X-Git-Url: https://git.immae.eu/?a=blobdiff_plain;f=aventuriers.html;h=33484b286323b6e488240c583b74fc1e782d1e09;hb=c4a7ad7d08dd52abe33797cb69926d851e76b1d5;hp=f608319c7d8ce8bbbd95380da7d6b6628cfbdcc1;hpb=8dbf6fbbc08c9d0a61702c50e6475c9b491fcfbb;p=perso%2FDenise%2Faventuriers.git diff --git a/aventuriers.html b/aventuriers.html index f608319..33484b2 100644 --- a/aventuriers.html +++ b/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -37,14 +37,14 @@ manches et lac longs étaient soigneusement attachés en deux nattes, entrelacées de rubans.

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les -araignées, ni même les rats qu’on y trouvait parfois ; et Sélène était ravie -de s’en débarrasser pour quelques heures. Les greniers du château n’avaient -pas été rangés ou nettoyés depuis des générations, et on y trouvait de tout, +araignées, ni les rats qu’on y trouvait parfois ; et Sélène était ravie de s’en +débarrasser pour quelques heures. Les greniers du château n’avaient pas été +rangés ou nettoyés depuis des générations, et on y trouvait de tout, vieilles -vieilles armes, tableaux, ustensiles divers, ... tout ce qui n’avait pas été -considéré comme ayant suffisamment de valeur pour être stocké dans la -salle du trésor. +armes, tableaux, ustensiles divers, ... tout ce qui n’avait pas été considéré +comme ayant suffisamment de valeur pour être stocké dans la salle du +trésor.

Et il y avait des livres. Des tas de livres, oubliés et délaissés. Comment pouvaient-ils ignorer ainsi leur valeur ? Son père était assez occupé avec les affaires du fief dont il était le seigneur. Ses @@ -502,21 +502,19 @@ chemin, l’un des soldats l’interrogea&nbs class="newline" />— Dis-moi, mon garçon, nous cherchons quelqu’un pour nous guider à travers la forêt, demain. Sais-tu si quelqu’un peut le faire ?

Il réfléchit quelques instants.
— Il n’y a personne qui fasse ce métier en ville. En revanche, beaucoup de -jeunes du village, dont mes frères et moi, connaissons très bien cette -forêt.
— Il n’y a pas de guide disponible. Mais Beaucoup de jeunes du village, +dont mes frères et moi, connaissons très bien cette forêt.
— Vous êtes les enfants du bûcheron, c’est ça ?
— Oui.
— Quel âge as-tu ?
— Seize ans.
— Tu me sembles assez grand pour cette tâche. Qu’en dis-tu ?

Zach se sentit flatté de cette confiance, et hésita presque à accepter. -Était-il à la hauteur ? Puis à la réflexion, il ne voyait pas d’autre guide +Était-il à la hauteur ? Puis à la réflexion, il ne voyait pas qui d’autre. Il +était, de ses frères, celui qui connaissait réellement le mieux la forêt, -possible. Il était, de ses frères, celui qui connaissait réellement le -mieux la forêt, puisqu’il y passait une bonne partie de son temps -libre.
— D’accord.

Aldariel @@ -549,10 +547,10 @@ alors que risquait-il ?
— Papa, n’es-tu pas toi-même un excellent archer ?
Il soupira.
— C’est vrai. Du moins, c’était vrai jusqu’à il n’y a pas si longtemps... - - J’allais même disputer des tournois chez les humains.
Chez les humains... On disait tant de choses des humains ! Elle ne savait + + même pas que son père y était déjà allé. Apercevant son air rêveur, son père interrompit ses pensées. Il valait mieux la concentrer sur le tir à l’arc plutôt que sur les humains, c’était nettement moins dangereux. — Soit. Je @@ -585,10 +583,10 @@ concurrentes. la large ouverture du toit, au centre de la salle. Elle portait, pour la première fois, la tenue des grandes prêtresses. Sa robe était longue, d’un rouge vif, sans manches, aux larges bordures dorées, et mettait très bien - - –peut-être un peu trop ?– en valeur sa féminité. Elle portait un large collier d’or couvrant jusque ses épaules, ainsi que plusieurs bracelets, + + aux poignets, bras et chevilles. Elle était fière de tout ce chemin accompli.

Le prêtre avait terminé son incantation, et s’écarta en se tournant vers @@ -621,9 +619,9 @@ son c pratique, la damoiselle ayant tout de même besoin de sortir de temps en temps, il avait pu entr’apercevoir, à plusieurs reprises, une silhouette de petite taille, couverte de la tête aux pieds d’un long manteau bleu marine +richement orné. -richement orné.

— Hé, gamin !
Sortant de sa rêverie, il tourna la tête vers le soldat, qui lui adressa un grand sourire.
— Nous allons parfois livrer du bois par l que ce chemin est inondé...
Le cocher, à côté de lui, lui donna un coup de coude.
— Tu sais que dans la région, il y a des gens qui en font leur boulot ?
— Oui. Dans mon village, il y a le vieux Tom. Enfin, il y avait, il était un -peu trop âgé pour ça.
— Dans mon village, il y a le vieux Tom. Enfin, il y avait, parce que cela +fait longtemps qu’il est un peu trop âgé pour ça.
Il lui fit un clin d’œil.
— Tu devrais aller le voir, et y réfléchir. Tu y serais meilleur que bûcheron, à mon avis.

Uhr +

Prisonnier ! Il était légèrement blessé, mais surtout enchaîné, et -

Prisonnier ! Il était légèrement blessé, mais surtout enchaîné, et humilié. Sa tribu venait de subir une attaque surprise d’un clan ennemi, et ils n’avaient rien pu faire. Ceux qui n’étaient pas morts au combat avait été fait prisonniers, pour être revendus comme esclaves. Lui et ses comparses @@ -683,19 +681,19 @@ permettait d’ pensaient-ils briser sa volonté rapidement –il était plus jeune et moins costaud que beaucoup de ses compagnons–, et dans ce cas tant pis pour eux. -

Le cinquième jour, l’expédition rejoignit camp nettement plus +

Le cinquième jour, l’expédition rejoignit un camp nettement plus important. Il avait du mal à compter, mais il semblait y avoir plus d’ennemis qu’il n’avait de doigts et de doigts de pieds. Peut-être autant qu’il y avait de doigts et de doigts de pieds sur tous les membres de son clan. Il -entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi Kourll », le +entr’aperçut même celui que ses ennemis appelaient le « roi Kourhk », le chef de ce grand clan barbare.

Leur petit groupe rejoignit d’autres prisonniers, enchaînés eux aussi, dans un grand enclos. Ils étaient encore mieux gardés que pendant le trajet, et il se découragea un peu. Comment avait-il une chance de s’enfuir à présent ? Soudain il sentit une vive douleur dans son pied gauche, et se +retint de hurler. D’abord parce qu’un barbare, ça ne crie pas de douleur, et -retint de hurler. D’abord parce qu’un barbare, ça ne crie pas de douleur, et ensuite parce que ce n’était pas la peine d’attirer des coups de fouet ou de bâton en plus.

Une fois seul, il observa l’objet qui était rentré dans son pied nu. Il @@ -716,10 +714,10 @@ ainsi qu’un assortiment de poisons et antidotes. Il v fonctionnement de chaque accessoire, ainsi que des fourreaux de poignet, qui lui permettaient de dégainer aussi vite que sa pensée. Il était prêt. -

Devant lui, s’étendait le campement du roi Kourll. Combien étaient-ils ? -Plusieurs centaines probablement. Certes, comme lui avait expliqué son -maître, ce n’était pas si inquiétant aux yeux du pays, mais si le -problème pouvait être réglé plus simplement qu’en envoyant une +

Devant lui, s’étendait le campement du roi Kourhk. Combien +étaient-ils ? Plusieurs centaines probablement. Certes, comme lui avait +expliqué son maître, ce n’était pas si inquiétant aux yeux du pays, mais si +le problème pouvait être réglé plus simplement qu’en envoyant une armée...

Il passa les quelques heures avant la nuit complète à observer les allées et venues des barbares. Il observa notamment dans un coin, un enclos ou @@ -729,9 +727,9 @@ besoin.

Il parvint à deviner que les quatre tentes au centre du campement, visiblement bien gardées, devaient abriter des chefs ou sous-chefs de clan. Mais il n’était pas tout à fait sûr de l’endroit où se trouvait leur roi. Il lui +faudrait encore observer la situation, ou les tuer tous, ce qui compliquerait -faudrait encore observer la situation, ou les tuer tous, ce qui compliquerait nettement la tâche.

Alors que le jour diminuait encore, il distingua, parmi les prisonniers, un jeune homme plus calme, plus posé. Au lieu de se débattre ou de s’effondrer @@ -750,7 +748,7 @@ sa libert Quand il en aurait les moyens. De plus, s’il n’était plus attaché au sol, ses mains étaient toujours liées, et ses mouvements étaient donc limités. -

Cachant le maillon ouvert, il attendit que le garde soit relevé et que le +

Cachant le maillon ouvert, il attendit que la garde soit relevée et que le calme soit revenu. Puis, tenant le reste de la chaîne dans ses mains pour éviter de faire du bruit, et profitant d’un instant où la lune se cachait derrière un nuage complice, il escalada doucement la palissade. Le garde @@ -765,9 +763,9 @@ sur le garde, lui trancha la gorge tout en l’emp l’accompagna au sol, le posant doucement en position assise contre la balustrade. Tout s’était passé en très peu de temps, et pas le moindre bruit n’avait filtré. Uhr était impressionné, et effrayé aussi. Ami ou +ennemi ? -ennemi ?

La silhouette lui fit signe de ne pas faire de bruit, et lui désigna le petit bois. S’il restait sur place, il serait repéré à un moment où à un autre. Il n’avait donc pas grand chose à perdre à suivre le mystérieux inconnu. Il se @@ -777,7 +775,7 @@ class="newline" />— Qui es-tu  class="newline" />— Je suis Uhr, un guerrier du clan Bhasthon. Nous avons tous été tués ou fait prisonniers. J’ai réussi à me libérer. Et toi, qui es-tu ?
Il montra à la silhouette, toujours aussi sombre, ses chaînes.
— Mon nom est Farl. Je suis envoyé pour assassiner le roi Kourll. Je +class="newline" />— Mon nom est Farl. Je suis envoyé pour assassiner le roi Kourhk. Je suppose que tu aimerais te venger, non ? Peut-être pouvons-nous nous entraider ?
Uhr se demanda un instant comment un homme aussi petit et frêle pouvait @@ -836,8 +834,6 @@ poing, mais pour tuer rapidement, class="newline" />— Tu as raison. L’homme que je viens de tuer, il avait une épée, je crois. Cela te conviendrait ?
— Oui. D’ailleurs, il faudra se dépêcher avant qu’ils ne voient qu’il est mort. - - Les gardes changent de temps en temps.
Il hocha la tête, et ils se levèrent. Le barbare lui tendit sa main. Il la serra, et ils se sourirent. @@ -872,9 +868,9 @@ doigt un tas d’objets divers. On y trouvait notamment les affaires du roi.

Il hocha la tête, et se saisit d’une belle épée, ornée de quelques pierres. Si d’habitude il trouvait ces fioritures inutiles, il devait admettre que l’arme +était d’excellente facture et les coups sur la lame montraient qu’elle avait -était d’excellente facture et les coups sur la lame montraient qu’elle avait servi plus d’une fois. Il la glissa dans sa ceinture. Il y avait aussi des bijoux, avec des motifs divers et des formes variées. Des trophées de guerre, probablement. Chez les barbares, quand un bijou n’était pas une preuve @@ -907,9 +903,9 @@ soulagement. le suivre. Il fallait faire vite avant que tout le campement ne soit en ébullition.

Ils croisèrent soudain cinq barbares, l’épée à la main, visiblement alertés +par les cris. Il n’eut aucun mal à disparaître dans l’ombre d’une tente, mais -par les cris. Il n’eut aucun mal à disparaître dans l’ombre d’une tente, mais pas Uhr, à qui ils adressèrent un regard inquisiteur. Il hésita quelques instants à le laisser et à filer vers les prisonniers, mais c’était le laisser courir à sa perte, et eut des remords. Même s’il était armé, il était tout de même @@ -943,9 +939,9 @@ de l’enclos et l’aper de le voir, mais comprenant rapidement qui était à l’origine de l’échappée des esclaves, il se rua sur lui. Farl esquiva habilement les coups violents et extrêmement rapides, bien qu’heureusement imprécis que le barbare +engagea contre lui, mais dut reculer contre la palissade. Il savait manier ses -engagea contre lui, mais dut reculer contre la palissade. Il savait manier ses dagues courtes à la perfection, mais contre un adversaire alerte et avec une telle allonge, le combat était plus complexe. Il devait escalader cette barrière et trouver un abri rapidement pour pouvoir sortir une arme de @@ -1013,9 +1009,9 @@ avait trouv depuis les bateaux qui arrivaient par la rivière. C’était peu, mais assez pour se payer une chambre modeste et se débrouiller. Il avait ensuite appris, sur le tas mais avec une certaine facilité, à lire, écrire et +compter. Son employeur, pensant avoir affaire à un idiot, avait tenté -compter. Son employeur, pensant avoir affaire à un idiot, avait tenté de l’arnaquer sur sa paie, en vain évidemment. Depuis, il avait fait d’autres petits boulots, demandant généralement beaucoup de bras et peu de réflexion, le dernier en date étant celui d’un videur de @@ -1049,8 +1045,6 @@ class="newline" />— Vraiment ? class="newline" />— Oui, je m’y plaisais... Mais...
— Le fait de tuer te gène ?
— Plutôt celui de tuer froidement, sans envie, de n’être qu’une lame bien - - payée.
Son ami réfléchit un moment avant de répondre.
— Tu sais, en tant que soldat de la garde, je vais me poser un jour ou @@ -1085,9 +1079,9 @@ crainte et respect de la d soumise. Dehors, il les voyait rire et pleurer, s’aimer et se détester, bref, être humains. Sans compter qu’il n’avait jamais vu la capitale, qui était très différente du château du duc son père, au moins dans ses souvenirs +d’enfant. -d’enfant.

