêtu de sa tunique orange décorée, plus adaptée à une scène de spectacle qu’à une mission @@ -1591,15 +1583,13 @@ aussi.
Ils opinèrent, puis quittèrent la taverne après avoir payé la gérante.

Farl rentra seul, son compagnon l’ayant quitté nettement plus tôt. Avait-il eu raison d’embarquer dans cette histoire ? Ils n’y gagneraient -aucune gloire, puisqu’ils resteraient incognito... Peu d’argent, même s’ils -avaient convenu que, dans la mesure du possible, ils piocheraient dans les +aucune gloire, puisqu’ils resteraient incognito... Peu d’argent, sauf s’ils +volaient de l’or au temple... Juste une histoire folle... Il savait qu’il n’était +pas des plus doués pour écrire de belles sagas épiques digne d’un grand +troubadour, mais cette histoire le mériterait amplement. Peut-être -réserves du temple pour au moins amortir le coût du trajet. Juste -une histoire folle... Il savait qu’il n’était pas des plus doués pour -écrire de belles sagas épiques digne d’un grand troubadour, mais -cette histoire le mériterait amplement. Peut-être pourrait-il se faire -aider ? +pourrait-il se faire aider ?

Il ne savait quasiment rien des deux compagnons de Uhr... Que valaient-ils ? S’ils étaient élèves de maître Ernest, ils étaient probablement des virtuoses de l’épée, mais cela ne serait pas suffisant. Mais il avait @@ -1617,7 +1607,7 @@ class="ecti-1095">Irdann temple. Ils avaient tous les deux revêtu des vêtements sobres, et se fondaient assez bien dans la population, même si un léger accent révélait qu’ils n’étaient pas de la région. Ils avaient mis une bonne semaine à venir -de Capitale, même à cheval. +de Talecombe, même à cheval.

Il avait suggéré d’aller rencontrer la prêtresse de jour, en sachant qu’elle le reconnaîtrait probablement. Farl avait décidé de l’accompagner, en en profitant pour repérer la configuration du temple. Les deux autres avaient @@ -1629,12 +1619,12 @@ campement discret dans la for

Il avait d’ailleurs remarqué la façon dont le ménestrel regardait Silwë. Oh, il n’était pas le premier, c’était certain. La petite elfe, avec ses yeux bleus et son air innocent –malgré l’uniforme de soldat– attirait les regards. - - Mais à voir sa réaction, peut-être serait-il le premier à obtenir une réponse positive... Enfin, le premier à sa connaissance, corrigea-t-il mentalement. Et depuis qu’elle était arrivée à la capitale. Après tout, qui sait ce qu’elle avait connu avant, chez les elfes sylvains ? + +

— Irdann ? On arrive au temple !
Il secoua la tête et sortit de sa rêverie. Le grand bâtiment s’étendait devant eux. Exactement comme dans son rêve... Il adressa un petit hochement de @@ -1665,12 +1655,12 @@ class="newline" />Elle jeta un œil au second jeune homme, plus petit, qui s sages, semblait étudier avec intérêt les lieux. Il n’y avait personne qui puisse les entendre maintenant, mais d’autres prêtres et prêtresses circulaient régulièrement autour d’eux, et la grande salle du temple - - ne se prêtait guère à une longue discussion, encore moins discrète.
— Vous avez... préparé quelque chose ?
— Nous aimerions vous en parler plus longuement. Mon compagnon Farl ici + + présent peut s’introduire discrètement dans le temple, cette nuit. Où et quand peut-il vous trouver seule ?
Elle releva la tête, observant le dénommé Farl, surprise. Après un instant de @@ -1682,6 +1672,587 @@ respectueusement, et sortirent. En les observant quitter la grande salle du temple, elle sentait son cœur battre. Il était arrivé... et non seulement il avait une idée, mais en plus il n’était pas seul ! Qui étaient ces fameux compagnons ? +

Farl +

La silhouette sombre, quasi-invisible dans la nuit, escalada lestement le +mur du temple. Arrivé à son sommet, elle s’arrêta pour observer la +cour intérieure. Le bâtiment était calme, et de l’une des fenêtres, au +rez-de-chaussée, on voyait vaciller la lueur d’une bougie. Farl observa +silencieusement les alentours, et après avoir constaté qu’il n’y avait +personne, désescalada le mur et s’approcha de la fenêtre. +

La prêtresse était assise à son lit, vêtue d’une longue tunique blanche, +seule. Elle semblait attendre quelque chose. Sans un bruit, il sauta à +l’intérieur. +

Elle sursauta, et retint un cri.
— N’ayez pas peur, c’est moi, Farl ! murmura-t-il.
Elle reprit son souffle en l’observant. Il avait revêtu la tenue gris sombre des +gens de la nuit, mais elle n’eut aucun mal à reconnaître le jeune homme qui +accompagnait Irdann.
— Personne ne vous a vu ?
— Non, rassurez-vous.
Elle jeta un regard aux alentours, comme pour vérifier que personne n’avait +été alerté par son arrivée. Puis elle hocha la tête.
— Alors, qui êtes-vous ? Et qui vous accompagne ? Que prévoyez-vous de +faire ? +

Il commença ses explications. Samantha l’écouta attentivement, en + + +l’interrompant de temps en temps pour poser une question pratique. À la fin, +elle s’était assise, le regard dans le vide.
— C’est... insensé. J’étais presque résignée à renoncer à un enlèvement +spectaculaire, et me contenter d’une évasion discrète... Mais tel que vous +le préparez, c’est possible. Et je vais pouvoir vous aider de mon +mieux.
Elle rejeta ses cheveux en arrière et se leva.
— Tout d’abord, commença-t-elle, je ne suis pas sûre qu’il soit nécessaire de +droguer les prêtres. Dans trois jours, c’est l’anniversaire de mon +intronisation, et le vin coulera à flots. Le soir, tout le personnel sera +passablement ivre. Par contre, tu peux utiliser un tel statagème pour +droguer leurs chevaux.
— Les prêtres de Melna ont des chevaux ? Ce n’était pas prévu...
— Oui, et nul doute qu’ils les enfourcheront pour partir à notre poursuite. +Mais il est relativement simple d’introduire un produit dans leur abreuvoir. +Tu sauras préparer ce qu’il faut ?
— Je pense, même si je ne connais pas la quantité exacte pour un cheval... +j’improviserai.
— Très bien.
Elle se mit à marcher dans la chambre, l’air décidé.
— Je vais surtout pouvoir vous aider avec des enchantements. Ça tombe +bien, lors de ce jour spécial, ils seront plus puissants encore. Le premier +visera à protéger le barbare des coups blessants. Pour cela, il suffira que je +le touche... Cela ne devrait pas poser de problèmes. Un autre servira à +couvrir notre fuite.
Farl hocha la tête.
— Trois jours, c’est peu mais c’est tout à fait envisageable. Je vous apporte +la drogue demain, à la même heure. D’autres recommandations ?
Elle réfléchit quelques instants.
— Méfiez-vous de Feyne. C’est mon second, il est très intelligent et assez +puissant. Vous le reconnaîtrez au pendentif brillant qu’il porte, insigne de +son rang. D’ailleurs, puisque j’y pense...
Elle se leva et alla chercher, dans une jarre, un sac de toile, de taille +moyenne, visiblement lourd.
— Je m’étais dit qu’un soldat apprenti-paladin ne roulait pas nécessairement + + +sur l’or, alors peut-être que ça amortira vos frais.
Il ouvrit le sac qu’elle lui tendit. Il était rempli de pièces d’or.
— En effet... Pourquoi ne pas nous en avoir parlé plus tôt ?
Elle sourit et lui fit un clin d’œil.
— Je préférais ne pas voir arriver un héros uniquement attiré par l’appât +du gain. +

Il lui sourit en retour, prit le sac et sortit silencieusement. +

Samantha +

Le grand jour était arrivé. La fête était grandiose, le temple rempli de +chants, de louanges et de victuailles. Elle avait enchanté le public en faisant +fleurir devant tous l’arbre qui poussait au centre de la grande salle. Le jour +touchait à sa fin, et les rayons du soleil couchant, entrant par la porte du +temple, donnaient une teinte orangée, presque enflammée, aux statues qui +entouraient la pièce. +

Tout à coup, elle entendit quelques cris de surprise, venus de dehors, et +le bruit d’un cheval lancé en plein galop. Elle se redressa, et prit le même +air surpris que ses compagnons. Le bruit de sabots frappant le marbre +s’approcha, jusqu’à ce qu’à la surprise et la peur générale, un cavalier +surgisse dans la grande salle. +

Elle avait beau s’y attendre, il fallait reconnaître qu’il était +impressionnant. L’homme qui descendit alors de cheval était grand, musclé, +vêtu d’un long pagne de cuir et de solides bottes. Quelques bracelets +rudimentaires en cuivre ornaient ses bras, et il faisait tournoyer dans les airs +une épée presque aussi grande que lui, comme s’il s’agissait d’une +brindille. +

Quelques prêtres, un peu moins abasourdis que les autres, tentèrent de +s’interposer. Il les envoya bouler d’un coup de poing ou de pommeau +d’épée, puis courut vers elle. C’était le moment de jouer le grand +jeu... +

À l’instant où il allait l’attraper, elle poussa un grand cri de terreur, et fit +mine de s’évanouir dans ses bras. +

Uhr + + +

Au moment où la prêtresse tomba dans ses bras, il sentit immédiatement +une douce chaleur l’envahir. Comme si le soleil réchauffait sa peau. Il eut +même l’impression que celle-ci brillait de reflets d’or, mais peut-être était-ce +une illusion due au crépuscule, et à l’huile qu’il s’était mise sur le +corps pour paraître plus impressionnant –huile au final bien inutile, +car la transpiration aurait eu le même effet. La bénédiction de la +déesse... +

Il poussa un grand cri de rage, mit la jeune femme sur son épaule, +enfourcha sa monture, et se rua vers l’entrée de la salle. Les prêtres s’étaient +ressaisis, plusieurs avaient empoigné une épée et certains semblaient en +train d’invoquer des enchantements. +

Les prêtres étaient-ils vraiment ivres, ou étaient-ils si peu doués que +cela au combat ? L’enchantement de protection de la grande prêtresse +était-il si efficace ? Le sentiment d’être un héros de légende lui donnait-il +des ailes ? Ou peut-être un peu de tout cela à la fois ? Toujours est-il qu’il +n’eut aucun mal à parer les coups d’épée et à les rendre. Il mit ainsi hors +combat sept ou huit hommes, à coups de poings et d’épée, avant d’arriver +en bas des escaliers. +

