X-Git-Url: https://git.immae.eu/?a=blobdiff_plain;f=aventuriers.html;h=0e88f719c0dadbb9b8ab8d16a6afe2cc4599a642;hb=144ce910004019de8ea529dc64d0e31a9c222e3b;hp=83d5a42cd2b9575750d1a3bcd8908240ea521390;hpb=9ddfbb74fff4dfd3eee111084f813ad83c5e988f;p=perso%2FDenise%2Faventuriers.git diff --git a/aventuriers.html b/aventuriers.html index 83d5a42..0e88f71 100644 --- a/aventuriers.html +++ b/aventuriers.html @@ -7,7 +7,7 @@ - + @@ -25,18 +25,18 @@ [
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Sélène -

Tenant à la main un bougeoir, elle s’avança dans l’immense pièce, +

Tenant à la main un bougeoir, elle s’avança dans l’immense pièce, éclairée uniquement par quelques fentes de lumière sur les murs, et la lueur de sa bougie. La jeune fille portait une longue robe de couleur crème, aux longues manches et lacée sur le devant, avec des liserés dorés. Ses cheveux longs étaient soigneusement attachés en deux nattes, entrelacées de rubans. -

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les +

Elle sourit. Sa gouvernante ne supportait ni la poussière, ni les araignées, voire parfois les rats, qu’on trouvait ici ; et Sélène était ravie de s’en débarrasser pour quelques heures. Les greniers du château n’avaient pas été rangés ou nettoyés depuis des générations, et on y trouvait de tout, @@ -45,7 +45,7 @@ s’en d vieilles armes, tableaux, ustensiles divers, ... Tout ce qui n’avait pas été considéré comme ayant suffisamment de valeur pour être stocké dans la salle du trésor. -

Et il y avait des livres. Des tas de livres, oubliés et délaissés. +

Et il y avait des livres. Des tas de livres, oubliés et délaissés. Comment pouvaient-ils ignorer ainsi leur valeur ? Son père était assez occupé avec les affaires du fief dont il était le seigneur. Ses deux parents avaient fait en sorte qu’elle soit éduquée comme une @@ -54,13 +54,13 @@ retenu sa passion pour la lecture, se disant qu’au fond, en lisant, elle n’abîmerait pas ses mains délicates au travail, et ne noircirait pas son teint pâle au soleil. Et puis, elle aurait de la conversation avec son futur époux. -

Elle soupira. Elle savait que ses parents espéraient la marier, plus tard, à +

Elle soupira. Elle savait que ses parents espéraient la marier, plus tard, à un riche seigneur voisin, pour gagner leur soutien et protection, et cette idée ne l’enchantait guère. Mais que pouvait-elle faire d’autre ? S’évader dans ces vieux livres, et rêver, seule, dans ce grenier poussiéreux. Elle avait quatorze ans, et cela faisait presque un an qu’elle venait régulièrement lire ici. -

Elle était arrivée devant l’une des vieilles armoires à moitié rongées par +

Elle était arrivée devant l’une des vieilles armoires à moitié rongées par les termites. Le dernier livre qu’elle avait lu parlait de plantes médicinales – qu’elle ne connaissait que de nom et de description, le livre étant dépourvu d’images–, celui d’avant était un journal de bord d’un grand tacticien @@ -68,7 +68,7 @@ militaire, celui d’encore avant racontait une histoire de chevalerie, et l précédent était un récit historique d’une grande bataille entre les elfes... Il y avait de tout, dans le désordre. Elle lisait tout, s’intéressait à tout. -

Alors qu’elle faisait un inventaire des livres déjà lus, l’étagère de +

Alors qu’elle faisait un inventaire des livres déjà lus, l’étagère de l’armoire qui les maintenait s’effondra brusquement. Elle sursauta et la flamme de la bougie vacilla. Si l’armoire s’était écrasée sur elle... Mais à part un tas de livres par terre, rien de grave ne s’était passé. C’est @@ -79,27 +79,27 @@ main. En fait, ce panneau avait chose ? -

Le cœur battant, elle chercha à soulever le panneau de bois, et après +

Le cœur battant, elle chercha à soulever le panneau de bois, et après quelques minutes d’effort, y parvint. Derrière, il y avait un autre livre. Plus grand, avec une reliure en cuir très épais, et aux feuilles encore plus jaunies que les autres. Tremblante, elle le saisit, et s’assit à côté de la bougie pour l’ouvrir. L’écriture, très ancienne, était difficile à déchiffrer, mais elle parvint à lire les quelques premières pages. La peur la saisit. C’était un livre de magie ! -

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, pour la +

La magie était une chose très dangereuse, disait-on. Les sorciers, pour la pratiquer, concluaient des pactes en vendant leur âme à des divinités maléfiques, pour obtenir le pouvoir. Ils étaient chassés, torturés et brûlés vifs. Un frisson la traversa. Ranger ce livre maudit ? Le brûler ? Le ramener à ses parents ? ... Le lire ? -

Y avait-il un risque à simplement le lire ? Avait-elle déjà perdu son +

Y avait-il un risque à simplement le lire ? Avait-elle déjà perdu son âme en l’ouvrant ? Si c’était le cas, peut-être était-ce déjà trop tard... -

Elle regarda autour d’elle, vérifiant une fois de plus qu’elle était seule, et +

Elle regarda autour d’elle, vérifiant une fois de plus qu’elle était seule, et avec un sentiment d’excitation coupable, se mit à lire. -

Silwë -

La flèche venait de rater une fois de plus sa cible. Elle soupira.

La flèche venait de rater une fois de plus sa cible. Elle soupira.
— Encore raté...
— Un peu moins que la dernière fois, pourtant. Tu n’es pas si loin !
Elle regarda son frère, qui s’entraînait à côté. Il aimait la railler à @@ -139,7 +139,7 @@ vue en vrai jusqu’alors. L’homme sembla noter son regard supris, et lui adressa un sourire bienveillant. Ses longs cheveux blancs et son air sage semblaient témoigner d’un âge avancé et d’une grande sagesse. -

Lui et sa mère la menèrent, d’échelle de corde en passerelle, près du +

Lui et sa mère la menèrent, d’échelle de corde en passerelle, près du palais du roi, dans un bâtiment de taille moyenne, puis dans ce qui ressemblait à une salle d’entraînement.
— Ta mère m’a dit que tu voulais devenir soldat, comme elle ?
— À partir de maintenant, tu viendras t’entraîner régulièrement à l’épée, ici. Cela te convient-t-il ?
Elle leva les yeux vers lui et hocha la tête. -

Uhr -

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, +

Les trois adolescents couraient dans la plaine. Ils étaient pieds nus, vêtus de pagnes grossiers en cuir, et avaient chacun, glissée dans une ceinture, une épée plus ou moins rouillée, qui semblait avoir subi de @@ -191,7 +191,7 @@ nombreux coups. Leurs cheveux boucl et bien qu’ils ne soient pas aussi grands et forts que les barbares adultes de leur clan, leur musculature aurait pu impressioner plus d’un citadin. -

Uhr, le plus jeune, était en tête. Lorsqu’ils arrivèrent au sommet de la +

Uhr, le plus jeune, était en tête. Lorsqu’ils arrivèrent au sommet de la petite colline, il leur fit signe de s’arrêter.
— Là, regardez !
Devant eux s’étalait un troupeau d’aurochs sauvages, qui broutait @@ -203,7 +203,7 @@ class="newline" />— On peut juste attaquer. Tu r va !
Les deux jeunes gens tirèrent leurs épées, et commencèrent à dévaler la colline en direction des aurochs. -

Uhr haussa les épaules. Il savait qu’il réfléchissait un peu trop et ne +

Uhr haussa les épaules. Il savait qu’il réfléchissait un peu trop et ne tapait pas assez. Pourtant l’autre jour son hésitation à attaquer un fauve à dents longues des plaines –pire, une mère protégeant ses petits– leur avaient probablement sauvé la vie. Mais il n’avait pas besoin de se poser autant de @@ -214,9 +214,9 @@ d défaut ? Il réalisa qu’il était encore en train de se poser une question inutile, dégaina son épée, et courut à la suite de son frère et de sa sœur. -

Irdann -

Cela faisait quelques heures qu’ils marchaient ensemble en silence. Le +

Cela faisait quelques heures qu’ils marchaient ensemble en silence. Le prêtre qui l’accompagnait semblait de bonne humeur, mais il n’osait pas le questionner. Il n’avait que onze ans, après tout, et s’il était fils de duc, il savait qu’il ne fallait pas fâcher un prêtre de la déesse. On disait que leurs @@ -224,12 +224,12 @@ pouvoirs quelqu’un sur place en une parole. -

L’homme en question, qui devait avoir une quarantaine d’années, portait +

L’homme en question, qui devait avoir une quarantaine d’années, portait une robe gris clair, munie d’une capuche qu’il avait laissée dans son dos. Un pendentif d’or ornait sa poitrine, et une épée pendait à sa ceinture de cuir. Il marchait en s’aidant d’un long bâton de bois et portait sur le dos un large sac en cuir, visiblement rempli. -

— Hm... prêtre Khil ?