La rue qu’il suivait était si animée, malgré l’heure très matinale, qu’il regrettait de voir la distance le séparant du poste de garde diminuer. Allons, il aurait d’autres occasions de voir la ville, se dit-il. Il avait rendez-vous avec @@ -1121,8 +1115,6 @@ modalit class="newline" />Irdann secoua la tête.
— C’est très simple. Je ne demande pas d’argent en échange de mon enseignement. En revanche, pendant toute cette durée, les élèves sont - - soldats de la garde de la ville. Ce service rendu est aussi formateur pour vous, car on y apprend beaucoup de choses. Cela vous convient ?
Irdann hocha la tête et retint un sourire. Voilà qui allait changer de la vie @@ -1157,10 +1149,10 @@ les diff beaucoup venaient de loin, et avaient prévu de repartir après avoir suivi son enseignement. Il se demandait si lui y resterait toute sa vie... - -

Ses pensées furent interrompues par l’entrée d’un jeune homme, l’air un peu timide. Il portait une tenue de prêtre, ou ce qui y ressemblait, et avait + + sous le bras son uniforme de garde. Comme lui, il sembla estimer la pièce, puis désigna le lit à côté du sien.
— Celui-ci est libre ?
Il hocha la t class="newline" />— En effet, c’est assez éloigné !
— Et si différent ! Là bas, on ne croise jamais de nains ou d’elfes par exemple. Je te laisse imaginer la suprise que j’ai eue en en croisant dans les - - rues...
— J’imagine, oui. Sais-tu qu’il y en a à la garde ?
— J’ai entendu parler d’un elfe qui arrive dans quelques jours...
centaines, voire peut-être des milliers, de maisons faites de pierre et de bois, construites à même le sol. Entre ces maisons, des rues pavées de pierre, et bien peu d’arbres... Et il y avait tant d’humains ! D’accord, c’était idiot, - - elle s’attendait à en voir ; mais ici, il n’était même pas possible de les éviter, tellement ils étaient nombreux, dans la rue, aux fenêtres des + + maisons, dans des boutiques qui étalaient leurs produits... Ils les observaient, elle et l’archer qui l’accompagnait, d’un air curieux. Elle se rapprocha de lui, un peu inquiète. Ce qu’on disait sur les humains n’était @@ -1270,6 +1260,8 @@ b class="newline" />— Comment les raisonner ?
— Crois-moi, j’ai essayé, mais les gens de ce pays croient peu à la raison. En revanche, ils croient volontiers aux légendes et aux histoires. Ce qu’il me + + faut, c’est une légende. Et un héros pour m’enlever.
— Un héros ?
— Je sais que tu peux y arriver. Sois ce héros, ou trouve-le. Je compte sur @@ -1302,10 +1294,10 @@ vain. chambre. S’enfuir par elle-même, elle y avait pensé. Mais c’était difficile, les prêtres étant pour une bonne partie d’entre eux formés au combat. Elle avait appris le maniement de la dague, et ne quittait jamais la sienne – bien - - cachée sous sa robe. Mais que pouvait-elle faire face à des dizaines d’hommes armées d’épées ? Elle avait beaucoup réfléchi, et avait conclu + + qu’il lui fallait un héros. Quelqu’un qui parviendrait à pénétrer dans le temple, pour l’enlever. Et de façon suffisamment spectaculaire pour impressionner tout le monde, et dissuader les prêtres de partir à sa @@ -1338,10 +1330,10 @@ r de manier l’épée, et que le barbare musculeux était bien plus intelligent qu’il n’en avait l’air. Mais ce petit jeu d’apparences était à leur avantage, et ils n’hésitaient pas à jouer avec. - -

Ces patrouilles, lorsque tout se passait bien, étaient aussi l’occasion de discuter tranquillement tous les trois. Uhr avait noté qu’Irdann n’était pas + + dans son assiette depuis ce matin, mais n’avait pas osé aborder le sujet. Une fois la routine mise en place, et quelques banalités sur l’entraînement de la matinée échangées, ce fut finalement lui qui en @@ -1376,6 +1368,8 @@ ce soir, et leur demander si la d grande prêtresse du temple près de la ville en question. Ils doivent le savoir non ?
— Certes. Bon, le tour arrive à sa fin. À ce soir ! + +

Silwë @@ -1411,10 +1405,10 @@ class="newline" />Il prit une grande inspiration et se pencha vers l’avant la voix.
— D’abord, il nous faudra obtenir la complicité de la prêtresse, et donc se débrouiller pour lui parler d’une façon ou d’une autre. Ensuite, faire en - - sorte de compliquer au maximum la tâche du personnel du temple. Par exemple, les droguer pour les rendre un peu moins combattifs... Ce sera à la + + fois impressionnant et moins dangereux. Puis il faut organiser la fuite, de façon à ce qu’elle ait l’air la plus spectaculaire possible. Il y a bien sûr des détails à régler...
— En supposant je puisse me faire passer pour toi, effec règlerait le souci de l’immunité.
— En supposant que je réussisse à me faire passer pour la prêtresse, cela permettrait aussi de te remplacer... N’oublions pas que la bataille dans le - - temple ne sera pas simple, tu sera épuisé, et tu pourrais même être blessé !
— Comment peut-on se faire passer pour vous deux ? Je ne te ressemble @@ -1485,9 +1477,7 @@ class="newline" />Irdann, qui semblait un peu g class="newline" />— Tout de même, j’aurais quelques scrupules à te voir tuer tous ces gens du temple de Melna...
— C’est pour ça qu’on va essayer au maximum de les assommer, et de - - -s’enfuir rapidement. Pour ça, les droguer peut-être une solution.
— S’enfuir d’un temple endormi, ce n’est pas très héroïque, non ?
— Il faudra ajuster pour qu’ils soient juste assez sonnés pour être peu résistants. Mais les prêtres pourront quand même invoquer des @@ -1524,6 +1514,8 @@ poisons.
— Un assassin ?
— Mieux encore. Disons... un ménestrel. Je reviens, ne bougez pas.
Il se leva et se faufila dans la foule dense. Irdann et Silwë se regardèrent en + + haussant les sourcils.

Farl @@ -1556,10 +1548,10 @@ qui lui donnait cet effet-l en fait. L’autre compagnon était une petite elfe, aux yeux bleus et aux longs cheveux clairs, nommée Silwë. S’il ne connaissait pas la réputation de la garde et de maître Ernest, il se serait sérieusement demandé ce qu’elle y - - faisait. Ils lui sourirent et il s’assit à côté d’eux, pendant que Uhr lui détailla leur plan. + +

Les yeux ronds, il fixait les trois soldats à tour de rôle.
— Mais... c’est complètement insensé votre histoire.
Ils hochèrent la tête.
Ils opin Avait-il eu raison d’embarquer dans cette histoire ? Ils n’y gagneraient aucune gloire, puisqu’ils resteraient incognito... Peu d’argent, sauf s’ils volaient de l’or au temple... Juste une histoire folle... Il savait qu’il n’était - - pas des plus doués pour écrire de belles sagas épiques digne d’un grand troubadour, mais cette histoire le mériterait amplement. Peut-être + + pourrait-il se faire aider ?

Il ne savait quasiment rien des deux compagnons de Uhr... Que valaient-ils ? S’ils étaient élèves de maître Ernest, ils étaient probablement @@ -1629,10 +1621,10 @@ Oh, il n’ bleus et son air innocent –malgré l’uniforme de soldat– attirait les regards. Mais à voir sa réaction, peut-être serait-il le premier à obtenir une réponse positive... Enfin, le premier à sa connaissance, corrigea-t-il mentalement. Et - - depuis qu’elle était arrivée à la capitale. Après tout, qui sait ce qu’elle avait connu avant, chez les elfes sylvains ? + +

— Irdann ? On arrive au temple !
Il secoua la tête et sortit de sa rêverie. Le grand bâtiment s’étendait devant eux. Exactement comme dans son rêve... Il adressa un petit hochement de @@ -1667,6 +1659,8 @@ ne se pr
— Vous avez... préparé quelque chose ?
— Nous aimerions vous en parler plus longuement. Mon compagnon Farl ici + + présent peut s’introduire discrètement dans le temple, cette nuit. Où et quand peut-il vous trouver seule ?
Elle releva la tête, observant le dénommé Farl, surprise. Après un instant de @@ -1699,10 +1693,10 @@ class="newline" />— Non, rassurez-vous.
Elle jeta un regard aux alentours, comme pour vérifier que personne n’avait été alerté par son arrivée. Puis elle hocha la tête.
— Alors, qui êtes-vous ? Et qui vous accompagne ? Que prévoyez-vous de - - faire ?

Il commença ses explications. Samantha l’écouta attentivement, en + + l’interrompant de temps en temps pour poser une question pratique. À la fin, elle s’était assise, le regard dans le vide.
— C’est... insensé. J’étais presque résignée à renoncer à un enlèvement @@ -1736,10 +1730,10 @@ class="newline" />— M puissant. Vous le reconnaîtrez au pendentif brillant qu’il porte, insigne de son rang. D’ailleurs, puisque j’y pense...
Elle se leva et alla chercher, dans une jarre, un sac de toile, de taille - - moyenne, visiblement lourd.
— Je m’étais dit qu’un soldat apprenti-paladin ne roulait pas nécessairement + + sur l’or, alors peut-être que ça amortira vos frais.
Il ouvrit le sac qu’elle lui tendit. Il était rempli de pièces d’or.
— En effet... Pourquoi ne pas nous en avoir parlé plus tôt ?

À l’instant où il allait l’attraper, elle poussa un grand cri de terreur, et fit - - mine de s’évanouir dans ses bras.

Uhr + +

Au moment où la prêtresse tomba dans ses bras, il sentit immédiatement une douce chaleur l’envahir. Comme si le soleil réchauffait sa peau. Il eut même l’impression que celle-ci brillait de reflets d’or, mais peut-être était-ce @@ -1807,11 +1801,11 @@ class="newline" />Il sursauta presque. La jeune pr souriant.

Farl - -

Tapis à l’entrée de la forêt, dans une cachette soigneusement aménagée par leurs soins, Farl, Silwë et Irdann attendaient l’arrivée d’Uhr. Il vérifia une dernière fois ses artifices qui leur permettrait de faire l’« échange » + + efficacement, même si l’arrivée du brouillard divin simplifierait grandement ces opérations.

Irdann s’était vêtu, comme Uhr, d’un pagne et de bottes, et même s’il @@ -1843,11 +1837,11 @@ class="newline" />C’ class="newline" />— Allez vous mettre à l’abri et vous reposer. Je vais les suivre.

Irdann - -

La nuit était à peine tombée, mais la forêt était déjà très sombre, sans compter le brouillard. Heureusement que Silwë, devant lui, tenait les rênes et avait l’air de savoir à peu près où aller... Il tourna la + + tête. Les silhouettes des prêtres à cheval étaient lointaines, mais présentes.
— Nous avons une bonne avance, et ils nous suivent. Ils n’ont pas vu le @@ -1883,6 +1877,8 @@ broussailles.
— On va rejoindre le sentier qui mène au pont. Pas d’inquiétude pour la vitesse, ils seront aussi ralentis que nous, s’ils nous suivent. Si tu suis le sentier après le pont, tu débouches en dehors de la forêt, je ne sais plus + + trop ce qu’il y a mais tu devrais retrouver ton chemin sans trop de soucis.
— Hé, tu vas me laisser saboter ce pont et tu seras mieux pour galoper dans @@ -1915,11 +1911,11 @@ cheval au galop –m très vite. Avec le peu de vêtements qu’elle portait, elle se retrouvait couverte de coupures, de bleus et d’égratignures. Mais rien de grave, heureusement. - -

Elle n’avait que peu de temps. Aussi vite qu’elle le put, elle se glissa sous le pont et dégaina son épée, tout en essayant désespérément de reprendre son souffle. Les cordes qui le tenaient étaient certes vieilles, mais épaisses et + + de bonne qualité. Et en réalité, une épée, même bien affûtée, n’est pas le meilleur des outils pour trancher une corde humide sur laquelle a poussé de la mousse et du lierre. @@ -1945,13 +1941,323 @@ plus ou moins de succ class="newline" />— Prends de l’avance, et essaie de les rattraper ! cria l’un d’eux au chanceux qui les attendait de l’autre côté.
Le prêtre hocha la tête et se lança à la poursuite d’Irdann. +

Irdann +

Silwë avait réussi... Il n’avait pas vraiment vu ce qui s’était passé, mais +il avait entendu le bruit du pont se fracassant, et le son obsédant du galop +de ses poursuivants avaient cessé. Il avait maintenant mis une distance +suffisante avec eux. Il soupira, mit sa monture épuisée au pas, et +l’accompagna, pied à terre. Avaient-ils abandonné pour de bon ? Il valait +mieux continuer à s’éloigner. + + +

Il n’avait pas vraiment regardé où il allait, mais il était peut-être temps. +Il n’y avait plus de brouillard, et les arbres étaient suffisamment espacés +maintenant pour qu’il arrive à distinguer son chemin à la lumière de la lune. +À sa droite, s’élevait une haute falaise, interdisant toute sortie par là, mais +un vieux sentier la longeait. S’il s’éloignait encore un peu de la rivière, il +serait enfin invisible, à l’abri... +

Alors qu’il commençait un peu à se rassurer, le bruit d’un galop tant +redouté parvint à ses oreilles. Oh non. Ils ne laisseraient donc jamais +tomber ? Il soupira, se remit en selle –ou plutôt à cru– et repartit, malgré +les protestations de sa monture. Tournant la tête, il remarqua alors que son +poursuivant était seul. Pourquoi ? Il n’eut pas le temps de réfléchir à cette +question qu’il déboucha brusquement dans une clairière à l’extrémité +de laquelle se trouvait... la falaise. Il pouvait essayer de chercher +un chemin vers la gauche, mais ne risquait-il pas de tomber encore +sur un cul-de-sac ? Et son cheval était vraiment épuisé. Il allait +falloir trouver une autre solution. Une cachette, peut-être ? Ou bien +escalader la falaise ? Ça allait être compliqué avec un cheval... Il mit +mied à terre, et, plus par habitude qu’autre chose, dégaina son épée. +Combattre le prêtre ? Cette idée ne l’enchentait guère, mais avait-il le +choix ? Son regard tomba alors sur la robe aux bordures d’or de la +prêtresse, qui se reflétaient dans la lueur de la lune, et resta une seconde +figé, réfléchissant. Cela pouvait peut-être marcher... Il tourna la +tête. Le prêtre n’était pas tout près, son cheval devait être fatigué +lui aussi. Il avait tout juste le temps. Un sourire se dessina sur son +visage. +

Silwë +

Se cacher dans la forêt était-il un don vraiment spécifique aux elfes +sylvains ? Les cinq prêtres restants faisaient un tel bruit, en essayant de +faire traverser leurs montures réticentes, que ce n’était pas bien difficile. Et +même sans cela, une forêt n’était jamais silencieuse, de jour ou de nuit. +Ce n’était pas pourtant si compliqué de faire moins de bruit que +ça... +