C’est alors qu’il sentit un frémissement, venant de la prêtresse, toujours +sur son épaule. Elle semblait... chanter. Ou invoquer ? Il ne réfléchit pas +plus et lança sa monture à toute vitesse dans les rues de la ville, faisant +mouliner son épée pour faire dégager, de peur, les quelques passants qui +risquaient de se mettre sur son chemin. +

Alors que le soleil était en train de disparaître et que l’obscurité +tombait sur l’entrée de la ville, un brouillard se leva, aussi soudain que +dense.
— Voilà. Avec ça, ils vont avoir plus de mal à nous suivre...
Il sursauta presque. La jeune prêtresse s’était redressée, et le regardait en +souriant. +

Farl +

Tapis à l’entrée de la forêt, dans une cachette soigneusement aménagée +par leurs soins, Farl, Silwë et Irdann attendaient l’arrivée d’Uhr. Il vérifia +une dernière fois ses artifices qui leur permettrait de faire l’« échange » + + +efficacement, même si l’arrivée du brouillard divin simplifierait grandement +ces opérations. +

Irdann s’était vêtu, comme Uhr, d’un pagne et de bottes, et même s’il +n’avait pas la carrure du jeune barbare, il était plutôt crédible de loin. Silwë +avait enfilé une longue robe rouge et or, que lui avait fourni auparavant la +prêtresse, et qui l’aurait beaucoup mieux mise en valeur si elle avait été à sa +taille. Tous deux avaient néanmoins gardé leurs épées, et s’apprêtaient à +enfourcher leur monture. +

Dans quelques minutes, ils allaient débouler, et il faudrait faire vite. Il +ajusta le foulard qui couvrait son nez et son visage, et vérifia le tas +d’herbes exotiques à ses pieds. Des herbes dont la fumée brouillaient les +sens... +

Après un petit moment qui lui parut durer une éternité, il entendit enfin +le grand cri de rage d’Uhr, ainsi que le galop de son cheval. Le signal ! +Rapidement, il mit le feu aux herbes et à l’instant où la monture épuisée +passa devant lui, il agita un tissu pour diriger la fumée vers l’entrée du +chemin. +

Uhr mit rapidement pied à terre, suivi de la prêtresse, et tous deux +descendirent avec leur cheval dans le fossé, endroit parfait pour être +invisible depuis le sentier, et surtout, pour masquer les sons. À l’abri derrière +le brouillard, la nuit et la fumée des herbes, ils entendirent passer des +chevaux au galop, sans s’arrêter. Ils poussèrent tous les trois un léger soupir +de soulagement.
— Vous allez bien ? Vous êtes blessés ? murmura Farl.
— Quelques entailles, rien de critique.
— Mais je ne suis pas sûre qu’ils s’en sortent seuls. Même un peu ivres, ils +sont tout de même six. On devrait peut-être aller les aider...
C’était la voix de la prêtresse. Il soupira et hocha la tête.
— Allez vous mettre à l’abri et vous reposer. Je vais les suivre. +

Irdann +

La nuit était à peine tombée, mais la forêt était déjà très sombre, sans +compter le brouillard. Heureusement que Silwë, devant lui, tenait +les rênes et avait l’air de savoir à peu près où aller... Il tourna la + + +tête. Les silhouettes des prêtres à cheval étaient lointaines, mais +présentes.
— Nous avons une bonne avance, et ils nous suivent. Ils n’ont pas vu le +changement apparemment. Tout va bien pour le moment.
Irdann savait qu’il disait cela à moitié pour se rassurer lui-même.
— C’est étrange qu’ils n’aient pas encore essayé de nous foudroyer ? +demanda-t-elle.
— Je suppose qu’ils ont peur de blesser leur grande prêtresse. Cela ne veut +pas dire qu’ils n’essaieront pas plus tard... +

Ils se turent pendant quelques instants, se concentrant sur la route. Il +avaient beau être tous deux de bons cavaliers, il n’était pas très confortable +d’être à deux sur le dos nu d’un cheval. Petit à petit, le brouillard avait +diminué, peut-être que les prêtres l’avaient fait se dissiper en partie ? Ou +bien l’enchantement de la prêtresse était-il limité dans l’espace ou +le temps... Un doute lui parvint, qu’il finit par émettre à hautre +voix.
— Est-ce que mes oreilles me trompent, ou ils se rapprochent ?
Silwë tourna la tête pour regarder derrière eux. Ce qu’il pouvait lire de son +visage dans l’obscurité n’était pas particulièrement rassurant.
— J’ai peur que tu aies raison. Il va falloir trouver un autre moyen de les +semer, notre monture va fatiguer rapidement.
Il hocha la tête. Quelque chose lui revenait à l’esprit.
— Lorsque nous avons traversé une partie de la forêt, tu m’avais montré +une rivière et un pont un peu vieux...
— Exact. Précise ton idée ?
— Tu penses qu’avec quelques bons coups d’épée dans les cordes et les +vieux morceaux de bois, il s’effondrerait ?
Son amie resta tournée vers la route quelques instants, sans rien +dire. Puis brusquement, elle fit tourner à gauche leur monture, si +bien qu’il dut presque s’accrocher à sa taille pour ne pas tomber. Le +pauvre cheval tentait désormais de courir de son mieux dans les +broussailles.
— On va rejoindre le sentier qui mène au pont. Pas d’inquiétude pour la +vitesse, ils seront aussi ralentis que nous, s’ils nous suivent. Si tu suis le +sentier après le pont, tu débouches en dehors de la forêt, je ne sais plus + + +trop ce qu’il y a mais tu devrais retrouver ton chemin sans trop de +soucis.
— Hé, tu vas me laisser saboter ce pont et tu seras mieux pour galoper dans +la nuit !
Elle secoua la tête.
— Tu es meilleur cavalier que moi, Irdann. Je peux voir les cordes à couper +dans la nuit, et s’il faut se cacher dans la forêt, je me débrouille mieux +que toi. Ils te trouveraient trop facilement s’ils se mettaient à te +chercher...
Il soupira. Elle n’avait pas tort. Sauf que...
— Même avec une longue robe rouge et or ?
Elle marqua une pause.
— Effectivement. Tiens-moi ça deux secondes.
Il tendit le bras et saisit les rênes qu’elle lui tendit dans sa main +gauche, tandis qu’à sa grande surprise, elle ôtait sa robe, qu’elle lui +tendit.
— Problème réglé. Et en agitant ça vaguement dans la nuit, ils croiront que +je suis toujours avec toi.
Elle rajusta sa ceinture et son épée par dessus la tunique courte qui lui +restait.
— Nous revoilà sur le sentier. Le pont est là-bas, tu le vois ?
— Bonne chance...
— Tu en auras besoin aussi ! +

La jeune elfe sauta du cheval et disparut dans un épais buisson. +

Silwë +

Elle se rappela à cet instant pourquoi il ne fallait pas sauter d’un +cheval au galop –même quand ce cheval, épuisé, ne courait plus +très vite. Avec le peu de vêtements qu’elle portait, elle se retrouvait +couverte de coupures, de bleus et d’égratignures. Mais rien de grave, +heureusement. +

Elle n’avait que peu de temps. Aussi vite qu’elle le put, elle se glissa sous +le pont et dégaina son épée, tout en essayant désespérément de reprendre +son souffle. Les cordes qui le tenaient étaient certes vieilles, mais épaisses et + + +de bonne qualité. Et en réalité, une épée, même bien affûtée, n’est pas le +meilleur des outils pour trancher une corde humide sur laquelle a poussé de +la mousse et du lierre. +

Le galop des chevaux des prêtres se rappochaient. Elle n’avait pas tout à +fait terminé...
— Désolée, Irdann, mais il va falloir que tu te débrouilles, murmura-t-elle. +

Elle prit une grande inspiration et plongea dans l’eau. +

Le courant aidant, elle refit surface une vingtaine de mètres plus loin, à +l’abri des joncs. Les deux cavaliers en tête étaient en train de franchir le +pont quand les cordes usées par les coups d’épées finirent par céder. Dans +un grand fracas de craquement, de cris et de hennissements, le pont +s’effondra. +

Un silence suivit, dans lequel elle commença à s’éloigner doucement et +silencieusement de la rivière, tout en essayant de limiter le bruit que ses +vêtements et cheveux faisaient en dégoulinant. Fort heureusement, les +prêtres semblaient assez occupés à leurs affaires. L’un des cavaliers avait +réussi à franchir de justesse la rivière. Le second était tombé, avec son +cheval, dans l’eau, et ses compagnons l’aidaient à en sortir. La rivière ne +faisait que quelques mètres de large et n’était pas très profonde, mais aucun +des chevaux épuisés n’avait très envie de se mouiller. Malgré cela, les +prêtres tentèrent de faire traverser le cours d’eau à leurs montures, avec +plus ou moins de succès.
— Prends de l’avance, et essaie de les rattraper ! cria l’un d’eux au +chanceux qui les attendait de l’autre côté.
Le prêtre hocha la tête et se lança à la poursuite d’Irdann. +

Irdann +

Silwë avait réussi... Il n’avait pas vraiment vu ce qui s’était passé, mais +il avait entendu le bruit du pont se fracassant, et le son obsédant du galop +de ses poursuivants avaient cessé. Il avait maintenant mis une distance +suffisante avec eux. Il soupira, mit sa monture épuisée au pas, et +l’accompagna, pied à terre. Avaient-ils abandonné pour de bon ? Il valait +mieux continuer à s’éloigner. + + +

Il n’avait pas vraiment regardé où il allait, mais il était peut-être temps. +Il n’y avait plus de brouillard, et les arbres étaient suffisamment espacés +maintenant pour qu’il arrive à distinguer son chemin à la lumière de la lune. +À sa droite, s’élevait une haute falaise, interdisant toute sortie par là, mais +un vieux sentier la longeait. S’il s’éloignait encore un peu de la rivière, il +serait enfin invisible, à l’abri... +