— Hm... prêtre Khil ?
Le prêtre considéra un instant le jeune garçon, vêtu d’une tunique rouge, d’un pantalon brun, et d’une paire de bottes en cuir épais. Une longue épée, presque aussi grande que lui, était attachée dans son dos. Il lui @@ -256,7 +256,7 @@ ensuite son class="newline" />— Vas-y, attaque-moi.
Irdann hésita un instant. Mais après tout, c’était lui qui lui avait demandé, n’est-ce pas ? -

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains +

Il fléchit légèrement les genoux, et affermissant sa prise à deux mains sur le bâton, porta un premier coup, que Khil para habilement. Puis il saisit @@ -284,7 +284,7 @@ class="newline" />— Vous avez eu class="newline" />Il lui fit un clin d’œil.
— Oui. Depuis que je suis prêtre, j’ai beaucoup voyagé, et j’ai vécu de nombreuses aventures... -

Irdann regarda à nouveau le prêtre. La robe qu’il portait dissimulait +

Irdann regarda à nouveau le prêtre. La robe qu’il portait dissimulait assez efficacement une certaine carrure, et son rythme de marche montrait son endurance. Le bâton de marche était-il là pour faire semblant d’être inoffensif ? Il devait être redoutable sur un champ @@ -299,9 +299,9 @@ class="newline" />— Je ne sais pas. Tu es le premier depuis longtemps, mon verrons bien.
Il lui sourit, et ils se remirent en route. Le chemin était long jusqu’à la capitale. -

Farl -

Farl prit une grande inspiration et commença son ascension. Le +

Farl prit une grande inspiration et commença son ascension. Le bâtiment était ancien, et très haut, et les interstices entre les pierres formaient d’excellentes prises pour ses mains et ses pieds. Patiemment, silencieusement, il gravit les étages. Vêtu de sombre de la tête aux pieds, il @@ -309,7 +309,7 @@ silencieusement, il gravit les s’adonnait à ce genre de sport, Ni la dernière d’ailleurs. À condition de ne pas tomber. Écartant cette pensée, il se remémora ces dernières années, si bien remplies... -

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait +

Il était né dans une famille très pauvre de la capitale, et avait été laissé plus ou moins à l’abandon, sa pauvre mère n’ayant pas les moyens de le nourrir. Il vivotait, de petits vols et de mendicité. Il était très doué, et avec sa petite taille et sa rapidité, il arrivait @@ -319,7 +319,7 @@ dans le sac ne l’avait pas d mince et aux cheveux blancs s’était présenté comme un assassin professionnel, et lui avait proposé de devenir son apprenti. Il avait alors sept ans. -

Depuis – il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir –, sa vie avait +

Depuis – il esquissa un sourire à l’évocation de ce souvenir –, sa vie avait radicalement changé. Déjà parce qu’il était logé, nourri et habillé par son maître, mais surtout parce qu’il passait ses journées – et surtout ses nuits – à apprendre les ficelles du métier. Déplacement @@ -327,14 +327,14 @@ furtif, combat avec une ou deux dagues, utilisation des divers dards et stylets de contact ou de lancer, poisons et antidotes, et ce soir, escalade. La ville était devenue un grand terrain d’entraînement et de jeu. -

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si +

Arrivé au troisième étage du bâtiment, il regarda discrètement si quelqu’un se trouvait à la fenêtre, et constatant que non, il s’assit sur le rebord pour souffler quelques instants. Il aperçut, en bas, quelques passants – fêtards, malfaiteurs, gardes ? – marcher dans la rue sans le voir. Il n’était qu’une ombre parmi les ombres de la nuit. -

Il prit une grande inspiration et se releva. Ses doigts trouvèrent +

Il prit une grande inspiration et se releva. Ses doigts trouvèrent naturellement une nouvelle prise sur le mur, et il reprit son ascension. L’escalade de ce bâtiment n’était pas particulièrement difficile, avec toutes ces pierres moyennement ajustées, mais restait longue et répétitive. Il @@ -345,7 +345,7 @@ Il sortit de son petit sac lança avec habileté jusqu’au rebord du toit. Après avoir vérifié la solidité de son attache, il grimpa lestement jusqu’au sommet du bâtiment. -

Assis sur le faîte du toit, son maître l’attendait en souriant. +

Assis sur le faîte du toit, son maître l’attendait en souriant. Était-il monté par l’escalier ? Avait-il escaladé ? Plus rien ne le suprenait venant de lui de toutes façons. Il regarda une montre à gousset.
— Il ne te manque pas grand chose pour valider ta formation. Une première mission.
Farl le regarda, les yeux brillants. -

Zach -

— Bon, allez, on fait une pause ?

— Bon, allez, on fait une pause ?
À ces mots bénis, Zach se releva avec un soupir de soulagement, ruisselant de sueur. Il avait arrêté de compter les bûches qu’il lui restait à fendre et @@ -382,9 +382,9 @@ class="newline" />— Parce que c’est avec lui que la fille du cordonn l’autre soir.
— C’est avec son petit air d’elfe, ça plaît aux filles. Mais ça n’aide pas à couper du bois. -

Zach sourit et haussa les épaules, puis reprit une gorgée rafraîchissante, +

Zach sourit et haussa les épaules, puis reprit une gorgée rafraîchissante, se remémorant la soirée de la veille. -

C’est vrai qu’il était un peu plus petit et nettement plus frêle que ses +

C’est vrai qu’il était un peu plus petit et nettement plus frêle que ses deux frères, et leur ressemblait très peu. Tous deux étaient grands, roux, aux épaules très larges, travaillées par toutes ces années à couper des arbres, comme leur père. Et pour cause ! Zach, savait qu’il avait été trouvé @@ -393,7 +393,7 @@ adopt véritables origines. Il se demandait parfois ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas été déposé là, mais ne regrettait pas le moins du monde celle qu’il vivait. -

Alors qu’ils s’apprêtaient à se remettre au travail, ils aperçurent un +

Alors qu’ils s’apprêtaient à se remettre au travail, ils aperçurent un carosse, richement décoré, escorté par trois soldats à cheval. Les soldats portaient l’enseigne de leur seigneur, sire Assem, et se dirigaient vers la forêt. Apercevant les trois adolescents, tous trois vêtus d’une simple @@ -407,11 +407,11 @@ masquaient l’int class="newline" />— Vous pouvez vous rendre à la taverne du village, où vous trouverez de quoi souper et dormir.
— Merci. L’un d’entre vous peut-il nous y conduire ? -

Zach se porta volontaire, et guida le convoi jusque dans le bourg. En +

Zach se porta volontaire, et guida le convoi jusque dans le bourg. En chemin, l’un des soldats l’interrogea :
— Dis moi, mon garçon, nous cherchons quelqu’un pour nous guider à travers la forêt, demain. Sais-tu si quelqu’un peut le faire ? -

Il réfléchit quelques instants.

Il réfléchit quelques instants.
— Il n’y a personne qui fasse ce métier en ville. En revanche, beaucoup de jeunes du village, dont mes frères et moi, connaissons très bien cette forêt.
— Oui.
— Quel âge as-tu ?
— Seize ans.
— Tu me sembles assez grand pour cette tâche. Qu’en dis-tu ? -

Zach se sentit flatté de cette confiance, et hésita presque à accepter. +

Zach se sentit flatté de cette confiance, et hésita presque à accepter. Était-il à la hauteur ? Puis à la réflexion, il ne voyait pas d’autre guide possible. Il était, de ses frères, celui qui connaissait réellement le mieux la forêt, puisqu’il y passait une bonne partie de son temps libre.
— D’accord. -

Aldariel -

— Oui, Aldariel, tu voulais me voir ?

— Oui, Aldariel, tu voulais me voir ?
La jeune elfe fit quelques pas dans la salle du trône. Frêle, vêtue d’une robe mi-longue blanche, pieds nus, un diadème argenté retenant ses longs cheveux noirs emmêlés. Cet endroit était si impressionnant. Et son père @@ -466,16 +466,16 @@ plut t’enverrai dès demain un professeur de tir à l’arc : une des meilleures archères de mon escouade d’élite.
Le visage d’Aldariel s’illumina. -

Samantha -

La grande salle du temple était immense, et tous les habitants du temple +

La grande salle du temple était immense, et tous les habitants du temple –prêtres et prêtresses, novices, et même les serviteurs– y étaient présents. Il y avait même un grand nombre de fidèles venus de la ville. Elle ne l’avait jamais vu aussi pleine. Ils étaient tous là pour elle... C’était excitant, et presque un peu effrayant. -

Le prêtre devant elle se mit à réciter les paroles rituelles d’intronisation. +

Le prêtre devant elle se mit à réciter les paroles rituelles d’intronisation. Dix-sept ans, et elle était intronisée Grande Prêtresse... Déjà ! Mais cette ascension n’avait pas été sans embûches. Lorsqu’elle avait huit ans, ses parents –de modestes marchands– avaient été tués lors d’un raid barbare. @@ -484,13 +484,13 @@ survivants de son village, d de plus à nourrir, l’avaient confiée à un prêtre itinérant de Melna, qui avait emmené la pauvre orpheline au temple de la ville la plus proche. -

Une fois la douleur et les difficultés d’adaptation passées, Samantha +

Une fois la douleur et les difficultés d’adaptation passées, Samantha avait révélé une forte connexion avec la déesse, et avait souhaité devenir prêtresse, puis grande prêtresse. Elle avait, petit à petit, appris les enchantements sacrés les plus difficiles, maîtrisé les secrets divins les plus cachés, et surtout écarté avec subtilité toutes les concurrentes. -