— Dépêchez vous, il faut aller aider Odal ! ordonna l’un d’eux, qui semblait + + +visiblement en charge.
— Pas la peine de crier si fort, Feyne. Et je crois que mon cheval +boîte.
Le dénommé Feyne soupira. Un autre prêtre hocha sa tête encapuchonnée. +La pauvre bête était celle qui était tombée dans la rivière quand le +pont s’était effondrée. De plus, elle tremblait encore plus que les +autres.
— Alors venez m’aider à faire traverser celui-là ! Vite ! +

Se cacher était d’autant plus efficace qu’ils ne cherchaient personne en +particulier. Elle aurait presque pu passer à côté et leur demander l’heure +qu’ils n’auraient pas fait attention à elle. Elle prit une seconde pour +imaginer cette scène totalement absurde dans sa tête, et ramena ses +bras contre son corps. Elle commençait à avoir froid, dans la nuit, +avec sa tunique trempée collée contre son corps. Elle avait bougé +pour s’éloigner d’eux, mais ce n’était pas suffisant pour lui tenir +chaud... +

— Là bas, on dirait qu’il est de retour !
Un prêtre montrait du doigt la silhouette d’Odal, qui revenait au galop en +leur faisant un geste. Arrivé à une dizaine de mètres de ses compagnons, +celui-ci désigna du doigt la direction d’où il revenait.
— Ils se sont arrêtés dans une clairière, au pied de la falaise. La prêtresse +est seule, je pense qu’il y a un piège...
Silwë fronça les sourcils. Cette voix sonnait étrange à ses oreilles. Et elle +n’était pas la seule à réagir comme ça. Brusquement, Feyne murmura +quelques mots et tendit un bras vers lui. +

Un éclair bleu d’une lueur aveuglante jaillit du ciel sombre, et se +dirigea droit vers Odal. Elle plaqua ses mains sur sa bouche pour +ne pas crier, et manqua de tomber de sa branche. Juste au dessus +de l’homme, l’éclair se sépara en deux, puis en quatre, et ainsi de +suite, et finit par contourner entièrement le prêtre et sa monture, +comme si une sphère invisible l’avait protégé. Il lui sembla que même +les insectes et animaux se turent pendant les quelques instants qui +suivirent. +

— Mais tu es fou, pourquoi tu as cherché à le foudroyer ? questionna un + + +des prêtres à côté de Feyne.
Celui-ci haussa les épaules.
— J’ai eu un doute... De toutes façons, il est immunisé, non ? Allez, en +route.
— Mais nous sommes deux à n’avoir pas pu faire traverser nos montures !
— Alors restez ici et soyez sur vos gardes ! +

Feyne et les deux autres qui avaient traversé enfourchèrent leurs chevaux +et se lancèrent à la suite dudit Odal. Silwë, toujours sur son arbre, les +regarda s’éloigner en réfléchissant. Il avait eu un doute sur son identité, au +point de tenter de le foudroyer... Puis elle reconcentra son attention sur les +deux prêtres restants, qui discutaient tout en attachant leurs chevaux à une +branche voisine.
— Il est fou, Feyne, ou quoi ?
— Bah, il a cru que c’était quelqu’un d’autre. Il a trop bu je te +dis.
— Parle pour toi, tu empestes le vin !
Le prêtre haussa les épaules.
— Toi aussi. Tiens, tu n’aurais pas une lampe ? Il fait de plus en plus +sombre, je n’aime pas ça...
L’autre fouilla ses poches.
— Non, par contre j’ai des allumettes. On peut allumer un petit +feu. +

Une petite flamme à la lueur aveuglante apparut bientôt au pied du +pont.
— Au moins, on voit quelque chose, maintenant ! dit l’un des prêtres avec +un sourire satisfait.
Silwë serra les dents. Non seulement, avec cette lumière, elle perdait son +avantage, mais en plus à cause du contraste, elle distinguait moins +bien les ombres alentours. Et en plus, ce petit feu, qui avait l’air de +l’appeler de sa chaleur douce, lui rappelait encore à quel point elle avait +froid.
— Et si quelqu’un arrive, nous le verrons arriver de loin, renchérit +l’autre.
— Tu crois qu’on craint quelque chose ?
Le prêtre haussa les épaules, et se leva, droit dans la direction de Silwë. + + +Celle-ci sentit son sang se glacer autant que ses doigts. Il ne pouvait tout de +même pas l’avoir vue, si ? Elle serra dans sa main la poignée de son épée. +S’il fallait en venir là... +

L’homme s’approcha de l’arbre dans lequel elle se tenait, sans lui jeter le +moindre regard. Il releva sa robe et se soulagea contre le tronc. Elle +laissa échapper un léger soupir de soulagement. Il revint ensuite vers +son compagnon. Celui-ci s’était assis et observait les environs, peu +rassuré.
— Tu crains vraiment que quelqu’un n’arrive ? lui demanda-t-il..
— Bah, si le barbare n’est plus dans la clairière... Tu ne veux pas aller jeter +un œil aux alentours ?
— Je suis peut-être assez sobre pour invoquer un enchantement de +détection, si ça peut te rassurer... +

Un enchantement de détection... Voilà autre chose. Ces enchantements +marchaient-ils même quand le prêtre était un peu ivre ? Détectaient-ils les +elfes ? Elle avala sa salive. Si oui, leur permettrait-ils de la localiser +précisément ? Quelle serait leur réaction s’ils tombaient sur une elfe +trempée et peu vêtue ? +

Farl +

Les suivre, les suivre... Plus facile à dire qu’à faire. Heureusement, même +s’il ne voyait pas très bien, le bruit que faisaient les prêtres à cheval +était facile à suivre. Il allait à pied, à moitié en courant, à moitié en +marchant, une monture aurait été bien évidemment hors de question. Les +prêtres n’avaient visiblement pas abandonné, il les entendait galoper +encore. Ivres, certes, mais c’est peut-être justement ça qui les avait fait +se lancer dans une poursuite en pleine nuit. À ce rythme, il ne les +rattraperait jamais, même en prenant des raccourcis à travers les +broussailles... +

Soudain, il entendit un grand fracas et des cris. Que se passait-il ? Il ne +pouvait s’empêcher de trembler pour Silwë et Irdann. Surtout Silwë, petite +et frêle... Il interrompit aussitôt ses pensées. Elle avait une épée, comme +Irdann, et les rares fois où il l’avait vue s’entraîner avec ses compagnons, +elle savait très bien s’en servir. À mesure qu’il se rapprochait, il lui sembla + + +que le bruit ne s’éloignait plus. Était-ce bon ou mauvais signe ? Il n’était +plus très loin lorsqu’il aperçut l’éclair illuminer le ciel d’une lueur +bleutée. Il frissonna. Ce n’était clairement pas bon signe. Il se mit à +courir. +

Une lueur était apparue, au loin. Il s’approcha avec précautions. C’était +un feu, et deux prêtres s’y affairaient. Leurs chevaux étaient attachés un +peu plus loin. Derrière eux se trouvait le pont sur la rivière, ou plutôt ce +qu’il en restait. Que s’était-il passé ? Et où étaient les autres prêtres, et ses +compagnons ? Il s’approcha encore, en essayant de ne pas faire de +bruit. +

Les prêtres n’avaient pas l’air particulièrement rassurés. L’un d’eux +s’était mis à genoux, et semblait prier. Il avança lentement, avec +précautions. En ville, c’était différent. Il n’y avait pas des branches et +feuilles par terre pour trahir ses pas, et puis l’invisibilité dans une cité +consistait, la plupart du temps, à être juste assez visible et audible pour que +personne n’ait envie de faire attention à lui. +

Soudain, le prêtre à genoux se redressa brusquement, dégainant son +épée de sa ceinture, paniqué.
— Quatre hommes !
— Quoi, sursauta l’autre. Il y a quatre hommes autour de nous ?
Farl se figea. Quatre hommes ? Comment avait-il vu les yeux fermés ? Et +où ?
— Euh non, quatre en nous comptant. Cela veut dire qu’il y en a deux qui +nous menaçent !
— Tu es sûr de toi ? Tu as bu. Si ça se trouve, tu as juste senti la présence +des chevaux.
Il haussa les épaules, hésitant.
— Je ne pense pas... Je n’ai jamais entendu dire que cet enchantement +pouvait faire ça... +

Un enchantement... Et deux hommes présents... Sauf si l’ivresse le faisait +« sentir » double, c’est qu’il y avait quelqu’un d’autre. Où ? Et qui ? En +tous cas, à la réaction des prêtres, ce n’était pas un de leurs amis... Reste à +savoir si c’était un des siens. +

Le petit feu de camp apportait un éclairage raisonnable, mais laissait + + +tout de même des zones d’ombre. Il sortit de sa tunique deux dards de +lancer, imprégnés d’un somnifère très puissant, et s’approcha encore. À +cette distance, il devrait pouvoir les toucher... s’avancer plus le ferait repérer +de toutes façons. Il prit une grande inspiration et lança les deux projectiles +aussi vite et précisément que possible. +

En l’espace de quelques secondes, les deux hommes s’étaient effondrés. Il +poussa un soupir de soulagement, et s’avança dans la lumière pour +récupérer ses armes. Personne aux alentours, parfait. Soudain, il entendit un +bruit dans son dos. +

C’était Silwë. Elle n’avait plus la robe rouge, mais une simple tunique +courte beige, sans manches, trempée comme ses cheveux. Des éraflures +couvraient son épaule et son bras droit. +

Silwë +

Farl s’était retourné brusquement, et elle ne put s’empêcher de noter +avec un léger frisson qu’il tenait dans ses mains deux couteaux à la lame +noire, qui étaient apparus encore plus vite qu’il n’avait bougé. Il resta figé +quelques instants, immobile, à la fixer.
— C’est moi...
Le son de sa voix sembla le réveiller. Il se redressa et désigna le feu et ce qui +restait du pont.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi es-tu trempée et... ?
— J’ai saboté le pont pour donner de l’avance à Irdann, coupa-t-elle. Je suis +restée cachée ici. Quelques prêtres ont malgré tout traversé, il a peut-être +besoin d’aide... Elle fit une pause, puis désigna les deux hommes +endormis.
— Merci, au fait.
Il esquissa un léger sourire, puis se figea en même temps qu’elle. Des +bruits de sabot... Ils échangèrent un regard, et sans avoir besoin +de se concerter, se jetèrent hors du sentier et s’aplatirent dans un +buisson. +

Les mystérieux sabots passèrent du galop au trot, puis au pas, et +s’arrêtèrent à une quinzaine de mètres du pont. Le bruit d’un cavalier +mettant pied à terre se fit entendre. Qui était-ce ? Elle se redressa + + +doucement, fit signe à Farl de ne pas bouger, et s’approcha. +

C’était un prêtre, qui s’avançait prudemment, en regardant aux +alentours, l’épée dégainée. Sa capuche était tombée, et elle le reconnut +immédiatement. +

Irdann +

— Irdann !
C’était la voix de Silwë. Soulagé, il la vit émerger des sous-bois, suivie +bientôt de Farl. Il poussa un soupir de soulagement.
— La déesse soit louée, vous êtes tous les deux vivants !
— Qu’est-ce que tu fais là ? Habillé en prêtre ? Qu’est-ce qui s’est passé +là-bas ? demanda-t-elle.
— Je vous expliquerai plus tard. C’est le moment de s’éclipser, ils ne vont +pas tarder à revenir.
Ils s’éloignèrent rapidement, en courant, se relayant sur le cheval. +

Une demi-heure de marche et de course plus tard, ils retrouvèrent +Uhr et la prêtresse. Ils avaient préparé les autres chevaux, rangé +soigneusement le camp et effacé au mieux leurs traces. Leur visage marqua +une certaine surprise en apercevant les tenues de Silwë et Irdann, +mais attendirent qu’ils soient tous les cinq à cheval pour poser leurs +questions. +

Il leur raconta alors qu’une fois au pied de la falaise, il avait laissé la +robe de la prêtresse attachée à une branche, et lorsque le prêtre s’était +avancé pour regarder ce qui se passait, il l’avait assommé et pris sa +tunique. Dans le noir, avec la capuche, les prêtres n’avaient pas fait +attention...
— L’un d’eux, si. Il a même essayé de te foudroyer, interrompit +Silwë.
— Oui. Heureusement, le fait d’avoir échoué l’a suffisamment convaincu...
— Et que s’est-il passé ensuite ?
— Je les ai laissés me distancer, prétextant que mon cheval était épuisé, ce +qui n’était pas tout à fait faux. Je me suis éloigné le plus possible +d’eux, et après être sûr qu’ils ne m’avaient pas suivi, j’ai fait le tour +pour aller voir ce que tu devenais... Les deux autres prêtres, ils sont + + +morts ?
— Non, je suis arrivé à ce moment là, et je les ai endormis, précisa +Farl.
— Et qu’est-ce que les prêtres ont trouvé, dans la fameuse clairière ? +demanda Uhr.
Irdann sourit.
— Oh, leur compagnon, assommé et avec la robe rouge et or sur la +tête...
Ses compagnons sourirent à leur tour. +

Samantha +

Elle avait un peu de mal à réaliser tout ce qui s’était passé ce +soir. Mais elle était libre, et ils étaient tous les cinq en route. Après +quelques heures de route, ils s’arrêtèrent enfin et s’installèrent dans une +maison isolée et en ruines, qu’ils avaient apparemment repérée à +l’aller. +

Quels étaient leurs noms, déjà ? Il y avait Uhr, le « barbare ». Un +soldat de la garde de la capitale, lui aussi, ami d’Irdann. Il s’était changé, et +s’il était toujours impressionnant, il avait l’air très différent. Il lui avait +expliqué qu’il avait effectivement des origines barbares, sans préciser plus. +Peut-être était-ce pour cela que son personnage était si réaliste ? Il y avait +bien sûr le jeune apprenti paladin, qui avait lui aussi revêtu des vêtements +plus discrets que ceux du prêtre, qui s’occupait pour le moment des chevaux +épuisés. Il y avait la jeune elfe, Silwë, elle aussi soldate, apparemment. Pour +le moment, elle se réchauffait de son bain forcé, enveloppée dans une +couverture. Et le dernier de ces quatre compagnons insolites, Farl. +Celui qui semblait être une sorte de voleur ou d’assassin secret. Ah +oui, il avait dit être ménestrel. Elle avait du mal à l’imaginer un +instrument autre que tranchant à la main. Pourtant, il était en train +de nettoyer certaines des plaies de la jeune elfe avec une certaine +délicatesse. Il n’avait pas mis la même attention pour celles d’Uhr, +d’ailleurs. +

— Je pense que le mieux est de dormir un peu, à présent. Nous sommes +assez loin de Touryre, non ?
Irdann était revenu s’asseoir près des autres, et avait pris une couverture. +Uhr hocha la tête.
— J’espère. Qu’en pensez-vous ? Samantha, c’est cela ?
— Je n’ai pas regardé, mais il me semble que nous avons parcouru une +bonne distance. Que comptez-vous faire à présent ?
Uhr sourit.
— Cela ne dépend pas que de moi. Que voulez-vous faire, vous ?
Elle haussa les épaules. Elle avait certes un peu réfléchi à la question, +mais ne se faisait pas tant d’illusions que cela sur la réussite de son +enlèvement.
— J’espérais me cacher quelque part pendant un moment, je pense que la +capitale est un bon endroit pour être discret, non ?
— En effet, et c’est là que nous rentrons.