Alors qu’il commençait un peu à se rassurer, le bruit d’un galop tant +redouté parvint à ses oreilles. Oh non. Ils ne laisseraient donc jamais +tomber ? Il soupira, se remit en selle –ou plutôt à cru– et repartit, malgré +les protestations de sa monture. Tournant la tête, il remarqua alors que son +poursuivant était seul. Pourquoi ? Il n’eut pas le temps de réfléchir à cette +question qu’il déboucha brusquement dans une clairière à l’extrémité +de laquelle se trouvait... la falaise. Il pouvait essayer de chercher +un chemin vers la gauche, mais ne risquait-il pas de tomber encore +sur un cul-de-sac ? Et son cheval était vraiment épuisé. Il allait +falloir trouver une autre solution. Une cachette, peut-être ? Ou bien +escalader la falaise ? Ça allait être compliqué avec un cheval... Il mit +mied à terre, et, plus par habitude qu’autre chose, dégaina son épée. +Combattre le prêtre ? Cette idée ne l’enchentait guère, mais avait-il le +choix ? Son regard tomba alors sur la robe aux bordures d’or de la +prêtresse, qui se reflétaient dans la lueur de la lune, et resta une seconde +figé, réfléchissant. Cela pouvait peut-être marcher... Il tourna la +tête. Le prêtre n’était pas tout près, son cheval devait être fatigué +lui aussi. Il avait tout juste le temps. Un sourire se dessina sur son +visage. +

Silwë +

Se cacher dans la forêt était-il un don vraiment spécifique aux elfes +sylvains ? Les cinq prêtres restants faisaient un tel bruit, en essayant de +faire traverser leurs montures réticentes, que ce n’était pas bien difficile. Et +même sans cela, une forêt n’était jamais silencieuse, de jour ou de nuit. +Ce n’était pas pourtant si compliqué de faire moins de bruit que +ça... +

— Dépêchez vous, il faut aller aider Odal ! ordonna l’un d’eux, qui semblait + + +visiblement en charge.
— Pas la peine de crier si fort, Feyne. Et je crois que mon cheval +boîte.
Le dénommé Feyne soupira. Un autre prêtre hocha sa tête encapuchonnée. +La pauvre bête était celle qui était tombée dans la rivière quand le +pont s’était effondrée. De plus, elle tremblait encore plus que les +autres.
— Alors venez m’aider à faire traverser celui-là ! Vite ! +

Se cacher était d’autant plus efficace qu’ils ne cherchaient personne en +particulier. Elle aurait presque pu passer à côté et leur demander l’heure +qu’ils n’auraient pas fait attention à elle. Elle prit une seconde pour +imaginer cette scène totalement absurde dans sa tête, et ramena ses +bras contre son corps. Elle commençait à avoir froid, dans la nuit, +avec sa tunique trempée collée contre son corps. Elle avait bougé +pour s’éloigner d’eux, mais ce n’était pas suffisant pour lui tenir +chaud... +

— Là bas, on dirait qu’il est de retour !
Un prêtre montrait du doigt la silhouette d’Odal, qui revenait au galop en +leur faisant un geste. Arrivé à une dizaine de mètres de ses compagnons, +celui-ci désigna du doigt la direction d’où il revenait.
— Ils se sont arrêtés dans une clairière, au pied de la falaise. La prêtresse +est seule, je pense qu’il y a un piège...
Silwë fronça les sourcils. Cette voix sonnait étrange à ses oreilles. Et elle +n’était pas la seule à réagir comme ça. Brusquement, Feyne murmura +quelques mots et tendit un bras vers lui. +

Un éclair bleu d’une lueur aveuglante jaillit du ciel sombre, et se +dirigea droit vers Odal. Elle plaqua ses mains sur sa bouche pour +ne pas crier, et manqua de tomber de sa branche. Juste au dessus +de l’homme, l’éclair se sépara en deux, puis en quatre, et ainsi de +suite, et finit par contourner entièrement le prêtre et sa monture, +comme si une sphère invisible l’avait protégé. Il lui sembla que même +les insectes et animaux se turent pendant les quelques instants qui +suivirent. +

— Mais tu es fou, pourquoi tu as cherché à le foudroyer ? questionna un + + +des prêtres à côté de Feyne.
Celui-ci haussa les épaules.
— J’ai eu un doute... De toutes façons, il est immunisé, non ? Allez, en +route.
— Mais nous sommes deux à n’avoir pas pu faire traverser nos montures !
— Alors restez ici et soyez sur vos gardes ! +

Feyne et les deux autres qui avaient traversé enfourchèrent leurs chevaux +et se lancèrent à la suite dudit Odal. Silwë, toujours sur son arbre, les +regarda s’éloigner en réfléchissant. Il avait eu un doute sur son identité, au +point de tenter de le foudroyer... Puis elle reconcentra son attention sur les +deux prêtres restants, qui discutaient tout en attachant leurs chevaux à une +branche voisine.
— Il est fou, Feyne, ou quoi ?
— Bah, il a cru que c’était quelqu’un d’autre. Il a trop bu je te +dis.
— Parle pour toi, tu empestes le vin !
Le prêtre haussa les épaules.
— Toi aussi. Tiens, tu n’aurais pas une lampe ? Il fait de plus en plus +sombre, je n’aime pas ça...
L’autre fouilla ses poches.
— Non, par contre j’ai des allumettes. On peut allumer un petit +feu. +

Une petite flamme à la lueur aveuglante apparut bientôt au pied du +pont.
— Au moins, on voit quelque chose, maintenant ! dit l’un des prêtres avec +un sourire satisfait.
Silwë serra les dents. Non seulement, avec cette lumière, elle perdait son +avantage, mais en plus à cause du contraste, elle distinguait moins +bien les ombres alentours. Et en plus, ce petit feu, qui avait l’air de +l’appeler de sa chaleur douce, lui rappelait encore à quel point elle avait +froid.
— Et si quelqu’un arrive, nous le verrons arriver de loin, renchérit +l’autre.
— Tu crois qu’on craint quelque chose ?
Le prêtre haussa les épaules, et se leva, droit dans la direction de Silwë. + + +Celle-ci sentit son sang se glacer autant que ses doigts. Il ne pouvait tout de +même pas l’avoir vue, si ? Elle serra dans sa main la poignée de son épée. +S’il fallait en venir là... +

L’homme s’approcha de l’arbre dans lequel elle se tenait, sans lui jeter le +moindre regard. Il releva sa robe et se soulagea contre le tronc. Elle +laissa échapper un léger soupir de soulagement. Il revint ensuite vers +son compagnon. Celui-ci s’était assis et observait les environs, peu +rassuré.
— Tu crains vraiment que quelqu’un n’arrive ? lui demanda-t-il..
— Bah, si le barbare n’est plus dans la clairière... Tu ne veux pas aller jeter +un œil aux alentours ?
— Je suis peut-être assez sobre pour invoquer un enchantement de +détection, si ça peut te rassurer... +

Un enchantement de détection... Voilà autre chose. Ces enchantements +marchaient-ils même quand le prêtre était un peu ivre ? Détectaient-ils les +elfes ? Elle avala sa salive. Si oui, leur permettrait-ils de la localiser +précisément ? Quelle serait leur réaction s’ils tombaient sur une elfe +trempée et peu vêtue ? +

Farl +

Les suivre, les suivre... Plus facile à dire qu’à faire. Heureusement, même +s’il ne voyait pas très bien, le bruit que faisaient les prêtres à cheval +était facile à suivre. Il allait à pied, à moitié en courant, à moitié en +marchant, une monture aurait été bien évidemment hors de question. Les +prêtres n’avaient visiblement pas abandonné, il les entendait galoper +encore. Ivres, certes, mais c’est peut-être justement ça qui les avait fait +se lancer dans une poursuite en pleine nuit. À ce rythme, il ne les +rattraperait jamais, même en prenant des raccourcis à travers les +broussailles... +

Soudain, il entendit un grand fracas et des cris. Que se passait-il ? Il ne +pouvait s’empêcher de trembler pour Silwë et Irdann. Surtout Silwë, petite +et frêle... Il interrompit aussitôt ses pensées. Elle avait une épée, comme +Irdann, et les rares fois où il l’avait vue s’entraîner avec ses compagnons, +elle savait très bien s’en servir. À mesure qu’il se rapprochait, il lui sembla + + +que le bruit ne s’éloignait plus. Était-ce bon ou mauvais signe ? Il n’était +plus très loin lorsqu’il aperçut l’éclair illuminer le ciel d’une lueur +bleutée. Il frissonna. Ce n’était clairement pas bon signe. Il se mit à +courir. +

Une lueur était apparue, au loin. Il s’approcha avec précautions. C’était +un feu, et deux prêtres s’y affairaient. Leurs chevaux étaient attachés un +peu plus loin. Derrière eux se trouvait le pont sur la rivière, ou plutôt ce +qu’il en restait. Que s’était-il passé ? Et où étaient les autres prêtres, et ses +compagnons ? Il s’approcha encore, en essayant de ne pas faire de +bruit. +

Les prêtres n’avaient pas l’air particulièrement rassurés. L’un d’eux +s’était mis à genoux, et semblait prier. Il avança lentement, avec +précautions. En ville, c’était différent. Il n’y avait pas des branches et +feuilles par terre pour trahir ses pas, et puis l’invisibilité dans une cité +consistait, la plupart du temps, à être juste assez visible et audible pour que +personne n’ait envie de faire attention à lui. +

Soudain, le prêtre à genoux se redressa brusquement, dégainant son +épée de sa ceinture, paniqué.
— Quatre hommes !
— Quoi, sursauta l’autre. Il y a quatre hommes autour de nous ?
Farl se figea. Quatre hommes ? Comment avait-il vu les yeux fermés ? Et +où ?
— Euh non, quatre en nous comptant. Cela veut dire qu’il y en a deux qui +nous menaçent !
— Tu es sûr de toi ? Tu as bu. Si ça se trouve, tu as juste senti la présence +des chevaux.
Il haussa les épaules, hésitant.
— Je ne pense pas... Je n’ai jamais entendu dire que cet enchantement +pouvait faire ça... +

Un enchantement... Et deux hommes présents... Sauf si l’ivresse le faisait +« sentir » double, c’est qu’il y avait quelqu’un d’autre. Où ? Et qui ? En +tous cas, à la réaction des prêtres, ce n’était pas un de leurs amis... Reste à +savoir si c’était un des siens. +