Et elle avait réussi. Elle se tenait droite, dans la lumière qui tombait de +

Et elle avait réussi. Elle se tenait droite, dans la lumière qui tombait de la large ouverture du toit, au centre de la salle. Elle portait, pour la première fois, la tenue des grandes prêtresses. Sa robe était longue, d’un rouge vif, sans manches, aux larges bordures dorées, et mettait très bien @@ -498,14 +498,14 @@ rouge vif, sans manches, aux larges bordures dor collier d’or couvrant jusque ses épaules, ainsi que plusieurs bracelets, aux poignets, bras et chevilles. Elle était fière de tout ce chemin accompli. -

Le prêtre avait terminé son incantation, et s’écarta en se tournant vers +

Le prêtre avait terminé son incantation, et s’écarta en se tournant vers elle. Les quelques murmures qu’elle avait entendus de la foule se turent. C’était son tour. Elle prit une grande inspiration, et fixa le sol, sous ses pieds nus. Sous l’ouverture du toit, là où elle se trouvait, le marbre du temple s’arrêtait pour laisser place à un large cercle de terre meuble. Elle rejeta ses longs cheveux en arrière, ferma les yeux et entonna une douce mélopée. -

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, +

Sous les yeux émerveillés du public, une pousse sortit de la terre, puis se mit à grandir, lentement. Samantha leva lentement les bras, @@ -513,13 +513,13 @@ et fit quelques mouvements, les yeux toujours clos, comme si elle guidait les jeunes branches vers la lumière. Lorsque l’arbre l’eut dépassée de plusieurs têtes, elle s’arrêta et ouvrit enfin les yeux pour le regarder. -

Un tonnerre d’applaudissement retentit. Cet enchantement, un des plus +

Un tonnerre d’applaudissement retentit. Cet enchantement, un des plus difficiles à maîtriser, devait être réalisé sous les yeux des témoins pour être intronisée officiellement en tant que grande prêtresse... Et elle avait réussi, avec brio. Elle poussa un soupir de soulagement. Le prêtre s’avança, tenant entre les mains un cercle d’or qu’il déposa sur sa tête. Les applaudissements redoublèrent. -

Elle était désormais Samantha, grande prêtresse de Melna. +

Elle était désormais Samantha, grande prêtresse de Melna.

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@@ -929,9 +929,9 @@ class=— Certaines unit verra après.

Il hocha la tête et prit une gorgée supplémentaire. Tout cela était prometteur. -

Irdann -

Enfin, il avait le droit de sortir du temple ! À la fois émerveillé et +

Enfin, il avait le droit de sortir du temple ! À la fois émerveillé et surpris, il observait les gens autour de lui. Ce n’est pas qu’il n’avait vu personne dans le temple, mais l’attitude des gens y était fort différente. Par crainte et respect de la déesse, ils y gardaient une attitude posée, presque @@ -941,7 +941,7 @@ soumise. Dehors, il les voyait rire et pleurer, s’aimer et se d humains. Sans compter qu’il n’avait jamais vu la capitale, qui était très différente du château du duc son père, au moins dans ses souvenirs d’enfant. -

La rue qu’il suivait était si animée, malgré l’heure très matinale, qu’il +

La rue qu’il suivait était si animée, malgré l’heure très matinale, qu’il regrettait de voir la distance le séparant du poste de garde diminuer. Allons, il aurait d’autres occasions de voir la ville, se dit-il. Il avait rendez-vous avec maître Ernest, qui devait lui enseigner l’art de l’épée. Il existait beaucoup @@ -949,7 +949,7 @@ de ma et lui avait appris les bases du combat, avait senti les capacités de son élève, et avait décidé de l’envoyer chez le meilleur épéiste qui soit. -

Il était arrivé devant le poste de garde. Il prit une grande inspiration, et +

Il était arrivé devant le poste de garde. Il prit une grande inspiration, et s’adressa au garde qui en gardait l’entrée.
— Excusez-moi, je dois voir maître Ernest.
L’homme l’observa quelques instants. Irdann portait une longue tunique @@ -957,7 +957,7 @@ blanche, avec dans un pantalon de lin gris clair. Des sandales en cuir complétaient sa tenue, ainsi qu’une ceinture de laquelle pendait une épée assez ouvragée.
— C’est vous le novice du temple de Melna ? Il vous attend. Venez. -

Irdann suivit le garde à l’intérieur. Un homme d’une quarantaine +

Irdann suivit le garde à l’intérieur. Un homme d’une quarantaine d’années, habillé en soldat, discutait tout en lisant une lettre avec un archer, mince, aux cheveux longs, et aux oreilles pointes. Un elfe ! C’était la première fois qu’il en voyait un. On lui avait dit qu’on @@ -990,9 +990,9 @@ des elfes qui vivaient dans la capitale, et il en avait vu un ou deux dans le temple de Melna. Mais il n’en avait jamais vraiment rencontré... Il se demanda combien d’élèves avait ce maître, et lesquels. Il laissa le garde le guider hors de la pièce. -

Uhr -

Six lits alignés, un coffre en bois brut sous chacun d’eux. Dans un coin, +

Six lits alignés, un coffre en bois brut sous chacun d’eux. Dans un coin, une petite porte vers ce qui ressemblait à une salle de bains assez simple. Sur un des côtés, un large rideau, qui pouvait potentiellement couper la pièce en deux, derrière lequel se situaient deux autres lits, semblables aux @@ -1000,7 +1000,7 @@ autres. Aucune d un peu de lumière dans ce qui n’était qu’un dortoir pour gardes, semblable à celui qu’il avait connu pendant un an, lorsqu’il s’était engagé. -

Il choisit un lit qui avait l’air inoccupé, et posa les quelques possessions +

Il choisit un lit qui avait l’air inoccupé, et posa les quelques possessions qu’il avait dans le coffre. Puis il s’assit, pensif. Il avait réussi ! Maître Ernest l’avait jugé digne de suivre son entraînement à l’épée, et d’intégrer cette unité d’élite. Non seulement le boulot serait beaucoup mieux payé @@ -1011,14 +1011,14 @@ enrichissante. Et il allait apprendre de nouvelles techniques de combat... Il avait entendu dire que dans cette section, on trouvait beaucoup d’épéistes qui venaient de loin et repartaient après avoir suivi son enseignement. Et lui ? Resterait-il à la garde toute sa vie ? -

Ses pensées furent interrompues par l’entrée d’un jeune homme, l’air un +

Ses pensées furent interrompues par l’entrée d’un jeune homme, l’air un peu timide. Il portait une tenue de prêtre, ou ce qui y ressemblait, et avait sous le bras son uniforme de garde. Comme lui, il sembla estimer la pièce, puis désigna le lit à côté du sien.
— Celui-ci est libre ?
— Je crois oui. Tu es une nouvelle recrue ?
— Oui. Je m’appelle Irdann. -

Il lui tendit une poignée de main, que le dénommé Irdann serra. Le soir +

Il lui tendit une poignée de main, que le dénommé Irdann serra. Le soir allait tomber bientôt, et les autres gardes allaient rentrer sous peu, ils allaient probablement dîner ensemble. Il restait une petite heure à tuer. La tenue de novice l’intriguait.
 ?
— Je suis Uhr. J’étais un simple soldat jusqu’à hier, et j’ai enfin eu le droit d’intégrer cette unité et de suivre l’apprentissage de maître Ernest. -

Le jeune homme lui sourit et posa un petit sac sur le lit à côté +

Le jeune homme lui sourit et posa un petit sac sur le lit à côté du sien. Il remarqua son épée, ornée de gravures délicates et d’un blason.
— D’où te vient cette arme ?
— De toutes fa soldats, au même rang, n’est-ce pas ?
Soulagé de constater qu’il ne comptait pas insister sur le sujet, il lui rendit son sourire. -

Du bruit se fit soudain entendre dans le couloir, et les autres recrues, en +

Du bruit se fit soudain entendre dans le couloir, et les autres recrues, en tenue de soldat entrèrent dans le dortoir. -

Silwë -

La ville humaine était si grande et impressionnante... Des centaines, +

La ville humaine était si grande et impressionnante... Des centaines, voire peut-être des milliers, de maisons faites de pierre et de bois, construites à même le sol. Entre ces maisons, des rues pavées de pierre, et bien peu d’arbres... Et il y avait tant d’humains ! Certes, elle @@ -2894,6 +2894,144 @@ ces traits tir sans cacher son bâton de magie, surmonté d’une grande pierre bleu glacé.