[

- -

Sél— Un repas et une chambre pour la nuit ? Bien sûr. Ce sera prêt ce soir. Mais que fait donc une dame de votre rang seule dans ce modeste + + village ?
— À vrai dire... j’ai subi un léger contretemps. D’ailleurs, peut-être pouvez-vous me renseigner. Je cherche un moyen de traverser la forêt pour @@ -2005,6 +2313,8 @@ class="newline" />— Merci pour vos conseils, je vais r

Aller ou ne pas aller voir ce fameux guide ? Elle hésitait. Attendre quelques jours n’était pas mortel. Elle pouvait peut-être même faire parvenir une missive à ses parents pour les prévenir de son retard. D’un + + autre côté, le « jeune fille de votre rang » lui restait un peu en travers de la gorge. Elle avait l’habitude, à l’université de magie, d’être traitée comme les autres, et n’aimait pas, lorsqu’elle rentrait chez elle, redevenir une jeune @@ -2024,8 +2334,6 @@ class="newline" />— Je cherche un guide du nom de Zach. S’agit-il de class="newline" />— C’est moi.
L’homme était très différent de ceux qu’elle avait déjà fréquentés. En fait il était très différent de tous ceux qu’elle avait pu voir, qu’il s’agisse de nobles, - - de serviteurs, de collègues magiciens ou de paysans. Son air fin et élancé rappelait celui des elfes, mais sa barbe et ses oreilles le démentait. Il était vêtu d’une tunique en lin gris et usée, d’un pantalon de toile épaisse brune, @@ -2077,6 +2385,8 @@ voyageuse. L’air de d plus répandu chez les seigneurs que chez les dames, à qui on enseignait douceur et obéissance. Alors que sur son geste –certes à la fois ambigü et peu délicat de sa part– pour vérifier ses chaussures, la plupart des femmes + + qu’il avait croisé auraient – selon la situation – hurlé de peur, manqué de s’évanouir, ou gloussé ; elle avait plutôt donné l’impression de vouloir le transpercer d’une épée. Heureusement qu’elle n’en avait pas à ce moment @@ -2097,8 +2407,6 @@ son sac sans dire un mot, et ils se mirent en route. class="ecti-1095">Sélène - -

Sélène regrettait un peu d’avoir accepté de le suivre. Zach avait un rythme de marche très soutenu qu’il était difficile de suivre. De plus, elle se prenait chaque branche, fougère, buisson, racine, comme si la forêt entière @@ -2114,6 +2422,8 @@ regard. sérieusement souffrir, et que son souffle se faisait de plus en plus court, il décréta une pause. Elle se sentit à la fois soulagée et gênée. Faisait-il la pause exprès pour elle ? Certes, il était midi, mais peut-être qu’il ne + + s’arrêtait pas toujours, et mangeait en chemin.
— Comment vont vos pieds ?
— Ça va. Pourquoi ?
Zach

Il était évident que Sélène n’avait quasiment jamais mis les pieds dans une forêt. Elle trébuchait sur chaque branche, chaque racine, sursautait à chaque bruit. Pourtant, il ne l’avait pas entendue se plaindre de la journée, - - il évita donc quelques remarques amusées qui lui brûlaient les lèvres. Il remarqua aussi très rapidement qu’elle n’avait pas l’habitude de marcher tout court. Non seulement elle s’était mise à boiter, mais son souffle était de @@ -2151,6 +2459,8 @@ class="newline" />— Pas la peine de me le cacher, je vois bien que vous pas de mal à ça.
Elle fronça les sourcils. Il reprit plus doucement.
— Vous avez bien mérité un peu de repos. Tous les voyageurs à qui je fais + + traverser cette forêt ne suivent pas mon rythme comme vous sans se plaindre, croyez-moi.
Elle sembla hésiter, puis s’assit dos à un arbre, et posa son sac, laissant @@ -2187,6 +2497,8 @@ m

Elle regarda son guide, qui venait de réussir à allumer un feu. Il ne semblait pas se douter de ce qui s’était passé. Ouf, elle n’était passée pas loin de la catastrophe. La chaleur et la lumière lui rendirent un peu de + + forces, et plus encore le repas qu’il lui tendit, composé essentiellement de pain, de fromage et de lard.
— J’ai pu trouver quelques myrtilles pour le dessert. C’est toujours ça. @@ -2207,8 +2519,6 @@ s’endormit profond

Zach

Pendant les quelques minutes où il s’occupait du feu, de façon à - - s’assurer qu’il ne dégénère pas, il observa la jeune femme. Elle était épuisée. Peut-être avait-il été un peu rude avec elle ? Finalement, elle suivait à peu près son rythme, sans se plaindre, et sa compagnie n’était pas @@ -2223,6 +2533,8 @@ s’enroula dans sa propre couverture, de l’autre c son tour.

Le lendemain, il se réveilla de très bonne humeur. Habitué à dormir à même le sol, il avait passé une très bonne nuit. À la grimace que fit Sélène + + en se levant, il se rappela que ce n’était pas le cas de tout le monde. Si on y ajoutait les courbatures dues à l’effort qu’elle avait fourni la veille, le réveil était probablement beaucoup moins agréable pour elle. @@ -2242,8 +2554,6 @@ elle avait inattendue avec une araignée. Mais là... Dégainant d’un même geste son épée de sa ceinture et son couteau de sa botte, il se précipita vers le camp. - -

Sél

Elle était si concentrée qu’elle ne fit même pas attention à ce qu’ils lui dirent. L’un d’eux, celui à l’épée, s’avança. Elle pivota et plaça son arme si dérisoire dans sa direction. Ne pas le laisser + + s’approcher, coûte que coûte. Qu’avait-elle à perdre ? Ces deux brigands n’allaient pas se contentent du peu d’or qu’elle possédait de toutes façons... @@ -2281,8 +2593,6 @@ forces. Elle sentit un choc, entendit un bruit mat et un g class="newline" />— Hé, c’est moi !
Reconnaissant la voix, elle se retourna. Zach était là, sa main gauche posée sur ses côtes, son épée couverte de sang dans la main droite, et un couteau - - aussi sale glissé rapidement dans sa ceinture. Elle regarda alors autour d’elle. Les deux hommes gisaient à terre. Elle lâcha la branche, en tremblant. Il lui prit délicatement la main.
— Je connais un endroit o y sommes presque.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant un amas rocheux.
— C’est un peu escarpé, mais pas trop difficile. Ne lâche pas ma main, et + + n’hésite pas à t’accrocher de l’autre à la roche ou à la végétation.

L’ascension fut difficile, et tenait presque plus de l’escalade que de la marche. Elle devait se tenir sans cesse à la paroi qu’elle voyait de plus @@ -2317,8 +2629,6 @@ class="newline" />Ne pas regarder en bas. Ne pas regarder en bas. Tremblante, el prise qu’il lui avait désignée, et reposa ses pieds sur un rocher. Puis elle leva les yeux vers lui. Il lui adressa un sourire encourageant.
— C’est presque fini. - -

Quelques mètres plus loin, la paroi se fit carrément verticale et lisse. Zach désigna un buisson au dessus de sa tête.
— C’est ici. Par contre, tu vas devoir lâcher ma main quelques instants.
— Dans une petite grotte cach peu bas de plafond. Il n’y a que moi qui connaisse cet endroit.
— Comment peux-tu en être sûr ?
— Je l’ai découverte il y a quelques années, je l’utilise parfois pour stocker + + des choses. Jusqu’ici, hormis la nourriture, rien n’a jamais disparu. Mais en général, c’est simplement un lieu de bivouac plutôt confortable. Enfin, quand je suis seul.

Elle se rappela alors que si elle ne voyait rien, lui la distinguait parfaitement, du moins semblait-il. Avait-il suivi sa pensée sur son visage ? + + Voulait-il éloigner le sujet des « yeux de chat » ? Toujours est-il qu’il reprit la parole.
— Désolé, on fait mieux question confort. Mais au moins on est en sécurité @@ -2401,6 +2715,8 @@ c’est qu’elle faisait un excellent point d’observation. La for Une lueur, très lointaine, dans la direction opposée à leur trajet. Brigands ou voyageurs ? Rien d’inquiétant vue la distance de toutes façons. + +

Il revint vers le fond de la grotte, et ne put s’empêcher de remarquer que Sélène tremblait.
— Tu as toujours froid ?
Sélène - -

Zach sentait la transpiration et le cuir de son armure –qu’il n’avait même pas enlevée–, mais elle réalisa subitement qu’elle-même ne devait pas sentir bien meilleur. Elle ne l’aurait pas admis tout haut, mais elle était @@ -2440,6 +2754,8 @@ incapable de s’enfuir de cet endroit sans se rompre le cou. Il pouvait la garder prisonnière ici s’il le voulait. Que pourrait-elle faire, s’il décidait d’abuser de la situation ? Elle chassa cette idée. Il n’aurait pas attendu ce soir pour ça. + +

— Sélène ? Ça va ?
— Oui, oui...
Son visage n’était pas tourné vers elle. Il avait dû sentir son trouble aux @@ -2461,8 +2777,6 @@ Charmante femme, au teint p class="newline" />— Euh, attends... c’est ta sœur ?
Elle n’avait pas besoin de voir son visage pour savoir qu’elle venait de pointer du doigt quelque chose. La tension dans son corps était explicite. - -
— Oui...
Son ton de réponse semblait gêné. Lui, qu’elle avait toujours vu si assuré, si @@ -2477,6 +2791,8 @@ Au point o class="newline" />— J’ai été abandonné bébé, sur le pas d’une porte. Les gens qui vivaient là, des bûcherons, m’ont recueilli et élevé comme si j’étais le leur. Mais effectivement, j’admets qu’il n’y a pas vraiment d’air de + + famille.
Surprise, Sélène se tut quelques instants. Puis elle reprit, légèrement gênée à son tour.
— Tu ne veux peut-être pas en parler ?
— Non, non... En fait, je n’en sais pas plus que toi. Rapport à ce que je t’ai - - dit plus tôt. Je ne connais pas mes géniteurs. Et puis tu sais, d’où je viens, elfe, ce n’est pas vraiment un compliment.
— Je sais. Je ne disais pas ça pour me moquer, rassure-toi. Tu ne t’es @@ -2514,6 +2828,8 @@ class="newline" />— Comment tu ferais, toi, pour savoir— En fait, il y a plusieurs façons de voir dans le noir. Peux-tu me décrire exactement comment tu fais ?
— Je n’ai pas l’impression de voir différemment. En fait si je laisse mes yeux + + s’accoutumer à l’obscurité, je finis par voir très bien. J’ai même été très surpris de constater que j’étais le seul de ma fratrie à pouvoir faire ça, je croyais ça tout à fait naturel... J’ai l’impression que s’il n’y avait aucune @@ -2549,6 +2865,8 @@ de diff qui semblait venir du même coin que lui. Peut-être des lectures ? Ou... dans ce qu’elle n’avait pas dit ? Il avait voyagé avec beaucoup de gens, au cours de sa carrière ; certains étaient particulièrement virulents vis-à-vis des + + autres races humaines, d’autres n’en avaient rien à faire, d’autres les admiraient et les enviaient... Surtout les elfes, soi-disants plus beaux, plus agiles, plus sages, plus tout un tas de choses... Il se gardait en @@ -2571,8 +2889,6 @@ class="ecti-1095">

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Sélène mit un petit moment à savoir où elle était. La grotte était éclairée par la lumière du jour, qui filtrait largement à travers le buisson masquant son entrée. Elle pouvait enfin voir à quoi - - ressemblait cette fameuse cachette. Elle était plus petite que ce qu’elle s’était imaginé : allongée sur le lit de bruyère, elle touchait le mur froid de sa main droite alors que l’entrée n’était qu’à quelques mètres à sa @@ -2587,6 +2903,8 @@ la force qu’il avait eue lorsqu’il fallait la hisser la veille au so Un demi-elfe ? Possible... Il y en avait quelques-uns à l’université de magie, mais elle n’avait pas forcément eu le loisir de les voir à demi-nus. + +

Elle réalisa soudainement que ce n’était peut-être pas très convenable de l’observer ainsi, d’autant plus qu’il ignorait probablement qu’elle était éveillée. Détournant le regard, elle se leva.
— Fais voir 

Zach

Sélène s’approcha, s’accroupit près de lui, et lui saisit le bras. Elle - - examina la coupure d’un air critique. Certes, ce n’était pas un coup si anodin... Même s’il avait déjà connu pire. Et la blessure était en bonne voie de cicatrisation.
 ? D’où tenait-elle tout ce savoir ? Quelles autres surprises l’attendait avec cette étrange voyageuse ? Il réalisa alors qu’il s’était mis à la tutoyer depuis - - la veille au soir. Elle aussi. S’en était-elle rendu compte ? Ça n’avait pas eu l’air de la choquer...