Le petit feu de camp apportait un éclairage raisonnable, mais laissait + + +tout de même des zones d’ombre. Il sortit de sa tunique deux dards de +lancer, imprégnés d’un somnifère très puissant, et s’approcha encore. À +cette distance, il devrait pouvoir les toucher... s’avancer plus le ferait repérer +de toutes façons. Il prit une grande inspiration et lança les deux projectiles +aussi vite et précisément que possible. +

En l’espace de quelques secondes, les deux hommes s’étaient effondrés. Il +poussa un soupir de soulagement, et s’avança dans la lumière pour +récupérer ses armes. Personne aux alentours, parfait. Soudain, il entendit un +bruit dans son dos. +

C’était Silwë. Elle n’avait plus la robe rouge, mais une simple tunique +courte beige, sans manches, trempée comme ses cheveux. Des éraflures +couvraient son épaule et son bras droit. +

Silwë +

Farl s’était retourné brusquement, et elle ne put s’empêcher de noter +avec un léger frisson qu’il tenait dans ses mains deux couteaux à la lame +noire, qui étaient apparus encore plus vite qu’il n’avait bougé. Il resta figé +quelques instants, immobile, à la fixer.
— C’est moi...
Le son de sa voix sembla le réveiller. Il se redressa et désigna le feu et ce qui +restait du pont.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi es-tu trempée et... ?
— J’ai saboté le pont pour donner de l’avance à Irdann, coupa-t-elle. Je suis +restée cachée ici. Quelques prêtres ont malgré tout traversé, il a peut-être +besoin d’aide... Elle fit une pause, puis désigna les deux hommes +endormis.
— Merci, au fait.
Il esquissa un léger sourire, puis se figea en même temps qu’elle. Des +bruits de sabot... Ils échangèrent un regard, et sans avoir besoin +de se concerter, se jetèrent hors du sentier et s’aplatirent dans un +buisson. +

Les mystérieux sabots passèrent du galop au trot, puis au pas, et +s’arrêtèrent à une quinzaine de mètres du pont. Le bruit d’un cavalier +mettant pied à terre se fit entendre. Qui était-ce ? Elle se redressa + + +doucement, fit signe à Farl de ne pas bouger, et s’approcha. +

C’était un prêtre, qui s’avançait prudemment, en regardant aux +alentours, l’épée dégainée. Sa capuche était tombée, et elle le reconnut +immédiatement. +

Irdann +

— Irdann !
C’était la voix de Silwë. Soulagé, il la vit émerger des sous-bois, suivie +bientôt de Farl. Il poussa un soupir de soulagement.
— La déesse soit louée, vous êtes tous les deux vivants !
— Qu’est-ce que tu fais là ? Habillé en prêtre ? Qu’est-ce qui s’est passé +là-bas ? demanda-t-elle.
— Je vous expliquerai plus tard. C’est le moment de s’éclipser, ils ne vont +pas tarder à revenir.
Ils s’éloignèrent rapidement, en courant, se relayant sur le cheval. +

Une demi-heure de marche et de course plus tard, ils retrouvèrent +Uhr et la prêtresse. Ils avaient préparé les autres chevaux, rangé +soigneusement le camp et effacé au mieux leurs traces. Leur visage marqua +une certaine surprise en apercevant les tenues de Silwë et Irdann, +mais attendirent qu’ils soient tous les cinq à cheval pour poser leurs +questions. +

Il leur raconta alors qu’une fois au pied de la falaise, il avait laissé la +robe de la prêtresse attachée à une branche, et lorsque le prêtre s’était +avancé pour regarder ce qui se passait, il l’avait assommé et pris sa +tunique. Dans le noir, avec la capuche, les prêtres n’avaient pas fait +attention...
— L’un d’eux, si. Il a même essayé de te foudroyer, interrompit +Silwë.
— Oui. Heureusement, le fait d’avoir échoué l’a suffisamment convaincu...
— Et que s’est-il passé ensuite ?
— Je les ai laissés me distancer, prétextant que mon cheval était épuisé, ce +qui n’était pas tout à fait faux. Je me suis éloigné le plus possible +d’eux, et après être sûr qu’ils ne m’avaient pas suivi, j’ai fait le tour +pour aller voir ce que tu devenais... Les deux autres prêtres, ils sont + + +morts ?
— Non, je suis arrivé à ce moment là, et je les ai endormis, précisa +Farl.
— Et qu’est-ce que les prêtres ont trouvé, dans la fameuse clairière ? +demanda Uhr.
Irdann sourit.
— Oh, leur compagnon, assommé et avec la robe rouge et or sur la +tête...
Ses compagnons sourirent à leur tour. +

Samantha +

Elle avait un peu de mal à réaliser tout ce qui s’était passé ce +soir. Mais elle était libre, et ils étaient tous les cinq en route. Après +quelques heures de route, ils s’arrêtèrent enfin et s’installèrent dans une +maison isolée et en ruines, qu’ils avaient apparemment repérée à +l’aller. +

Quels étaient leurs noms, déjà ? Il y avait Uhr, le « barbare ». Un +soldat de la garde de la capitale, lui aussi, ami d’Irdann. Il s’était changé, et +s’il était toujours impressionnant, il avait l’air très différent. Il lui avait +expliqué qu’il avait effectivement des origines barbares, sans préciser plus. +Peut-être était-ce pour cela que son personnage était si réaliste ? Il y avait +bien sûr le jeune apprenti paladin, qui avait lui aussi revêtu des vêtements +plus discrets que ceux du prêtre, qui s’occupait pour le moment des chevaux +épuisés. Il y avait la jeune elfe, Silwë, elle aussi soldate, apparemment. Pour +le moment, elle se réchauffait de son bain forcé, enveloppée dans une +couverture. Et le dernier de ces quatre compagnons insolites, Farl. +Celui qui semblait être une sorte de voleur ou d’assassin secret. Ah +oui, il avait dit être ménestrel. Elle avait du mal à l’imaginer un +instrument autre que tranchant à la main. Pourtant, il était en train +de nettoyer certaines des plaies de la jeune elfe avec une certaine +délicatesse. Il n’avait pas mis la même attention pour celles d’Uhr, +d’ailleurs. +

— Je pense que le mieux est de dormir un peu, à présent. Nous sommes +assez loin de Touryre, non ?
Irdann était revenu s’asseoir près des autres, et avait pris une couverture. +Uhr hocha la tête.
— J’espère. Qu’en pensez-vous ? Samantha, c’est cela ?
— Je n’ai pas regardé, mais il me semble que nous avons parcouru une +bonne distance. Que comptez-vous faire à présent ?
Uhr sourit.
— Cela ne dépend pas que de moi. Que voulez-vous faire, vous ?
Elle haussa les épaules. Elle avait certes un peu réfléchi à la question, +mais ne se faisait pas tant d’illusions que cela sur la réussite de son +enlèvement.
— J’espérais me cacher quelque part pendant un moment, je pense que la +capitale est un bon endroit pour être discret, non ?
— En effet, et c’est là que nous rentrons.

[
@@ -1702,11 +2273,11 @@ journ
 <!--l. 8--><p class= Elle soupira. On était en milieu d’après-midi, et il fallait bien qu’elle fasse quelque chose. Elle poussa la porte de la seule auberge du village, et alla parler à la patronne, une jeune femme à peine plus âgée qu’elle, au - - visage accueillant.
— Un repas et une chambre pour la nuit ? Bien sûr. Ce sera prêt ce soir. Mais que fait donc une dame de votre rang seule dans ce modeste + + village ?
— À vrai dire... j’ai subi un léger contretemps. D’ailleurs, peut-être pouvez-vous me renseigner. Je cherche un moyen de traverser la forêt pour @@ -1739,11 +2310,11 @@ r délicat... Pas du tout convenable à une jeune fille de votre rang. Enfin, si je puis me permettre.
— Merci pour vos conseils, je vais réfléchir. - -

Aller ou ne pas aller voir ce fameux guide ? Elle hésitait. Attendre quelques jours n’était pas mortel. Elle pouvait peut-être même faire parvenir une missive à ses parents pour les prévenir de son retard. D’un + + autre côté, le « jeune fille de votre rang » lui restait un peu en travers de la gorge. Elle avait l’habitude, à l’université de magie, d’être traitée comme les autres, et n’aimait pas, lorsqu’elle rentrait chez elle, redevenir une jeune @@ -1776,8 +2347,6 @@ class="newline" />— Alors ?
— Vous voulez traverser à pied ? Cela va durer six à sept jours.
— Ça ne m’effraie pas.
— Vu la saison, il faudra marcher hors des sentiers battus, pour - - éviter les attaques. Donc il n’y aura pas d’auberge ou de refuge sur le chemin, on devra dormir à la belle étoile. Le couvert sera spartiate aussi.

Elle avait le teint pâle et délicat, une robe violette travaillée, aux bordures dorées, qui semblait convenir à une noble plutôt qu’à une voyageuse. L’air de défi qu’elle avait correspondait aussi, bien qu’il était - - plus répandu chez les seigneurs que chez les dames, à qui on enseignait douceur et obéissance. Alors que sur son geste –certes à la fois ambigü et peu délicat de sa part– pour vérifier ses chaussures, la plupart des femmes + + qu’il avait croisé auraient – selon la situation – hurlé de peur, manqué de s’évanouir, ou gloussé ; elle avait plutôt donné l’impression de vouloir le transpercer d’une épée. Heureusement qu’elle n’en avait pas à ce moment @@ -1850,11 +2419,11 @@ sarcastique, c’ tendit simplement la main, et la releva. Elle n’avait pas osé croiser son regard.

Quelques heures plus tard, alors que ses pieds commençaient à la faire - - sérieusement souffrir, et que son souffle se faisait de plus en plus court, il décréta une pause. Elle se sentit à la fois soulagée et gênée. Faisait-il la pause exprès pour elle ? Certes, il était midi, mais peut-être qu’il ne + + s’arrêtait pas toujours, et mangeait en chemin.
— Comment vont vos pieds ?
— Ça va. Pourquoi ?
Elle r class="newline" />— Merci, mais je vais bien, je peux rester debout, et vous aider.
Il lui sourit. Décidément, elle avait du cran, et ça lui plaisait.
— Pas la peine de me le cacher, je vois bien que vous êtes épuisée. Il n’y a - - pas de mal à ça.
Elle fronça les sourcils. Il reprit plus doucement.
— Vous avez bien mérité un peu de repos. Tous les voyageurs à qui je fais + + traverser cette forêt ne suivent pas mon rythme comme vous sans se plaindre, croyez-moi.
Elle sembla hésiter, puis s’assit dos à un arbre, et posa son sac, laissant @@ -1925,11 +2494,11 @@ voir... Lancer un sort moment de sommeil... Oui, elle savait que la magie pouvait épuiser. Mais ce n’était pas un si petit sort qui aurait dû l’endormir, tout de même ! - -

Elle regarda son guide, qui venait de réussir à allumer un feu. Il ne semblait pas se douter de ce qui s’était passé. Ouf, elle n’était passée pas loin de la catastrophe. La chaleur et la lumière lui rendirent un peu de + + forces, et plus encore le repas qu’il lui tendit, composé essentiellement de pain, de fromage et de lard.
— J’ai pu trouver quelques myrtilles pour le dessert. C’est toujours ça. @@ -1961,11 +2530,11 @@ damoiselle de haut rang, c’ ennuis...