Uhr +

Mais que faisait Farl ? Il aurait dû être rentré depuis un moment déjà. +Ou était-ce seulement le temps qui lui paraissait si long ? Il soupira. Et s’il +lui arrivait quelque chose ? S’il était vu ? Le couvrir serait très + + +compliqué...
La tête posée sur son épaule, Samantha murmura.
— Tu dors ?
— Non. Je m’inquiète pour Farl.
Elle hocha la tête.
— Moi aussi, un peu. Mais tu sais, il est très doué...
— Je sais, mais... il a mis moins de temps la première fois non ? Il n’a +aucune raison d’être plus lent cette fois-ci... +

À ces mots, il entendit, non sans un certain soulagement, quatre +coups nets sur la porte d’entrée. La silhouette sombre et familière +de Farl se profila. Il sursauta lorsqu’il s’aperçut qu’il n’était pas +seul, et fut d’autant plus surpris de reconnaître la personne qui +l’accompagnait.
— Zanakielle ! Mais...
À son tour, elle marqua un instant de suprise.
— N’êtes-vous pas l’un des gardes qui est venu cet après-midi ?
Il hocha la tête.
— En effet. Farl, peux-tu m’expliquer...
Le jeune homme sourit, ferma la porte et proposa un siège à la magicienne. +Puis raconta l’étrange rencontre qu’il avait faite sur les lieux de ce qu’il +fallait désormais appeler un crime. +

— J’avais aussi un doute quand à cette histoire d’accident. Mais je sais que +la douleur d’avoir perdu mon compagnon aurait pu me rendre folle... au +moins aux yeux des autres, et rendre mes soupçons absurdes. C’est pourquoi +je n’ai pas pensé à vous en parler. Et que je suis allée vérifier par +moi-même...
Elle fit une pause, et détourna le regard de la lumière de la bougie, +étouffant un sanglot. Il préféra ne pas relever, et prit la parole.
— Comme vous pouvez le constater, vous aviez hélas raison.
— Comment pouvez-vous être sûr que Septim est vivant ? +

Samantha +

Elle hésita quelques instants. Non seulement elle n’avait révélé à +personne son identité jusque là, mais en plus à une magicienne... + + +Traditionnellement, mages et prêtres s’entendaient toujours assez mal. +Chacun faisait ses miracles dans son coin, en gardant ses secrets. +

Mais l’heure n’était pas à ce genre de querelle.
— Je suis une prêtresse. Je possède ce genre de pouvoir, sous certaines +conditions, par exemple le fait d’avoir en main un objet appartenant à ma +cible. C’est pourquoi Farl était sur place, il est allé prendre puis remettre +ces objets.
La magicienne eut un mouvement de recul, et la considéra avec un mélange +de surprise et de dégoût. Après un instant de silence, son visage se radoucit +légèrement, et elle parut gênée.
— Excusez ma réaction. C’est idiot.
— Il n’y a pas de mal, la rassura-t-elle. Toujours est-il que j’ai la certitude +que Septim est vivant, contrairement à...
Elle s’interrompit. La magicienne s’était levée, et avait fait quelques pas, +leur cachant son visage. Samantha voyait bien que la pauvre femme était +terriblement éprouvée. Mais que pouvait-elle faire ?
— Et si nous revenions à ce que nous avons trouvé ?
Elle se retourna brusquement, et déposa des objets sur la table. Une liasse +de papiers, et un collier ouvragé. Le visage de Zanakielle était de +nouveau ferme et décidé, malgré ses yeux légèrement rouges. Tous +trois hochèrent la tête, préférant se concentrer sur cette nouvelle +tâche. +

Ils firent un premier tri rapide. Après avoir mis de côté le bijou –qui +n’était vraisemblablement qu’un objet de grande valeur mis à l’abri–, et un +certain nombre de documents administratifs importants, ils trouvèrent trois +ou quatre feuilles, écrites à la main, qui ressemblaient à des notes de +recherche. +

— Effectivement, il m’avait parlé de ça... Regardez. Ce document n’est pas +de sa main, c’est une lettre qu’on lui a transmise. Un rapport d’un garde +vivant dans un village près de la forêt de Sossirant. Il raconte une trouvaille +bizarre, le cadavre d’une créature inhabituelle, charriée par des débris de la +rivière.
Elle leur montra la lettre, où on pouvait lire la description d’un insecte de la +taille d’un gros chien. Mais lorsque le garde avait voulu la nettoyer pour + + +l’observer plus en détail, la carcasse s’était en partie dissoute. En dessous, +avec une autre écriture, que la magicienne identifia comme celle de Mortag, +une note : « araknes ? ».
— Qu’est-ce que cela ?
— Les araknes sont des créatures aujourd’hui disparues. Des sortes +d’araignées géantes... Ah, justement, les documents suivants en parlent ! +

Les pages suivantes étaient visiblement des notes prises à ce sujet. Ces +sortes d’araignées –elle eut un frisson à les imaginer, et elle remarqua que +les trois autres ne semblaient pas très joyeux à cette évocation non plus– +semblaient vivre originellement dans des grottes très sombres, ne +sortant que lorsqu’elles n’y trouvaient pas assez à manger, et encore, +seulement de nuit. Supportant mal la lumière et surtout l’eau pure, elles +n’existaient que sous les contrées très chaudes, où il ne pleuvait +quasiment jamais. Et même là-bas, jugées trop nuisibles, elles avaient été +chassées par les elfes noirs et les humains, et il n’en restait plus en +théorie. +

— Il y aurait donc de nouveau ces créatures dans la forêt ? Comment ?
— Il est très peu probable qu’elles soient apparues toutes seules, surtout +dans un environnement qui leur est hostile, ajouta Uhr.
— Oui, et s’il n’y avait que ça, pourquoi chercher à faire disparaître celui +qui travaille sur le sujet et ses documents ? Ajouta Zanakielle.
Farl, qui avait somnolé, épuisé, en écoutant la conversation, se redressa +pour faire une remarque.
— La forêt de Sossirant est très grande, largement inexplorée il me semble, +il peut y avoir n’importe quoi, y compris des grottes assez grandes et +profondes pour y loger ces bestioles... non ? +

Ils firent une pause pour faire le point. Si Septim avait cherché à cacher +les découvertes de Mortag, c’est que quelqu’un était vraisemblablement en +train de les réintroduire au cœur de cette forêt. Et secrètement.
— Mais, interrompit Uhr, il faut trouver quel est son intérêt là-dedans. Il, +ou elle, ou eux, ne ferait pas ça pour le plaisir de voir réapparaître une +pauvre créature disparue.
— N’y a-t-il pas un moyen de les contrôler d’une façon ou d’une autre ? +Proposa Samantha.
— Peut-être. Ce serait alors une arme puissante. Je me demande pourquoi +personne n’y a pensé plus tôt... il faudrait étudier la question, et ce n’est +pas ma spécialité. +

— D’un point de vue plus pratique, on fait quoi ? On dit quoi ?
Uhr regarda les trois autres.
— Si je dis tout ça à mes supérieurs, je suis en mauvaise posture...
— Soit on mène l’enquête de notre côté, soit on leur dit. Mais on ne peut +pas ne rien faire !
— Tu as raison, Samantha. Mais je crains que ce problème ne nous +dépasse.
La magicienne proposa alors :
— Je vais tout leur dire. Et je prendrai votre défense à tous les trois. Et si +jamais on vous cause des ennuis, je vous couvrirai et je trouverai moyen de +vous envoyer enquêter. Il est hors de question que je reste sans rien +faire.
Elle s’était levée, décidée, presque en colère.
— Vous avez raison. Je ne pourrais pas garder ce secret indéfiniment, et +mieux vaut qu’ils l’apprennent tôt. Mais discutez-en directement avec le +capitaine Mazrok. Il décidera ensuite d’en informer les enquêteurs.
Elle hocha la tête.
— En attendant, je vous propose de recopier rapidement tout ce qu’il y a +sur ces documents. Puis, il faudra les redéposer à leur place...
Ils jetèrent un œil à Farl, qui poussa un soupir.
— Bah, ça ne sera que la troisième fois de la nuit... +

Ils hochèrent la tête et se mirent au travail. +

Uhr

[
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Zach + +

Deux jours s’étaient écoulés depuis leur mésaventure. Deux jours qui avaient été plutôt calmes. En s’éloignant encore des sentiers, ils n’avaient pas recroisé de brigands, même si la forêt y était plus dense encore. Sélène @@ -2932,14 +3072,14 @@ voyageurs, mais elle doutait fort qu’il avait la m d’autres... Entre eux s’était tissée une solide complicité.

Alors qu’il s’accroupissaient tous les deux pour préparer le feu –elle n’avait pas sa technique, mais elle apprenait vite–, elle aperçut, dans son - - dos, quatre disques rouges, brillants, dans l’ombre. Elle se redressa subitement.
— Zach ! Derrière toi...
Il pivota instantanément en entendant le ton de sa voix.
— Qu’est-ce que c’est que...
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Ce qui surgit des buissons lui + + arracha un cri de surprise et d’horreur. La créature ressemblait à une araignée, noire, de la taille d’un gros chat. Les lumières rouges étaient ses yeux, qui brillaient dans les ombres de la forêt. Elle n’en avait vu @@ -2969,14 +3109,14 @@ ici...
— Attention !
Deux autres créatures venaient de sortir du sous-bois. Il se plaça entre elles et Sélène, et sortit son couteau de sa botte. Deux adversaires humains, il - - avait déjà fait, mais deux bestioles comme ça...

La plus grosse des créatures bondit, et vint s’embrocher sur son épée et y resta. D’un geste ample, il dégagea le corps inerte de la bête de son arme –au moins, elles n’étaient pas très résistantes– et chercha du regard la deuxième. Une douleur extrêmement vive le saisit dans la cuisse droite. L’arakne venait d’y planter ses mandibules. + +

Avant qu’il n’ait le temps de la frapper de son couteau, Sélène se précipita, et au lieu d’utiliser son bâton contre la créature, elle lui déversa le contenu de sa gourde. À sa grande surprise, la bête lâcha prise et fit un @@ -3041,8 +3181,6 @@ d étaient de nouveaux normaux. Quelques gouttes de sueur perlaient de son front. Elle le regardait intensément.