@@ -2695,6 +3009,8 @@ class="newline" />— Laisse-moi terminer. Je ne veux pas que tu y ailles se cherché le compagnon idéal pour te protéger.
Aldariel leva les yeux au ciel. Si son père savait qu’elle n’était plus aussi innocente qu’elle n’en avait l’air... Enfin bon, s’il fallait supporter un garde + + ou deux pour avoir un peu de liberté, ça pourrait peut-être le faire. Et puis il pourrait être sympathique, voire... plus ?
— Je te présente Silwë, une guerrière qui nous revient de chez les @@ -2730,6 +3046,8 @@ professeur particulier de tir la fois déterminée et douée, mais aussi simple et sans complexes. Qu’en était-il en réalité ? Que serait le trajet avec elle ? Allait-elle devoir jouer les serviteurs en même temps que de garde du corps ? Elle n’était + + certainement pas très douée pour la première des tâches, en tous cas. Et savait-elle se défendre un minimum, ou allait-elle devoir la protéger à chaque pas ? En tous cas, elle avait eu l’air vraiment heureuse de @@ -2750,8 +3068,6 @@ class="newline" />— D’abord nous allons sortir de la for nous y serons. Après il nous faut traverser cette région des humains. Trois ou quatre jours. C’est proche de la capitale humaine, où on trouve de tout, et les gens y sont assez ouverts d’esprit, et plutôt accueillants. Attends-toi à - - des regards curieux, ils ne voient pas des elfes tous les jours non plus.
— On ne verra pas la capitale ?
 ?— Comment dort-on chez les humains ?
— Nous irons dans des auberges.
— Cela veut dire qu’on va aussi manger de la nourriture des humains ? + + C’est bon ?
— C’est différent, mais très bon aussi. Ne vous inquiétez pas pour ça. Elle se retourna vers la carte.
— Qu’est-ce qu’on fera— Cela ne veut pas dire qu’ils vont nous attaquer, en principe, ils respecteront ta couronne de princesse et ton rôle d’ambassadrice. Mais on n’y sera pas forcément très bien vues. Au pire, on évitera les villages, et - - c’est tout.
— Et le duc, ça ne le gène pas ?
— D’après votre père, non, mais il a du mal à convaincre ses pairs. Il espère @@ -2804,6 +3120,8 @@ Elle ajusta protégeaient contre les coups, gardaient les articulations à chaud, et fournissait un morceau de sangle en cas de besoin. Là encore, c’était un souvenir pratique de chez les humains. Puis elle vérifia le contenu de + + son sac. Tout était bon. Sauf peut-être de quoi se soigner en cas de problèmes. D’accord, il n’y aurait probablement pas de problèmes. Mais...
— Appelle-moi par mon prénom, et dis-moi tu. S’il-te-plaît.
Silwë se redressa, suprise et soulagée en même temps.
— D’accord. - -

Aldariel

Aldariel examinait la chambre avec intérêt. Une petite pièce, avec deux @@ -2841,6 +3157,8 @@ d’une semelle. Les gens les avaient regard et elles s’étaient dirigées vers l’auberge. Le repas qui y avait été servi –une soupe de légumes et de lard, avec du pain des humains– avait été une nouvelle surprise. Sa compagne l’avait dévoré avec appétit, mais + + elle-même avait eu un peu de mal avec ces nouveaux goûts et odeurs. Il paraît qu’on s’y faisait rapidement... Difficile à croire, mais elle verrait bien. @@ -2875,6 +3193,8 @@ class="newline" />Elle l’entendit soupirer.
— Déjà parce que nous sommes différents. Pour certains, avoir des oreilles pointues ou pas de barbe, ça suffit. Ensuite, je crois que certains nous envient. Ils nous trouvent plus beaux, plus intelligents, plus + + agiles. D’autres voient plutôt que nous sommes plus frêles, moins forts physiquement, que nous vivons dans les arbres, et nous voient comme des animaux sauvages. Il y a peut-être souvent un mélange des @@ -2896,8 +3216,6 @@ avoir aupr class="newline" />— Forcément, vu comme ça...
— Cela dit, ne t’inquiète pas trop, ça ne veut pas dire qu’on est en danger chez les humains. Je crois te l’avoir déjà dit, mais même s’ils ne - - nous aiment pas, ils nous respectent en général. Que ce soit à cause de nos armes, ou de crainte de créer des ennuis diplomatiques, ou simplement parce qu’ils n’ont pas envie de s’en mêler. Donc pas @@ -2913,6 +3231,8 @@ class="ecti-1095">

La forêt, enfin ! Elle avait beau être habituée à vivre chez les humains, elle appréciait être au calme en forêt. Aldariel semblait elle aussi de nouveau à son aise, bien qu’elle se soit accoutumée très rapidement. Elle + + avait même mangé avec appétit la nourriture humaine de la taverne de ce matin. Mais ne plus sentir tous ces regards curieux, plus ou moins bienveillants, était reposant. De plus, la compagnie d’Aldariel était @@ -2933,8 +3253,6 @@ qui semblaient chercher restait qu’un garde pour défendre le second, d’où elle vit apparaître une tête effrayée, et fermer précipitamment le panneau de bois qui servait de fenêtre. Le soldat se défendait vaillamment contre trois brigands, mais - - difficilement.

Aldariel n’était plus à côté d’elle. Elle avait lestement escaladé un arbre, et préparait déjà une flèche pour son arc. Avant de viser, hésitante, elle lui @@ -2949,6 +3267,8 @@ retrouvant subitement face qui ne dura que le temps nécessaire pour recevoir une épée dans la poitrine. Elle enjamba son corps, et avança jusqu’à être au bord du sentier. Le brigand restant, le plus fort des trois, avait acculé le + + garde jusque contre la porte du carosse, et lui avait porté un coup violent au bras droit, lui faisant lâcher son épée. Parant les coups qu’il pouvait avec son écu, le garde, en très mauvaise posture, vit @@ -2983,6 +3303,8 @@ Elles avaient failli laissé quelques flèches... y feraient-ils attention ? Et qui étaient ces gens dans les carosses ? Trop de questions se bousculaient dans son esprit. + +

Elles s’arrêtèrent face à une large rivière, qu’elles longèrent jusqu’à trouver un moyen simple de la traverser. Arrivant près de ce qui ressemblait à un gué, elle virent passer trois hommes, qui couraient eux aussi vers le @@ -3004,8 +3326,6 @@ prendre la menace au s prit une grande inspiration, ajusta sa cible et lâcha les doigts. Il s’effondra à ses pieds, la poitrine transpercée d’une flèche. Silwë était restée en garde à ses côtés et n’avait pas bougé. Les deux autres brigands se regardèrent, et - - s’éloignèrent rapidement.

— Bien joué, Alda.
Son amie était aller rechercher sa flèche dans le corps étendu par terre, puis @@ -3039,8 +3359,6 @@ satisfait.

Elle posa le pot par terre et se redressa en soupirant. Connaître les grands enchantements de la déesse et les utiliser pour être fleuriste, c’était un peu triste, c’est vrai. Elle avait hâte de pouvoir à nouveau endosser le - - rôle de prêtresse, et de quitter sa petite routine, mais pour cela il fallait qu’on ait cessé de la chercher. En attendant, travailler ses enchantements n’était pas inutile. @@ -3055,6 +3373,8 @@ Touryre.

En attendant, elle avait repris contact avec Khil, qui était actuellement installé à la capitale. Il avait beaucoup ri en entendant son histoire. En même temps, il y avait de quoi... Elle sourit, puis quitta la petite cour + + intérieure où elle faisait pousser ses plantes pour pénétrer dans la boutique. Malgré l’heure tardive, quelqu’un venait d’y entrer.

Un soldat se tenait dans l’entrée de la boutique. Grand, musclé, vêtu @@ -3090,6 +3410,8 @@ compris, l’un travaillait sur des cr magie. L’autre était un soigneur et métamorphe.
Elle fronça les sourcils. Elle ne s’intéressait pas vraiment aux différentes branches de la magie, mais elle connaissait les grands axes de travail des + + magiciens, et pourtant elle n’avait jamais entendu parler de métamorphose.
— Métamorphe ? Ça existe, ça ?
— Je ne sais pas, visiblement oui. @@ -3144,8 +3466,6 @@ class="newline" />— Tu crois que Farl aimerait s’en m class="newline" />— Bah, c’est un plan douteux. Bien sûr qu’il aimerait s’en mêler.

Farl - -

Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas revêtu les vêtements sombres d’un assassin. Depuis qu’il avait décidé de changer de voie, il n’avait joué à ce jeu là qu’à deux ou à trois occasions. Avait-il perdu la main ? Dès qu’il @@ -3160,6 +3480,8 @@ sans bruit au sol et se dirigea vers le centre-ville. Aller chercher un objet personnel de ces deux mages... et les remettre en place après. Quelle drôle d’idée ! Mais Samantha semblait savoir ce qu’elle faisait. Et puis, personne ne le saurait... + +

Il leva les yeux. Le bâtiment devant lui portait les traces fraîches du terrible incendie. Cet immeuble de trois étages, abritant plusieurs locataires, avait failli finir totalement en ruine. Au dernier étage, les fenêtres avaient @@ -3180,8 +3502,6 @@ trouver mieux, et puis c’ abîmé. Samantha lui avait dit qu’elle se débrouillerait même dans ce cas.

Le second bâtiment qu’il devait visiter, la demeure du mage Septim, - - était un immeuble à quelques rues de là, dans une zone un peu plus aisée. Il semblait avoir plus de moyens. Fort heureusement, il n’était pas plus surveillé, et la fenêtre ne lui résista pas plus longtemps que les panneaux de @@ -3217,8 +3537,6 @@ en leur expliquant ce qu’on a fait...
Farl se leva et ramassa les objets.
— D’ailleurs, je vais aller les remettre vite fait. Il ne faudrait pas qu’on s’aperçoive qu’ils ont disparu... On ne sait jamais. Je vous laisse débattre - - pendant ce temps.

Il ouvrit la porte et la silhouette sombre disparut dans la nuit. Elle regarda Uhr.
 ? Allait-il le voir, l’entendre, ou le détecter d’une façon quelconque ? - -

La silhouette, qu’il finit par identifier comme celle d’une femme, passa devant la porte derrière laquelle il se tenait et s’avança droit vers un pan de mur. Elle semblait l’examiner avec précautions, et fit briller ses @@ -3268,6 +3584,8 @@ l’appartement, elle allait finir par le voir. Deux solutions— Puis-je savoir ce que vous cherchez ici ?
Elle sursauta, et dirigea son regard lumineux dans sa direction. Il sortit de + + la chambre, et se posa devant elle, en tentant d’avoir l’air le plus calme possible. Ne pas dégainer ses poignards. Ne pas avoir l’air –trop– menaçant...
Elle fron class="newline" />— N’aurait-il pas protégé magiquement cette cachette ?
Elle secoua la tête.
— J’en doute. Je ne peux pas vérifier, il y a trop de distorsions magiques - - dans ce lieu, avec ce qui s’y est passé. Mais le connaissant, il aurait préféré une méthode plus classique. Si de nombreux mages savent s’en sortir face à un glyphe de protection magique, peu d’entre eux savent forcer une serrure, @@ -3340,6 +3656,8 @@ class="newline" />— Je vous en prie.

Il s’agenouilla devant la serrure, et sortit de sa tunique ses outils. Il avait déjà pratiqué ce genre de jeu, il y a longtemps, mais les réflexes revinrent rapidement. La serrure était complexe à crocheter, mais il y parvint au bout + + d’une minute. Au fond de ce qui ressemblait à un coffre d’acier, il y avait des rouleaux de papier et un large rubis monté sur un collier d’or. Elle eut un sourire en les saisissant.

Uhr

Mais que faisait Farl ? Il aurait dû être rentré depuis un moment déjà. @@ -3377,6 +3693,8 @@ class="newline" />Elle hocha la t class="newline" />— Moi aussi, un peu. Mais tu sais, il est très doué...
— Je sais, mais... il a mis moins de temps la première fois non ? Il n’a aucune raison d’être plus lent cette fois-ci... + +

À ces mots, il entendit, non sans un certain soulagement, quatre coups nets sur la porte d’entrée. La silhouette sombre et familière de Farl se profila. Il sursauta lorsqu’il s’aperçut qu’il n’était pas @@ -3399,8 +3717,6 @@ class="newline" />Elle fit une pause, et d étouffant un sanglot. Il préféra ne pas relever, et prit la parole.
— Comme vous pouvez le constater, vous aviez hélas raison.
— Comment pouvez-vous être sûr que Septim est vivant ? - -

Samantha

Elle hésita quelques instants. Non seulement elle n’avait révélé à @@ -3413,6 +3729,8 @@ conditions, par exemple le fait d’avoir en main un objet appartenant cible. C’est pourquoi Farl était sur place, il est allé prendre puis remettre ces objets.
La magicienne eut un mouvement de recul, et la considéra avec un mélange + + de surprise et de dégoût. Après un instant de silence, son visage se radoucit légèrement, et elle parut gênée.
— Excusez ma réaction. C’est idiot.
Elle leur montra la lettre, où on pouvait lire la description d’un insecte de la taille d’un gros chien. Mais lorsque le garde avait voulu la nettoyer pour @@ -3449,6 +3765,8 @@ class="newline" />— Les araknes sont des cr d’araignées géantes... Ah, justement, les documents suivants en parlent !

Les pages suivantes étaient visiblement des notes prises à ce sujet. Ces sortes d’araignées –elle eut un frisson à les imaginer, et elle remarqua que + + les trois autres ne semblaient pas très joyeux à cette évocation non plus– semblaient vivre originellement dans des grottes très sombres, ne sortant que lorsqu’elles n’y trouvaient pas assez à manger, et encore, @@ -3472,8 +3790,6 @@ les d train de les réintroduire au cœur de cette forêt. Et secrètement.
— Mais, interrompit Uhr, il faut trouver quel est son intérêt là-dedans. Il, ou elle, ou eux, ne ferait pas ça pour le plaisir de voir réapparaître une - - pauvre créature disparue.
— N’y a-t-il pas un moyen de les contrôler d’une façon ou d’une autre ? proposa Samantha.
Uhr class="newline" />— J’espère que tu es conscient de ce que tu as fait. De ce que vous avez fait.
Il ne répondit pas, très mal à l’aise. La magicienne leur avait dit qu’elle irait - - le voir pour leur raconter l’histoire, et prendre leur défense, mais à quel point l’avait-elle fait ? Et même si elle avait fait de son mieux, ce n’était pas elle qui était seule dans le bureau de Mazrok, ce n’était pas elle qui @@ -3522,6 +3836,8 @@ class="newline" />Il n’avait rien class="newline" />— Et aller fouiller dans des maisons sous scellés... Y récupérer des objets... Tu te rends compte ?
Il baissa les yeux. Le capitaine laissait échapper sa colère tout haut, + + comme souvent, mais il savait, pour l’avoir fréquenté, qu’il n’était pas un homme injuste. Une fois le calme revenu, il ne lui appliquerait pas une sanction disproportionnée. Sauf qu’objectivement, il savait @@ -3579,8 +3895,6 @@ src="aventuriers7x.png" alt="[

Zach - -

Deux jours s’étaient écoulés depuis leur mésaventure. Deux jours qui avaient été plutôt calmes. En s’éloignant encore des sentiers, ils n’avaient pas recroisé de brigands, même si la forêt y était plus dense encore. Sélène @@ -3592,6 +3906,8 @@ un autre. avait taillé une branche qui lui servait non seulement de support pour avancer, mais aussi –potentiellement– de moyen de défense. Il avait été impressionné par son courage face aux deux bandits, et avait proposé de lui + + apprendre quelques techniques.