Il se leva en s’étirant, fit un tour rapide du campement de fortune, puis s’enroula dans sa propre couverture, de l’autre côté du feu, et s’endormit à - - son tour.

Le lendemain, il se réveilla de très bonne humeur. Habitué à dormir à même le sol, il avait passé une très bonne nuit. À la grimace que fit Sélène + + en se levant, il se rappela que ce n’était pas le cas de tout le monde. Si on y ajoutait les courbatures dues à l’effort qu’elle avait fourni la veille, le réveil était probablement beaucoup moins agréable pour elle. @@ -1999,11 +2568,11 @@ lorsqu’elle ne voulait ou ne pouvait pas utiliser la magie. Elle n’a elle comptait bien ne pas se laisser faire. Au pire, elle pouvait essayer de gagner du temps. Pourvu que Zach arrive vite... mais était-il capable de maîtriser ces deux brutes ? - -

Elle était si concentrée qu’elle ne fit même pas attention à ce qu’ils lui dirent. L’un d’eux, celui à l’épée, s’avança. Elle pivota et plaça son arme si dérisoire dans sa direction. Ne pas le laisser + + s’approcher, coûte que coûte. Qu’avait-elle à perdre ? Ces deux brigands n’allaient pas se contentent du peu d’or qu’elle possédait de toutes façons... @@ -2035,11 +2604,11 @@ Elle l’ignorait. Mais la nuit achevait de tomber, et ses jambes commen à faiblir. Il n’avait pas lâché sa main.
— Où va-t-on ?
— Je connais un endroit où on est sûrs de passer une nuit en sécurité. Nous - - y sommes presque.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant un amas rocheux.
— C’est un peu escarpé, mais pas trop difficile. Ne lâche pas ma main, et + + n’hésite pas à t’accrocher de l’autre à la roche ou à la végétation.

L’ascension fut difficile, et tenait presque plus de l’escalade que de la marche. Elle devait se tenir sans cesse à la paroi qu’elle voyait de plus @@ -2071,11 +2640,11 @@ lui. Le buisson se repla lumière.

— Où sommes-nous ?
— Dans une petite grotte cachée sur cette falaise. Fais attention, c’est un - - peu bas de plafond. Il n’y a que moi qui connaisse cet endroit.
— Comment peux-tu en être sûr ?
— Je l’ai découverte il y a quelques années, je l’utilise parfois pour stocker + + des choses. Jusqu’ici, hormis la nourriture, rien n’a jamais disparu. Mais en général, c’est simplement un lieu de bivouac plutôt confortable. Enfin, quand je suis seul.

Elle se rappela alors que si elle ne voyait rien, lui la distinguait parfaitement, du moins semblait-il. Avait-il suivi sa pensée sur son visage ? + + Voulait-il éloigner le sujet des « yeux de chat » ? Toujours est-il qu’il reprit la parole.
— Désolé, on fait mieux question confort. Mais au moins on est en sécurité @@ -2143,11 +2712,11 @@ froid.

Pendant qu’elle s’installait, il se rapprocha de l’entrée et écarta légèrement le buisson qui la masquait. L’autre avantage de cette cachette, c’est qu’elle faisait un excellent point d’observation. La forêt était calme. - - Une lueur, très lointaine, dans la direction opposée à leur trajet. Brigands ou voyageurs ? Rien d’inquiétant vue la distance de toutes façons. + +

Il revint vers le fond de la grotte, et ne put s’empêcher de remarquer que Sélène tremblait.
— Tu as toujours froid ?
 ?

Elle réalisa soudainement que si quelque chose se passait mal, elle était - - incapable de s’enfuir de cet endroit sans se rompre le cou. Il pouvait la garder prisonnière ici s’il le voulait. Que pourrait-elle faire, s’il décidait d’abuser de la situation ? Elle chassa cette idée. Il n’aurait pas attendu ce soir pour ça. + +

— Sélène ? Ça va ?
— Oui, oui...
Son visage n’était pas tourné vers elle. Il avait dû sentir son trouble aux @@ -2218,12 +2787,12 @@ class="ecti-1095">Zach

Il n’avait pas besoin d’entendre ses questions ou ses interrogations. Son corps à côté du sien semblait lui crier qu’il se moquait d’elle. Pourtant elle ne disait rien... Peut-être qu’elle n’osait pas poser la question ? Il soupira. - - Au point où il en était...
— J’ai été abandonné bébé, sur le pas d’une porte. Les gens qui vivaient là, des bûcherons, m’ont recueilli et élevé comme si j’étais le leur. Mais effectivement, j’admets qu’il n’y a pas vraiment d’air de + + famille.
Surprise, Sélène se tut quelques instants. Puis elle reprit, légèrement gênée à son tour.
— Comment tu ferais, toi, pour savoir— En fait, il y a plusieurs façons de voir dans le noir. Peux-tu me décrire exactement comment tu fais ?
— Je n’ai pas l’impression de voir différemment. En fait si je laisse mes yeux + + s’accoutumer à l’obscurité, je finis par voir très bien. J’ai même été très surpris de constater que j’étais le seul de ma fratrie à pouvoir faire ça, je croyais ça tout à fait naturel... J’ai l’impression que s’il n’y avait aucune @@ -2290,12 +2861,12 @@ class="newline" />— C’est dr class="newline" />Il la sentit hausser les épaules.
— D’où je viens aussi, c’est très mal vu. Personnellement, je ne vois guère de différence. Les elfes sont des hommes comme les autres. - -

Zach se demanda d’où elle tenait cet avis assez ouvert, pour quelqu’un qui semblait venir du même coin que lui. Peut-être des lectures ? Ou... dans ce qu’elle n’avait pas dit ? Il avait voyagé avec beaucoup de gens, au cours de sa carrière ; certains étaient particulièrement virulents vis-à-vis des + + autres races humaines, d’autres n’en avaient rien à faire, d’autres les admiraient et les enviaient... Surtout les elfes, soi-disants plus beaux, plus agiles, plus sages, plus tout un tas de choses... Il se gardait en @@ -2328,12 +2899,12 @@ et son cinq mètres plus loin, agenouillé auprès de la vasque où s’écoulait un mince filet d’eau. Son dos, fin et musclé, rappelait effectivement la silhouette des elfes, même si ses épaules étaient plus carrées. Et - - la force qu’il avait eue lorsqu’il fallait la hisser la veille au soir... Un demi-elfe ? Possible... Il y en avait quelques-uns à l’université de magie, mais elle n’avait pas forcément eu le loisir de les voir à demi-nus. + +

Elle réalisa soudainement que ce n’était peut-être pas très convenable de l’observer ainsi, d’autant plus qu’il ignorait probablement qu’elle était éveillée. Détournant le regard, elle se leva.
— Qu’est-ce que tu as l class="newline" />Il regarda son épaule.
— Ah, ça... Je me suis pris un mauvais coup, il y a dix jours. Rien de grave.
— Fais voir ?
+class="newline" />— Fais voir ?

Zach

Sélène s’approcha, s’accroupit près de lui, et lui saisit le bras. Elle @@ -2365,8 +2935,6 @@ class="newline" />Elle l quelques bruits de métal et de verre. Il avait entendu ces bruits, la veille, en transportant ce même sac, et n’y avait pas prêté attention dans l’urgence. Maintenant qu’il avait le temps de se poser la question, son contenu - - l’intriguait.

Elle revint rapidement, tenant une petite boîte métallique à la main qu’elle ouvrit.

Aldariel - -

Elle entra dans la salle du trône. Cette salle était toujours aussi magnifiquement décorée, mais l’impressionnait bien moins qu’avant, et son air était décidé.
— Laisse-moi terminer. Je ne veux pas que tu y ailles se cherché le compagnon idéal pour te protéger.
Aldariel leva les yeux au ciel. Si son père savait qu’elle n’était plus aussi innocente qu’elle n’en avait l’air... Enfin bon, s’il fallait supporter un garde + + ou deux pour avoir un peu de liberté, ça pourrait peut-être le faire. Et puis il pourrait être sympathique, voire... plus ?
— Je te présente Silwë, une guerrière qui nous revient de chez les @@ -2473,13 +3041,13 @@ du palais. Elle r honneur et une grande confiance, car le roi lui confiait rien de moins que sa fille. Elle doutait presque de ses capacités à mener une telle mission... - -

Elle connaissait indirectement la princesse. Sa mère avait été son professeur particulier de tir à l’arc, et elle lui avait décrit une jeune femme à la fois déterminée et douée, mais aussi simple et sans complexes. Qu’en était-il en réalité ? Que serait le trajet avec elle ? Allait-elle devoir jouer les serviteurs en même temps que de garde du corps ? Elle n’était + + certainement pas très douée pour la première des tâches, en tous cas. Et savait-elle se défendre un minimum, ou allait-elle devoir la protéger à chaque pas ? En tous cas, elle avait eu l’air vraiment heureuse de @@ -2515,6 +3083,8 @@ pourrons-nous y passer au retour ?— Comment dort-on chez les humains ?
— Nous irons dans des auberges.
— Cela veut dire qu’on va aussi manger de la nourriture des humains ? + + C’est bon ?
— C’est différent, mais très bon aussi. Ne vous inquiétez pas pour ça. Elle se retourna vers la carte.