Tremblant, il posa sa main sur la sienne. Une partie de lui-même lui - - criait de s’enfuir pendant qu’il en était encore temps. Qu’il risquait de tomber sous son charme. Qu’elle était en train de l’ensorceler. Une autre voix, plus raisonnable, lui posait des milliers de questions. Les sorciers @@ -3050,6 +3188,8 @@ devaient-ils forc sauver la vie ? Qu’avait-elle fait de mal ? Une troisième petite voix, mais criant plus fort que les autres, lui proposait de ne rien dire, et de la serrer dans ses bras. Les trois consciences finirent par se mettre d’accord sur le fait + + que, s’il voulait éviter de tomber sous son charme, c’était déjà bien trop tard.

— Merci.

Elle recula encore de quelques pas, l’arc tendu. Plus d’autre arakne en vue. Elle se tourna alors vers son amie, agenouillée au sol, le visage crispé par la douleur.
— Sil !
L’épée avait si bien traversé la bête que son corps s’était enfoncé jusqu’à la + + garde, et que ses mandibules s’étaient plantées profondément dans son poignet. S’asseyant à ses côté, et tout en surveillant les environs, Aldariel commença par dégager avec précaution les pinces de l’arakne. Son @@ -3115,14 +3255,14 @@ Silw

Zach

Son adversaire était plus petit que lui, mais il parait ses coups avec - - précision. Il ne devait pas le sous-estimer. Sur le troisième coup qu’il lui porta, il sentit pourtant une certaine faiblesse dans la parade. Maintenant le contact de sa lame contre la sienne, il força son adversaire à écarter son épée vers la gauche. Dans le même mouvement, il lui donna un coup d’épaule qui l’envoya contre l’arbre, tout en saisissant son poignet de sa main libre. + +

À sa grande surprise, l’adversaire lâcha son arme en laissant échapper un léger gémissement de douleur. L’avant-bras qu’il maintenait était couvert de sang. Il constata alors que celui qu’il avait pris, au vu de @@ -3151,8 +3291,6 @@ beaucoup se porta vers son avant-bras. La blessure qui s’y trouvait rappelait beaucoup une autre qu’il avait subie il y a très peu de temps... Elle aussit s’était battue contre des araknes ? Le souvenir de la douleur - - associée lui donna des frissons, et il desserra très légèrement son étreinte.

Reprenant ses esprits, il appuya légèrement la lame contre sa @@ -3188,8 +3326,6 @@ aper menacer à son tour.

L’homme sembla hésiter. Si Aldariel décidait de le tuer, il avait de toutes façons le temps de l’égorger avant de mourir. De même, il - - pouvait choisir de la tuer elle, mais le payerait de sa vie. Il sembla choisir la solution raisonnable. Elle le vit éloigner lentement son épée de sa gorge, sans la quitter des yeux. Mais il ne l’avait pas encore @@ -3226,14 +3362,14 @@ class="ecti-1095"> énorme arakne bondit à l’endroit où elle se tenait quelques secondes plus tôt, et y fut accueillie par une flèche droit dans un de ses yeux. La bête continua sa course et s’effondra, inerte, aux pieds de Zach, - - stupéfait. Une seconde créature, arrivant du même endroit, se dirigea droit vers elle. Avant de lui laisser le temps de réagir, elle reprit le contrôle de sa boule de feu –toujours suspendue dans les airs, là où elle l’avait laissée– et la dirigea de toute la force de sa volonté vers la bête, qui ne fut bientôt plus qu’un petit tas de cendres à l’odeur désagréable. + +

Elle tourna son regard vers les trois combattants. Zach avait lâché sa prisonnière, et se tenait debout, l’épée à la main. L’archère armait une nouvelle flèche, en observant les environs, tandis que l’autre elfe, blessée, se @@ -3262,14 +3398,14 @@ l’arme id tirer quasiment à bout portant. Elle se demandait ce que faisait la magicienne, dans son dos, mais elle ne pouvait pas s’en préoccuper maintenant. Elle lâcha un trait sur une autre créature, de justesse. - - Aurait-elle assez de flèches ? Ah, si Silwë était à leurs côtés pour combattre...

Comme répondant à sa pensée, elle vit la silhouette familière passer entre elle et l’homme, et bondir, l’épée à la main, sur les créatures. Son avant-bras était intact. D’un coup de taille, elle trancha littéralement en deux une des araknes qui arrivait sur elle, et fit de même sur la + + seconde, d’un retour rapide de lame. De l’autre côté, elle vit la jeune magicienne préparer une petite boule de feu, qu’elle dirigea avec précision sur une autre créature. Voir ces renforts arriver lui redonna @@ -3299,8 +3435,6 @@ class="newline" />— Rien, elle a juste besoin de se reposer. Nous aussi de faut qu’on se mette à l’abri, rien ne nous dit qu’il ne va pas y avoir d’autres araknes.
— Elle avait dit... que ces bestioles ne supportaient pas l’eau pure, et qu’il - - fallait trouver une rivière. De mémoire, il y en a une dans cette direction.
Elle hocha la tête, tout en ramassant ses flèches aux alentours. Cela lui @@ -3335,8 +3469,6 @@ autres, de l’avoir plaqu si... les deux elfes ne tenaient pas leur parole ? Il détestait se sentir ainsi, à la merci de ces deux inconnues. Mais avait-il le choix, de toutes façons ? Il était le seul assez fort pour pouvoir porter facilement - - Sélène. À bien y réfléchir, il n’aurait pas laissé quelqu’un d’autre le faire.

Le son de l’eau qui coule se fit rapidement entendre, et la large rivière, @@ -3372,14 +3504,14 @@ peut- class="newline" />— C’est une longue histoire, je vous explique après, promis. Est-ce qu’on peut se mettre en sûreté d’abord ?
L’archère, devant lui, hocha la tête, et se remit en marche. - -

— On peut peut-être s’arrêter là ?
Les deux elfes regardèrent les alentours, et hochèrent la tête. Ils étaient à une trentaine de mètres de la rivière. Il vit les deux jeunes femmes le jauger du regard, puis se jeter un regard entendu. Lentement, elles rangèrent leurs armes. Il ne put retenir un léger soupir de soulagement. Il s’assit au sol, déposa Sélène à côté de lui, délicatement, et fit quelques mouvement pour + + soulager ses bras douloureux.

Les deux elfes s’installèrent en face de lui, avec un air un peu méfiant. L’archère prit la parole, d’une voix douce.
Il montra sa cuisse, et le tissu d dénommée Silwë, en face de lui, marquer un léger frisson. Lentement, elle défit la bande de cuir qui entourait son poignet droit. La peau était intacte, mais le cuir marquait de profondes entailles. Il soupira et - - continua.
— La magie fait très peur, dans nos contrées. Les magiciens sont pourchassés et brûlés vifs... Jusqu’à ce moment, j’ignorais qu’elle @@ -3446,8 +3576,6 @@ class="newline" />— J’y ai appris le maniement de l’ pour mon expérience humaine, que j’ai eu l’honneur d’escorter notre princesse.
Elle adressa un sourire amusé à Aldariel. Elle était donc bien une princesse, - - comme elle lui avait annoncé –il eut un léger frisson– à la pointe de sa flèche... Il se demanda s’il devait la traiter en tant que telle. Son « garde du corps » ne semblait pas s’encombrer de protocole, mais @@ -3518,8 +3646,6 @@ Puis elle se leva.
— Bon, je prends la première garde. Allez dormir.
— D’accord, je prendrai la suivante, ajouta-t-il.
— Je m’occuperai de la dernière. - -

Il commença à s’installer près de Sélène, qui à son grand soulagement, semblait toujours dormir paisiblement. Aldariel lui tendit ce qui ressemblait à un drap léger.
 ? Il aurait très bien pu prétendre voir un petit peu moins bien... - -

Il avait eu une attitude très... protectrice vis-à-vis de la magicienne. Prenait-il son travail très au sérieux, ou était-il réellement attaché à elle ? Si elle avait été sûre que le langage corporel des humains était le même que celui des elfes, elle aurait parié sans hésiter pour le second cas. Elle était curieuse d’observer l’attitude de Sélène en retour, quand celle-ci se réveillerait. Sélène, qui avait soigné –presque– sans hésiter son amie... + + Certes, d’un point de vue purement technique, cela leur permettait de lutter plus efficacement contre les araknes, mais tout de même. Une façon de se faire pardonner de l’avoir menacée ? Dommage qu’elle soit restée inanimée, @@ -3591,13 +3717,13 @@ class="newline" />— Que se passe-t-il  class="newline" />— Rien, c’est juste ton tour de veiller.
Il se leva, s’étira et ramassa son épée. Puis il lui tendit la couverture et s’éloigna rapidement pour trouver un point d’où surveiller le campement. - -

Allongée dans sa couverture –qui avait une odeur... d’humain ?–, elle mit quelques minutes à s’endormir, malgré la fatigue. Le calme était revenu sur le campement, et elle distinguait sa silhouette, debout, adossée à un arbre. Ses capacités à monter la garde, elle n’en doutait pas. Il voyait mieux qu’elle dans la nuit, et elle l’avait vu manier l’épée + + avec une belle efficacité. Pour avoir déjà vu son amie à l’œuvre, elle doutait que le premier brigand venu soit capable de venir à bout de Silwë, même blessée. Il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, se @@ -3627,13 +3753,13 @@ d’ailleurs ? Elles avaient l&# les elfes ayant la réputation d’avoir une grande longévité, ça ne voulait peut-être pas dire grand chose... Elles dormaient l’une contre l’autre. Pour le froid, ou y avait-il plus que de l’amitié entre elles ? Il - - ne connaissait les mœurs des elfes que de réputation, et on disait des choses bien étranges sur leur sujet... Il fit mentalement la liste de ces on-dits, tout en rayant intérieurement toutes les questions qu’il ne leur poserait jamais. Hem. Il ne restait plus grand chose... Mieux valait peut-être s’en tenir à ce qu’il pouvait observer. Les + + elfes sylvains sont beaux, agiles et rapides, et sont de redoutables combattants. Ces points semblaient effectivement valides. Les elfes se battent à l’arc. Raté en partie. Ils savent tisser des étoffes fines, légères @@ -3663,13 +3789,13 @@ efficace, rapide et pr entendu le son de son arc se détendre dans son dos. Fort heureusement, elle avait estimé que l’arakne était une meilleure cible que lui... Il frissonna. - -