Il lui sourit alors qu’elle passait à côté de lui. Il sentait encore le coup qu’elle lui avait mis dans le côté droit. Heureusement qu’il n’avait pas @@ -3617,8 +3933,6 @@ class="newline" />— Zach ! Der class="newline" />Il pivota instantanément en entendant le ton de sa voix.
— Qu’est-ce que c’est que...
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Ce qui surgit des buissons lui - - arracha un cri de surprise et d’horreur. La créature ressemblait à une araignée, noire, de la taille d’un gros chat. Les lumières rouges étaient ses yeux, qui brillaient dans les ombres de la forêt. Elle n’en avait vu @@ -3630,6 +3944,8 @@ class="ecti-1095">Zach class="newline" />Zach avait dégainé son épée. Lorsque la créature se jeta sur lui, il fit un pas de côté, et d’un geste vif, planta son arme dans son corps. La bête roula au sol, recroquevillant ses longues pattes, alors qu’un liquide noir coulait de sa + + blessure. Rapidement, elle ne bougea plus et la lueur rouge de ses deux paires d’yeux s’éteignit. Assez étrangement, le sang noir coula de sa lame sans y laisser la moindre trace, comme s’il ne pouvait pas adhérer au @@ -3653,8 +3969,6 @@ y resta. D’un geste ample, il d –au moins, elles n’étaient pas très résistantes– et chercha du regard la deuxième. Une douleur extrêmement vive le saisit dans la cuisse droite. L’arakne venait d’y planter ses mandibules. - -

Avant qu’il n’ait le temps de la frapper de son couteau, Sélène se précipita, et au lieu d’utiliser son bâton contre la créature, elle lui déversa le contenu de sa gourde. À sa grande surprise, la bête lâcha prise et fit un @@ -3667,6 +3981,8 @@ Et vite. M class="newline" />Zach regarda aux alentours, craignant de voir arriver une autre de ces horreurs, mais pour le moment, rien. Il s’adossa à un arbre et jeta un œil à sa jambe. + +

Sél

Une sorcière ! Il ne savait pas s’il devait hurler, ou s’enfuir en + + courant. De toutes façons, vue sa jambe, elle le rattraperait vite. Et à choisir, il préférait mourir de la main de Sélène que par un poison lent... @@ -3726,8 +4044,6 @@ devaient-ils forc sauver la vie ? Qu’avait-elle fait de mal ? Une troisième petite voix, mais criant plus fort que les autres, lui proposait de ne rien dire, et de la serrer dans ses bras. Les trois consciences finirent par se mettre d’accord sur le fait - - que, s’il voulait éviter de tomber sous son charme, c’était déjà bien trop tard.

— Merci.
— Sil !
L’épée avait si bien traversé la bête que son corps s’était enfoncé jusqu’à la - - garde, et que ses mandibules s’étaient plantées profondément dans son poignet. S’asseyant à ses côtés, et tout en surveillant les environs, Aldariel commença par dégager avec précaution les pinces de l’arakne. Son @@ -3777,6 +4091,8 @@ class="newline" />— Un antipoison. Il met un peu de temps suite.
Silwë obéit, tandis qu’elle cherchait dans son sac de quoi nettoyer la plaie. C’est alors qu’elle aperçut, dans l’obscurité, une lueur vive derrière les + + arbres, à une trentaine de mètres environ. D’autres araknes ? Ou pire encore ?
— Qu’est-ce que c’est que ça ?

À sa grande surprise, l’adversaire lâcha son arme en laissant échapper un léger gémissement de douleur. L’avant-bras qu’il maintenait était couvert de sang. Il constata alors que celui qu’il avait pris, au vu de @@ -3813,6 +4127,8 @@ pas.

Elle chercha à se dégager de sa prise sur son poignet blessé, mais il garda les doigts serrés. Il esquiva un nouveau coup de dague en se rapprochant d’elle. Il était de toutes façons un peu trop près pour utiliser + + convenablement son épée. Entourant ses épaules de son bras droit, il la souleva d’un coup de hanche et l’accompagna au sol. Sous le choc, le souffle coupé, la jeune femme lâcha sa dague. Maintenant fermement son poignet @@ -3848,6 +4164,8 @@ lui.

Silwë + +

Elle n’avait rien pu faire. Elle enrageait d’être ainsi blessée, et à la merci de son ennemi. Le brigand qui la maintenait au sol l’observait avec une fascination inquiétante. Son arme était posée à plat sur sa gorge, @@ -3881,6 +4199,8 @@ l’homme avait pris une expression m C’est alors qu’elle remarqua des lueurs rouges, dans l’obscurité, derrière la magicienne. Elle essaya de crier, mais avec le poids qui écrasait sa poitrine, seuls quelques mots en sortirent. + +

Zach

Il sentit un mouvement venant de l’elfe qu’il tenait toujours plaquée au @@ -3906,8 +4226,6 @@ contr l’avait laissée– et la dirigea de toute la force de sa volonté vers la bête, qui ne fut bientôt plus qu’un petit tas de cendres à l’odeur désagréable. - -

Elle tourna son regard vers les trois combattants. Zach avait lâché sa prisonnière, et se tenait debout, l’épée à la main. L’archère armait une nouvelle flèche, en observant les environs, tandis que l’autre elfe, blessée, se @@ -3920,6 +4238,8 @@ hoch guerrière elfe. Elle hésita quelques instants.

— D’autres araknes !
C’était la voix de l’archère, montrant d’un signe de tête un nouveau groupe + + de créatures. Sélène cessa de se poser la question. S’ils devaient combattre ces horreurs, ils allaient avoir besoin d’un bras supplémentaire. Au sens propre... Elle ramassa l’épée et courut vers la jeune elfe, toujours au sol, @@ -3942,8 +4262,6 @@ combattre... entre elle et l’homme, et bondir, l’épée à la main, sur les créatures. Son avant-bras était intact. D’un coup de taille, elle trancha littéralement en deux une des araknes qui arrivait sur elle, et fit de même sur la - - seconde, d’un retour rapide de lame. De l’autre côté, elle vit la jeune magicienne préparer une petite boule de feu, qu’elle dirigea avec précision sur une autre créature. Voir ces renforts arriver lui redonna @@ -3956,6 +4274,8 @@ ma t class="newline" />C’était la voix, affaiblie de la magicienne. Aldariel se tourna vers elle. Elle était très pâle, des gouttes de sueur coulaient de son front, et elle tremblait. Son compagnon l’avait déjà attrapée par les épaules pour la + + soutenir.
— Sélène, tu vas bien ?
Sans répondre, la jeune femme s’effondra dans ses bras.
 ?

Il repensa à la bataille qu’ils venaient de mener. L’archère n’avait pas raté une seule fois sa cible, même si elle n’était pas toujours dans la meilleure des postures pour toucher les créatures. Quand à la guerrière... + + Était-ce la rage d’être restée passive pendant toute une partie de l’action, blessée ? Le contrecoup de la douleur ? L’efficacité meurtrière qu’elle avait mise en œuvre, une fois guérie, était à la fois rassurante et inquiétante. @@ -4048,8 +4370,6 @@ une trentaine de m du regard, puis se jeter un regard entendu. Lentement, elles rangèrent leurs armes. Il ne put retenir un léger soupir de soulagement. Il s’assit au sol, déposa Sélène à côté de lui, délicatement, et fit quelques mouvement pour - - soulager ses bras douloureux.

Les deux elfes s’installèrent en face de lui, avec un air un peu méfiant. L’archère prit la parole, d’une voix douce.
— Tu n’y es pour rien. Mais je te conseille de cac sylvains...
— J’ai déjà l’habitude de le cacher auprès des humains. Les elfes sont mal vus, d’où je viens, et déjà qu’on me traitait d’elfe quand j’étais petit, parce + + que j’étais soi-disant tout frêle...
Silwë sourit.
— De ce que j’ai pu voir, il y a des humains grands, petits, forts, frêles, à la @@ -4202,6 +4524,8 @@ profond

Aldariel

Les heures s’étiraient longuement, et elle se sentait épuisée. Mais il + + fallait rester éveillée. Le campement de fortune était calme, et aucune menace ne semblait se profiler à l’horizon, même venant de la rivière. Elle se leva, et fit quelques pas sur sa branche, pour se dégourdir les jambes et se @@ -4224,8 +4548,6 @@ Si elle avait celui des elfes, elle aurait parié sans hésiter pour le second cas. Elle était curieuse d’observer l’attitude de Sélène en retour, quand celle-ci se réveillerait. Sélène, qui avait soigné –presque– sans hésiter son amie... - - Certes, d’un point de vue purement technique, cela leur permettait de lutter plus efficacement contre les araknes, mais tout de même. Une façon de se faire pardonner de l’avoir menacée ? Dommage qu’elle soit restée inanimée, @@ -4238,6 +4560,8 @@ n’agirait pas ainsi d’autres fois&nb qu’elles dormaient ? Ce serait bien un comportement irrationnel d’elfe noir ça... Elle secoua la tête. C’était ridicule. Il avait grandi chez les humains, et se comportait tout à fait comme un humain. Enfin, pour + + ce qu’elle semblait comprendre des humains. Et puis, elle n’avait jamais rencontré d’elfe noir, peut-être que tout ce qu’on disait sur eux n’était que des rumeurs ridicules entretenant une haine séculaire ? @@ -4260,8 +4584,6 @@ mit quelques minutes sur le campement, et elle distinguait sa silhouette, debout, adossée à un arbre. Ses capacités à monter la garde, elle n’en doutait pas. Il voyait mieux qu’elle dans la nuit, et elle l’avait vu manier l’épée - - avec une belle efficacité. Pour avoir déjà vu son amie à l’œuvre, elle doutait que le premier brigand venu soit capable de venir à bout de Silwë, même blessée. Il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, se @@ -4274,6 +4596,8 @@ on exceptait les araknes, la r au premier abord– avec les elfes, la fuite... Il avait déjà vécu un certain nombre de situations étranges, mais celle-ci les dépassait de très loin. + +

Sélène... Qui semblait si fragile, et si forte en même temps. Que serait-il devenu sans elle... Que seraient-ils devenus, corrigea-t-il, si elle n’avait pas été là pour soigner les morsures mortelles de ces @@ -4296,8 +4620,6 @@ des choses bien de ces on-dits, tout en rayant intérieurement toutes les questions qu’il ne leur poserait jamais. Hem. Il ne restait plus grand chose... Mieux valait peut-être s’en tenir à ce qu’il pouvait observer. Les - - elfes sylvains sont beaux, agiles et rapides, et sont de redoutables combattants. Ces points semblaient effectivement valides. Les elfes se battent à l’arc. Raté en partie. Ils savent tisser des étoffes fines, légères @@ -4311,6 +4633,8 @@ encore en vie. Enfin... il restait un tiers de la nuit. Pendant laquelle ce sera Silwë, la guerrière, qui monterait la garde. Oh, elle le ferait sûrement très bien... peut-être même trop bien. Elle n’avait pas apprécié d’avoir été humiliée en étant immobilisée au sol et menacée d’une lame sur la + + gorge, visiblement. En même temps, admit-il, lui n’aurait pas trop aimé non plus... Chercherait-elle à se venger ? Cela dit, elle n’avait rien tenté contre lui lorsqu’ils fuyaient les araknes, et qu’il était @@ -4332,8 +4656,6 @@ seule seconde avoir peur d’une femme. Et pourtant, les trois qui étendues sous ses yeux, toutes plus petites et plus fragiles que lui, endormies, sans défense –ou presque– l’effrayaient. Mais... n’est-ce pas ce qui les rendait si fascinantes ? Et puis... que pouvait-il dire, de son - - côté ? Il avait déjà un style de vie atypique, passant plus de temps en forêt plutôt que dans les villes. Et voilà qu’il apprenait qu’il était peut-être un demi-elfe noir... Côté étrange, il n’était pas vraiment en @@ -4369,8 +4691,6 @@ class="ecti-1095">

La nuit allait bientôt s’achever, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit. C’était plutôt rassurant... Pas d’autre menace venant de la rivière. Pas de menace non plus de leurs compagnons d’infortune. La magicienne dormait - - toujours, et à ses côtés, Zach semblait s’être endormi. Il n’avait pas tenté de les attaquer, ou de les voler pendant leur sommeil... Elle se demandait s’il était vraiment un guide ou s’il était juste un brigand qui @@ -4384,6 +4704,8 @@ jeunes gens. plus qu’un simple contrat entre un guide et sa passagère. Mais elle interprétait peut-être. Et puis... cela ne la regardait pas vraiment en fait. + +

Mais la magicienne l’avait quand même sauvée, elle... Alors qu’elle l’avait menacée quelques instants plus tôt. Bon indirectement, via l’épée de son guide, mais ça comptait quand même. Était-ce par @@ -4407,8 +4729,6 @@ clair... class="ecti-1095">Sélène - -

Lorsque Sélène ouvrit les yeux, elle fut surprise de trouver Zach à côté d’elle, encore assoupi. Elle eut un petit sourire, en le regardant dormir. Les autres fois, il récupérait plus vite qu’elle et se levait avant... Peut-être @@ -4422,6 +4742,8 @@ d’entra

Elle se redressa. Elle avait les deux couvertures sur elle, et son compagnon était enroulé dans un drap gris clair. Un peu plus loin, l’archère elfe dormait profondément. Elle fronça les sourcils. Que s’était-il donc + + passé ?
— Bien dormi ?
Elle sursauta et se retourna. L’autre elfe, la guerrière, était derrière elle, @@ -4455,6 +4777,8 @@ class="newline" />La guerri src="aventuriers8x.png" alt="[ " class="par-math-display" >

+ +

Irdann

Irdann savourait cette toute nouvelle liberté. Moins d’un mois qu’il avait @@ -4478,8 +4802,6 @@ pourrait-il y rester quelques jours pour se reposer, apr épuisante de cette forêt... Il avait promis à ses parents, qu’il n’avait pas vus depuis des années, qu’il serait présent pour l’ouverture du grand tournoi de tir à l’arc qui était organisé en leur domaine. Mais il avait le temps, - - finalement.

— Sieur Irdann, c’est un honneur de vous accueillir ici !
Il posa respectueusement un genou à terre devant le seigneur et sa dame, @@ -4527,6 +4849,8 @@ class="newline" />— Les paladins de Melna sont instruits, dit-on, des secr permettent de retrouver n’importe qui. Il y a ces légendes... Ce paladin qui sut retrouver sa dame, même lorsque celle-ci se fit enlever dans le plus grand secret et emmenée très loin de lui. On raconte qu’il chevaucha + + droit vers elle. Et cette autre dame, qui attendant le retour de son aimé, se jeta du haut de sa tour à l’instant où celui-ci mourait sous les coups de l’ennemi, bien avant que les hérauts ne lui annoncent @@ -4550,8 +4874,6 @@ personnel, auquel elle vêtement ? Un bijou ? Un livre ? S’il devait invoquer l’enchantement de Melna sur chaque objet qui lui semblait convenir, il n’avait pas terminé. - -

Il s’assit sur le lit, et réfléchit. La jeune dame ne vivait plus ici depuis de nombreuses années, il y avait probablement peu d’objets auxquels elle tenait réellement. S’il supposait qu’un tel objet existait, comment le trouver ? @@ -4564,6 +4886,8 @@ l’emmener avec elle, cach trousseau. Donc... cet objet, s’il existe, n’est pas petit et discret. Voilà qui le rendait un peu moins difficile à trouver. Enfin, d’un point de vue purement logique, s’il devait chercher un objet petit et + + caché, il n’avait probablement aucune chance. Mais un objet d’un volume moyen et caché, il pouvait peut-être... Pourquoi ne pas le chercher ? @@ -4586,8 +4910,6 @@ qu’ici...

Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de faire revenir de vieux souvenirs, il avait autre chose à s’occuper. Ce livre était plus qu’interdit ici, il le savait, ce qui voulait dire que ladite Sélène n’était pas la jeune épouse - - parfaite, douce et délicate qu’il aurait pu imaginer. Cela pouvait-il avoir un lien avec sa disparition ? Avec son mariage avec le sieur de Quayle, si loin, à la capitale ? Ce nom, d’ailleurs, ne lui disait rien. Certes, il ne connaissait @@ -4600,6 +4922,8 @@ par la fen sur le sol. Dans sa main, elle pulsait doucement. Il avait réussi son enchantement, et Sélène était vivante... L’enchantement du cœur, ainsi dénommé par les paladins. Puissant et redoutable... La pierre + + allait désormais pulser au rythme de ses battements de cœur. En se concentrant, il pouvait également sentir dans quelle direction approximative elle se trouvait, ce qui lui permettrait de la retrouver, où qu’elle se @@ -4621,8 +4945,6 @@ Impossible de savoir de quelqu’un, sans le voir ni l’entendre, juste à ses battements de cœur.

Il frissonna et sortit la pierre de sa poche. Entre de mauvaises mains, cet - - enchantement pouvait être très dangereux. Avoir cet objet contre soi tout en ayant la personne en face de soi permettait, avec un peu d’entraînement et d’écoute, de tout savoir sur elle... ses émois, ses @@ -4635,6 +4957,8 @@ qui racontait que nombre d’entre eux, hant incessants, incapables de savoir ce qui arrivait à l’objet de leurs pensées tout en ayant la sensation d’en être si proches, avaient fini par perdre complètement la raison. + +

Et ce caillou qui pulsait toujours... Heureusement pour lui, il n’avait aucun lien affectif avec la personne qu’il recherchait, sinon, le même sort l’attendait. Mais même malgré cela il était mal à l’aise. Il ouvrit les @@ -4659,8 +4983,6 @@ l’id class="newline" />— C’est une chance que tu aies ce petit chaudron avec toi.
Sélène sourit.
— Oui, même si je regrette celui que j’ai à l’université... Ah je pourrais te - - montrer d’autres mélanges !
— J’aimerais beaucoup... si nous en avons l’occasion.
Aldariel remua doucement la mixture avec un petit morceau de bois.
— Ah, je connaissais. Mais pas sous cette forme...
Elle ajouta quelques gouttes du liquide dans le mélange, et lui rendit. — J’avoue, j’ai toujours acheté les plantes chez l’herboriste, sous forme d’huile ou de plantes séchées... C’est un vrai plaisir de les découvrir fraîches dans + + la forêt !
— Et encore, il faudra que je te montre certaines qu’on ne trouve pas ici...

Zach s’était approché. Ses cheveux étaient mouillés et encore plus en bataille que d’habitude, et il finissait d’enfiler sa tunique.
— Qu’est-ce que vous faitesIl s’approcha de l’étrange mixture, et prit un air dubitatif.
— Si tu le dis. Bon, je vais vous laisser... Je vais aller discuter chiffons et + + quinquaillerie avec Silwë.
Il s’éloigna en direction de la guerrière, assise un peu plus loin.

Une fois qu’il fut hors de portée de voix, Aldariel et Sélène se @@ -4768,8 +5092,6 @@ qu’il en avait l’air, finalement&nbs et engagea un coup de taille, pour tester. Il le para avec efficacité et précision, et contre-attaqua immédiatement, d’un coup qu’elle dévia rapidement. Comme elle l’avait deviné, elle avait affaire à - - un bon escrimeur. Mais cette fois, comme il l’avait effectivement fait remarquer, elle n’était pas blessée. Le défi promettait d’être intéressant... @@ -4782,6 +5104,8 @@ Elle esquissa un l class="ecti-1095">Zach

— Ah !
Il soupira, un peu vexé, mais soulagé malgré tout qu’elle ait stoppé son + + coup. Leur échange n’avait pas duré une quinzaine de secondes.
— Bien joué.
Il lui sourit et recula d’un pas. Il avait bien l’intention de ne pas en rester là @@ -4804,8 +5128,6 @@ qu’un, de peu. Il était tout proche d’elle. Des gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes et des mèches de ses cheveux –toujours détachés– étaient collées sur son visage. Au moins, il n’était pas pour elle un adversaire facile... Et sur ce - - genre de passe en force, il pouvait peut-être avoir un avantage. À l’instant où elle allait céder sous la pression, elle fit pivoter brusquement sa lame autour du point d’appui, et sa garde vint s’appuyer de l’autre @@ -4841,8 +5163,6 @@ toujours. Le jeu continuait. plus grands et forts qu’elle. Mais il était aussi très agile et rapide, plus qu’elle ne l’aurait imaginé... surtout qu’il ne commettrait évidemment pas l’erreur de la sous-estimer. Elle esquiva rapidement le bras qui tentait - - d’attraper le sien, et plongeant vers son adversaire, le ceintura pour le faire tomber au sol. Malgré de très bons appuis, il fut déséquilibré, et manqua de tomber en arrière. Il fallait profiter de ce léger avantage... @@ -4855,6 +5175,8 @@ l’ class="newline" />— Bien vu.

Zach + +

Il lui rendit son sourire et relâcha délicatement son cou. Puis il lui tendit la main et l’aida à se relever. À peine sur pied, elle fit deux pas rapides en arrière et fléchit légèrement les genoux. Alors qu’il s’avançait @@ -4877,8 +5199,6 @@ bruit inhabituel. Un cheval qui ren buisson proche, entraînant Silwë avec lui.
— Quelqu’un vient... pas un bruit, murmura-t-il dans son oreille.
Ils restèrent silencieux quelques instants, écoutant le bruit des sabots qui se - - rapprochaient.
— Euh, Zach ? chuchota-t-elle.
— Oui ?
  ? Prisonnière quelque part ? Comment l’en sortirait-il si c’était le @@ -4948,8 +5272,6 @@ droite... Cela lui rappelait quelqu’un...
— Qu’est-ce que vous lui voulez ?
C’était idiot, elle le savait. Mais il fallait juste parler, pour gagner du temps. Zach, dépêche-toi... - -

À sa grande suprise, il ne répondit pas et se figea.
— Silwë ?
D’où connaissait-il son nom ? Et cette démarche, cette voix, bien que @@ -4962,6 +5284,8 @@ voir. class="ecti-1095">Irdann

Il marqua une seconde de pause, incrédule. Il n’avait pas revu Silwë depuis presque un an, ni même eu de nouvelles... Toute une foule de + + souvenirs partagés lui revint à l’esprit, et il lui sourit. Elle se jeta sur lui pour l’enlacer.

À cet instant, trois silhouettes surgirent devant ses yeux, à demi cachés @@ -4986,8 +5310,6 @@ class="ecti-1095"> le temps d’arriver ? On ne pouvait nier son efficacité, l’homme ayant visiblement lâché ses armes. Mais elle ne s’attendait pas vraiment à ce genre de comportement. Devant elle, Zach n’avait pas bougé, et ce fut l’archère - - qui se décida à rompre le silence. Elle fit deux pas dans la direction du chevalier, son arc toujours pointé.
— Silwë, écarte-toi. Toi, qui es-tu et que viens tu faire ici ?
— C’est vous ? Vous êtes saine et sauve ?
Elle recula d’un pas, méfiante, serrant toujours son bâton de marche. Zach sembla reprendre ses esprits et sa prise sur son épée, et s’interposa entre + + eux.
— Qu’est-ce que vous me voulez ?
— Vos parents, le seigneur et la dame Assem se font un sang d’encre pour @@ -5023,8 +5347,6 @@ class="newline" /> l’étranger.
— Un instant. Qu’est-ce qui nous dit qu’on peut te faire confiance ?
— Moi. - -

Silwë s’avança, et délicatement, posa la main sur le bras de l’archère, pour lui faire détendre son arc. Elle fit signe à Zach de baisser également son arme.
Le sourire qu’ils échangèrent semblait très naturel et sincère. Elle se retourna vers elle à nouveau.
— Sélène, tu peux lui faire confiance autant qu’à moi. Je lui confierais ma + + vie sans aucune hésitation.

Zach et Aldariel avaient baissé leur garde, mais restaient figés, observant l’homme. Sélène se tourna vers lui, bien décidée à en apprendre @@ -5060,8 +5384,6 @@ y devenir un paladin. Je n’ai presque pas revu ma famille depuis, et ai conversé avec eux essentiellement par courrier.
Elle hocha la tête. Elle connaissait cette tradition d’envoyer les troisièmes fils dans des temples, tradition qu’elle avait toujours trouvé idiote, - - d’ailleurs. Elle tourna la tête vers Silwë, qui d’un signe de tête confirma la version d’Irdann. Et puis il n’était pas responsable de la peur de ses parents, finalement... et n’avait pas l’air si désagréable que cela. Elle se @@ -5074,6 +5396,8 @@ class="newline" />La main tendue obligea Zach but. Il lui serra la main, non sans lui lancer un regard méfiant.
— ... la princesse Aldariel Lalrilë, des elfes sylvains, ...
L’achère dut à son tour désarmer sa flèche pour se laisser baiser la main. + + Elle sembla extrêmement surprise et rosit légèrement. C’est vrai que cette façon de saluer les femmes n’était pas vraiment courante chez les elfes...
Sélène le regarda quelques instants. Puis elle reprit d’un ton ferme.
— Nous discuterons de cela plus tard. Allons d’abord nous restaurer et nous reposer un peu plus loin. Il y a une rivière, votre monture pourra y - - boire.
Elle désigna une direction, et lui fit signe de la suivre. La princesse sembla alors se réveiller d’une longue apathie et jeta un regard à @@ -5111,6 +5433,8 @@ dans l’eau... princesse semblait un peu gênée vis-à-vis de lui, mais voyant la familiarité qu’il partageait avec Silwë, elle se détendit vite, et lui posa quelques questions sur la fameuse capitale humaine, qu’elle semblait rêver de visiter. + + Sélène semblait légèrement distante, mais lui sourit tout de même en lui racontant brièvement leur trajet. Elle ne tarissait pas d’éloges pour son guide, qui pourtant restait à l’écart et ne parlait que pour ajouter quelques @@ -5132,8 +5456,6 @@ impassible.
— Mettons-nous en route au plus vite, mes parents doivent s’inquiéter.
Il souleva la jeune femme par la taille, et la déposa sur la selle. Puis il monta derrière elle, et ils se mirent en route. - -

Aldariel

Ils s’étaient mis en route quelque temps après le départ de Sélène et @@ -5170,8 +5492,6 @@ t class="newline" />— Et puis... Mais elle est mariée de toutes façons, la question ne se pose pas !
Elle ne dit rien, et le regarda en souriant. Il se redressa, et fronça les sourcils - - en la voyant.
— Et elle ne m’a pas dit qu’elle était mariée, et elle n’a pas d’alliance. Que je sache, même à la capitale, ils en mettent, non ?
— Non, tu d class="newline" />Elle ne dit rien, et continua de le pousser du bout du doigt en souriant.
— Dis plutôt que tu n’as pas osé saisir cette chance.
Vexé, il attrapa vivement le poignet de l’archère. Elle ne chercha même pas - - à se dégager.
— À ta place, je n’aurais pas hésité.
Il faillit lui répondre par une insulte sur les prétendues mœurs légères des @@ -5221,6 +5539,8 @@ ascension class="newline" />— Ce paladin, d’ailleurs... Tu lui fais confiance ?
Elle haussa les épaules. Son sourire s’était figé.
— Tu veux dire que son air de prince charmant, loyal, courageux, fort, et + + j’en passe, est trop parfait pour être vrai ?
Il fit une moue.
— Je m’inquiète pour Sélène, c’est tout.
— Ça va, tu t’en sors plutôt bien... pour un demi-humain. - -

Elle se mit à rire devant son air vexé. Il se prit au jeu, et tenta de la bousculer une fois encore. Elle esquiva son coup d’épaule en sautant avec légèreté sur une branche à côté. Elle riait toujours. Il sourit et la suivit, @@ -5258,6 +5576,8 @@ elle se trouvait une seconde plus t vide. Le temps de reprendre son équilibre, elle avait déjà posé les pieds sur une fourche en contrebas, et le regardait d’un air narquois. Il savait bien qu’il n’aurait pas dû jouer à ce jeu-là avec une elfe + + sylvaine...

Aldariel @@ -5316,8 +5636,6 @@ pour lui. Il avait tant entendu parler d’elle, mais sans jamais la voir. Il avait pensé à elle, senti son cœur battre dans sa main tant de fois, qu’il l’avait presque sentie familière. Mais que savait-elle de lui, au fond ? Il se décida à entamer la conversation, pour tenter de la - - rassurer.
— Nous sortirons probablement de la forêt en début de nuit. Nous pourrons trouver une auberge où loger, et demain nous arriverons enfin chez vos @@ -5330,6 +5648,8 @@ class="newline" />— Parlant de part ?
Il soupira. C’était la question qu’il souhaitait éviter justement...
— Les paladins connaissent un enchantement secret, qui leur permet de + + retrouver une personne précise. Je ne puis vous en dire plus.
Elle sembla à demi satisfaite par la réponse. Elle prit une inspiration pour le questionner, puis sentant sa gêne, se ravisa. Après quelques secondes de @@ -5353,8 +5673,6 @@ mal tout aussi bien à pied ?
Surpris, il ne répondit pas tout de suite. Elle avait raison, la pauvre jument avait du mal à progresser, et le poids des deux jeunes gens était difficile - - pour elle. Il mit pied à terre, et se tourna vers elle.
— Vous êtes sûre que vous préférez marcher ?
Elle le regarda en souriant.
— Qu’est-ce qui vous a fait préférer la traversée à pied ?
— Je devais prendre une diligence publique... mais je l’ai ratée. Je n’avais pas assez d’argent sur moi pour engager une escorte complète et des + + chevaux. Mais finalement, ce n’est pas désagréable, en fait.
Il la regarda avec surprise. La jeune dame semblait bien moins hautaine que ce à quoi il s’attendait. Et en marchant ainsi, il pouvait voir @@ -5427,8 +5747,6 @@ pour se d

Effectivement, Irdann était très doué, et ses épées fendaient l’air à une vitesse impressionnante. Plusieurs des brigands tombèrent à ses pieds, et il se déplaça aussi vivement pour la protéger d’autres hommes qui arrivaient. - - Il y en avait beaucoup trop pour qu’il tienne le coup... Difficile à dire combien, avec l’obscurité qui tombait, mais ils étaient en mauvaise posture.