Trois jours qu’elle étaient parties. Elles avaient quitté la forêt en début d’après-midi, et étaient arrivées dans un premier village humain. Un peu - - effrayée, elle n’avait pas quitté sa compagne –qui semblait très à l’aise– d’une semelle. Les gens les avaient regardées avec curiosité et bienveillance, et elles s’étaient dirigées vers l’auberge. Le repas qui y avait été servi –une soupe de légumes et de lard, avec du pain des humains– avait été une nouvelle surprise. Sa compagne l’avait dévoré avec appétit, mais + + elle-même avait eu un peu de mal avec ces nouveaux goûts et odeurs. Il paraît qu’on s’y faisait rapidement... Difficile à croire, mais elle verrait bien. @@ -2623,6 +3193,8 @@ class="newline" />Elle l’entendit soupirer.
— Déjà parce que nous sommes différents. Pour certains, avoir des oreilles pointues ou pas de barbe, ça suffit. Ensuite, je crois que certains nous envient. Ils nous trouvent plus beaux, plus intelligents, plus + + agiles. D’autres voient plutôt que nous sommes plus frêles, moins forts physiquement, que nous vivons dans les arbres, et nous voient comme des animaux sauvages. Il y a peut-être souvent un mélange des @@ -2653,14 +3225,14 @@ questions qu’elle voulait poser. Et les autres races ? Mais elle entendit à sa respiration qu’elle s’était endormie. Tant pis, elle aurait tout le temps de lui demander dans les jours qui viennent. - -

Silwë

La forêt, enfin ! Elle avait beau être habituée à vivre chez les humains, elle appréciait être au calme en forêt. Aldariel semblait elle aussi de nouveau à son aise, bien qu’elle se soit accoutumée très rapidement. Elle + + avait même mangé avec appétit la nourriture humaine de la taverne de ce matin. Mais ne plus sentir tous ces regards curieux, plus ou moins bienveillants, était reposant. De plus, la compagnie d’Aldariel était @@ -2691,12 +3263,12 @@ bataille. des brigands, qui s’effondra. L’un des survivants, méfiant, fit signe à son comparse de rester face au garde pendant qu’il allait voir ce qui se passait dans cet arbre. Avançant dans les broussailles, et se - - retrouvant subitement face à Silwë, il poussa un cri de surprise, qui ne dura que le temps nécessaire pour recevoir une épée dans la poitrine. Elle enjamba son corps, et avança jusqu’à être au bord du sentier. Le brigand restant, le plus fort des trois, avait acculé le + + garde jusque contre la porte du carosse, et lui avait porté un coup violent au bras droit, lui faisant lâcher son épée. Parant les coups qu’il pouvait avec son écu, le garde, en très mauvaise posture, vit @@ -2728,11 +3300,11 @@ premier temps, avant de continuer réfléchir. Était-ce une bonne idée de s’impliquer dans un combat d’humains qui ne les concernait pas ? Pourtant son amie avait fait de même. Elles avaient failli être vues d’ailleurs... Elle réalisa qu’elle avait - - laissé quelques flèches... y feraient-ils attention ? Et qui étaient ces gens dans les carosses ? Trop de questions se bousculaient dans son esprit. + +

Elles s’arrêtèrent face à une large rivière, qu’elles longèrent jusqu’à trouver un moyen simple de la traverser. Arrivant près de ce qui ressemblait à un gué, elle virent passer trois hommes, qui couraient eux aussi vers le @@ -2765,8 +3337,6 @@ for class="newline" />Silwë, qui s’avançait déjà dans l’eau, haussa les épaules.
— J’espère que non. Je ne pensais pas en croiser si tôt, tout de même... On va s’éloigner des sentiers humains, ça va aider je pense. - -

Elles traversèrent rapidement la rivière, puis marchèrent encore un moment, sans rien dire.
— Ça va, Aldariel ?

En attendant, elle avait repris contact avec Khil, qui était actuellement installé à la capitale. Il avait beaucoup ri en entendant son histoire. En même temps, il y avait de quoi... Elle sourit, puis quitta la petite cour + + intérieure où elle faisait pousser ses plantes pour pénétrer dans la boutique. Malgré l’heure tardive, quelqu’un venait d’y entrer.

Un soldat se tenait dans l’entrée de la boutique. Grand, musclé, vêtu @@ -2837,11 +3407,11 @@ class="newline" />— Sur quoi travaillaient ces magiciens, pour en venir au ça ? Enfin, aux mains... façon de parler. Juste par curiosité.
— Je ne suis pas chargé directement de l’enquête. Mais d’après ce que j’ai compris, l’un travaillait sur des créatures exotiques fortement liées à la - - magie. L’autre était un soigneur et métamorphe.
Elle fronça les sourcils. Elle ne s’intéressait pas vraiment aux différentes branches de la magie, mais elle connaissait les grands axes de travail des + + magiciens, et pourtant elle n’avait jamais entendu parler de métamorphose.
— Métamorphe ? Ça existe, ça ?
— Je ne sais pas, visiblement oui. @@ -2907,11 +3477,11 @@ n’arrivait pas totalement vie.

Il sortit de chez lui par la fenêtre. Tout était calme, dans la rue. Il glissa sans bruit au sol et se dirigea vers le centre-ville. Aller chercher un objet - - personnel de ces deux mages... et les remettre en place après. Quelle drôle d’idée ! Mais Samantha semblait savoir ce qu’elle faisait. Et puis, personne ne le saurait... + +

Il leva les yeux. Le bâtiment devant lui portait les traces fraîches du terrible incendie. Cet immeuble de trois étages, abritant plusieurs locataires, avait failli finir totalement en ruine. Au dernier étage, les fenêtres avaient @@ -2943,8 +3513,6 @@ ouvrag Samantha.

Samantha - -

— Alors ?
Elle s’avança dans la petite pièce, où l’attendaient Farl et Uhr avec impatience et inquiétude.

Elle se mit à regarder aux alentours, effrayée. Si elle se mettait à fouiller l’appartement, elle allait finir par le voir. Deux solutions : sortir et - - s’échapper tout de suite, ou... être totalement fou.
— Puis-je savoir ce que vous cherchez ici ?
Elle sursauta, et dirigea son regard lumineux dans sa direction. Il sortit de + + la chambre, et se posa devant elle, en tentant d’avoir l’air le plus calme possible. Ne pas dégainer ses poignards. Ne pas avoir l’air –trop– menaçant...
— Quoi ?
— Je veux bien tout vous expliquer, mais ne pensez-vous pas qu’on serait mieux ailleurs ? On pourrait finir par nous voir ou nous entendre... - -

La magicienne le regarda en fronçant les sourcils. Elle ne semblait pas tout à fait sûre de pouvoir lui faire confiance, ce qui était compréhensible en fait... Lui non plus, à vrai dire. Elle finit par reprendre la parole.
— Je vois tout compétences.
Elle recula pour le laisser passer.
— Je vous en prie. - -

Il s’agenouilla devant la serrure, et sortit de sa tunique ses outils. Il avait déjà pratiqué ce genre de jeu, il y a longtemps, mais les réflexes revinrent rapidement. La serrure était complexe à crocheter, mais il y parvint au bout + + d’une minute. Au fond de ce qui ressemblait à un coffre d’acier, il y avait des rouleaux de papier et un large rubis monté sur un collier d’or. Elle eut un sourire en les saisissant.
Elle hocha la t class="newline" />— Moi aussi, un peu. Mais tu sais, il est très doué...
— Je sais, mais... il a mis moins de temps la première fois non ? Il n’a aucune raison d’être plus lent cette fois-ci... + +

À ces mots, il entendit, non sans un certain soulagement, quatre coups nets sur la porte d’entrée. La silhouette sombre et familière de Farl se profila. Il sursauta lorsqu’il s’aperçut qu’il n’était pas @@ -3158,11 +3726,11 @@ Chacun faisait ses miracles dans son coin, en gardant ses secrets.

Mais l’heure n’était pas à ce genre de querelle.
— Je suis une prêtresse. Je possède ce genre de pouvoir, sous certaines conditions, par exemple le fait d’avoir en main un objet appartenant à ma - - cible. C’est pourquoi Farl était sur place, il est allé prendre puis remettre ces objets.
La magicienne eut un mouvement de recul, et la considéra avec un mélange + + de surprise et de dégoût. Après un instant de silence, son visage se radoucit légèrement, et elle parut gênée.
— Excusez ma réaction. C’est idiot.
 : class="newline" />— Qu’est-ce que cela ?
— Les araknes sont des créatures aujourd’hui disparues. Des sortes d’araignées géantes... Ah, justement, les documents suivants en parlent ! - -

Les pages suivantes étaient visiblement des notes prises à ce sujet. Ces sortes d’araignées –elle eut un frisson à les imaginer, et elle remarqua que + + les trois autres ne semblaient pas très joyeux à cette évocation non plus– semblaient vivre originellement dans des grottes très sombres, ne sortant que lorsqu’elles n’y trouvaient pas assez à manger, et encore, @@ -3266,10 +3834,10 @@ une enqu faire appel à un prêtre.
Il n’avait rien à répondre qui puisse améliorer sa situation.
— Et aller fouiller dans des maisons sous scellés... Y récupérer des objets... - - Tu te rends compte ?
Il baissa les yeux. Le capitaine laissait échapper sa colère tout haut, + + comme souvent, mais il savait, pour l’avoir fréquenté, qu’il n’était pas un homme injuste. Une fois le calme revenu, il ne lui appliquerait pas une sanction disproportionnée. Sauf qu’objectivement, il savait @@ -3336,10 +3904,10 @@ consid un autre.

Elle marchait à côté de lui, un long bâton de marche à la main. Il lui avait taillé une branche qui lui servait non seulement de support pour - - avancer, mais aussi –potentiellement– de moyen de défense. Il avait été impressionné par son courage face aux deux bandits, et avait proposé de lui + + apprendre quelques techniques.

Il lui sourit alors qu’elle passait à côté de lui. Il sentait encore le coup qu’elle lui avait mis dans le côté droit. Heureusement qu’il n’avait pas @@ -3369,14 +3937,15 @@ arracha un cri de surprise et d’horreur. La cr araignée, noire, de la taille d’un gros chat. Les lumières rouges étaient ses yeux, qui brillaient dans les ombres de la forêt. Elle n’en avait vu que dans des livres jusque là, et rien que le dessin était déjà peu -rassurant...
+rassurant...