Il y a quelques jours, il n’aurait jamais admis, ni même imaginé une seule seconde avoir peur d’une femme. Et pourtant, les trois qui étaient étendues sous ses yeux, toutes plus petites et plus fragiles que lui, endormies, sans défense –ou presque– l’effrayaient. Mais... n’est-ce pas ce qui les rendait si fascinantes ? Et puis... que pouvait-il dire, de son + + côté ? Il avait déjà un style de vie atypique, passant plus de temps en forêt plutôt que dans les villes. Et voilà qu’il apprenait qu’il était peut-être un demi-elfe noir... Côté étrange, il n’était pas vraiment en @@ -3699,14 +3825,14 @@ haine peur ?

La fatigue l’envahit à nouveau, interrompant ses pensées. Il ferma les yeux, et s’endormit à son tour. - -

Silwë

La nuit allait bientôt s’achever, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit. C’était plutôt rassurant... Pas d’autre menace venant de la rivière. Pas de menace non plus de leurs compagnons d’infortune. La magicienne dormait + + toujours, et à ses côté, Zach semblait s’être endormi. Il n’avait pas tenté de les attaquer, ou de les voler pendant leur sommeil... Elle se demandait s’il était vraiment un guide ou s’il était juste un brigand qui @@ -3737,14 +3863,14 @@ avec une pas retrouvée immobilisée aussi facilement. Elle prendrait bien sa revanche, mais l’attaquer n’était pas forcément la meilleure façon de lui montrer ses bonnes intentions... d’autant qu’il semblait se méfier - - un peu d’elle. Et... aurait-elle le dessus, en fait ? Ce n’était pas clair...

Sélène + +

Lorsque Sélène ouvrit les yeux, elle fut surprise de trouver Zach à côté d’elle, encore assoupi. Elle eut un petit sourire, en le regardant dormir. Les autres fois, il récupérait plus vite qu’elle et se levait avant... Peut-être @@ -3810,12 +3936,12 @@ cotte de mailles l portait ses armes, flambant neuves, et sa tête était couverte d’un heaume ouvragé. Il avait quitté la forêt le matin même, et s’approchait du château du seigneur Assem, qui ferait une bonne étape pour la nuit. Peut-être - - pouvait-il rester quelques jours pour se reposer, après la traversée épuisante de cette forêt... Il avait promis à ses parents, qu’il n’avait pas vus depuis des années, qu’il serait présent pour l’ouverture du grand tournoi de tir à l’arc qui était organisé en leur domaine. Mais il avait le temps, + + finalement.

— Sieur Irdann, c’est un honneur de vous accueillir ici !
Il posa respectueusement un genou à terre devant le seigneur et sa dame, @@ -3847,8 +3973,6 @@ tress crème, brodée d’or. Un air sage, convenable à une jeune fille de son rang.
— Elle devait nous rendre visite, seule car son époux est très occupé, et a - - préféré ne pas attendre le carosse et l’escorte de soldats que nous lui envoyions d’habitude. Mais elle devrait déjà être arrivée, depuis plusieurs jours déjà...
 ? Un vêtement ? Un bijou ? Un livre ? S’il devait invoquer l’enchantement de Melna sur chaque objet qui lui semblait convenir, il n’avait pas terminé. + +

Il s’assit sur le lit, et réfléchit. La jeune dame ne vivait plus ici depuis de nombreuses années, il y avait probablement peu d’objets auxquels elle tenait réellement. S’il supposait qu’un tel objet existait, comment le trouver ? @@ -3920,12 +4044,12 @@ sortes d’ courante –il y avait même une université pour l’apprendre ! Le contraste avec cette région était si saisissant... À la garde, maître Ernest ne faisait même pas la différence entre les hommes et les femmes, alors - - qu’ici...

Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de faire revenir de vieux souvenirs, il avait autre chose à s’occuper. Ce livre était plus qu’interdit ici, il le savait, ce qui voulait dire que ladite Sélène n’était pas la jeune épouse + + parfaite, douce et délicate qu’il aurait pu imaginer. Cela pouvait-il avoir un lien avec sa disparition ? Avec son mariage avec le sieur de Quayle, si loin, à la capitale ? Ce nom, d’ailleurs, ne lui disait rien. Certes, il ne connaissait @@ -3955,12 +4079,12 @@ de rythme le perturbaient. Cette acc demi-heure, était-elle due à un moment de peur ? Un effort physique immédiat ? Un émoi ? Un danger ? Tout s’était calmé rapidement... Impossible de savoir évidemment, mais cela donnait une sensation - - étrange, voire vraiment gênante. L’impression d’être dans l’intimité de quelqu’un, sans le voir ni l’entendre, juste à ses battements de cœur.

Il frissonna et sortit la pierre de sa poche. Entre de mauvaises mains, cet + + enchantement pouvait être très dangereux. Avoir cet objet contre soi tout en ayant la personne en face de soi permettait, avec un peu d’entraînement et d’écoute, de tout savoir sur elle... ses émois, ses @@ -3993,12 +4117,12 @@ faire route avec les deux elfes, qui s’ de voyage. Elles étaient aussi à l’aise en forêt que des poissons dans l’eau, plus encore que Zach. Aldariel, assise en face d’elle, lui avait parlé de recettes de potions à base de plantes, et Sélène avait été enthousiaste à - - l’idée de les partager.
— C’est une chance que tu aies ce petit chaudron avec toi.
Sélène sourit.
— Oui, même si je regrette celui que j’ai à l’université... Ah je pourrais te + + montrer d’autres mélanges !
— J’aimerais beaucoup... si nous en avons l’occasion.
Aldariel remua doucement la mixture avec un petit morceau de bois.

Zach s’était approché. Ses cheveux étaient mouillés et encore plus en bataille que d’habitude, et il finissait d’enfiler sa tunique.
 ? Elle prit une grande inspiration et engagea un coup de taille, pour tester. Il le para avec efficacité et précision, et contre-attaqua immédiatement, d’un coup qu’elle dévia rapidement. Comme elle l’avait deviné, elle avait affaire à + + un bon escrimeur. Mais cette fois, comme il l’avait effectivement fait remarquer, elle n’était pas blessée. Le défi promettait d’être intéressant... @@ -4138,12 +4262,12 @@ difficult épée était mieux équilibrée, ou plus longue. Sa technique était juste irréprochable. Sur les trois échanges qui suivirent, il ne parvint à en gagner qu’un, de peu. - -

Leurs lames s’entrechoquèrent à nouveau, et glissèrent jusqu’à la garde. Il était tout proche d’elle. Des gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes et des mèches de ses cheveux –toujours détachés– étaient collées sur son visage. Au moins, il n’était pas pour elle un adversaire facile... Et sur ce + + genre de passe en force, il pouvait peut-être avoir un avantage. À l’instant où elle allait céder sous la pression, elle fit pivoter brusquement sa lame autour du point d’appui, et sa garde vint s’appuyer de l’autre @@ -4175,12 +4299,12 @@ poitrine de son adversaire. Zach roula sur le c poignet qu’il maintenait toujours fermement, et la torsion infligée lui fit lâcher son arme à son tour. Ils se redressèrent rapidement, en souriant toujours. Le jeu continuait. - -

Elle s’était déjà entraînée à lutter, y compris contre des adversaires plus grands et forts qu’elle. Mais il était aussi très agile et rapide, plus qu’elle ne l’aurait imaginé... surtout qu’il ne commettrait évidemment pas l’erreur de la sous-estimer. Elle esquiva rapidement le bras qui tentait + + d’attraper le sien, et plongeant vers son adversaire, le ceintura pour le faire tomber au sol. Malgré de très bons appuis, il fut déséquilibré, et manqua de tomber en arrière. Il fallait profiter de ce léger avantage... @@ -4211,12 +4335,12 @@ et class="newline" />— Bien défendu, mais tu t’es fatiguée trop vite...
Elle ne répondit pas de suite, trop occupée à retrouver sa respiration. Puis elle se tendit soudainement. Au même instant, il lui sembla entendre un - - bruit inhabituel. Un cheval qui renâclait... Il recula rapidement dans un buisson proche, entraînant Silwë avec lui.
— Quelqu’un vient... pas un bruit, murmura-t-il dans son oreille.
Ils restèrent silencieux quelques instants, écoutant le bruit des sabots qui se + + rapprochaient.
— Euh, Zach ? chuchota-t-elle.
— Oui ?
— Je suis à la recherche de dame Sélène, et aucun obstacle ni aucun homme ne m’éloignera de ma route.
Elle frissonna. Il avait dégainé l’épée de la main gauche juste avant la main - - droite... Cela lui rappelait quelqu’un...
— Qu’est-ce que vous lui voulez ?
C’était idiot, elle le savait. Mais il fallait juste parler, pour gagner du temps. Zach, dépêche-toi... + +