Elle sentit soudain un bras saisir son épaule, et poussa un cri. Irdann, occupé par plusieurs adversaires à la fois, était trop loin d’elle pour intervenir. L’homme approcha son épée de son visage, et elle se mit à + + trembler. Elle enrageait intérieurement de ne pas savoir se défendre comme Silwë ou Aldariel... Mais elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans essayer quelque chose. Elle posa son autre main contre sa poitrine, et @@ -5463,8 +5783,6 @@ fille effarouch –couvert de sang– dans ses mains. Elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans essayer de se défendre... Zach aurait été fier d’elle... sûrement. - -

Zach

Il avait couru sans s’arrêter, son épée et son couteau à la main, jusqu’à @@ -5476,6 +5794,8 @@ leur menace principale.

Sauf un, qui s’était approché, et lui avait saisi le bras. Elle avait crié. Malgré son épuisement, il se remit à courir aussi vite que possible. Elle pâlit et s’effondra, lentement. Ou était-ce le temps qui s’était ralenti pour + + lui ?
— Sélène !
Il avait l’impression qu’il n’arriverait jamais jusqu’à elle. Dans le soir qui @@ -5500,8 +5820,6 @@ rien faire. Il avait toujours trois adversaires face leurs attaques... Il en avait mis deux au sol auparavant, et ces trois-là se contentaient d’attaques prudentes, vraisemblablement dans le but de l’épuiser lentement. S’il bondissait à son secours, il n’avait aucune chance... - - ils n’attendaient que ça probablement. Et s’il le faisait tuer, alors qui pourrait la protéger ?

Il para quelques nouveaux coups, alors que, du coin de l’œil, il eut @@ -5512,6 +5830,8 @@ l’ aperçut d’autres silhouettes arriver au loin, en courant, de différentes directions. Il recula de quelques pas, jusqu’à un large tronc, à la fois pour se donner quelques secondes de répit, et empêcher ses trois + + adversaires –et les nouveaux– de le contourner. L’un sembla marquer un instant d’hésitation, en regardant dans la direction de Sélène. Il en profita pour s’en débarrasser, mais deux nouveaux adversaires le @@ -5546,6 +5866,8 @@ bataille. semblait effrayée, mais sa prise sur son arme était ferme et décidée. Zach était à ses côtés, épée et couteau tirés, scrutant l’obscurité d’un air inquiet. Plusieurs hommes gisaient à leurs pieds. À quelques pas de + + là, sa jument Kahrafe piétinait sur place. Un brigand était couché en travers de la selle, la poitrine transpercée d’une flèche. Avait-il cherché à s’enfuir ? Il aperçut alors d’autres hommes au sol, le corps @@ -5570,18 +5892,18 @@ arrivant avec une nette avance, avait couru prot bondi dans la mêlée pour aider le paladin... En restant à couvert sous les arbres, elle avait fait pleuvoir ses flèches mortelles sur les quelques hommes restants, qui tentaient de s’approcher des combattants ou de s’emparer du - - cheval, laissé à l’abandon. Voyant le dernier d’entre eux s’enfuir, elle avait cherché à le capturer vivant. Si elle n’avait pas l’entraînement à la lutte de Zach ou de Silwë, la surprise et un arc aux flèches pointues avaient très bien fait l’affaire.

Ses compagnons s’approchèrent, méfiants. Le jeune paladin la regardait -avec une expression mêmant suprise, crainte et admiration. L’aurait-il prise +avec une expression mêlant suprise, crainte et admiration. L’aurait-il prise pour une idiote sans défense ?
— Qu’est-ce que vous voulez de moi ?
C’était la voix de son prisonnier.
— Je connais bien les habitudes des gens comme toi. Normalement, vous + + ne prenez pas le risque de vous approcher si près des habitations. Pourquoi ?
L’homme tourna péniblement la tête vers Zach, qui venait de poser la @@ -5607,8 +5929,6 @@ class="newline" />— Non. Mais j’imagine que les rumeurs vont vite... class="newline" />— C’est surtout étrange une telle expédition pour deux malheureux jeunes gens, interrompit Zach, les sourcils froncés. Même riches.
— Laissons tomber, je crois que ce type ne sait rien de toutes façons, ajouta - - Silwë.

Après avoir vérifié que l’homme ne portait plus aucune arme, ils le laissèrent partir, préférant ne pas s’encombrer d’un prisonnier. Il s’enfuit @@ -5618,6 +5938,8 @@ sans demander son reste. class="ecti-1095">Irdann

— Oh, tu es blessé ?
Il faillit répondre que ce n’était rien, mais la douleur manqua de le faire + + trébucher. Il retint une grimace.
— On dirait.
— Assieds-toi, je vais regarder ça.
— Je vais récupérer tes flèches pendant que tu t’occupes de lui. Et après on file au plus vite.
Elle s’éloigna de nouveau. Alors qu’Aldariel fouillait dans ses affaires à la - - recherche d’il-ne-savait-quoi, il réalisa qu’avec toutes ces émotions il n’avait pas pensé à Sélène. Alors qu’il était censé la protéger ! Comment avait-il pu oublier ? Allait-elle bien ? La bataille avait dû être un choc pour elle... @@ -5657,6 +5977,8 @@ class="newline" />Soulag class="ecti-1095">Sélène + +

Était-ce la peur qu’elle avait ressentie, le soulagement lié à la fin du combat, ou une combinaison des deux ? Ils avaient regardé l’homme partir avec méfiance, et l’instant d’après –ou longtemps après ?–, elle s’était @@ -5682,8 +6004,6 @@ bless bien, voire mieux qu’elle. Il était évidemment hors de question qu’elle lui montre ses pouvoirs... Au moins il allait bien, il souriait même, malgré sa blessure. - -

— En route. Il nous reste une heure de marche à peu près, et il fait déjà nuit.
Ils rejoignirent rapidement le sentier. Irdann avait toujours des difficultés à @@ -5694,6 +6014,8 @@ class="newline" />— Ne sois pas b pis pour le code d’honneur.
Il soupira, et finit par accepter l’aide de Zach pour monter sur le dos de sa jument. + +

— Où va-t-on, une fois sortis ?
— Il y a une auberge dans le village où on arrive. Vous pourrez y louer une chambre sans problème, si on ne vous l’offre pas directement, vu votre rang @@ -5765,6 +6087,8 @@ personnalit nom.
— Oui...
Ah. Ce n’était peut-être pas le genre de phrase qui allait le mettre de bonne + + humeur. Elle soupira.
— Je délire peut-être, je suis épuisée. J’étais juste inquiète. J’ai une princesse à protéger, je te rappelle.
Sélène

La porte s’ouvrit une nouvelle fois. La silhouette familière de Zach se - - découpa dans la lumière, ainsi qu’une autre, plus massive.
— Entrez, messires. Soyez les bienvenus dans notre humble demeure. Mon nom est Yzar, je suis le père de Zach.
— Si vous me le permettez, seigneur, je vais m’occ class="newline" />Irdann lui tendit la bride de la jument, et s’appuya sur Zach venu l’aider. Celui-ci lui fit un signe de tête. Hésitante, Sélène regarda ses compagnons, puis se décida à entrer la première. + +

Une petite femme ronde, au visage jovial et aux cheveux roux et gris mélangés, l’accueillit d’une révérence un peu maladroite.
— Noble dame ! C’est un tel honneur de vous accueillir ici... J’espère que @@ -5829,8 +6153,6 @@ d’ailleurs sourit.
— Il a été très correct, rassurez-vous.
Elle jeta un dernier coup d’œil suspicieux à son fils, puis se tourna vers le - - paladin, qui avait toujours des difficultés à marcher.
— Bienvenue à vous, noble seigneur. Zach m’a dit que vous aviez été blessé face des bandits. Votre blessure est-elle grave ?

La femme du bûcheron n’avait probablement jamais vu un elfe de sa vie, alors deux en une fois, ça faisait beaucoup. Elle resta clouée quelques instants, dévisageant les deux jeunes femmes d’un air incrédule. -Pourtant, Sélène trouvait qu’elle n’étaient pas si différentes que ça des +Pourtant, Sélène trouvait qu’elles n’étaient pas si différentes que ça des humaines. Le teint pâle, par exemple, était peut-être naturel chez les elfes sylvains, mais de nombreuses jeunes femmes nobles cherchaient à l’obtenir, avec plus ou moins de succès. Tout comme la silhouette @@ -5865,8 +6189,6 @@ du fromage s soupe chaude de légumes dans laquelle flottaient quelques morceaux de viande était un régal. La mère de Zach, du nom de Beolie, sembla ravie de constater qu’ils mangeaient avec appétit tout ce qu’elle leur servait. Zach fit - - un bref résumé de leur traversée, expliquant leur rencontre avec les deux elfes, puis celle du paladin, et enfin l’attaque des brigands près du village. Petit à petit, le bûcheron et son épouse se détendirent et osèrent poser @@ -5902,8 +6224,6 @@ fr de table. Son père, vraisemblablement enhardi par le vin et la bonne ambiance, lui donna un coup de coude en lui demandant comment « il s’en sortait » avec les deux elfes, tout en lui adressant un clin d’œil peu discret. - - Pris de court, il avait répondu qu’il ne se passait rien, mais il n’était pas sûr de l’avoir convaincu. Aldariel et Silwë, qui avaient entendu, avaient échangé un regard gêné, tandis qu’Irdann et Sélène avaient difficilement contenu un @@ -5912,6 +6232,8 @@ fou rire. y avait pire. Par contre, au moment d’aller se coucher, ses parents avaient rappelé que la petite chaumière ne comportait que deux chambres. Ils avaient insisté pour que les deux « nobles » prennent la meilleure des deux, + + la leur, proposant aux trois autres la chambre qui hébergeait autrefois leurs enfants. Eux-mêmes dormiraient dans une paillasse au grenier. Il aurait bien suggéré un autre arrangement, mais il doutait fort que ses parents le @@ -5939,8 +6261,6 @@ class="newline" />C’est le moment que choisit Aldariel pour entrer –ou peut-être avait-elle attendu ce moment pour se manifester ? Elle s’installa à son tour et sourit.
— À propos de la remarque de ton père, tout à l’heure, tu sais bien. - -

Il faillit répondre que son père avait juste un peu bu, puis il hésita à répliquer que tout cela venait de toutes façons des rumeurs qui couraient sur les elfes. Mais il savait bien qu’elles ne se contenteraient pas de @@ -5976,8 +6296,6 @@ nous...
Il ne répondit pas. Peut-être qu’elle avait raison, mais peut-être aussi que la situation était nettement plus simple quand on était une princesse. Et surtout une princesse comme Aldariel... Tout devait lui tomber au creux de - - la main, les hommes comme le reste.

— À ce propos, Alda, comment va la blessure d’Irdann ?
Et il fallait qu’elle parle du paladin, là, maintenant... Il faillit lui @@ -6020,6 +6338,8 @@ class="newline" />— Biologiquement compatibles, oui. reste. Tu as dit toi même que tu ne savais rien d’eux, non ?
Il devait admettre que la contre-attaque tenait plutôt bien la route. De plus, il risquait de se laisser entraîner sur un terrain plutôt glissant. Il lui restait + + une botte secrète. À son tour, il pointa son doigt dans sa direction, venant effleurer le sien en souriant. Il lui chuchota.
— Pourtant, j’ai bien l’impression que Silwë, elle, ne s’arrête pas à ce genre @@ -6048,8 +6368,6 @@ class="newline" />— H point...
Sélène sourit.
— C’est vrai que c’était presque un peu trop... Et encore, personne ne leur - - a dit qu’Aldariel était la fille du roi des elfes.
— Les pauvres. Déjà que voir des elfes pour la première fois de leur vie était un choc...
 ? Leurs regards étaient tout de même assez éloquents...

Il avait beau avoir quitté assez tôt le palais de son père et l’ambiance des cours, il connaissait assez bien la façon les mariages étaient conclus. Il s’agissait bien souvent d’un enjeu complexe d’alliances entre seigneurs et de + + cessions de terres, quand il ne s’agissait pas de guerres, toujours est-il qu’on ne laissait pas beaucoup de choix aux jeunes nobles. Bien sûr, on essayait généralement de faire en sorte qu’ils s’apprécient au moins un @@ -6121,8 +6439,6 @@ class="newline" />— Je n’ose pas imaginer ce qui se serait pass venus à notre secours...
C’était malheureusement facile à deviner. Il aurait été tué, et elle faite prisonnière. Et encore, prisonnière, c’était dans le meilleur des - - cas...
— Tu veux vraiment savoir ?
— Ça va, je me passerai des détails, merci.
— Je trouve dommage qu’il soit n capable comme les autres.
Elle l’entendit soupirer avant de reprendre.
— Tu m’aurais dit ça il y a plusieurs années, effectivement j’aurais trouvé + + ça indécent, pas naturel, dangereux, inconvenant, et je ne sais quoi encore... J’ai été élevé dans un château selon les traditions séculaires que tu connais aussi bien que moi. Puis dans un temple, où le poids des rituels étaient bien @@ -6229,8 +6547,6 @@ tendre un panier de victuailles recommandations.
— ... Il ne vaut mieux pas chercher à aller dans les villages d’ici. Je vous ai donc pris des provisions, cela devrait vous suffire pour la suite de votre - - voyage. Restez à la campagne, voire dans la forêt, c’est même encore mieux.
— Les elfes sont craints, par ici ? intervint Aldariel.
Beolie redressa la t lui préparant une assiette.
— Ça dépend des gens. Méfiez-vous des hommes surtout...
Elle s’interrompit pour déposer l’assiette généreusement garnie devant elle, + + puis jeta un œil à Irdann, assis à côté d’elle.
— J’ai toute confiance en vous, messire paladin, et quant à Zach, je râle, mais c’est un brave garçon. Mais ceux que vous pourrez croiser ne sont pas @@ -6272,6 +6590,8 @@ class="ecti-1095">Irdann

Irdann et Sélène avaient traversé le village, tous les deux sur Kahrafe. Leur passage avait d’ailleurs suscité quelques regards curieux et admiratifs. Avec l’écho de l’attaque de brigands, la veille au soir + +