Zach

— Une arakne !
Zach avait dégainé son épée. Lorsque la créature se jeta sur lui, il fit un pas de côté, et d’un geste vif, planta son arme dans son corps. La bête roula au sol, recroquevillant ses longues pattes, alors qu’un liquide noir coulait de sa + + blessure. Rapidement, elle ne bougea plus et la lueur rouge de ses deux paires d’yeux s’éteignit. Assez étrangement, le sang noir coula de sa lame sans y laisser la moindre trace, comme s’il ne pouvait pas adhérer au @@ -3389,7 +3958,7 @@ ici, je n’en sais rien...
Du bout de son bâton, elle remua le cadavre de la bête, retenant un frisson d’horreur. Il remercia ses réflexes, sans lesquels... il ne préféra pas imaginer la suite.
— Elles attaquent rarement seules, il ne vaudrait mieux pas rester +class="newline" />— Elles attaquent rarement seules, il vaudrait mieux ne pas rester ici...
— Attention !
Deux autres créatures venaient de sortir du sous-bois. Il se plaça entre elles @@ -3412,6 +3981,8 @@ Et vite. M class="newline" />Zach regarda aux alentours, craignant de voir arriver une autre de ces horreurs, mais pour le moment, rien. Il s’adossa à un arbre et jeta un œil à sa jambe. + +

Sél

Une sorcière ! Il ne savait pas s’il devait hurler, ou s’enfuir en + + courant. De toutes façons, vue sa jambe, elle le rattraperait vite. Et à choisir, il préférait mourir de la main de Sélène que par un poison lent... @@ -3517,11 +4088,11 @@ s’ class="newline" />— Avant toute chose, tu vas boire ça.
Elle sortit un petit flacon de son sac.
— Un antipoison. Il met un peu de temps à faire effet, donc bois-le de - - suite.
Silwë obéit, tandis qu’elle cherchait dans son sac de quoi nettoyer la plaie. C’est alors qu’elle aperçut, dans l’obscurité, une lueur vive derrière les + + arbres, à une trentaine de mètres environ. D’autres araknes ? Ou pire encore ?
— Qu’est-ce que c’est que ça ?

Elle chercha à se dégager de sa prise sur son poignet blessé, mais il garda les doigts serrés. Il esquiva un nouveau coup de dague en se rapprochant d’elle. Il était de toutes façons un peu trop près pour utiliser + + convenablement son épée. Entourant ses épaules de son bras droit, il la souleva d’un coup de hanche et l’accompagna au sol. Sous le choc, le souffle coupé, la jeune femme lâcha sa dague. Maintenant fermement son poignet @@ -3590,11 +4161,11 @@ class="newline" />Le ton de la voix tout autant. Un regard rapide en arrière lui laissa entrevoir une silhouette délicate, vêtue de vert pâle, armée d’un arc tendu vers lui. - -

Silwë + +

Elle n’avait rien pu faire. Elle enrageait d’être ainsi blessée, et à la merci de son ennemi. Le brigand qui la maintenait au sol l’observait avec une fascination inquiétante. Son arme était posée à plat sur sa gorge, @@ -3765,8 +4336,8 @@ calme, apparut sous leurs yeux.
— Nous y voici. Il n’y a plus qu’à traverser. Tu sauras nager avec elle ?
C’était la voix de l’archère, qui s’était tournée vers lui. Il hocha la tête, -même si l’idée de se jeter à l’eau avec tout son équipement, et la jeune -femme inanimée ne l’enchentait guère.
— On n’est pas obligés de traverser tout de suite, proposa la guerrière. On peut la longer jusqu’à trouver un gué. Il y a peu de chances que cette rivière se transforme en torrent d’ici là, et rien ne nous empêche de nous jeter à @@ -4120,7 +4691,7 @@ class="ecti-1095">

La nuit allait bientôt s’achever, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit. C’était plutôt rassurant... Pas d’autre menace venant de la rivière. Pas de menace non plus de leurs compagnons d’infortune. La magicienne dormait -toujours, et à ses côté, Zach semblait s’être endormi. Il n’avait pas +toujours, et à ses côtés, Zach semblait s’être endormi. Il n’avait pas tenté de les attaquer, ou de les voler pendant leur sommeil... Elle se demandait s’il était vraiment un guide ou s’il était juste un brigand qui avait inventé cette histoire pour se couvrir. L’un n’empêchait pas @@ -5129,8 +5700,7 @@ pr genre.
Il désigna du doigt l’ouverture dans les arbres.
— Voilà la route, nous pourrons avancer plus rapidement. Ça tombe bien, le -soir tombe.
+soir tombe.

SélIl lui sourit, puis son sourire se figea soudain.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?
Il lâcha la bride de la jument, qui sursauta. Un groupe d’hommes armés -arrivait en courant dans leur direction, armés. Elle se retourna vivement, -deux autres arrivaient dans leur dos. Elle retint un cri.
— Place-toi derrière moi.
En un clin d’œil, il avait dégainé ses armes, et s’était placé en garde, surveillant les deux groupes s’approchant. Elle recula entre lui et la jument, @@ -5187,9 +5757,9 @@ un coutelas, abandonn s’en servir de toutes façons ?

Elle sentit soudain un bras saisir son épaule, et poussa un cri. Irdann, occupé par plusieurs adversaires à la fois, était trop loin d’elle pour +intervenir. L’homme approcha son épée de son visage, et elle se mit à -intervenir. L’homme approcha son épée de son visage, et elle se mit à trembler. Elle enrageait intérieurement de ne pas savoir se défendre comme Silwë ou Aldariel... Mais elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans essayer quelque chose. Elle posa son autre main contre sa poitrine, et @@ -5223,9 +5793,9 @@ et ne semblaient pas surveiller S leur menace principale.

Sauf un, qui s’était approché, et lui avait saisi le bras. Elle avait crié. Malgré son épuisement, il se remit à courir aussi vite que possible. Elle pâlit +et s’effondra, lentement. Ou était-ce le temps qui s’était ralenti pour -et s’effondra, lentement. Ou était-ce le temps qui s’était ralenti pour lui ?
— Sélène !
Il avait l’impression qu’il n’arriverait jamais jusqu’à elle. Dans le soir qui @@ -5259,9 +5829,9 @@ stress du combat, avec l’obscurit l’épuisement, aussi... Il ne tiendrait pas longtemps comme ça. Il aperçut d’autres silhouettes arriver au loin, en courant, de différentes directions. Il recula de quelques pas, jusqu’à un large tronc, à la fois +pour se donner quelques secondes de répit, et empêcher ses trois -pour se donner quelques secondes de répit, et empêcher ses trois adversaires –et les nouveaux– de le contourner. L’un sembla marquer un instant d’hésitation, en regardant dans la direction de Sélène. Il en profita pour s’en débarrasser, mais deux nouveaux adversaires le @@ -5295,9 +5865,9 @@ bataille.

À peine plus loin, Sélène tenait un coutelas ensanglanté à la main. Elle semblait effrayée, mais sa prise sur son arme était ferme et décidée. Zach était à ses côtés, épée et couteau tirés, scrutant l’obscurité d’un air +inquiet. Plusieurs hommes gisaient à leurs pieds. À quelques pas de -inquiet. Plusieurs hommes gisaient à leurs pieds. À quelques pas de là, sa jument Kahrafe piétinait sur place. Un brigand était couché en travers de la selle, la poitrine transpercée d’une flèche. Avait-il cherché à s’enfuir ? Il aperçut alors d’autres hommes au sol, le corps @@ -5327,11 +5897,13 @@ cherch Zach ou de Silwë, la surprise et un arc aux flèches pointues avaient très bien fait l’affaire.

Ses compagnons s’approchèrent, méfiants. Le jeune paladin la regardait -avec une expression mêmant suprise, crainte et admiration. L’aurait-il prise +avec une expression mêlant suprise, crainte et admiration. L’aurait-il prise pour une idiote sans défense ?
— Qu’est-ce que vous voulez de moi ?
C’était la voix de son prisonnier.
— Je connais bien les habitudes des gens comme toi. Normalement, vous + + ne prenez pas le risque de vous approcher si près des habitations. Pourquoi ?
L’homme tourna péniblement la tête vers Zach, qui venait de poser la @@ -5366,6 +5938,8 @@ sans demander son reste. class="ecti-1095">Irdann

— Oh, tu es blessé ?
Il faillit répondre que ce n’était rien, mais la douleur manqua de le faire + + trébucher. Il retint une grimace.
— On dirait.
— Assieds-toi, je vais regarder ça.
— Si c’est pour Sélène et Zach que tu t’inquiètes, rassure-toi, ils sont quelques pas derrière toi, et ils vont très bien.
Soulagé, il laissa la jeune elfe s’occuper de son genou. - -

Sélène + +

Était-ce la peur qu’elle avait ressentie, le soulagement lié à la fin du combat, ou une combinaison des deux ? Ils avaient regardé l’homme partir avec méfiance, et l’instant d’après –ou longtemps après ?–, elle s’était @@ -5440,6 +6014,8 @@ class="newline" />— Ne sois pas b pis pour le code d’honneur.
Il soupira, et finit par accepter l’aide de Zach pour monter sur le dos de sa jument. + +

— Où va-t-on, une fois sortis ?
— Il y a une auberge dans le village où on arrive. Vous pourrez y louer une chambre sans problème, si on ne vous l’offre pas directement, vu votre rang @@ -5473,8 +6049,6 @@ class="newline" />— Tes parents sont ouverts sur la question des autres ra class="newline" />Il lui sourit. Est-ce qu’il était content, lui aussi, de l’accompagner encore un peu ?
— Bah, si ce n’était pas le cas, ils n’auraient pas décidé de m’adopter, avec - - ma tête d’elfe.
Devant la tête suprise du paladin, il s’expliqua.
— Il semble que j’aie du sang d’elfe. Je n’en ai pas la certitude, puisqu’on @@ -5513,6 +6087,8 @@ personnalit nom.
— Oui...
Ah. Ce n’était peut-être pas le genre de phrase qui allait le mettre de bonne + + humeur. Elle soupira.
— Je délire peut-être, je suis épuisée. J’étais juste inquiète. J’ai une princesse à protéger, je te rappelle.

La porte s’ouvrit une nouvelle fois. La silhouette familière de Zach se découpa dans la lumière, ainsi qu’une autre, plus massive.
— Entrez, messires. Soyez les bienvenus dans notre humble demeure. Mon -nom est [ToDo!], je suis le père de Zach.
L’homme s’avança vers eux, et s’inclina.
— Si vous me le permettez, seigneur, je vais m’occuper de votre cheval.
Irdann lui tendit la bride de la jument, et s’appuya sur Zach venu l’aider. Celui-ci lui fit un signe de tête. Hésitante, Sélène regarda ses compagnons, +puis se décida à entrer la première. -puis se décida à entrer la première.