À sa grande suprise, il ne répondit pas et se figea.
— Silwë ?
D’où connaissait-il son nom ? Et cette démarche, cette voix, bien que @@ -4320,12 +4444,12 @@ compliqu class="ecti-1095">Sélène - -

Qu’avait-il dit déjà ? Que Silwë tenterait de... discuter pour leur laisser le temps d’arriver ? On ne pouvait nier son efficacité, l’homme ayant visiblement lâché ses armes. Mais elle ne s’attendait pas vraiment à ce genre de comportement. Devant elle, Zach n’avait pas bougé, et ce fut l’archère + + qui se décida à rompre le silence. Elle fit deux pas dans la direction du chevalier, son arc toujours pointé.
— Silwë, écarte-toi. Toi, qui es-tu et que viens tu faire ici ?
l’étranger.
— Un instant. Qu’est-ce qui nous dit qu’on peut te faire confiance ?
— Moi. + +

Silwë s’avança, et délicatement, posa la main sur le bras de l’archère, pour lui faire détendre son arc. Elle fit signe à Zach de baisser également son arme.
— Mais... pourquoi n’ai-je jamais entendu parler de vous ?
— Dès l’âge de dix ans, j’ai été envoyé dans un temple de la capitale, pour - - y devenir un paladin. Je n’ai presque pas revu ma famille depuis, et ai conversé avec eux essentiellement par courrier.
Elle hocha la tête. Elle connaissait cette tradition d’envoyer les troisièmes fils dans des temples, tradition qu’elle avait toujours trouvé idiote, + + d’ailleurs. Elle tourna la tête vers Silwë, qui d’un signe de tête confirma la version d’Irdann. Et puis il n’était pas responsable de la peur de ses parents, finalement... et n’avait pas l’air si désagréable que cela. Elle se @@ -4429,12 +4555,12 @@ class="ecti-1095">Irdann

La tension semblait s’être apaisée, même si le guide semblait encore très mal à l’aise.
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée... Les châteaux, les - - courbettes, ce n’est pas vraiment fait pour moi. Allez-y sans moi.
Sélène le regarda quelques instants. Puis elle reprit d’un ton ferme.
— Nous discuterons de cela plus tard. Allons d’abord nous restaurer et nous reposer un peu plus loin. Il y a une rivière, votre monture pourra y + + boire.
Elle désigna une direction, et lui fit signe de la suivre. La princesse sembla alors se réveiller d’une longue apathie et jeta un regard à @@ -4468,6 +4594,8 @@ impassible.
— Mettons-nous en route au plus vite, mes parents doivent s’inquiéter.
Il souleva la jeune femme par la taille, et la déposa sur la selle. Puis il monta derrière elle, et ils se mirent en route. + +

Aldariel

Ils s’étaient mis en route quelque temps après le départ de Sélène et @@ -4500,12 +4628,12 @@ pichenette sur le front.
— Et alors ? Ça change quoi ?
Elle bondit sur une branche un peu plus loin, un peu plus haut. Il soupira, et se hissa à son tour là où elle était assise quelques instants plus - - tôt.
— Et puis... Mais elle est mariée de toutes façons, la question ne se pose pas !
Elle ne dit rien, et le regarda en souriant. Il se redressa, et fronça les sourcils + + en la voyant.
— Et elle ne m’a pas dit qu’elle était mariée, et elle n’a pas d’alliance. Que je sache, même à la capitale, ils en mettent, non ?
— Non, tu d class="newline" />Elle ne dit rien, et continua de le pousser du bout du doigt en souriant.
— Dis plutôt que tu n’as pas osé saisir cette chance.
Vexé, il attrapa vivement le poignet de l’archère. Elle ne chercha même pas + + à se dégager.
— À ta place, je n’aurais pas hésité.
Il faillit lui répondre par une insulte sur les prétendues mœurs légères des @@ -4572,12 +4702,12 @@ class="newline" />— Euh...
Refusant sa main, elle bondit à nouveau sur sa branche, et profita de son élan pour le pousser à son tour. Déséquilibré, il se rattrapa des deux bras à la branche sur laquelle il se trouvait un peu plus tôt. Aldariel, - - toujours debout sur cette même branche, l’observait d’un air critique. Il effectua une traction rapide, et se rétablit rapidement. Elle hocha la tête.
— Ça va, tu t’en sors plutôt bien... pour un demi-humain. + +

Elle se mit à rire devant son air vexé. Il se prit au jeu, et tenta de la bousculer une fois encore. Elle esquiva son coup d’épaule en sautant avec légèreté sur une branche à côté. Elle riait toujours. Il sourit et la suivit, @@ -4643,13 +4773,13 @@ class="ecti-1095">Irdann

Il sentait que la jeune femme n’était pas très à l’aise avec lui. En même temps, il pouvait la comprendre... Sans Silwë pour parler en sa faveur, elle n’aurait probablement jamais accepté de venir avec lui, sans compter les - - difficultés à s’expliquer avec ses compagnons. La situation était étrange pour lui. Il avait tant entendu parler d’elle, mais sans jamais la voir. Il avait pensé à elle, senti son cœur battre dans sa main tant de fois, qu’il l’avait presque sentie familière. Mais que savait-elle de lui, au fond ? Il se décida à entamer la conversation, pour tenter de la + + rassurer.
— Nous sortirons probablement de la forêt en début de nuit. Nous pourrons trouver une auberge où loger, et demain nous arriverons enfin chez vos @@ -4680,13 +4810,13 @@ class="newline" />— D’ailleurs... Est-ce que je peux vous demander q class="newline" />— Oui, bien sûr.
Elle soupira.
— Je ne sais pas monter à cheval, et je ne suis pas très à l’aise en selle. Et - - en plus, je crois qu’on fatigue inutilement votre monture, qui a déjà bien du mal à avancer dans cette végétation dense. Vous ne croyez pas qu’on serait tout aussi bien à pied ?
Surpris, il ne répondit pas tout de suite. Elle avait raison, la pauvre jument avait du mal à progresser, et le poids des deux jeunes gens était difficile + + pour elle. Il mit pied à terre, et se tourna vers elle.
— Vous êtes sûre que vous préférez marcher ?
Elle le regarda en souriant.
Sélène

La diversion de la route tombait à pic. Elle hésitait à aborder le sujet - - des araknes avec lui. Pourtant, ils devaient en parler à quelqu’un, prévenir... Mais qui, et comment ? Qui la croirait ? Il faudrait qu’elle explique aussi comment elle savait tout cela sur ces créatures, et ce qui s’était passé... @@ -4756,13 +4884,13 @@ arrivait en courant dans leur direction, arm deux autres arrivaient dans leur dos. Elle retint un cri.
— Place-toi derrière moi.
En un clin d’œil, il avait dégainé ses armes, et s’était placé en garde, - - surveillant les deux groupes s’approchant. Elle recula entre lui et la jument, rageant de ne pouvoir l’aider. Elle n’avait même pas son bâton de marche pour se défendre...

Effectivement, Irdann était très doué, et ses épées fendaient l’air à une vitesse impressionnante. Plusieurs des brigands tombèrent à ses pieds, et il + + se déplaça aussi vivement pour la protéger d’autres hommes qui arrivaient. Il y en avait beaucoup trop pour qu’il tienne le coup... Difficile à dire combien, avec l’obscurité qui tombait, mais ils étaient en mauvaise @@ -4792,13 +4920,13 @@ planta l’arme droit dans la poitrine de l’homme. Il eut un sursaut et tomba au sol, le visage marqué d’un mélange de surprise et de douleur.

Elle n’eut pas le temps de de réfléchir plus à son geste. Irdann était - - toujours en difficulté, et deux autres brigands s’approchait d’elle, l’arme en avant. Cette fois, elle ne pourrait plus jouer le jeu de la jeune fille effarouchée... Elle tremblait, mais serra malgré tout le coutelas –couvert de sang– dans ses mains. Elle ne se laisserait pas tuer ou enlever sans essayer de se défendre... Zach aurait été fier d’elle... + + sûrement.

Zach @@ -4827,14 +4955,14 @@ instant, il fut pr qui lui avait permis de se défendre. Ils échangèrent un regard, le temps d’une fraction de seconde, et il se plaça entre elle et l’autre brigand. - -

Irdann

— Sélène !
Il avait vu l’homme s’approcher, il l’avait vue se sentir mal, sans pouvoir rien faire. Il avait toujours trois adversaires face à lui, et peinait à parer leurs attaques... Il en avait mis deux au sol auparavant, et ces trois-là se + + contentaient d’attaques prudentes, vraisemblablement dans le but de l’épuiser lentement. S’il bondissait à son secours, il n’avait aucune chance... ils n’attendaient que ça probablement. Et s’il le faisait tuer, alors qui @@ -4864,13 +4992,13 @@ class="newline" />— Besoin d’un coup de main— D’épée, plutôt.
Leurs adversaires semblèrent surpris une seconde de ce retournement de situation. Il reprit courage. Il n’était plus seul... Ils se placèrent dos à dos, - - et firent face aux brigands.
— Comme au bon vieux temps, Irdann ?
— Comme au bon vieux temps !

Ils retrouvèrent rapidement la coordination qu’ils avaient lorsqu’ils combattaient ensemble, à la garde. Plusieurs des hommes tombèrent à leurs + + pieds.
— Vite, il faut aller aider Sélène !
— Ne t’inquiète pas pour elle. On s’occupe de tout.
— Je vous en ai gardé un. - -

Aldariel

Elle était essoufflée, par la course comme par la bataille. Alors que Zach, arrivant avec une nette avance, avait couru protéger Sélène, Silwë avait bondi dans la mêlée pour aider le paladin... En restant à couvert sous les + + arbres, elle avait fait pleuvoir ses flèches mortelles sur les quelques hommes restants, qui tentaient de s’approcher des combattants ou de s’emparer du cheval, laissé à l’abandon. Voyant le dernier d’entre eux s’enfuir, elle avait @@ -4935,10 +5063,155 @@ retour sur le sentier.
— Qui vous a dit ça ? interrogea Irdann.
— Je ne sais pas. Il fallait demander au chef. On lui a donné l’info. Moi je ne sais rien ! Laissez-moi partir !
Tout en surveillant l’homme du coin de l’œil, les compagnons se -regardèrent. +class="newline" />Tout en surveillant l’homme du coin de l’œil, les compagnons se regardèrent. +Aldariel se pencha vers Irdann.
— Tu as parlé de ton expédition à beaucoup de monde autour de +toi ?
Il haussa les épaules.
— Non. Mais j’imagine que les rumeurs vont vite...
— C’est surtout étrange une telle expédition pour deux malheureux jeunes +gens, interrompit Zach, les sourcils froncés. Même riches.
— Laissons tomber, je crois que ce type ne sait rien de toutes façons, ajouta +Silwë. +

Après avoir vérifié que l’homme ne portait plus aucune arme, ils le +laissèrent partir, préférant ne pas s’encombrer d’un prisonnier. Il s’enfuit +sans demander son reste. +

Aldariel remarqua alors le genou ensanglanté du paladin. +

Irdann +

— Oh, tu es blessé ?
Il faillit répondre que ce n’était rien, mais la douleur manqua de le faire +trébucher. Il retint une grimace.
— On dirait.
— Assieds-toi, je vais regarder ça.
Il hésita quelques instants. La jeune princesse avait rangé ses arme, +s’était approchée, et le regardait avec douceur. Il jeta un œil à Silwë, +qui lui sourit. Un peu soulagé –si elle lui faisait confiance, il n’avait +rien à craindre–, il s’assit dos à un large tronc. Elle s’assit face à +lui.
— Silwë, tu peux aller chercher de quoi soigner dans mon sac ? Je l’ai +laissé, ainsi que les vôtres, dans cet arbre.
Alors que sa compagne s’éloignait, elle lui fit remonter son pantalon pour +mieux examiner sa blessure.
— Ils ne t’ont pas raté. Tu as pu continuer à combattre avec ça ?
Il haussa les épaules.
— Dans le feu de l’action, et quand on a sa vie en danger... Et puis je +n’avais pas tellement besoin de me déplacer.
— Je t’ai vu dans la bataille, de loin. Tu es impressionnant avec tes +épées !
— Merci. Mais je ne sais pas ce que je serais devenu si vous n’étiez pas +venus tous les trois à notre secours... Nous vous devons la vie. +

À cet instant, Silwë réapparut, tendant un sac de cuir fin à sa +compagne.
— Je vais récupérer tes flèches pendant que tu t’occupes de lui. Et après on + + +file au plus vite.
Elle s’éloigna de nouveau. Alors qu’Aldariel fouillait dans ses affaires à la +recherche d’il-ne-savait-quoi, il réalisa qu’avec toutes ces émotions il n’avait +pas pensé à Sélène. Alors qu’il était censé la protéger ! Comment avait-il +pu oublier ? Allait-elle bien ? La bataille avait dû être un choc pour elle... +Il tourna la tête, mais il faisait sombre, et il ne la voyait pas. La jeune elfe +lui sourit.
— Si c’est pour Sélène et Zach que tu t’inquiètes, rassure-toi, ils sont +quelques pas derrière toi, et ils vont très bien.
Soulagé, il laissa la jeune elfe s’occuper de son genou. +

Sélène +

Était-ce la peur qu’elle avait ressentie, le soulagement lié à la fin du +combat, ou une combinaison des deux ? Ils avaient regardé l’homme partir +avec méfiance, et l’instant d’après –ou longtemps après ?–, elle s’était +retrouvée dans ses bras. Elle entendait les voix de leurs compagnons, +autour d’eux, ils n’étaient pas loin, mais elle n’y prêtait pas attention. +
— Tu vas bien ? Tu as été blessé ?
— Je n’ai rien, ça va.
Ils restèrent quelques instants silencieux, sans bouger.
— Merci d’être venu à mon secours. À notre secours.
— ... J’ai eu si peur quand je t’ai vue aux prises avec ce bandit.
— Moi aussi. Je ne pensais pas que j’y arriverais...
Il ne répondit pas, et ne bougea pas, la gardant contre lui. Il sentait la +sueur, le cuir de son armure, et le sang. Mais elle n’avait pas la moindre +envie d’en bouger. +

— Hm... désolée de vous interrompre, mais il faudrait qu’on bouge.
C’était la voix de Silwë. Ils se lâchèrent instantanément. Elle avait remis +son sac en bandoulière, et tenait la jument d’Irdann par la bride. Quelques +mètres plus loin, celui-ci s’approchait en boitant, tout en s’appuyant sur +Aldariel. Un bandage entourait son genou, et son pantalon montrait des +traces de sang. Elle eut honte de ne pas être allé l’aider, alors qu’il était +blessé. Mais à bien y réfléchir, la jeune elfe s’était occupée de sa plaie aussi +bien, voire mieux qu’elle. Il était évidemment hors de question qu’elle lui + + +montre ses pouvoirs... Au moins il allait bien, il souriait même, malgré sa +blessure. +

— En route. Il nous reste une heure de marche à peu près, et il fait déjà +nuit.
Ils rejoignirent rapidement le sentier. Irdann avait toujours des difficultés à +marcher, et ils durent insister pour qu’il monte sur le cheval.
— Je me sens mal à l’aise d’être à cheval si tu vas à pieds...
Elle haussa les épaules en souriant.
— Ne sois pas bête. Tu es blessé, moi pas, et on ne doit pas traîner. Tant +pis pour le code d’honneur.
Il soupira, et finit par accepter l’aide de Zach pour monter sur le dos de sa +jument. +

— Où va-t-on, une fois sortis ?
— Il y a une auberge dans le village où on arrive. Vous pourrez y louer une +chambre sans problème, si on ne vous l’offre pas directement, vu votre rang +et votre nom.
Y avait-il une sorte de gêne lorsqu’il parlait de « leur nom » ? Ce n’était +peut-être pas le moment de le relever.
— Et vous trois, que ferez-vous ?
Zach haussa les épaules.
— Je connais ce village, c’est celui de mon enfance. S’il n’y a plus de +place à l’auberge, j’irai dormir chez mes parents, qui habitent une +petite maison en bordure de la forêt. Ça me changera de la terre +battue...
— Et nous, ajouta Silwë, nous nous contenterons sûrement d’un arbre ou de +cette terre battue. Nous ne sommes pas les bienvenues dans cette région, +n’est-ce pas ?
— Je préfère dormir par terre que d’avoir à craindre pour ma sécurité, +confirma Aldariel. +

Ils avancèrent encore un peu en silence, puis Zach se tourna vers le +groupe.
— Je peux toujours proposer à ma famille de nous héberger. Je ne pense +pas qu’ils hurleraient à la vue de deux elfes, et je suis sûr qu’on est en +sécurité chez eux.
Il marqua une pause, hésitant, puis se tourna vers elle et Irdann.
— Vous êtes également les bienvenus. Même si je comprendrais que vous +préfériez une taverne à une petite chaumière.
— Cela ne me dérange pas du tout, si cela va à Sélène, j’accepte volontiers. +Pour tout dire, je préfère aussi un lieu simple et sûr.
Elle hocha la tête en souriant, heureuse de pouvoir garder Zach près d’elle +encore un peu. Même si ce n’était qu’une trève, et qu’il faudrait bien qu’à +un moment où à un autre, ils se séparent...
— Tes parents sont ouverts sur la question des autres races humaines ?
Il lui sourit. Est-ce qu’il était content, lui aussi, de l’accompagner encore un +peu ?
— Bah, si ce n’était pas le cas, ils n’auraient pas décidé de m’adopter, avec +ma tête d’elfe.
Devant la tête suprise du paladin, il s’expliqua.
— Il semble que j’aie du sang d’elfe. Je n’en ai pas la certitude, puisqu’on +m’a trouvé sur le pas d’une porte, tout bébé. Les gens qui vivaient +là m’ont confié à celle qui allait être ma mère, qui venait d’avoir +son quatrième enfant, et qui avait assez de lait pour deux... Je ne +sais toujours pas si elle n’avait rien contre les elfes à l’époque, ou si +elle m’a d’abord adopté et a ensuite changé son point de vue sur la +question.
Zach semblait un peu plus à l’aise vis à vis du paladin. Ou était-ce une +impression ? Il n’aurait pas raconté cette histoire sinon, ou du moins plus +succintement. +

Silwë +

Ils étaient vivants, tous les cinq. Et quasiment sans blessure, hors le +genou d’Irdann. C’était déjà beaucoup... Et ils allaient peut-être +pouvoir passer la nuit au chaud. Rien que cette idée lui redonnait +courage.