Une petite femme ronde, au visage jovial et aux cheveux roux et gris mélangés, l’accueillit d’une révérence un peu maladroite.
— Noble dame ! C’est un tel honneur de vous accueillir ici... J’espère que @@ -5585,15 +6161,15 @@ class="newline" />— Vous que c’était d’être traitée comme une princesse, et ce n’était pas une perte à son sens. Mais elle ne souhaitait pas vexer cette femme qui avait l’air de faire tous ces efforts de façon plutôt sincère –ça, +par contre, ça lui changeait des cours des châteaux. À l’instant où -par contre, ça lui changeait des cours des châteaux. À l’instant où Irdann fit de même à côté d’elle, Aldariel et Silwë entrèrent à leur tour.

La femme du bûcheron n’avait probablement jamais vu un elfe de sa vie, alors deux en une fois, ça faisait beaucoup. Elle resta clouée quelques instants, dévisageant les deux jeunes femmes d’un air incrédule. -Pourtant, Sélène trouvait qu’elle n’étaient pas si différentes que ça des +Pourtant, Sélène trouvait qu’elles n’étaient pas si différentes que ça des humaines. Le teint pâle, par exemple, était peut-être naturel chez les elfes sylvains, mais de nombreuses jeunes femmes nobles cherchaient à l’obtenir, avec plus ou moins de succès. Tout comme la silhouette @@ -5611,7 +6187,7 @@ groupe, et ils commenc

Après tout ce temps dans la forêt à manger du pain dur, de la viande et du fromage séchés, parfois améliorés de quelques trouvailles, cette simple soupe chaude de légumes dans laquelle flottaient quelques morceaux de -viande était un régal. La mère de Zach, du nom de [ToDo!], sembla ravie de +viande était un régal. La mère de Zach, du nom de Beolie, sembla ravie de constater qu’ils mangeaient avec appétit tout ce qu’elle leur servait. Zach fit un bref résumé de leur traversée, expliquant leur rencontre avec les deux elfes, puis celle du paladin, et enfin l’attaque des brigands près du village. @@ -5621,14 +6197,11 @@ class="newline" />— Excusez notre curiosit elfes. Que faites-vous dans la région ?
— Nous nous rendons au château du duc De Vane. Il organise un grand tournoi de tir à l’arc, et j’ai été conviée à y participer. Silwë est mon garde - - du corps.
[ToDo!] se pencha pour observer Silwë, assise à côté de Zach, de -l’autre côté. Il considéra un instant son air frêle, puis son regard se -porta sur Aldariel, en face d’elle. Il ouvrit la bouche pour faire une -remarque, mais son fils lui envoya un coup de coude pour le faire -taire.
Yzar se pencha pour observer Silwë, assise à côté de Zach, de l’autre côté. Il +considéra un instant son air frêle, puis son regard se porta sur Aldariel, en +face d’elle. Il ouvrit la bouche pour faire une remarque, mais son fils lui +envoya un coup de coude pour le faire taire.
— Crois-moi, tu n’as pas envie d’être du mauvais côté de son épée.
Leurs deux hôtes regardèrent un instant la jeune elfe se resservir, avec un respect mêlé de crainte dans les yeux. Ah, ce qu’elle aimerait inspirer un tel @@ -5657,10 +6230,10 @@ un regard g fou rire.

Mais c’était probablement le seul « incident » qu’il pourrait déplorer. Il y avait pire. Par contre, au moment d’aller se coucher, ses parents avaient - - rappelé que la petite chaumière ne comportait que deux chambres. Ils avaient insisté pour que les deux « nobles » prennent la meilleure des deux, + + la leur, proposant aux trois autres la chambre qui hébergeait autrefois leurs enfants. Eux-mêmes dormiraient dans une paillasse au grenier. Il aurait bien suggéré un autre arrangement, mais il doutait fort que ses parents le @@ -5694,8 +6267,6 @@ sur les elfes. Mais il savait bien qu’elles ne se contenteraient pas de ces esquives maladroites. Les quatre yeux bleus qui le fixaient dans l’obscurité lui donnaient l’impression de le clouer au mur derrière lui. Il abdiqua. - -

Il finit d’ôter sa tunique et s’allongea, préférant regarder le plafond.
— Quand j’étais adolescent, j’avais pas mal de succès auprès des filles, c’est vrai. Le petit air d’elfe marchait plutôt bien auprès de certaines... Donc, @@ -5731,8 +6302,6 @@ class="newline" />Et il fallait qu’elle parle du paladin, l rétorquer que ce n’était pas la peine de retourner le couteau dans la plaie, quand il sentit, à la façon dont Aldariel lâcha son épaule, que la remarque ne lui était pas destinée. Mais alors pas du tout. - -
— Oh, plutôt bien. Rien de crucial n’a été touché, je suis sûre qu’il se remettra très vite.
Elle r class="newline" />— Biologiquement compatibles, oui. Ça ne prouve pas grand chose pour le reste. Tu as dit toi même que tu ne savais rien d’eux, non ?
Il devait admettre que la contre-attaque tenait plutôt bien la route. De plus, +il risquait de se laisser entraîner sur un terrain plutôt glissant. Il lui restait -il risquait de se laisser entraîner sur un terrain plutôt glissant. Il lui restait une botte secrète. À son tour, il pointa son doigt dans sa direction, venant effleurer le sien en souriant. Il lui chuchota.
— Pourtant, j’ai bien l’impression que Silwë, elle, ne s’arrête pas à ce genre @@ -5805,8 +6374,6 @@ class="newline" />— Les pauvres. D class="newline" />Elle fit quelques pas dans la pièce, puis son sourire se figea.
— Ah. Il y a un petit problème technique. Il n’y a qu’un lit.
— Effectivement. En même temps, c’est assez logique, c’est leur - - chambre...
— Tu crois qu’ils pensent qu’on...
Il haussa les épaules. Il n’avait pas tellement envie de décevoir leurs hôtes et @@ -5841,9 +6408,9 @@ heureuse que cela de le voir arriver. Quelle relation l’unissait éloquents...

Il avait beau avoir quitté assez tôt le palais de son père et l’ambiance des cours, il connaissait assez bien la façon les mariages étaient conclus. Il +s’agissait bien souvent d’un enjeu complexe d’alliances entre seigneurs et de -s’agissait bien souvent d’un enjeu complexe d’alliances entre seigneurs et de cessions de terres, quand il ne s’agissait pas de guerres, toujours est-il qu’on ne laissait pas beaucoup de choix aux jeunes nobles. Bien sûr, on essayait généralement de faire en sorte qu’ils s’apprécient au moins un @@ -5878,8 +6445,6 @@ class="newline" />— class="newline" />— Je me moque, mais sérieusement, nous aurions dû insister pour qu’ils restent avec nous au moins jusqu’à la sortie de la forêt.
— Peut-être... et peut-être pas en fait. En arrivant un peu après, ils ont pu - - bénéficier d’un effet de surprise...
Pour quelqu’un qui n’avait connu que le confort des châteaux, elle avait une sacré tête froide. Elle n’avait pas l’air trop choquée par tout ce qui s’était @@ -5918,6 +6483,8 @@ class="newline" />— Je trouve dommage qu’il soit n capable comme les autres.
Elle l’entendit soupirer avant de reprendre.
— Tu m’aurais dit ça il y a plusieurs années, effectivement j’aurais trouvé + + ça indécent, pas naturel, dangereux, inconvenant, et je ne sais quoi encore... J’ai été élevé dans un château selon les traditions séculaires que tu connais aussi bien que moi. Puis dans un temple, où le poids des rituels étaient bien @@ -5975,7 +6542,7 @@ battue de la for n’était pas de trop. Elle se prépara rapidement, et se hâta de rejoindre les éclats de voix qu’elle entendait du rez-de-chaussée.

Installés autour de la grande table, en train d’avaler un petit déjeuner -solide, se trouvaient Silwë, Irdann et [ToDo!]. Celle-ci était en train de +solide, se trouvaient Silwë, Irdann et Beolie. Celle-ci était en train de tendre un panier de victuailles à la guerrière, tout en l’abreuvant de recommandations.
— ... Il ne vaut mieux pas chercher à aller dans les villages d’ici. Je vous ai @@ -5983,10 +6550,12 @@ donc pris des provisions, cela devrait vous suffire pour la suite de votre voyage. Restez à la campagne, voire dans la forêt, c’est même encore mieux.
— Les elfes sont craints, par ici ? intervint Aldariel.
[ToDo!] redressa la tête vers la nouvelle arrivante, et secoua la tête, tout en +class="newline" />Beolie redressa la tête vers la nouvelle arrivante, et secoua la tête, tout en lui préparant une assiette.
— Ça dépend des gens. Méfiez-vous des hommes surtout...
Elle s’interrompit pour déposer l’assiette généreusement garnie devant elle, + + puis jeta un œil à Irdann, assis à côté d’elle.
— J’ai toute confiance en vous, messire paladin, et quant à Zach, je râle, mais c’est un brave garçon. Mais ceux que vous pourrez croiser ne sont pas @@ -5996,7 +6565,7 @@ class="newline" />— Merci de vos conseils. Mais rassurez-vous, nous ne som non plus. Tenez, voici pour les provisions.
Elle lui tendit une petite pile de pièces.

C’est à cet instant que Sélène entra, coupant court au début de -protestation de principe de la part de [ToDo!].
— Bien le bonjour, dame Sélène. Avez-vous bien dormi ?
— Très bien, je vous remercie. Zach n’est pas là ? Il dort encore peut-être ?
— Nous allons nous mettre en route dès que possible, n’est-ce pas Sélène ?
Apercevant le regard de la jeune dame, Irdann s’empressa de compléter. — -... Mais il vaudrait mieux attendre le retour de Zach et de [ToDo!], pour -savoir à quoi s’en tenir.
Sélène hocha la tête, et Aldariel ne put retenir un léger sourire.

Irdann

Irdann et Sélène avaient traversé le village, tous les deux sur Kahrafe. Leur passage avait d’ailleurs suscité quelques regards curieux et admiratifs. +Avec l’écho de l’attaque de brigands, la veille au soir -Avec l’écho de l’attaque de brigands, la veille au soir